Son balcon
SAISON 2025-2026
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Mini Molières
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Novice
Son classement : 138 / 6179
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David Roth
14 critiques
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Garci More
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Actualités de ses filatures
(…) Xavier Durringer a eu une excellente idée de s’emparer de sa vie pour en retracer l’essentiel sans tomber dans le travers du biopic. Le spectacle, comme le titre peut d’ailleurs le suggérer, n’a pas pour ambition de viser l’exhaustivité. Il nous épargne par exemple sa fin tragique, et ses déboires avec certains de ses enfants.
Il a volontairement choisi de n’être pas chronologique, ce qui permet de ne pas la voir vieillir et de clore avec un de ses numéros les plus célèbres. Les applaudissements fusent sur un personnage qui est alors au sommet de sa gloire.
Le tragique de son enfance et les problèmes qu’elle a connus ne sont pas occultés (la scèbne de la mort du poulet est bouleversante) mais c’est une force de vie qui domine, grâce à une interprétation enlevée. Il y a beaucoup d’humour, ce qui correspond bien au caractère facétieux de Joséphine qui, sur scène, était un vrai clown.
Le spectacle s’inscrit aussi dans le contexte des premières émeutes raciales de 1917 puis dans le mouvement des Droits civiques avec des évocations précises sur le rôle de Rosa Park, les marches et la mort de Martin Luther King. L’interprétation de la chanson de Nina Simone, Strange fruit, est particulièrement émouvante. (…)
Il a volontairement choisi de n’être pas chronologique, ce qui permet de ne pas la voir vieillir et de clore avec un de ses numéros les plus célèbres. Les applaudissements fusent sur un personnage qui est alors au sommet de sa gloire.
Le tragique de son enfance et les problèmes qu’elle a connus ne sont pas occultés (la scèbne de la mort du poulet est bouleversante) mais c’est une force de vie qui domine, grâce à une interprétation enlevée. Il y a beaucoup d’humour, ce qui correspond bien au caractère facétieux de Joséphine qui, sur scène, était un vrai clown.
Le spectacle s’inscrit aussi dans le contexte des premières émeutes raciales de 1917 puis dans le mouvement des Droits civiques avec des évocations précises sur le rôle de Rosa Park, les marches et la mort de Martin Luther King. L’interprétation de la chanson de Nina Simone, Strange fruit, est particulièrement émouvante. (…)
C’est un des spectacles qui aura été stoppé net par la pandémie. La fuite devait se jouer plusieurs semaines au Théâtre 13 (Glacière) et n'a pu bénéficier l'an dernier que de deux représentations réservées aux professionnels. On peut donc imaginer la joie de l'équipe artistique de pouvoir enfin accueillir le public, (…).
La fuite présente beaucoup de qualités : un décor (de Claude Pierson) impressionnant et adéquat, un texte (de Ciro Cesarano et Fabio Gorgolini) dont les dialogues se répondent en ping pong, des comédiens qui incarnent complètement leur personnage, une atmosphère proche des comédies du cinéma italien des années soixante d'Ettore Scola ou de Dino Risi …
(…) Nous sommes dans la (presque) vraie cuisine d'un restaurant, italien cela va de soi.
Notre œil est attiré à jardin par le bureau submergé de paperasse, la poubelle débordante, le téléphone mal raccroché. Autant l’espace de préparation est nickel, autant tout le reste témoigne que le patron (Ciro Cesarano) est dépassé. De fait, il est au bord de la faillite. Il voit dans la réussite du repas de mariage qui lui est commandé sa dernière chance de se refaire. Et c'est là la première fuite, en l'occurrence de ses responsabilités. Parce qu'on comprend bien que les enchainements de soucis ne vont pas lui permettre d'être prêt. Il manque de chaises, d'assiettes, d'argent pour en acquérir et aussi de temps pour tout faire. Mais il veut faire croire à tout le monde qu'avec un effort supplémentaire le miracle est possible.
Avec lui, deux femmes, qui vont se dévouer pour que ça fonctionne, deux cuisinières, Ginevra (Laetitia Poulalion) et Béatrice (en alternance Audrey Saad ou Amélie Manet). Elles sont les solides piliers de l'histoire. Et puis leurs conjoints, Giorgio (Boris Ravaine ou Gaetano Festinese) qui est le mari de Ginevra, et Romeo (Fabio Gorgolini) celui de Beatrice. Tous les quatre se connaissent depuis longtemps et sont amis. Je me demande si c'est intentionnel mais la pièce est joliment féministe car les hommes en sont les maillons faibles.
La question mérite d'être posée puisque la pièce se réclame de On ne sait comment de Luigi Pirandello, un drame philosophique qui porte une réflexion sur le rôle de l'inconscient. L'auteur sicilien part du constat que l'on peut commettre des actes indépendants de notre propre volonté : "Ça arrive! On ne sait pas comment mais ça arrive!"
Il est logique alors de tricoter autour de la notion de bonne ou mauvaise conscience. Et sur l'intérêt de révéler ce qu'on a sur la conscience alors qu'on ne s'en estime pas responsable. Au risque de désorganiser la marche du restaurant dont le patron peine à ramener son petit monde face aux contingences matérielles qui s'aggravent avec l'apparition d'une fuite dans les toilettes, laquelle mériterait l'intervention d'un plombier, si ce n'était pas si onéreux.
Le drame alterne avec la comédie. Les acteurs réussissent à jouer sur tous les registres de l'émotion et c'est le point fort du spectacle. J'allais oublier … la méthode toute personnelle de Nicola pour gagner du temps quand on a une montagne de pommes à éplucher. La scène est inoubliable !
La fuite présente beaucoup de qualités : un décor (de Claude Pierson) impressionnant et adéquat, un texte (de Ciro Cesarano et Fabio Gorgolini) dont les dialogues se répondent en ping pong, des comédiens qui incarnent complètement leur personnage, une atmosphère proche des comédies du cinéma italien des années soixante d'Ettore Scola ou de Dino Risi …
(…) Nous sommes dans la (presque) vraie cuisine d'un restaurant, italien cela va de soi.
Notre œil est attiré à jardin par le bureau submergé de paperasse, la poubelle débordante, le téléphone mal raccroché. Autant l’espace de préparation est nickel, autant tout le reste témoigne que le patron (Ciro Cesarano) est dépassé. De fait, il est au bord de la faillite. Il voit dans la réussite du repas de mariage qui lui est commandé sa dernière chance de se refaire. Et c'est là la première fuite, en l'occurrence de ses responsabilités. Parce qu'on comprend bien que les enchainements de soucis ne vont pas lui permettre d'être prêt. Il manque de chaises, d'assiettes, d'argent pour en acquérir et aussi de temps pour tout faire. Mais il veut faire croire à tout le monde qu'avec un effort supplémentaire le miracle est possible.
Avec lui, deux femmes, qui vont se dévouer pour que ça fonctionne, deux cuisinières, Ginevra (Laetitia Poulalion) et Béatrice (en alternance Audrey Saad ou Amélie Manet). Elles sont les solides piliers de l'histoire. Et puis leurs conjoints, Giorgio (Boris Ravaine ou Gaetano Festinese) qui est le mari de Ginevra, et Romeo (Fabio Gorgolini) celui de Beatrice. Tous les quatre se connaissent depuis longtemps et sont amis. Je me demande si c'est intentionnel mais la pièce est joliment féministe car les hommes en sont les maillons faibles.
La question mérite d'être posée puisque la pièce se réclame de On ne sait comment de Luigi Pirandello, un drame philosophique qui porte une réflexion sur le rôle de l'inconscient. L'auteur sicilien part du constat que l'on peut commettre des actes indépendants de notre propre volonté : "Ça arrive! On ne sait pas comment mais ça arrive!"
Il est logique alors de tricoter autour de la notion de bonne ou mauvaise conscience. Et sur l'intérêt de révéler ce qu'on a sur la conscience alors qu'on ne s'en estime pas responsable. Au risque de désorganiser la marche du restaurant dont le patron peine à ramener son petit monde face aux contingences matérielles qui s'aggravent avec l'apparition d'une fuite dans les toilettes, laquelle mériterait l'intervention d'un plombier, si ce n'était pas si onéreux.
Le drame alterne avec la comédie. Les acteurs réussissent à jouer sur tous les registres de l'émotion et c'est le point fort du spectacle. J'allais oublier … la méthode toute personnelle de Nicola pour gagner du temps quand on a une montagne de pommes à éplucher. La scène est inoubliable !
C’est une chance pour les parisiens qu’Elliot Jenicot reprenne son spectacle après le succès du Festival d’Avignon. (…) Vous remarquerez que les rires sont immédiats non pas tant en raison des jeux de mots mais de l’espèce de candeur naïve de l’homme et de la tendresse qu’il dégage, suscitant l’empathie. On a envie de le prendre dans nos bras, de nous attabler avec lui pour boire un verre.
On met un moment à reconnaître les textes de Raymond Devos qui pourtant est joué à la lettre près. Quelle prouesse de faire oublier l’humoriste en costume bleu, son phrasé particulier et ses instruments de musique. Elliot Jenicot démontre qu’un bon texte peut connaître plusieurs interprètes, pourvu que ceux-ci soient à la hauteur.
Il restitue à merveille toutes les voix qu’il a dans la tête. Plus tard Il imitera celle du metteur en scène et deviendra un labrador aux aguets dans le célèbre sketch du chien. Il fait aussi bien celui qui ne fait rien. Mine de rien, ce n’est pas si simple d’être successivement mime et ventriloque. Son aisance corporelle est un atout supplémentaire. On n’a pas de mal à suivre, quel que soit le registre, franchement drôle ou tragique, absurde ou surréaliste. (…)
Extrait d’une publication intitulée "Avignon Thelonius et Lola, Josef Josef et les spectacles vus le 19 juillet aux Halles, à la Chartreuse et à la Luna".
On met un moment à reconnaître les textes de Raymond Devos qui pourtant est joué à la lettre près. Quelle prouesse de faire oublier l’humoriste en costume bleu, son phrasé particulier et ses instruments de musique. Elliot Jenicot démontre qu’un bon texte peut connaître plusieurs interprètes, pourvu que ceux-ci soient à la hauteur.
Il restitue à merveille toutes les voix qu’il a dans la tête. Plus tard Il imitera celle du metteur en scène et deviendra un labrador aux aguets dans le célèbre sketch du chien. Il fait aussi bien celui qui ne fait rien. Mine de rien, ce n’est pas si simple d’être successivement mime et ventriloque. Son aisance corporelle est un atout supplémentaire. On n’a pas de mal à suivre, quel que soit le registre, franchement drôle ou tragique, absurde ou surréaliste. (…)
Extrait d’une publication intitulée "Avignon Thelonius et Lola, Josef Josef et les spectacles vus le 19 juillet aux Halles, à la Chartreuse et à la Luna".
Oui je suis d'accord avec vous. Je l'ai vu à Avignon et vais retourner le voir au nouveau théâtre de Passy !
Mercredi 3 novembre 2021
Un spectacle magique, à la fois sensuel et doux, envoûtant et subtil, sérieux et humoristique, exotique et terrien, luxueux et dépouillé, noir et coloré.
Je vais le programmer, ce qui m'ennuie c'est que c'est dans la salle du haut et pas facile pour moi d'y accéder, enfin bon...
Lundi 1 novembre 2021
Elles sont trois copines qui se sont connues dans le même cours de théâtre, l'école Trévise. (…). Bérénice Boccara, Odile Blanchet et Sana Puis se sont passionnées pour la vie des opératrices du téléphone (je ne pense pas qu’il y ait eu des opérateurs dans ce métier) et ont décidé de les mettre en pleine lumière.
On sent très bien la connivence qui pouvait s’installer dans la vraie vie entre ces femmes de l’ombre. Les rivalités existent mais c’est l’entraide qui prend le dessus. C'est qu'il ne fallait pas s’emmêler les fils, ce qui arrivait parfois et donnait lieu à de jolis quiproquos.
Nos demoiselles pratiquent l'art de la conversation avec malice et humour, une pointe de provocation, toujours en subtilité. Car comme elles sont trois personnalité différentes, Denise, Marthe et Jeanne défendent trois visions de la femme st de l'amour. On sent bien qu'elles n'ont pas les mêmes origines, cela s'entend à leur façon de parler et c'est très agréable. (…)
Le décor, inspiré d'un véritable central d'appels, est imposant. Il était rendu nécessaire par la volonté de crédibilité du trio. Les costumes sont magnifiques tout en étant pratiques pour jouer à un rythme soutenu.
(…) Je vous mets en relation. C’était ce qu’on disait. De là à imaginer d’autres relations, ces trois diablesses n’ont pas eu à se forcer beaucoup pour le faire. (…) Les dialogues sont pétillants et drôles. Les p’tites dames deviendront les demoiselles roses et feront prospérer leur commerce jusqu'à ce que la rumeur remonte jusqu’aux huiles (c'est-à-dire les chefs).
La mise en scène de Jean-Laurent Silvi est alerte. C'est une excellente idée d'avoir ajouté quelques pas de danse et des chansons évoquant l'univers des années folles. Le scénario qu'elles ont co-écrit est publié chez l’Harmattan. C'est leur première expérience du théâtre. Et elle sonne juste. Bravo !
On sent très bien la connivence qui pouvait s’installer dans la vraie vie entre ces femmes de l’ombre. Les rivalités existent mais c’est l’entraide qui prend le dessus. C'est qu'il ne fallait pas s’emmêler les fils, ce qui arrivait parfois et donnait lieu à de jolis quiproquos.
Nos demoiselles pratiquent l'art de la conversation avec malice et humour, une pointe de provocation, toujours en subtilité. Car comme elles sont trois personnalité différentes, Denise, Marthe et Jeanne défendent trois visions de la femme st de l'amour. On sent bien qu'elles n'ont pas les mêmes origines, cela s'entend à leur façon de parler et c'est très agréable. (…)
Le décor, inspiré d'un véritable central d'appels, est imposant. Il était rendu nécessaire par la volonté de crédibilité du trio. Les costumes sont magnifiques tout en étant pratiques pour jouer à un rythme soutenu.
(…) Je vous mets en relation. C’était ce qu’on disait. De là à imaginer d’autres relations, ces trois diablesses n’ont pas eu à se forcer beaucoup pour le faire. (…) Les dialogues sont pétillants et drôles. Les p’tites dames deviendront les demoiselles roses et feront prospérer leur commerce jusqu'à ce que la rumeur remonte jusqu’aux huiles (c'est-à-dire les chefs).
La mise en scène de Jean-Laurent Silvi est alerte. C'est une excellente idée d'avoir ajouté quelques pas de danse et des chansons évoquant l'univers des années folles. Le scénario qu'elles ont co-écrit est publié chez l’Harmattan. C'est leur première expérience du théâtre. Et elle sonne juste. Bravo !