- Théâtre contemporain
- Théâtre de l'Atelier
- Paris 18ème
Modi

- Didier Brice
- Sarah Biasini
- Stéphane Guillon
- Geneviève Casile
- Théâtre de l'Atelier
- 1, place Charles-Dullin
- 75018 Paris
- Anvers (l.2)
Oeuvres d'art. Dans le Paris de Pablo Picasso, de Jean Cocteau, de Max Jacob, un grand personnage règne sur la vie d’artistes.
Le Prince de cette Bohême, c’est Amedeo Modigliani. Génie inclassable, dandy provocateur à la vie scandaleuse, son œuvre raffinée et figurative porte un regard intime sur le monde.
Amedeo Modigliani est un peintre et sculpteur italien du début du XXème siècle. Il a fait partie de L'Ecole de Paris.
Laurent Seksik, auteur de cette pièce, a récemment adapté pour le théâtre Le Monde d'Hier, de Stéphane Zweig.
Didier Long met en scène la pièce. Le directeur du Théâtre de l'Atelier a récemment mis en scène Danser à la Lughnasa et Le Système.
L'humoriste Stéphane Guillon a déjà joué plusieurs fois au théâtre, dans Le Système et La Société des Loisirs.
Pour le théâtre de l’Atelier dont la récente programmation pêche un peu, la distribution de Modi est un argument de poids : Stéphane Guillon, Sarah Basiani, Didier Brice et Geneviève Casile ont de quoi réconcilier tous ls goûts et toutes les générations ! Mais voilà : dans le rôle principal, Stéphane Guillon est aussi exécrable et provocateur que lorsqu’il fait ses propres satires : c’et lui-même que l’on devine dans ce rôle de peintre ombrageux, querelleur et arrogant.
La pièce raconte une histoire, certes, mais ne crée pas d’émotions, et à peu de choses près c’est un peu comme le film « Cézanne » ou Paul et son ami Zola passent leur temps à se quereller. C’est d’ailleurs bien à regret car le reste de la distribution est impeccable. Geneviève Casile, noble représentante d’une génération et d’un port de tête en voie de disparition campe à merveille dans les souliers de la belle mère outrée par l’ours Modigliani, désapprouvant cette bohème mais pas moins tendre avec sa fille Jeanne. Dans le même registre de pièce parlant d’artistes, son interprétation dans Alma Mahler il n’y a pas si longtemps l’avait mise bien plus en valeur : dialogues mieux ciselés, plus de liberté de jeu pour cette grande dame. On peut tout de même retenir la scène jubilatoire de joute verbale entre Modi et la mère de Jeanne, qui fait sourire tout le public.
Jeanne, l’amante, est interprétée par une Sarah Basiani toujours aussi resplendissante depuis sa déclaration d’amour dans « lettre d’une inconnue » mais qui reste ici spectatrice : son rôle, lui aussi, aurait pu être enrichi. Malmenés par Modi, Jeanne et le marchand d’art Léopold Zborowski, interprété par le très bon Didier Brice, restent cois, cèdent tout au génie sans effort de dialogue : tout le monde observe le maître faire de la mauvaise foi.
Finalement, et malgré un décor et une mise en scène agréables, c’est peut-être la pièce qui fait défaut à ses acteurs : les rôles ne sont pas à la hauteur des interprètes qui ont tous démontrés par leur passé théâtral que leur talent peut aller bien au-delà de ce que Modi laisse entrevoir ! J’espère les retrouver sur scène en de meilleurs circonstances !
Modigliani dépeint comme un homme aigri, toujours ivre et passant son temps à dénigrer Matisse, Picasso… Quelle déception.
Stéphane Guillon se trémousse sur scène et ne nous fait ressentir aucune émotion.
Sarah Biasini, Jeanne, minaude, joue avec sa chevelure et son châle mais où est donc cette femme amoureuse qui n’a pu survivre à son « AMOUR ».
On se croirait dans une mauvaise série télé.
Heureusement Geneviève Casile merveilleuse comédienne et Didier Brice nous font vibrer et nous émeuvent.
Beaucoup d'ennuis et peu d’intérêt.
Ses répliques, ses mimiques et sa gestuelle traduisent le caractère âpre, impétueux, cynique du peintre. Mais également sa vie tourmentée où l’alcool, la drogue et les femmes devenaient un rempart face au manque de succès. La pièce dépeint aussi la concurrence sinon l’animosité qui pouvait régner entre les peintres de ce siècle de Matisse en passant par Picasso.
Seul bémol, la prestation quelque peu effacée de Sarah Biasini, plus dans la retenue. Est ce dû à son personnage celui de Jeanne ou à son interprétation... je ne saurai le dire. Geneviève Casile dans le rôle de la belle mère est excellente: vache et sans retenu face à Stéphane Guillon. Leurs échanges ironiquement cordiaux sont un régal.
C’est une pièce est à voir ne serait ce que pour découvrir la vie de ce peintre du 20 eme siècle.
J'avais des a priori sur Stéphane Guillon dont je n'apprécie absolument pas l'humour mais j'ai été scotchée par son interprétation de Modigliani.
Un bon moment
Laurent Seksik est l’auteur de cette histoire de Modi, comme ses amis l’appellent. On suit des épisodes importants de sa vie entre 1916 et sa mort en 1920. Dans cette narration elliptique, on sait toujours où on est car l’auteur nous donne des éléments temporels pour nous repérer. Didier Long, le directeur de l’Atelier, propose une mise en scène un peu chargée et assez sombre dans un joli décor.
L’histoire est plutôt classique pour un artiste extravagant à la langue acérée, qui lève le coude facilement et aime les paradis artificiels. Aussi il y a peu de surprise à suivre sa vie : ivresse, manque d’argent,… Par contre, ce qui est passionnant, c’est de voir les quatre comédiens sur scène car ils sont excellents et leurs échanges sont croustillants.
Ainsi le numéro de duettistes entre Modi et la mère de Jeanne, campée par une sensationnelle Geneviève Casile, est un morceau mémorable : ils se retrouvent à diner en tête à tête et se découvrent en échangeant des horreurs, c’est savoureux ! Et il y a cette scène où Modi oblige son ami et marchand d'art Léopold Zborowski (Didier Brice) à réécouter l’échec de sa première exposition dans la galerie de Berthe Weill à cause des toiles de nus mises en vitrine.