- Théâtre contemporain
- Théâtre Rive Gauche
- Paris 14ème
Hotel des Deux Mondes
- Michèle Garcia
- Jean-Jacques Moreau
- Davy Sardou
- Jean-Paul Farré
- Odile Cohen
- Noémie Elbaz
- Günther Vanseveren
- Roxane Le Texier
- Théâtre Rive Gauche
- 6, rue de la Gaité
- 75014 Paris
- Edgard Quinet (l.6), Gaité (l.13)
Personne ne sait pourquoi ni comment il s'est retrouvé à l’Hôtel des deux mondes.
Ni quand il en repartira. Dans ce lieu mystérieux, tout peut arriver, même des faits miraculeux.
Huit personnes s’interrogent, se disputent, se moquent, s’attendrissent, voire s’aiment. Certains changeront, d’autres pas, chacun restant le maître de son chemin.
Un suspense métaphysique entre rêve et réalité, une comédie philosophique où Eric-Emmanuel Schmitt, l’auteur du Visiteur, poursuit sa recherche éperdue du sens et pose le mystère comme raison même d’espérer.
Eric-Emmanuel Schmitt, auteur de 56 ans, est très présent sur la scène théâtrale française. Il a notamment adapté Hibernatus, L'Élixir d'Amour, Oscar et la Dame Rose, 24h de la vie d'une femme, Le Joueur d’Echecs, Le Chien, Petits Crimes Conjugaux... C'est lui qui dirige le Théâtre Rive Gauche.
Anne Bourgeois est une metteuse en scène dont vous avez peut être vu le travail dans Les Voeux du Coeur, Des Gens Bien ou Représailles.
La critique de la rédaction : 6/10. Avis nuancé sur cette pièce dont certains passages sont intéressants mais qui ne m'a pas non plus emballé.
Le texte plante quelques graines pour initier des réflexions sur la mort, nos convictions sur l'au-delà, mais aussi sur la vie, l'amour, le bonheur. Plusieurs répliques sont très belles, poétiques ou drôles. Hélas, l'histoire n'avance pas à très bon rythme et les dialogues restent trop inégaux.
J'ai beaucoup aimé le personnage du Président d'entreprise qui se croit tout permis, même dans "l'hôtel des Deux Mondes". Il est super bien joué. J'ai en revanche eu plus de mal avec Laura, dont l'arrivée fait prendre une tournure regrettable à la pièce.
La mise en scène et le décor, assez kitschs, ainsi que la présence des 2 anges ne convainquent qu'à moitié.
Je ne garderai pas un souvenir impérissable de mon passage dans cet hôtel.
Comme toujours, avec EM Smith, le texte est excellent, subtil, raffiné, sensible avec une note d'humour, la mise en scène est bonne et la pièce est bien jouée. Cependant le décor est un peu désuet.
Effectivement, les anges n'apportent que de la fraîcheur au tableau, rien de plus.
Un thème intéressant, il m'a toujours passionné, mais la pièce comporte toutefois quelques petites longueurs.
Elle vaut, cependant le déplacement.
Dans le même théâtre se joue "Le Chien" d'Eric Emmanuel Smith, à ne pas louper ou acheter le livre, car c'est un petit bijou. C'est la plus jolie pièce et la plus émouvante que j'ai vu de la saison.
Le texte est globalement très bon, avec de nombreuses répliques très drôles, pertinentes, bien pensées, le tout rendant le propos bien construit et cohérent. Mais j'ai trouvé la fin un peu maladroite, dans sa conception, les choix narratifs et les dialogues. Quelques petits passages pourraient aussi être facilement coupés, et l'intrigue amoureuse amplement réduite (1h50 tout de même !!). Les acteurs sont très bien dirigés, mais je n'ai vraiment pas aimé le décor, pauvre, fade, se perdant en quelques élements sur l'immense scène du Rive-Gauche.
Une belle pièce pour une belle soirée de théâtre !
Je ne connaissais pas le livre d’Eric Emmanuel Schmidt, c’est donc sans à priori que je suis allée voir la pièce.
Un décor un peu spartiate avec un ascenseur particulièrement bruyant en élément central de décoration mais qui sert aussi de porte d’entrée/sortie des personnages égarés dans cet hôtel, j’ai bien aimé même si je comprends que ce décor ne plait pas à tout le monde.
Les comédiens étaient tous bien mais j’ai une préférence pour le mage (le drolatique Jean Paul Farre)
L’histoire : c’est une sorte de quête métaphysique sur le temps qui passe, la vie dont il faut profiter avant la mort avec des passages drôles mais aussi émouvants. En tout cas, en tant que spectateur, on ne voit pas vraiment le temps qui passe même si j’ai deviné la fin bien avant que le couple ne se forme, ça reste plaisant à suivre.
Au final, voilà une pièce plutôt plaisante même si certains personnage m’ont semblés superflus : le président, Marie. On aurait pu se concentrer sur les personnages principaux.
Après quelques déceptions j'hésite à lire ou aller voir une pièce signée de cet auteur et cet Hôtel des deux mondes me prouve que j'ai raison de persister. La pièce a de l'intérêt, est mise en scène intelligemment (le talent d'Anne Bourgeois a encore une fois fait mouche) et les comédiens sont tous excellents.
J'aurais quelques réserves sur le décor qui ne séduira pas les phobiques des ascenseurs (j'en connais beaucoup) mais il fonctionne plutôt bien pour instaurer une ambiance étrange convenant au lieu.
Un brutal éclair évoque quelque chose qui relèverait d'un voyage galactique. Julien Portal (Davy Sardou) sort de l'ascenseur, arrivant d'un sous-sol. Notre œil est intrigué par les lettres V et A dont la signification nous échappe encore. Il aimerait savoir où il se trouve et ce qu'il est venu faire là mais personne ne lui répondra. Une clé lui sera tendue silencieusement par un des deux personnages muets (Günther Vanserveren et Roxane Le Texier) qui sont probablement des anges. Leur rôle n'est pas facile, puisque sans paroles et pourtant leur présence est bien réelle.
Est-il un client ordinaire ? Sans doute non, et pas davantage que les autres dont on ne sait pas comment il sont arrivés là ni s'ils en repartiront. Ses voisins d'infortune sont des caractériels. En particulier le président Delbec (Jean-Jacques Moreau), et Marie (Michèle Garcia) dont les répliques sont savoureuses. Julien parvient malgré tout à apprendre qu'il n'est ni dans un hôpital, ni aux urgences. Il a beau se sentir "un mort en bonne santé" le doute arrive : aurait-il eu malgré tout un accident, une crise cardiaque, serait-il dans le coma ?
Les dialogues écrits par Eric Emmanuel Schmitt alternent entre points de vue philosophiques et paroles poétiques sans tomber sans deux écueils, la pure comédie, ou la sévère leçon de morale. On suit le parcours de chaque protagoniste qui, comme dans la "vraie" vie, ne sont pas tous disposé à changer.
Dire que la pièce est menée avec suspense serait exagéré mais on passe un bon moment de théâtre et on en sort en se disant qu'il ne faudrait pas oublier quelques aphorismes. Un grand bonheur n'est composé que de toutes petites choses qu'on ne songe pas assez à goûter.
Le mage Radjapour est judicieusement là pour nous le rappeler, témoignant qu'il se délecte de chaque moment (supplémentaire) comme d'un bonbon en le décortiquant avant de le savourer. Jean-Paul Farré est bien entendu parfait dans ce rôle (comme il l'est quelques heures plus tôt dans celui de Voltaire au tout voisin Théâtre de Poche).
Laura (Noémie Elbaz) est en attente d'une greffe mais elle se sent salie par la pitié. La situation est difficile à supporter puisqu'il faut que quelqu'un meurt pour qu'elle puisse continuer à vivre. Cette situation donne un prix particulier à ce que peuvent être des derniers instants.
On s'interroge alors nous aussi sur ce qui nous empêche d'apprécier la valeur de la vie quand "tout va bien" en suivant le questionnement du docteur S (Odile Cohen). On retrouve un thème de prédilection de l'auteur, spécialiste des religions. Si la vie est un don, à qui le doit-on ? A Dieu ou à la vie elle-même ?
Mourir c'est accepter l'inéluctable. Mais l'homme est un incorrigible optimiste qui veut croire que les miracles existent. Je ne peux pas vous dire la fin mais sachez qu'un des personnages réussira à insérer dans le dispositif le grain de sable humain qui permettra d'en finir avec le hasard.
Émotion et rire se bousculent jusqu'au dénouement final.
Vous vous doutez qu'avec un tel concept, la pièce s'interroge sur notre condition humaine, et plus largement, quand est sur le point de la quitter, sur le sens de Notre vie, au sens large.
Attention, malgré le fait que les sujet méta physiques et philosophiques abondent, l'ensemble est traité avec beaucoup d'humour. Notamment à travers l'extrême différence de caractères entre les personnages présents, qui amènent des confrontations amusantes. Notamment entre le président d'une société persuadé d'être Quelqu'un avec un grand Q, même dans ce monde ci, parce qu'il est président. Et cette femme de ménage, qui s'imagine bébête, mais qui soulève des interrogations réel et enrichissante.
Mention spéciale à Michèle Garcia qui est épatante dans ce rôle de femme de ménage.
Il s'agit donc d'une très belle pièce, drôle et profonde. Qui comme toujours avec Eric Emmnauel Shmitt, nous pousse à nous interroger, et nous permet de percevoir l'immense cadeau qui nous a été offert : celui de vivre.