- Classique
- Théâtre Rive Gauche
- Paris 14ème
24h de la vie d'une femme

- Clémentine Célarié
- Loris Freeman
- Samuel Nibaudeau
- Théâtre Rive Gauche
- 6, rue de la Gaité
- 75014 Paris
- Edgard Quinet (l.6), Gaité (l.13)
Une femme rangée traîne son ennui dans les casinos. A Monaco, elle rencontre un jeune homme qu'elle décide de sauver du jeu.
Du moins le croit-elle... Vertige et confusion des sentiments... Jusqu'où la passion nous conduit-elle ? Chacun se reconnaîtra dans ce chef-d'oeuvre.
Jamais Zweig n'a montré, avec autant d'intensité, la personne inconnue qui se tapit au fond de nous, et qui attend son heure... Un voyage fascinant dans la complexité humaine.
"Comprendre. Comprendre sans juger. Telle fut l'obsession de Stefan Zweig. Et telle fut sa réussite, puisque, un siècle plus tard, on le lit davantage qu'en son temps." Eric-Emmanuel Schmitt
La critique de la rédaction : Cette adaptation du joli texte de Stefan Zweig ne nous fait malheureusement ressentir aucune émotion. Elle ne nous porte pas car elle manque d'intensité et de magie.
Ce qui nous dérange le plus est ce décor assez laid avec des images projetées sur de grands voiles blancs. Envahissant, il nous empêche de savourer pleinement les mots.
Clémentine Célarié joue bien mais elle manque tout de même de présence pour remplir la scène. Elle ne se livre pas assez pour nous faire vibrer.
Quant à la mise en scène, nous apprécions quelques unes de ses idées, comme la voix de l'actrice qui résonne dans l'église, mais la trouvons trop mièvre le reste du temps.
Nous avons de l'admiration pour Éric-Emmanuel Schmitt qui est capable du meilleur. Pourtant, les dernières pièces qu'il nous a proposées au théâtre, Hibernatus, L'Élixir d'Amour et 24h de la vie d'une femme nous ont vraiment laissé sur notre faim.
Préférez la version musicale de la pièce du Théâtre La Bruyère ou Le Joueur d’Echecs avec Francis Huster.
La performance de Clémentine Célarié est incontestable, mais le choix d'un personnage aussi léger nous conduit fort loin de la passion selon Zweig. C'est très décevant, malgré quelques trouvailles de mise en scène, la pluie, le silence du joueur ... Les affres de la passion, comme celles du jeu d'ailleurs, sont traitées dans l'insignifiance, ce qui est regrettable pour un auteur qui, lui, va à l'essentiel.
C'est difficile d'adapter ce merveilleux livre de Zweig, dommage.
En fait, c'est une surprise plutot agréable même si c'est sans doute une oeuvre mineure d'Eric Emmanuel Schmitt qui n'est pas aussi touchante que d'autres pièces. (Mr Ibrahim, le Visiteur,...)
Cependant, Clémentine Célarié, presque seule en scène, nous offre une palette de sentiments assez convaincants. Celui qui interprète Mathéo, a une présence magnétique sur scène, collant parfaitement aux confidences de la comédienne.
Là où le bas blesse, c'est le décor assez hideux de voilages blancs partout sur la scène, au point qu'il en efface la prestation de Clémentine Célarié et la mise en scène très téléphonée avec des projections sur les voilages bien trop présentes.
Mise-en-scène lourdingue, personnage tellement éthéré que je l'ai trouvé quasi absent... Déçue...
Dommage...
Cette nouvelle mouture brille avant tout par la superbe prestation de Clémentine Célarié : habituée à des rôles plus bruts de décoffrage, l’actrice dévoile une richesse d’interprétation épatante. Elle a d’ailleurs déclaré qu’elle se sentait prête à endosser le costume d’une bourgeoise et on ne peut que lui donner raison. Saisissant des tics (jeu avec ses mains, collier de perles touché) avec naturel, elle parvient à matérialiser avec grâce la progression intérieure de son personnage : de l’ennui à la fascination, de la découverte émerveillée à l’effroi, du maternalisme à l’amour… Elle porte le spectacle sur ses épaules avec une conviction inflexible. Un très belle partition de femme.
Là où le bât blesse plus concrètement, c’est au niveau de la mise en scène de Suissa. Alourdissant considérablement la prose de Zweig, il signe un travail beaucoup trop illustratif, voire plombant. Un exemple représentatif : le duo se rend dans une église et évidemment, on entend des cloches et de vilaines projections vidéo nous plongent à l’intérieur du bâtiment. Ce procédé systématique contribue à prendre en charge et en otage l’imaginaire du public, au risque d’une saturation dommageable… L’autre effet incongru et plutôt raté réside dans la gestion de Loris Freeman qui incarne le jeune joueur. Si le comédien impose une présence virile et sensuelle palpable, son mutisme pose problème dans la mesure où Célarié assume son discours. Du coup, on se croirait un peu dans L’Exorciste.