- Classique
- La Scala
- Paris 10ème
Le Menteur
- La Scala
- 13, boulevard de Strasbourg
- 75010 Paris
- Strasbourg Saint-Denis (l.4, l.8, l.9)
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- HORAIRES
- 21:00
- 15:00
Alors qu’il vient de terminer ses études, Dorante revient à Paris, bien résolu à profiter des plaisirs de la capitale. En compagnie de son valet, il rencontre deux jeunes coquettes aux Tuileries et s’invente une carrière militaire pour les éblouir.
S’ensuit un imbroglio diabolique mêlant : jeunes femmes, père et ami. Faisant fi de l’honneur, des serments d’amitié et d’amour, Dorante s’enferre dans un engrenage de mensonges qui déclenche d’irrésistibles quiproquos.
Les jeunes femmes n’étant pas en reste de supercherie, on se demande qui sera le vainqueur de ce jeu de dupes. Ce chef d’œuvre en alexandrins ramène sur la scène le joyeux et brillant Corneille, auteur de L’Illusion comique.
L'AVIS DE LA REDACTION : 8,5/10
Le jeune Dorante, à peine débarqué à Paris,
Et grisé par le monde et ses galanteries,
S'invente un personnage, plein d'attraits et de feu
A toute fin de séduire la prunelle de ses yeux.
Ses mensonges sont fameux; on y croit un instant,
Et plus il en invente, plus il est flamboyant !
Jusqu'au moment où ....
C'est à la fois une comédie de caractère et une comédie de situation dans laquelle Corneille rend hommage à la fantaisie et à la frivolité de la jeunesse. Et c'est une sacrée réussite, sous toutes les coutures !
Les alexandrins, incroyablement vivants et parfaitement compréhensibles. La mise en scène jubilatoire et inspirée de Marion Bierry, qui imprime un rythme frénétique à l'action et nous offre des tableaux à mourir de rire. Le décor très astucieux dont les panneaux coulissants offrent des situations inédites aux personnages.
Et enfin, et surtout, les comédiens ! Qui nous font entendre cette langue merveilleuse avec une grande clarté. Emmenés par Alexandre Bierry, étonnant, qui incarne Dorante avec toute la fougue de sa jeunesse, aussi grand par sa taille que par son talent.
Et bien oui ! les auteurs classiques aussi peuvent nous faire beaucoup rire, avec des quiproquos amoureux et une langue merveilleuse. La salle, qui a ri tout du long de la pièce, salue la performance.
Ne vous privez surtout pas de cette comédie là !
Sylvie Tuffier
Ce qui frappe dans cette pièce, c'est son étonnante modernité, son rythme enlevé : c'est comme si Corneille le tragédien était parodié par Corneille l'auteur de comédie.Eet la mise en scène cherche à restituer cet esprit. On est au théâtre de poche, et pourtant c'est comme si on repoussait les murs. C'est enlevé, envolé, efficace, et, avouons-le, ce qui est rare pour un texte aussi classique : on ne s'y ennuie pas. Clairement une pièce à redécouvrir.
La meilleure façon de découvrir ce texte classique.
Un très bon divertissement !
Feydeau et Labiche sont des auteurs de talent mais Corneille est tout de même d’une autre trempe, dans ses pièces comiques comme dans les autres, et ce n’est pas lui rendre service que de le transposer dans un univers de chansonnettes et de portes qui claquent.
Il n’est pas fréquent de rencontrer un dramaturge capable de se parodier lui-même (que l’on songe à la scène entre Dorante et son père, où Corneille semble se jouer de l’honneur blessé de ce père abusif, version grotesque de Don Diègue sommant Rodrigue de sauver une « réputation » qu’il a laissé piétiner). De cette liberté de ton et de style, de cette capacité à se moquer de la grandiloquence de son temps, on aurait pu - on pourrait - sans doute extraire une matière plus subtile.
Le plateau du Poche semble immense avec cette mise en scène aérée légère inventive.
Benjamin Boyer et Alexandre Bierry portent le spectacle magistralement.
Foncez !
Amener un classique de ce genre à la connaissance du public d'aujourd'hui est toujours une gageure. Même amoureux de théâtre, je fais partie de ceux pour lesquels l'esthétique du langage d'époque très ampoulé menant à la rime, s'arrête là où commence mon incompréhension de la phrase prononcée.
Avec Corneille, “circonvolutionneur” patenté, c'est un risque que j'ai bien voulu prendre et je ne le regrette pas.
Oh, plusieurs dialogues et argumentations fallacieuses de Dorante (Le Menteur !) m'ont bien sûr échappé, mais l'essentiel se laisse comprendre et c'est le principal. Le jeu des dames ne m'a pas non plus emballé, mais leur texte, peu ou pas du tout écrit pour faire ressortir chez elles des personnalités particulières, en est selon moi la cause principale. Pas vraiment séduit non plus par Brice Hillairet dans le rôle de l'ami de Dorante (un peu fade), mais c'est vraiment là un avis très personnel.
Et ce sera tout pour ces “chouinements” d'amateur blasé ...
Car j'ai adoré les personnalités restituées de Dorante (excellent Alexandre Bierry), de son valet et de son père, la diction impeccable de tous les comédiens rendant les dialogues fluides, et le langage pompeux moins caricatural.
J'ai adoré enfin la mise en scène de Marion Bierry et son apport de leviers humoristiques si bien choisis, avec ces personnages et situations évoqués en cadres de tableaux, ou ces petites chansons “actualisées” glissées de ci de là avec à propos.
Et j'ai quand même aimé ce texte, même s'il m'embrouille parfois, car il reste le plus souvent ciselure là où mon esprit contemporain s'agace de surcharge.
Une bonne pièce, clairement !
Une bonne pièce, clairement !
Exceptionnel ! Superbe rythme avec cette mise en scène très réussie. Les acteurs sont splendides ! A découvrir au plus vite !