Critiques pour l'événement La Peur
Un très bon jeu des acteurs pour cette pièce qui nous tient en haleine jusqu’au dénouement.
Nous avons passé un très bon moment.
Nous avons passé un très bon moment.
Malheureusement, c'est une petite déception pour cette pièce de théâtre. L'esprit de la nouvelle de Stefan Zweig y est bien présent et l'adaptation est plutôt réussie, mais j'ai eu du mal à m'imprégner du jeu des acteurs. J'ai trouvé que cela manquait parfois de subtilité. Pour moi, le personnage d'Irène bascule surtout dans l'hystérie dans cette pièce, alors que j'aurais aimé que ce soient la peur et la folie qui soient davantage représentés.
Mais surtout, le gros point négatif est pour moi la fin de l'histoire. Je ne l'ai pas trouvé crédible et n'ai pas apprécié le changement par rapport à la nouvelle de Zweig : pour moi, cela change totalement le sens et l'objectif de l'histoire. Dommage.
J'ai vu la pièce avec Elodie Menant dans le rôle d'Irène.
Mais surtout, le gros point négatif est pour moi la fin de l'histoire. Je ne l'ai pas trouvé crédible et n'ai pas apprécié le changement par rapport à la nouvelle de Zweig : pour moi, cela change totalement le sens et l'objectif de l'histoire. Dommage.
J'ai vu la pièce avec Elodie Menant dans le rôle d'Irène.
Cette comédie dramatique adaptée du roman de Stephan Zweig est pleine de suspens et de rebondissements dans le style qu’on lui connait.
Dans un astucieux décor mobile la pièce se déroule dans les années d’après guerre où la femme n’a pas encore pris toute son indépendance. Exceptionnelle performance des trois acteurs qui sont tous d’une justesse d’interprétation tout à fait remarquable. Aliocha Itovich campe parfaitement un avocat ambitieux qui privilégie sa carrière au détriment de sa famille et se venge de l’infidélité de sa femme avec perversité.
Hélène Degy est criante de vérité dans le rôle de la femme adultère perdue dans ses mensonges par peur d’avouer l’inavouable. C’est un angoissant cauchemar diabolique et névrotique à la Hitchcock.
Dans un astucieux décor mobile la pièce se déroule dans les années d’après guerre où la femme n’a pas encore pris toute son indépendance. Exceptionnelle performance des trois acteurs qui sont tous d’une justesse d’interprétation tout à fait remarquable. Aliocha Itovich campe parfaitement un avocat ambitieux qui privilégie sa carrière au détriment de sa famille et se venge de l’infidélité de sa femme avec perversité.
Hélène Degy est criante de vérité dans le rôle de la femme adultère perdue dans ses mensonges par peur d’avouer l’inavouable. C’est un angoissant cauchemar diabolique et névrotique à la Hitchcock.
Sorti avec un avis mitigé, ce n'est qu'à posteriori que j'ai apprécié cette pièce. L'entame poussive ne m'a pas permis de rentrer dedans, et je suis resté avec ce handicap de retard.
Quand l'intrigue se fait jour, l'intensité monte et l'épilogue est beau. Ce couple a tout pour être heureux, et pourtant chacun par son inconséquence, va le mettre en lambeaux. La mise en scène (à laquelle j'ai eu du mal à m'habituer) est astucieuse et permet avec finesse de suivre les changements fréquents intérieur / extérieur.
Je n'ai pas adhéré aux différents jeux d'acteurs dans leur ensemble. Quelques défauts de placement, ou d'échange (entre les femmes principalement) font trébucher dans la compréhension.
Quand l'intrigue se fait jour, l'intensité monte et l'épilogue est beau. Ce couple a tout pour être heureux, et pourtant chacun par son inconséquence, va le mettre en lambeaux. La mise en scène (à laquelle j'ai eu du mal à m'habituer) est astucieuse et permet avec finesse de suivre les changements fréquents intérieur / extérieur.
Je n'ai pas adhéré aux différents jeux d'acteurs dans leur ensemble. Quelques défauts de placement, ou d'échange (entre les femmes principalement) font trébucher dans la compréhension.
Les nouvelles de Stefen Zweig inspirent bien des metteurs en scène. Toutefois « La peur » est rarement adaptée au théâtre. Et Elodie Ménant va proposer une mise en scène audacieuse pour nous plonger au plus proche des personnages.
L’action se déroule dans une ambiance année 50. Le décor tournant, pratique et malin, permet de correspondre à merveille à toutes les situations. La magie prend forme grâce à la finesse du texte et la merveilleuse interprétation des comédiens. Nos sentiments sont en émoi face à ce désarroi jusqu’au retournement final.
L’action se déroule dans une ambiance année 50. Le décor tournant, pratique et malin, permet de correspondre à merveille à toutes les situations. La magie prend forme grâce à la finesse du texte et la merveilleuse interprétation des comédiens. Nos sentiments sont en émoi face à ce désarroi jusqu’au retournement final.
Vraiment super!
A ne pas rater!!
A ne pas rater!!
C'est rare au théâtre d'être angoissé comme ça !
Le malaise qui grandit d'instant en instant ne retombe jamais. Bravo !
Le malaise qui grandit d'instant en instant ne retombe jamais. Bravo !
Le jeu d'acteur est bon, voir très bon, toutefois on a du mal à ressentir les émotions des personnages. Pour moi le problème vient de plus de la pièce en elle même qui manque de profondeur.
Une mise en scène rythmée et des acteurs au top !
Juste excellent !!!
Le texte, le jeu des comédiens, les décors ... tout est extra !
Le texte, le jeu des comédiens, les décors ... tout est extra !
Une superbe pièce, un auteur, un texte, du suspens, une tension croissante, des comédiens excellents, une belle réflexion sur les rapports de couple, jusqu'où peut on aller ou ne pas aller !
On est saisi, entraîné, du début jusqu'à la toute fin.
Une pièce magistrale, à voir absolument !
On est saisi, entraîné, du début jusqu'à la toute fin.
Une pièce magistrale, à voir absolument !
Un texte bien servi par une adaptation pensée avec justesse, et maîtrise. C'est une réussite ! Une excellente interpretation des comédiens et surtout d'Hélène DEGY, habitée par son personnage.
Une belle mise en scène pour une pièce prenante, captivante, qui nous interroge sur la fidélité, le mensonge et la culpabilité dans le couple et plus encore.
A voir et même à revoir !
Une belle mise en scène pour une pièce prenante, captivante, qui nous interroge sur la fidélité, le mensonge et la culpabilité dans le couple et plus encore.
A voir et même à revoir !
On rentre au théâtre où au cinéma, sans se douter qu'on va être, un peu plus tard, enlevé, bouleversé et conquis. Bref, qu'on va éprouver un coup de foudre.
C'est ce qui m'est arrivé pour cette pièce, tirée de "La Peur", nouvelle de Stefan Zweig.
Le décor est sobre et bien pensé. Le sujet, certes n'est pas neuf, mais traité avec une grande subtilité.
Les acteurs sont excellents.
Je garderai longtemps en mémoire le jeu de l'épouse, incarnée avec ses tripes par Hélène Degy. Un moment d'anthologie !
J'ai adoré.
C'est ce qui m'est arrivé pour cette pièce, tirée de "La Peur", nouvelle de Stefan Zweig.
Le décor est sobre et bien pensé. Le sujet, certes n'est pas neuf, mais traité avec une grande subtilité.
Les acteurs sont excellents.
Je garderai longtemps en mémoire le jeu de l'épouse, incarnée avec ses tripes par Hélène Degy. Un moment d'anthologie !
J'ai adoré.
Le théâtre a ceci de formidable qu'en une heure et demie, en moyenne, il peut vous faire vivre une palette incroyable d'émotions : la joie, le doute, l'étonnement, la colère ... En revanche y ressentir l'angoisse, c'est plutôt rare.
C'est pourtant le pari lancé par le théâtre Michel en proposant au spectateur l'adaptation sur scène de la nouvelle de Stefan Zweig, La Peur. J'étais plutôt ravi de revenir dans ce théâtre au charme atypique, où finalement on a un peu l'impression d'être en famille. Un sentiment qu'il n'a jamais déçu jusque là. Avec La Peur, le pari était néanmoins risqué. Mais, il est relevé ... et haut la main. Quelle réussite. Bravo !
La Peur est une pièce époustouflante. L'ambiance inquiétante attrape le spectateur dès le lever de rideau pour ne plus le lâcher. Une atmosphère savamment entretenue par les jeux de lumière, les sons et musiques, mais surtout, évidemment, par les excellents comédiens. Les personnages, magistralement interprétés par Aliocha Itovich et Ophélie Marsaud, sont effrayants de froideur et de manipulation. Quant à Elodie Menant, jouant Irène pour quatre représentations seulement, elle est bluffante, passant littéralement de la peur à la folie.
On ne peut que féliciter le théâtre Michel pour ce bon et beau choix de programmation.
Vous l'aurez compris, La Peur est une pièce à voir.
C'est pourtant le pari lancé par le théâtre Michel en proposant au spectateur l'adaptation sur scène de la nouvelle de Stefan Zweig, La Peur. J'étais plutôt ravi de revenir dans ce théâtre au charme atypique, où finalement on a un peu l'impression d'être en famille. Un sentiment qu'il n'a jamais déçu jusque là. Avec La Peur, le pari était néanmoins risqué. Mais, il est relevé ... et haut la main. Quelle réussite. Bravo !
La Peur est une pièce époustouflante. L'ambiance inquiétante attrape le spectateur dès le lever de rideau pour ne plus le lâcher. Une atmosphère savamment entretenue par les jeux de lumière, les sons et musiques, mais surtout, évidemment, par les excellents comédiens. Les personnages, magistralement interprétés par Aliocha Itovich et Ophélie Marsaud, sont effrayants de froideur et de manipulation. Quant à Elodie Menant, jouant Irène pour quatre représentations seulement, elle est bluffante, passant littéralement de la peur à la folie.
On ne peut que féliciter le théâtre Michel pour ce bon et beau choix de programmation.
Vous l'aurez compris, La Peur est une pièce à voir.
Une pièce très réussie : le texte est magnifique, le sujet traité est vraiment intéressant, les rapports humains sont bien analysés et les comédiens nous transmettent beaucoup d'émotions.
Je recommande fortement cette pièce !
Je recommande fortement cette pièce !
Adaptation merveilleusement réussie d'un texte de Zweig.
C'est véritablement un tour de force que de parvenir à rendre palpable ce malaise, cette angoisse que ressent la femme pourchassée.
Mise en scène parfaite ! Bravo.
C'est véritablement un tour de force que de parvenir à rendre palpable ce malaise, cette angoisse que ressent la femme pourchassée.
Mise en scène parfaite ! Bravo.
Très jolie mise en scène, simple et efficace, j'ai apprécié le soin apporté aux costumes et à plein de petits détails pour recréer l'époque !
Les acteurs sont très bons, la seule petite critique serait le manque de suspens et quelques longueurs mais rien de grave !
Cela reste un texte intéressant de Zweig à découvrir !
Les acteurs sont très bons, la seule petite critique serait le manque de suspens et quelques longueurs mais rien de grave !
Cela reste un texte intéressant de Zweig à découvrir !
Un décor 1950 à souhait,
Une femme en prise à ses remords dont le tourment est merveilleusement exprimé,
Une intrigue bien ficelée,
Une mise en scène bien orchestrée.
... C'est vrai : une réelle atmosphère hitchcockienne !
Je ne connaissais pas le scénario et je m'en félicite finalement...
Un excellent moment de théâtre.
Une femme en prise à ses remords dont le tourment est merveilleusement exprimé,
Une intrigue bien ficelée,
Une mise en scène bien orchestrée.
... C'est vrai : une réelle atmosphère hitchcockienne !
Je ne connaissais pas le scénario et je m'en félicite finalement...
Un excellent moment de théâtre.
Stefan Zweig décortique la mécanique du mensonge et des effets dévastateurs qu'il peut avoir et c'est une belle réussite.
L'histoire est très prenante, les comédiens sont extrêmement justes et on est pris par la tension qui monte progressivement comme l'héroïne dans le piège du mensonge qu'elle a elle même initié, étant par moment oppressé ou soulagé sur notre fauteuil tellement son jeu est expressif à souhait.
J'ai donc adoré le tout, même si la mise en scène aurait pu être moins fouillie. Et la fin... Quelle fin !!! (et je n'en dirai pas plus)
L'histoire est très prenante, les comédiens sont extrêmement justes et on est pris par la tension qui monte progressivement comme l'héroïne dans le piège du mensonge qu'elle a elle même initié, étant par moment oppressé ou soulagé sur notre fauteuil tellement son jeu est expressif à souhait.
J'ai donc adoré le tout, même si la mise en scène aurait pu être moins fouillie. Et la fin... Quelle fin !!! (et je n'en dirai pas plus)
J'ai adoré. Une pièce à voir.
La mise en scène est très originale avec cette femme pourchassée par sa rivale. On ressent bien cette peur constante, son angoisse monter au fil de la pièce.
Les acteurs sont justes avec une mention particulière pour l'actrice principale qui est aussi le metteur en scène.
La mise en scène est très originale avec cette femme pourchassée par sa rivale. On ressent bien cette peur constante, son angoisse monter au fil de la pièce.
Les acteurs sont justes avec une mention particulière pour l'actrice principale qui est aussi le metteur en scène.
Ressorti de cette pièce assez décontenancé.
Il n'y a pas de réelle critique à faire. Les comédiens sont prenants. L'intrigue bien ficelée. Et les quelques effets de mise en scène sont tout à fait réussis.
Mais voilà, au final la mayonnaise ne prend pas. Le personnage de la femme est terrorisée, angoissée, à l'idée que son mari découvre l'adultère. Elle n'en dort plus. Elle en vient aux larmes. Et nous, spectateurs, regardons cela sans partager ces sentiments.
Et c'est là que le bat blesse. Qu'est-ce qui cloche ? Très certainement un enjeu assez mineur finalement. Un simple adultère. Les conséquences éventuelles, si le mari venait à le découvrir, ne nous semblent justifier ces états d'âmes. Alors on reste distant. Appréciant le jeu des comédiens. Suivant cette histoire, sans réellement y entrer.
Il n'y a pas de réelle critique à faire. Les comédiens sont prenants. L'intrigue bien ficelée. Et les quelques effets de mise en scène sont tout à fait réussis.
Mais voilà, au final la mayonnaise ne prend pas. Le personnage de la femme est terrorisée, angoissée, à l'idée que son mari découvre l'adultère. Elle n'en dort plus. Elle en vient aux larmes. Et nous, spectateurs, regardons cela sans partager ces sentiments.
Et c'est là que le bat blesse. Qu'est-ce qui cloche ? Très certainement un enjeu assez mineur finalement. Un simple adultère. Les conséquences éventuelles, si le mari venait à le découvrir, ne nous semblent justifier ces états d'âmes. Alors on reste distant. Appréciant le jeu des comédiens. Suivant cette histoire, sans réellement y entrer.
Une très belle version de Stefan Sweig.
Mention particulière à la mise en scène, d'Elodie MENANT.
Belle interpréation.
Sobre et efficace.
A voir.
Mention particulière à la mise en scène, d'Elodie MENANT.
Belle interpréation.
Sobre et efficace.
A voir.
Irène et Fritz sont mariés depuis 10 ans. Deux enfants, un bel appartement, une bonne : la réussite pour cette famille de la classe moyenne.
Lui est très pris par son cabinet d'avocats qu'il a ouvert depuis un an. Elle s'occupe entre cours de piano et stylisme, mais ne tarde pas à s'ennuyer. Fritz n'a plus assez de temps à lui consacrer, ne la regarde plus, considère que les activités d'Irène ne sont que divertissement et futilité alors que lui s'occupe de dossiers sérieux. Alors elle succombe au charme de son professeur de piano qui lui sait se montrer attentionné.
Jusqu'au jour où la fiancée du musicien fait éruption dans la vie d'Irène. Elle demande à l'épouse infidèle d'en finir avec cette aventure et enchaîne rapidement sur du chantage. Irène met la main dans l'engrenage et ment chaque jour un peu plus à Fritz, effrayée par le risque qu'il n'apprenne un jour qu'elle l'a trahit.
UN SUSPENS A LA HITCHCOCK
Stefan ZWEIG était maître dans l'art de décrire les tourments de l'âme de ses personnages. Dans LA PEUR ce sont les angoisses d'une femme infidèle qui sont montrées. Comme dans un thriller nous assistons à sa descente dans un enfer personnel. Poursuivie par une femme elle s'enferme dans un cercle pervers dont elle ne sait plus sortir. Malgré sa volonté de mettre fin au chantage elle est incapable d'avouer la vérité à son mari.
Le personnage de la fiancée s'infiltre dans sa vie, dans sa conscience. Elle est troublante. Existe-t-elle vraiment ou n'est-elle qu'une hallucination, reflet de la culpabilité d'Irène. Cette dernière sombre dans la paranoïa confrontée à la double peur d'avouer la vérité à son mari ou que la vérité ne lui soit dévoilée par le maître-chanteur.
Ce soir-là c'est Elodie MENANT qui tenait le rôle d'Irène (qu'elle joue en alternance avec Hélène DEGY). La metteur en scène a su parfaitement transmettre tant dans sa scénographie que dans son interprétation l'enfermement psychique dans lequel s'inscrit Irène. La tension s'installe et comme dans un film d'Hitchcock le suspens monte jusqu'au coup de théâtre final.
Aliocha ITOVICH est un Fritz mature, attentif et préoccupé par l'état de sa femme. D'abord distant car préoccupé par la défense de ses clients et l'évolution de son cabinet, il reste à l'écoute de son épouse, fait des efforts pour se rapprocher d'elle, semble désarmé quand elle devient distante, puis est troublé par son attitude étrange.
Ophélie MARSAUD complète le trio. Elle joue à merveille l'intrigante et angoissante fiancée, manipulatrice et inquiétante figure traumatisant Irène.
En bref : Une très belle adaptation de la nouvelle de Stefan ZWEIG. Elodie MENANT monte et interprète avec brio un drame psychologique dans un huis clos intense. Le suspens est mené comme dans un film d'Hitchcock. Un très beau moment de théâtre.
Lui est très pris par son cabinet d'avocats qu'il a ouvert depuis un an. Elle s'occupe entre cours de piano et stylisme, mais ne tarde pas à s'ennuyer. Fritz n'a plus assez de temps à lui consacrer, ne la regarde plus, considère que les activités d'Irène ne sont que divertissement et futilité alors que lui s'occupe de dossiers sérieux. Alors elle succombe au charme de son professeur de piano qui lui sait se montrer attentionné.
Jusqu'au jour où la fiancée du musicien fait éruption dans la vie d'Irène. Elle demande à l'épouse infidèle d'en finir avec cette aventure et enchaîne rapidement sur du chantage. Irène met la main dans l'engrenage et ment chaque jour un peu plus à Fritz, effrayée par le risque qu'il n'apprenne un jour qu'elle l'a trahit.
UN SUSPENS A LA HITCHCOCK
Stefan ZWEIG était maître dans l'art de décrire les tourments de l'âme de ses personnages. Dans LA PEUR ce sont les angoisses d'une femme infidèle qui sont montrées. Comme dans un thriller nous assistons à sa descente dans un enfer personnel. Poursuivie par une femme elle s'enferme dans un cercle pervers dont elle ne sait plus sortir. Malgré sa volonté de mettre fin au chantage elle est incapable d'avouer la vérité à son mari.
Le personnage de la fiancée s'infiltre dans sa vie, dans sa conscience. Elle est troublante. Existe-t-elle vraiment ou n'est-elle qu'une hallucination, reflet de la culpabilité d'Irène. Cette dernière sombre dans la paranoïa confrontée à la double peur d'avouer la vérité à son mari ou que la vérité ne lui soit dévoilée par le maître-chanteur.
Ce soir-là c'est Elodie MENANT qui tenait le rôle d'Irène (qu'elle joue en alternance avec Hélène DEGY). La metteur en scène a su parfaitement transmettre tant dans sa scénographie que dans son interprétation l'enfermement psychique dans lequel s'inscrit Irène. La tension s'installe et comme dans un film d'Hitchcock le suspens monte jusqu'au coup de théâtre final.
Aliocha ITOVICH est un Fritz mature, attentif et préoccupé par l'état de sa femme. D'abord distant car préoccupé par la défense de ses clients et l'évolution de son cabinet, il reste à l'écoute de son épouse, fait des efforts pour se rapprocher d'elle, semble désarmé quand elle devient distante, puis est troublé par son attitude étrange.
Ophélie MARSAUD complète le trio. Elle joue à merveille l'intrigante et angoissante fiancée, manipulatrice et inquiétante figure traumatisant Irène.
En bref : Une très belle adaptation de la nouvelle de Stefan ZWEIG. Elodie MENANT monte et interprète avec brio un drame psychologique dans un huis clos intense. Le suspens est mené comme dans un film d'Hitchcock. Un très beau moment de théâtre.
« La peur » panique de Stephan Zweig au Théâtre Michel.
Petit à petit, la jolie poupée des années 50 se décompose devant nos yeux, victime d'une terrible torture psychologique. Dans ce cauchemar sans fin, la petite femme-oiseau lumineuse des débuts se débat sans succès dans sa prison de verre, désormais fissurée. On regrette les silences parfois trop longs, qui perturbent le tempo de notre immersion théâtrale du soir. Une fin immanquable.
Petit à petit, la jolie poupée des années 50 se décompose devant nos yeux, victime d'une terrible torture psychologique. Dans ce cauchemar sans fin, la petite femme-oiseau lumineuse des débuts se débat sans succès dans sa prison de verre, désormais fissurée. On regrette les silences parfois trop longs, qui perturbent le tempo de notre immersion théâtrale du soir. Une fin immanquable.
Bonne pièce avec une vraie incarnation des rôles.
Le jeu conflictuel des interprètes, le mouvement incessant des décors participent au malaise ambiant.
La question posée dans ce texte de Zweig est en plus intéressante.
Le jeu conflictuel des interprètes, le mouvement incessant des décors participent au malaise ambiant.
La question posée dans ce texte de Zweig est en plus intéressante.
Elle a peur, Irène !
Elle vit dans la peur et dans la culpabilité !
Elle a trompé Fritz, son avocat de mari, avec son professeur de piano.
La femme de ce dernier s'en est aperçu.
Elle poursuit Irène, la harcèle et la fait chanter.
Voici le point de départ de cette adaptation par Elodie Menant de la nouvelle de Stefan Zweig.
De la remarquable adaptation et de la très belle mise en scène d'Elodie Menant, dois-je préciser !
A l'origine, La peur est une nouvelle et non pas une pièce de théâtre, publiée par Zweig en 1920.
Dans ce texte, en remarquable analyste des tourments psychologiques de ses contemporains, l'auteur va disséquer ces sentiments de peur et de culpabilité qui saisissent cette femme mariée à un avocat.
Ce métier n'est pas anodin.
Un avocat se débat quotidiennement et en permanence lui aussi avec cette cette notion de culpabilité.
Elodie Menant a eu l'excellente idée de transposer l'action dans les années 1950, avec tous les codes rattachés à cette époque : les costumes, le rock n'roll, les rapports mari-épouse, etc, etc...
Au moyen d'une judicieuse scénographie, faite d'éléments mobiles sur roulettes symbolisant tour à tour l'intérieur du couple, le quartier, l'enfermement intérieur d'Irène, elle est parvenue à créer un huis clos très hitchcockien.
Hitchockien également le fait que l'on n'est pas dans ce que le grand réalisateur qualifiait de « whodunit », à savoir une trame narrative cherchant à démasquer un coupable.
Ici, en effet, on est certain de la culpabilité d'Irène.
Ici, ce qui nous intéresse, c'est la façon dont elle va vivre avec cette peur et cette culpabilité.
Jusqu'au coup de théâtre final que je me garderai bien de révéler.
La metteure en scène a su organiser une véritable progression dans l'angoisse de la personnage principale et la détérioration des rapports du couple.
Tout au long de la pièce, grâce à elle, on est vraiment envoûté par le propos de l'auteur.
Il faut dire qu'elle a bénéficié d'une distribution d'une grande qualité.
Hélène Degy interprète tout en subtilité Irène. Elle nous fait totalement croire aux tourments intérieurs de cette femme.
Elle est lumineuse dans sa façon d'incarner quelqu'un en proie à cette peur qui la ronge, qui l'envahit progressivement et qui va pratiquement la détruire.
Aliocha Itovich est quant à lui Fritz, le mari-avocat, très au fait des rouages et des nécessités de son métier.
Il est également excellent dans ce rôle ambigü d'un homme faisant face en permanence au mensonge, à la dissimulation et à la nécessité bien souvent d'obtenir des aveux pour condamner un présumé coupable.
A ce propos, Zweig fait dire au personnage une vraie profession de foi :
« Je préfère un coupable en liberté à un innocent en prison », déclare le mari à sa femme, qui elle, au début de la pièce, dénie cette présomption d'innocence à l'un de ses clients.
Ophélie Marsaud est le troisième personnage, la femme trompée qui va faire chanter Irène.
Elle est froide, glaciale, machiavélique et impitoyable à souhait.
Trois comédiens parfaits, donc, une adaptation qui rend tout à fait justice au grand écrivain qu'était Stefan Zweig, une brillante mise en scène ainsi qu'une intelligente scénographie : voici donc qu'elle était l'épatante avant-dernière soirée théâtrale de cette année 2016.
Elle vit dans la peur et dans la culpabilité !
Elle a trompé Fritz, son avocat de mari, avec son professeur de piano.
La femme de ce dernier s'en est aperçu.
Elle poursuit Irène, la harcèle et la fait chanter.
Voici le point de départ de cette adaptation par Elodie Menant de la nouvelle de Stefan Zweig.
De la remarquable adaptation et de la très belle mise en scène d'Elodie Menant, dois-je préciser !
A l'origine, La peur est une nouvelle et non pas une pièce de théâtre, publiée par Zweig en 1920.
Dans ce texte, en remarquable analyste des tourments psychologiques de ses contemporains, l'auteur va disséquer ces sentiments de peur et de culpabilité qui saisissent cette femme mariée à un avocat.
Ce métier n'est pas anodin.
Un avocat se débat quotidiennement et en permanence lui aussi avec cette cette notion de culpabilité.
Elodie Menant a eu l'excellente idée de transposer l'action dans les années 1950, avec tous les codes rattachés à cette époque : les costumes, le rock n'roll, les rapports mari-épouse, etc, etc...
Au moyen d'une judicieuse scénographie, faite d'éléments mobiles sur roulettes symbolisant tour à tour l'intérieur du couple, le quartier, l'enfermement intérieur d'Irène, elle est parvenue à créer un huis clos très hitchcockien.
Hitchockien également le fait que l'on n'est pas dans ce que le grand réalisateur qualifiait de « whodunit », à savoir une trame narrative cherchant à démasquer un coupable.
Ici, en effet, on est certain de la culpabilité d'Irène.
Ici, ce qui nous intéresse, c'est la façon dont elle va vivre avec cette peur et cette culpabilité.
Jusqu'au coup de théâtre final que je me garderai bien de révéler.
La metteure en scène a su organiser une véritable progression dans l'angoisse de la personnage principale et la détérioration des rapports du couple.
Tout au long de la pièce, grâce à elle, on est vraiment envoûté par le propos de l'auteur.
Il faut dire qu'elle a bénéficié d'une distribution d'une grande qualité.
Hélène Degy interprète tout en subtilité Irène. Elle nous fait totalement croire aux tourments intérieurs de cette femme.
Elle est lumineuse dans sa façon d'incarner quelqu'un en proie à cette peur qui la ronge, qui l'envahit progressivement et qui va pratiquement la détruire.
Aliocha Itovich est quant à lui Fritz, le mari-avocat, très au fait des rouages et des nécessités de son métier.
Il est également excellent dans ce rôle ambigü d'un homme faisant face en permanence au mensonge, à la dissimulation et à la nécessité bien souvent d'obtenir des aveux pour condamner un présumé coupable.
A ce propos, Zweig fait dire au personnage une vraie profession de foi :
« Je préfère un coupable en liberté à un innocent en prison », déclare le mari à sa femme, qui elle, au début de la pièce, dénie cette présomption d'innocence à l'un de ses clients.
Ophélie Marsaud est le troisième personnage, la femme trompée qui va faire chanter Irène.
Elle est froide, glaciale, machiavélique et impitoyable à souhait.
Trois comédiens parfaits, donc, une adaptation qui rend tout à fait justice au grand écrivain qu'était Stefan Zweig, une brillante mise en scène ainsi qu'une intelligente scénographie : voici donc qu'elle était l'épatante avant-dernière soirée théâtrale de cette année 2016.
Les acteurs sont excellents, le texte est prenant, le décor simple et ingénieux.
J'ai mis 8/10 pour l'intérêt intellectuel : pièce vue en famille et sur le chemin du retour il y a eu beaucoup de discussions passionnantes entre les filles et les garçons, les raisons / torts du mari / de la femme.
J'ai mis 8/10 pour l'intérêt intellectuel : pièce vue en famille et sur le chemin du retour il y a eu beaucoup de discussions passionnantes entre les filles et les garçons, les raisons / torts du mari / de la femme.
Au début du 20ème siècle à Vienne, Irène jeune et jolie bourgeoise trompe son mari malgré l'amour qu'elle lui porte. Elle se sent délaissée par son mari qui ne fait que travailler et l'envie de se divertir et de jouer avec le feu l'excite.
La mise en scène est vraiment excellente. Cette pièce est construite comme un film, d'ailleurs on a l'impression d'être dans un film d’Hitchcock. Durant 1 heure les acteurs ont su nous transmettre toutes les émotions tant par le corps, le visage et par le ton.
Les acteurs nous montrent l'essentiel de la nouvelle et les rebondissements sans jamais en faire trop, d'ailleurs on ressent toutes la puissance du texte. Les trois comédiens sont habités par leur rôle.
Cette pièce montre les effets dévastateurs des mensonges de couple, la peur de perdre l'être aimé après avoir commis l'adultère mais aussi la honte d'avoir commis ce pêché.
Le cheminement de cette pièce nous fait réfléchir sur les effets de l’adultère dans les couples mais aussi sur la manipulation tordue que peut avoir un homme à l'incompréhension de l'adultère de sa femme.
Je conseille vivement d'aller voir La Peur.
La mise en scène est vraiment excellente. Cette pièce est construite comme un film, d'ailleurs on a l'impression d'être dans un film d’Hitchcock. Durant 1 heure les acteurs ont su nous transmettre toutes les émotions tant par le corps, le visage et par le ton.
Les acteurs nous montrent l'essentiel de la nouvelle et les rebondissements sans jamais en faire trop, d'ailleurs on ressent toutes la puissance du texte. Les trois comédiens sont habités par leur rôle.
Cette pièce montre les effets dévastateurs des mensonges de couple, la peur de perdre l'être aimé après avoir commis l'adultère mais aussi la honte d'avoir commis ce pêché.
Le cheminement de cette pièce nous fait réfléchir sur les effets de l’adultère dans les couples mais aussi sur la manipulation tordue que peut avoir un homme à l'incompréhension de l'adultère de sa femme.
Je conseille vivement d'aller voir La Peur.
La Peur, une pièce dont on ressort avec un sentiment étrange.
On se laisse submerger par les angoisses des personnages. On vit chacun des rebondissements comme si on était concerné. On est dans l'attente de savoir comment l'histoire s'achèvera.
Une très belle pièce, jouée à merveille !
On se laisse submerger par les angoisses des personnages. On vit chacun des rebondissements comme si on était concerné. On est dans l'attente de savoir comment l'histoire s'achèvera.
Une très belle pièce, jouée à merveille !
« La peur détruit, la punition apaise »
C’est par ces mots que Fritz entend faire justice dans sa vie d’avocat. Pourquoi alors avoir infligé la peur comme punition à sa femme adultère ? Le mari mélange les mots, il mélange les rôles. L’amante du mercredi après-midi sera détruite par la peur et la punition. Un tourment quotidien qui creuse l’âme torturée mensonge après mensonge.
Aliocha Itovich (Fritz) et Hélène Degy (Irène, sa femme) s’abandonnent avec justesse à ce jeu infernal dont personne ne connait l’issue. Ophélie Marsaud incarne la Peur d’Irène. La femme qui la harcèle se révèle n’être qu’un sentiment coupable, une « sorcière de cauchemar ». Et si elle n’existait pas ? La mise en scène transmet bien cette présence incertaine jouant à cache-cache dans le décor mouvant.
Mais la représentation manque de tragique, elle charrie trop peu d’émotion. Les larmes d’Irène coulent mais le public ne pleure pas. J’aurais aimé pleurer devant Irène comme elle pleure devant nous. J’aurais aimé pleurer devant Irène bercé par les violons de In the mood for love (Yumeji’s theme).
C’est par ces mots que Fritz entend faire justice dans sa vie d’avocat. Pourquoi alors avoir infligé la peur comme punition à sa femme adultère ? Le mari mélange les mots, il mélange les rôles. L’amante du mercredi après-midi sera détruite par la peur et la punition. Un tourment quotidien qui creuse l’âme torturée mensonge après mensonge.
Aliocha Itovich (Fritz) et Hélène Degy (Irène, sa femme) s’abandonnent avec justesse à ce jeu infernal dont personne ne connait l’issue. Ophélie Marsaud incarne la Peur d’Irène. La femme qui la harcèle se révèle n’être qu’un sentiment coupable, une « sorcière de cauchemar ». Et si elle n’existait pas ? La mise en scène transmet bien cette présence incertaine jouant à cache-cache dans le décor mouvant.
Mais la représentation manque de tragique, elle charrie trop peu d’émotion. Les larmes d’Irène coulent mais le public ne pleure pas. J’aurais aimé pleurer devant Irène comme elle pleure devant nous. J’aurais aimé pleurer devant Irène bercé par les violons de In the mood for love (Yumeji’s theme).
Stefan Zweig continue d'inspirer les metteurs en scène qui s'emparent de ses nouvelles plus ou moins connues. Elodie Menant n'en est pas à sa première adaptation de l'auteur. Après une très remarquée Pitié dangereuse il y a quelques années, la voici sur une scène parisienne avec un spectacle qui a déjà fait une jolie tournée et joué à guichet fermé sur les deux derniers festivals d'Avignon.
Le pitch : Irène, une jeune femme au foyer qui se sent délaissée par son avocat de mari décide de prendre des cours de piano pour se changer les idées. De leçon de piano en leçon de piano, elle devient la maitresse de son professeur. Mais un soir, en sortant de chez son amant, elle est surprise par une inconnue qui lui réclame de l'argent, sous peine de dévoiler son secret. Le terrible chantage vient de débuter, et avec lui la peur qui ne quittera plus le ventre d'Irène.
Pour mettre en scène ce trio infernal, Elodie Menant s'est inspirée de l'un de ses maîtres du cinéma, et notamment du film "Fenêtre sur cour". Le spectateur devient voyeur, au gré des décors qui ne cessent de se dérober.
Les trois comédiens parviennent à faire monter le suspense jusqu'à une fin que l'on ne dévoilera pas mais qui est un véritable coup de théâtre, comme il n'en arrive...qu'au théâtre !
Mention toute spéciale à Hélène Degy qui est sur scène chaque minute, chaque seconde et dont le jeu est est sans doute plus nuancé et plus subtil que celui de ses partenaires.
Elle parvient à faire douter le spectateur : est-elle réellement menacée par cette femme ? Ou bien a-t-elle des visions ? Est-elle paranoïaque, folle à lier ? Réponse juste avant les saluts... et les tonnerres d'applaudissements.
Le pitch : Irène, une jeune femme au foyer qui se sent délaissée par son avocat de mari décide de prendre des cours de piano pour se changer les idées. De leçon de piano en leçon de piano, elle devient la maitresse de son professeur. Mais un soir, en sortant de chez son amant, elle est surprise par une inconnue qui lui réclame de l'argent, sous peine de dévoiler son secret. Le terrible chantage vient de débuter, et avec lui la peur qui ne quittera plus le ventre d'Irène.
Pour mettre en scène ce trio infernal, Elodie Menant s'est inspirée de l'un de ses maîtres du cinéma, et notamment du film "Fenêtre sur cour". Le spectateur devient voyeur, au gré des décors qui ne cessent de se dérober.
Les trois comédiens parviennent à faire monter le suspense jusqu'à une fin que l'on ne dévoilera pas mais qui est un véritable coup de théâtre, comme il n'en arrive...qu'au théâtre !
Mention toute spéciale à Hélène Degy qui est sur scène chaque minute, chaque seconde et dont le jeu est est sans doute plus nuancé et plus subtil que celui de ses partenaires.
Elle parvient à faire douter le spectateur : est-elle réellement menacée par cette femme ? Ou bien a-t-elle des visions ? Est-elle paranoïaque, folle à lier ? Réponse juste avant les saluts... et les tonnerres d'applaudissements.
C’est une pièce psychologique dans laquelle le suspense reste palpable, les scènes s’enchaînent et font monter une tension dans la salle jusqu’à la scène finale, coup de théâtre pour ceux qui ne connaissaient pas le texte de Zweig.
Un spectacle sombre et machiavélique qui vaut le détour.
Un spectacle sombre et machiavélique qui vaut le détour.
Une pièce absolument géniale qui a des accents de thriller psychologique ... qui ment ? Qui manipule ? Qui fait souffrir ?
Quand la vérité éclate, que les masques tombent, le public a suivi avec la même peur que les personnages la machination d'un personnage sur d'autres ... Bluffant, avec une mise en scène qui mime elle aussi cet enfermement des sens et de la raison.
Du grand Zweig superbement mis en scène.
Quand la vérité éclate, que les masques tombent, le public a suivi avec la même peur que les personnages la machination d'un personnage sur d'autres ... Bluffant, avec une mise en scène qui mime elle aussi cet enfermement des sens et de la raison.
Du grand Zweig superbement mis en scène.
Stefan Zweig a encore la capacité de me surprendre. Après la formidable interprétation d'Alexis Moncorgé dans Amok voilà un trio de comédiens époustouflants au Théâtre Michel.
La Peur est est de mes coups de coeur de la rentrée. Elodie Menant a adapté une nouvelle du grand auteur autrichien, Angoisses, après avoir déjà travaillé à partir d'un autre de ses textes, La pitié dangereuse, pour lequel elle a reçu le prix de la révélation féminine au festival d’Avignon en 2013.
Elle réussit à la perfection à installer un climat que le grand maître du suspense, Alfred Hitchcock n'aurait pas renié. Le décor évoque Fenêtre sur cour, mais il a surtout la qualité de fonctionner comme un piège qui se referme inexorablement sur Irène.
Irène est une jeune femme qui s'ennuie. Elle a du mal à communiquer avec son mari Fritz, avocat pénal. Ils sont en désaccord sur la notion de la culpabilité et de la justice. Et surtout ils ne partagent plus beaucoup d'activités. On comprend assez vite qu'elle a une liaison avec un musicien. Un soir, une femme l’interpelle. Elle prétend être la petite amie de son amant, interdit à Irène de revenir le voir et lui réclame de l’argent en la menaçant de tout révéler à son mari. Irène cède. C'est l'engrenage. L'angoisse que son mari apprenne sa liaison la mène sur la pente de la folie.
Pourtant tout commence dans la paix sur l'air de Love and Marriage, interprété par Frank Sinatra en 1955. Il faut écouter les paroles rassurantes à propos de l'indéfectible lien qui unit les époux alors que le décor se met en place.
La pendule en formica et aux aiguilles de cuivre, typique de ces années là (il y avait la même en version turquoise dans la cuisine de mes parents) indique l'heure d'un petit-déjeuner qui sépare (déjà) les conjoints. Irène (Hélène Degy) sollicite son avis sur ses croquis de mode. Il (Aliocha Itovich) objecte qu'il n'a pas le temps de se "distraire", dit-il.
Elle demande alors si elle est autorisée à sortir le soir pour aller écouter Chopin. il acquiesce. On remarquera que la femme dépendait du bon vouloir de son mari et que celui-ci semble l'encourager à se distraire. C'est une pièce à verser au dossier, si je puis m'exprimer ainsi.
Une vingtaine de jours plus tard la situation s'est durcie. Fritz exprime la difficulté de son métier. Il est avocat, pas juge, et refuse de se sentir responsable de défendre des coupables : j'ai besoin de me protéger émotionnellement.
Ils ne se comprennent plus du tout. La musique du Concerto numéro 3 de Rachmaninoff envahit l'espace. Iréne devient superbement hystérique.
Peut-on prendre et rendre sans conséquence ? Est-il suffisant que chacun fasse des efforts pour que tout s'apaise ? Le spectateur commence à douter. Certes Irène ment, mais on voit bien que les cauchemars de sorcière qu'elle invoque ne sont pas loin d'être "sa" réalité.
Tutti Frutti de Little Richard est le support d'un intermède très réussi. Irène et Fritz se retrouve dans un rock endiablé parfaitement maitrisé.
La peur fait réfléchir sur le sens du mensonge : par lâcheté ou par peur de la punition ? Fritz aura beau argumenter que la peur détruit alors que la vérité apaise Irène témoigne que la vraie question est de parvenir à surmonter la honte plus que la crainte.
Chaque mensonge est une nouvelle faute à avouer. Au fil des répliques le personnage de Fritz est considéré sous un autre angle. Il est avocat (y compris des causes perdues) à l'extérieur mais devient juge dans l'intimité de son foyer.
Les surgissements d'Elsa (Ophélie Marsaud) effraient même le public qui finit par s'interroger sur une possible manipulation. Mais dans quel but ? Les dernières minutes sont vertigineuses. Chaque phrase porte et on admire la qualité de scénariste d'Elodie Menant. Et Hélène Degy (qui avait été récompensée avec l'équipe de S.Azzopardi, pour Dernier coup de ciseaux, par le Molière de la meilleure comédie) est très touchante dans ce rôle dramatique qu'elle interprète toute en nuances.
La pièce n'est pas une totale surprise puisqu'elle a été à l'affiche du festival d'Avignon sur trois éditions et qu'elle revient d'une longue tournée. Le public parisien, une fois n'est pas coutume, est servi en dernier.
Nous avons jusqu'au 31 décembre pour l'apprécier. Ce serait dommage de laisser passer l'échéance. C'est du grand théâtre !
La Peur est est de mes coups de coeur de la rentrée. Elodie Menant a adapté une nouvelle du grand auteur autrichien, Angoisses, après avoir déjà travaillé à partir d'un autre de ses textes, La pitié dangereuse, pour lequel elle a reçu le prix de la révélation féminine au festival d’Avignon en 2013.
Elle réussit à la perfection à installer un climat que le grand maître du suspense, Alfred Hitchcock n'aurait pas renié. Le décor évoque Fenêtre sur cour, mais il a surtout la qualité de fonctionner comme un piège qui se referme inexorablement sur Irène.
Irène est une jeune femme qui s'ennuie. Elle a du mal à communiquer avec son mari Fritz, avocat pénal. Ils sont en désaccord sur la notion de la culpabilité et de la justice. Et surtout ils ne partagent plus beaucoup d'activités. On comprend assez vite qu'elle a une liaison avec un musicien. Un soir, une femme l’interpelle. Elle prétend être la petite amie de son amant, interdit à Irène de revenir le voir et lui réclame de l’argent en la menaçant de tout révéler à son mari. Irène cède. C'est l'engrenage. L'angoisse que son mari apprenne sa liaison la mène sur la pente de la folie.
Pourtant tout commence dans la paix sur l'air de Love and Marriage, interprété par Frank Sinatra en 1955. Il faut écouter les paroles rassurantes à propos de l'indéfectible lien qui unit les époux alors que le décor se met en place.
La pendule en formica et aux aiguilles de cuivre, typique de ces années là (il y avait la même en version turquoise dans la cuisine de mes parents) indique l'heure d'un petit-déjeuner qui sépare (déjà) les conjoints. Irène (Hélène Degy) sollicite son avis sur ses croquis de mode. Il (Aliocha Itovich) objecte qu'il n'a pas le temps de se "distraire", dit-il.
Elle demande alors si elle est autorisée à sortir le soir pour aller écouter Chopin. il acquiesce. On remarquera que la femme dépendait du bon vouloir de son mari et que celui-ci semble l'encourager à se distraire. C'est une pièce à verser au dossier, si je puis m'exprimer ainsi.
Une vingtaine de jours plus tard la situation s'est durcie. Fritz exprime la difficulté de son métier. Il est avocat, pas juge, et refuse de se sentir responsable de défendre des coupables : j'ai besoin de me protéger émotionnellement.
Ils ne se comprennent plus du tout. La musique du Concerto numéro 3 de Rachmaninoff envahit l'espace. Iréne devient superbement hystérique.
Peut-on prendre et rendre sans conséquence ? Est-il suffisant que chacun fasse des efforts pour que tout s'apaise ? Le spectateur commence à douter. Certes Irène ment, mais on voit bien que les cauchemars de sorcière qu'elle invoque ne sont pas loin d'être "sa" réalité.
Tutti Frutti de Little Richard est le support d'un intermède très réussi. Irène et Fritz se retrouve dans un rock endiablé parfaitement maitrisé.
La peur fait réfléchir sur le sens du mensonge : par lâcheté ou par peur de la punition ? Fritz aura beau argumenter que la peur détruit alors que la vérité apaise Irène témoigne que la vraie question est de parvenir à surmonter la honte plus que la crainte.
Chaque mensonge est une nouvelle faute à avouer. Au fil des répliques le personnage de Fritz est considéré sous un autre angle. Il est avocat (y compris des causes perdues) à l'extérieur mais devient juge dans l'intimité de son foyer.
Les surgissements d'Elsa (Ophélie Marsaud) effraient même le public qui finit par s'interroger sur une possible manipulation. Mais dans quel but ? Les dernières minutes sont vertigineuses. Chaque phrase porte et on admire la qualité de scénariste d'Elodie Menant. Et Hélène Degy (qui avait été récompensée avec l'équipe de S.Azzopardi, pour Dernier coup de ciseaux, par le Molière de la meilleure comédie) est très touchante dans ce rôle dramatique qu'elle interprète toute en nuances.
La pièce n'est pas une totale surprise puisqu'elle a été à l'affiche du festival d'Avignon sur trois éditions et qu'elle revient d'une longue tournée. Le public parisien, une fois n'est pas coutume, est servi en dernier.
Nous avons jusqu'au 31 décembre pour l'apprécier. Ce serait dommage de laisser passer l'échéance. C'est du grand théâtre !
Première ce soir de « Peur » d'après une nouvelle de Stefan Zweig au théâtre Michel.
Ça, c'est du théâtre !
Du texte, une histoire, des dialogues bien sûr, mais qui en disent beaucoup plus ;
des acteurs épatants et toujours juste ;
une mis en scène simple, efficace et très très astucieuse…
Et pour nous dans la salle, un grand moment de plaisir.
Ça, c'est du théâtre !
Du texte, une histoire, des dialogues bien sûr, mais qui en disent beaucoup plus ;
des acteurs épatants et toujours juste ;
une mis en scène simple, efficace et très très astucieuse…
Et pour nous dans la salle, un grand moment de plaisir.
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