Critiques pour l'événement Signé Dumas
Voilà une pièce qui nous plonge dans les coulisses de l’écriture!
Dans le château de Port-Marly , Alexandre Dumas est au firmament de sa gloire… mais lorsque le rideau s’ouvre, ce n’est pas lui qui planche sur Le Vicomte de Bragelonne, mais Auguste Maquet, son collaborateur, son nègre.
Alors que dehors la monarchie de Louis-Philippe s’effondre, Maquet revendique ses droits. Sans lui, sans ses recherches préalables, sans sa remise en forme des idées, sans sa plume, Dumas n’est plus Dumas.
Xavier Lemaire et Davy Sardou sont particulièrement bien distribués dans leur rôle, et leur confrontation ne manque pas d’intérêt.
Et en prime, on en sort envie de se replonger dans la reine Margot et autres mousquetaires !
Dans le château de Port-Marly , Alexandre Dumas est au firmament de sa gloire… mais lorsque le rideau s’ouvre, ce n’est pas lui qui planche sur Le Vicomte de Bragelonne, mais Auguste Maquet, son collaborateur, son nègre.
Alors que dehors la monarchie de Louis-Philippe s’effondre, Maquet revendique ses droits. Sans lui, sans ses recherches préalables, sans sa remise en forme des idées, sans sa plume, Dumas n’est plus Dumas.
Xavier Lemaire et Davy Sardou sont particulièrement bien distribués dans leur rôle, et leur confrontation ne manque pas d’intérêt.
Et en prime, on en sort envie de se replonger dans la reine Margot et autres mousquetaires !
Signé Dumas d’une main mais Maquet de l’autre, et c’est toute l’intrigue de cette comédie.
Elle se déroule pendant le soulèvement de 1848, un « copier coller » de ce qui se passera de nos jours 170 ans plus tard ! Le grand homme au sommet de sa gloire pense que c’est une révolution romantique ignorant la révolte populaire. Xavier Lemaire campe magnifiquement ce truculent personnage violent, brutal et prétentieux qui écrase tout autour de lui.
Davy Sardou est parfait dans le rôle d’Auguste Maquet qui se révolte et revendique une juste reconnaissance de sa part d’écriture dans l’œuvre d’Alexandre Dumas.
Une pièce instructive, à voir.
Elle se déroule pendant le soulèvement de 1848, un « copier coller » de ce qui se passera de nos jours 170 ans plus tard ! Le grand homme au sommet de sa gloire pense que c’est une révolution romantique ignorant la révolte populaire. Xavier Lemaire campe magnifiquement ce truculent personnage violent, brutal et prétentieux qui écrase tout autour de lui.
Davy Sardou est parfait dans le rôle d’Auguste Maquet qui se révolte et revendique une juste reconnaissance de sa part d’écriture dans l’œuvre d’Alexandre Dumas.
Une pièce instructive, à voir.
Alexandre Dumas père a accompagné toute mon enfance.
Une époque où les enfants lisaient encore beaucoup … car les tentations -autres- existaient peu.
Grâce à l’obligeance d’un ami de mes parents qui possédait la collection complète des romans historiques (et populaires) d’Alexandre Dumas, j’ai passé, des moments merveilleux, plongée dans la lecture de ces livres que j’avais tant de peine à lâcher. Tant ils étaient captivants, bien écrits, et leurs personnages, qu’on suivait de tome en tome, bien trempés.
Je n’ai pas oublié Dumas et j’avais vaguement entendu parler de son nègre.
Mais je ne connaissais pas Auguste Maquet…
J’ai voulu en savoir plus, je ne le regrette pas !
Je ne sais pas si la pièce « signé Dumas » est tout à fait fidèle à la réalité.
Et si les rapports entretenus entre ces deux hommes reflètent bien leur quotidien et leur mode de collaboration.
Mais la pièce est plutôt bien faite, le texte de bonne facture, le prétexte d’une journée historique assez habile, le questionnement sur la part respective apportée par chacun des deux protagonistes, soulevée avec raison avec la problématique: qui est le véritable auteur ? celui qui a les idées, un nom et la renommée ou, celui qui écrit, rend cohérentes les histoires et met en forme. Comment et pourquoi accepter d’être dans l’ombre ?
J’ai été particulièrement convaincue par le jeu de Davy Sardou, un comédien que je n’avais jamais vu sur scène et qui incarne avec sobriété et pertinence, un Auguste Maquet écartelé entre la dépendance dans lequel l’enferme et l’entretient Dumas et son envie de de reconnaissance des apports, apparemment certains et consistants, qu’il donne aux ouvrages de Dumas.
Dumas, Xavier Lemaire, lui est un peu caricatural et en fait un peu trop, dans son personnage arrivé, adulé par ses lecteurs et qui au faîte de sa gloire, se ment à lui-même et se révèle assez odieux vis-à-vis de son collaborateur fidèle, avec tout le mépris qu'il exprime pour ce petit professeur qui n'appartient pas au monde de bourgeois aisé et qui a réussi dont il se prévaut.
Soirée agréable, et qui donne envie de reprendre ses lectures d’enfance...
Une époque où les enfants lisaient encore beaucoup … car les tentations -autres- existaient peu.
Grâce à l’obligeance d’un ami de mes parents qui possédait la collection complète des romans historiques (et populaires) d’Alexandre Dumas, j’ai passé, des moments merveilleux, plongée dans la lecture de ces livres que j’avais tant de peine à lâcher. Tant ils étaient captivants, bien écrits, et leurs personnages, qu’on suivait de tome en tome, bien trempés.
Je n’ai pas oublié Dumas et j’avais vaguement entendu parler de son nègre.
Mais je ne connaissais pas Auguste Maquet…
J’ai voulu en savoir plus, je ne le regrette pas !
Je ne sais pas si la pièce « signé Dumas » est tout à fait fidèle à la réalité.
Et si les rapports entretenus entre ces deux hommes reflètent bien leur quotidien et leur mode de collaboration.
Mais la pièce est plutôt bien faite, le texte de bonne facture, le prétexte d’une journée historique assez habile, le questionnement sur la part respective apportée par chacun des deux protagonistes, soulevée avec raison avec la problématique: qui est le véritable auteur ? celui qui a les idées, un nom et la renommée ou, celui qui écrit, rend cohérentes les histoires et met en forme. Comment et pourquoi accepter d’être dans l’ombre ?
J’ai été particulièrement convaincue par le jeu de Davy Sardou, un comédien que je n’avais jamais vu sur scène et qui incarne avec sobriété et pertinence, un Auguste Maquet écartelé entre la dépendance dans lequel l’enferme et l’entretient Dumas et son envie de de reconnaissance des apports, apparemment certains et consistants, qu’il donne aux ouvrages de Dumas.
Dumas, Xavier Lemaire, lui est un peu caricatural et en fait un peu trop, dans son personnage arrivé, adulé par ses lecteurs et qui au faîte de sa gloire, se ment à lui-même et se révèle assez odieux vis-à-vis de son collaborateur fidèle, avec tout le mépris qu'il exprime pour ce petit professeur qui n'appartient pas au monde de bourgeois aisé et qui a réussi dont il se prévaut.
Soirée agréable, et qui donne envie de reprendre ses lectures d’enfance...
Au sortir de la pièce, je trouvais d'abord que Dumas est vraiment maltraité et secundo que l'argument est un peu faible pour la durée de la pièce.
Cherchant à en savoir plus (sur internet), j'apprends qu'un certain Charles Jacquot (1812-1880) a écrit, en 1845, un pamphlet qualifié d'ordurier "où il dénonce le fait que l’œuvre de Dumas était écrite par d’autres et contribue ainsi à faire connaître l’acception figurée du mot « nègre »." et que Dumas porta plainte : résultat Jacquot fut condamné à 6 mois de prison et à une amende. Soit.
Or, en 2002, pour contrer la panthéonisation d’Alexandre Dumas, le pamphlet raciste de Jacquot a été réédité." et.... justement..... en 2003 :
" Il a inspiré une pièce de théâtre de Cyril Gély et Eric Rouquette créée en 2003 au théâtre Marigny."
Je comprends mieux ma gêne.
Sinon, bien jouée et bonne mise en scène, qui me donne envie d'aller visiter le château d'If !
Cherchant à en savoir plus (sur internet), j'apprends qu'un certain Charles Jacquot (1812-1880) a écrit, en 1845, un pamphlet qualifié d'ordurier "où il dénonce le fait que l’œuvre de Dumas était écrite par d’autres et contribue ainsi à faire connaître l’acception figurée du mot « nègre »." et que Dumas porta plainte : résultat Jacquot fut condamné à 6 mois de prison et à une amende. Soit.
Or, en 2002, pour contrer la panthéonisation d’Alexandre Dumas, le pamphlet raciste de Jacquot a été réédité." et.... justement..... en 2003 :
" Il a inspiré une pièce de théâtre de Cyril Gély et Eric Rouquette créée en 2003 au théâtre Marigny."
Je comprends mieux ma gêne.
Sinon, bien jouée et bonne mise en scène, qui me donne envie d'aller visiter le château d'If !
Une pièce qui présente un sujet original et qui pose la question de la propriété intellectuelle dans le cas certainement le plus célèbre de la littérature.
Tout d'abord, il faut souligner la prestation impeccable des comédiens : Xavier Lemaire est un Alexandre Dumas plus vrai que nature qui en impose par son immense stature ; Davy Sardou parait bien frêle en comparaison mais se révèle un "adversaire" redoutable.
Pas une minute d'ennui dans ce dialogue, j'ai été intéressé du début à la fin. Le seul bémol pour moi d'un parti pris trop en faveur d'Auguste Maquet qui est quasiment présenté comme le seul véritable auteur, ce que la plupart des historiens de la littérature réfutent. Un Dumas avec des arguments un peu plus percutants aurait encore augmenté l'intérêt de cette pièce somme toute réussie.
Tout d'abord, il faut souligner la prestation impeccable des comédiens : Xavier Lemaire est un Alexandre Dumas plus vrai que nature qui en impose par son immense stature ; Davy Sardou parait bien frêle en comparaison mais se révèle un "adversaire" redoutable.
Pas une minute d'ennui dans ce dialogue, j'ai été intéressé du début à la fin. Le seul bémol pour moi d'un parti pris trop en faveur d'Auguste Maquet qui est quasiment présenté comme le seul véritable auteur, ce que la plupart des historiens de la littérature réfutent. Un Dumas avec des arguments un peu plus percutants aurait encore augmenté l'intérêt de cette pièce somme toute réussie.
En février 1848, le jour de l’abdication de Louis-Philippe, prenant pour prétexte un différend politique, Alexandre Dumas et Auguste Maquet, son « nègre » littéraire, s’affrontent pour la première fois à propos de la part de leurs mérites respectifs dans le succès des romans...
Une pièce très agréable à regarder : un Alexandre Dumas plus vrai que nature, ébouriffant et ébouriffé, et un Maquet très juste, pâle et grave. La mise en scène est sobre et réaliste, un bureau, une bibliothèque remplie de livres de... Dumas, une fenêtre entrouverte de laquelle les personnages disent apercevoir le château que Dumas avait fait construire à Port-Marly, le « château de Monte-Cristo », construit à sa « démesure. »
La pièce, dans sa volonté de rentre hommage à Maquet, est néanmoins trop à charge contre Dumas : ce dernier n’avait pas que de brèves fulgurances concernant l’intrigue de ses romans, c’était aussi un travailleur acharné, Maquet n’était ni son esclave, ni la plume de toutes ses œuvres, leur collaboration était plus équilibrée que ce qu’affirme cette pièce.
Le texte aurait pu insister davantage sur les enjeux de la paternité auctoriale, il y avait vraiment la possibilité d'approfondir la réflexion littéraire plutôt que de proposer une vague réflexion politique ponctuée de quelques longueurs.
Une pièce très agréable à regarder : un Alexandre Dumas plus vrai que nature, ébouriffant et ébouriffé, et un Maquet très juste, pâle et grave. La mise en scène est sobre et réaliste, un bureau, une bibliothèque remplie de livres de... Dumas, une fenêtre entrouverte de laquelle les personnages disent apercevoir le château que Dumas avait fait construire à Port-Marly, le « château de Monte-Cristo », construit à sa « démesure. »
La pièce, dans sa volonté de rentre hommage à Maquet, est néanmoins trop à charge contre Dumas : ce dernier n’avait pas que de brèves fulgurances concernant l’intrigue de ses romans, c’était aussi un travailleur acharné, Maquet n’était ni son esclave, ni la plume de toutes ses œuvres, leur collaboration était plus équilibrée que ce qu’affirme cette pièce.
Le texte aurait pu insister davantage sur les enjeux de la paternité auctoriale, il y avait vraiment la possibilité d'approfondir la réflexion littéraire plutôt que de proposer une vague réflexion politique ponctuée de quelques longueurs.
1848 : Louis-Philippe abdique après une révolte à Paris. Dumas, retiré dans sa propriété en construction de Port-Marly, souhaite s‘adresser à l’assemblée pour se déclarer en faveur de la régence. Sous la dictée, son associé et écrivain fantôme Auguste Maquet s’arrête et refuse de finir le courrier, pressentant lui l’avènement de la République. Ce désaccord met le feu aux poudres et déclenche une vive algarade entre les deux hommes.
Dans le rôle de Dumas, Xavier Lemaire exagère, déborde d’assurance tel un bourgeois débonnaire et caractériel qui méprise ses gens. Toute la première scène place ce décalage de tempérament entre lui et son fidèle associé Auguste Maquet (Davy Sardou), homme austère vissé à sa table d’écriture. Celui-ci reste d’abord insensible aux frasques de l’ « artiste » et assiste à son petit numéro jusqu’au moment où le chargé des postes débarque dans le salon pour annoncer l’abdication.
Pressentant le manque de jugement de Dumas et le péril que se déclarer en faveur de la régence ferait courir à leur collaboration, Maquet refus d’écrire. Ce comportement séditieux étonne et amuse d’abord Dumas avant de le consterner et de l’indigner. C’est seulement à ce moment de la pièce, lorsque Maquet rappelle qu’il est autant auteur de l’œuvre de Dumas que Dumas lui-même que la pièce devient réellement intéressante. Un nouveau rapport de force s’établit et le collaborateur fidèle et docile devient alors un homme de vengeance et un ennemi potentiel. Sans l’avouer, Dumas le comprend et perd peu à peu de sa superbe pour ne plus paraître si grand. Ces différents degrés d’interprétation et ces nuances de jeu sont à la mesure du conflit qui opposent les deux hommes dans cette lutte de reconnaissance.
Deux petits bémols tout de même, la mise en scène un peu statique de Tristan Petitgirard vient souligner des moments de longueurs dans la pièce. Les deux acteurs semblent parfois tourner en rond dans un décor fermé et lourd. De même, une langue un peu plus raffinée dans la bouche d’un écrivain aurait été plus que bienvenue.
"Signé Dumas" met en lumière cette association d’écrivain assez méconnue et les auteurs Cyril Gély et Eric Rouquette rendent à Auguste Maquet un peu de ce que la postérité lui a refusé. Une pièce sur fond de fiction historique originale !
Dans le rôle de Dumas, Xavier Lemaire exagère, déborde d’assurance tel un bourgeois débonnaire et caractériel qui méprise ses gens. Toute la première scène place ce décalage de tempérament entre lui et son fidèle associé Auguste Maquet (Davy Sardou), homme austère vissé à sa table d’écriture. Celui-ci reste d’abord insensible aux frasques de l’ « artiste » et assiste à son petit numéro jusqu’au moment où le chargé des postes débarque dans le salon pour annoncer l’abdication.
Pressentant le manque de jugement de Dumas et le péril que se déclarer en faveur de la régence ferait courir à leur collaboration, Maquet refus d’écrire. Ce comportement séditieux étonne et amuse d’abord Dumas avant de le consterner et de l’indigner. C’est seulement à ce moment de la pièce, lorsque Maquet rappelle qu’il est autant auteur de l’œuvre de Dumas que Dumas lui-même que la pièce devient réellement intéressante. Un nouveau rapport de force s’établit et le collaborateur fidèle et docile devient alors un homme de vengeance et un ennemi potentiel. Sans l’avouer, Dumas le comprend et perd peu à peu de sa superbe pour ne plus paraître si grand. Ces différents degrés d’interprétation et ces nuances de jeu sont à la mesure du conflit qui opposent les deux hommes dans cette lutte de reconnaissance.
Deux petits bémols tout de même, la mise en scène un peu statique de Tristan Petitgirard vient souligner des moments de longueurs dans la pièce. Les deux acteurs semblent parfois tourner en rond dans un décor fermé et lourd. De même, une langue un peu plus raffinée dans la bouche d’un écrivain aurait été plus que bienvenue.
"Signé Dumas" met en lumière cette association d’écrivain assez méconnue et les auteurs Cyril Gély et Eric Rouquette rendent à Auguste Maquet un peu de ce que la postérité lui a refusé. Une pièce sur fond de fiction historique originale !
Xavier LEMAIRE « est » Alexandre DUMAS père, du moins tel que nous nous l’imaginons. Tonitruance, ego démesuré, suffisance, morgue ; X. LEMAIRE écrase la scène de toute sa stature et pourrait monopoliser totalement la pièce s’il n’y avait en face de lui Davy SARDOU, interprétant Auguste MAQUET, tout en contenance, en effacement, en sacrifice au début puis se dressant dans un superbe sursaut de rébellion, de peur héroïque mais aussi de froid calcul, en s’opposant à son bourreau tyrannique. Chapeau l’artiste.
Nous n’avions pas encore vu ce comédien mais il est de tout premier ordre. Bien que la pièce soit très conventionnelle la qualité du texte plein de références est excellente et la mise en scène parfaite. Si on ajoute des décors dont le style nous transporte avec justesse en 1850, nous avons là tous les ingrédients d’un spectacle de grande qualité qui mérite amplement les 7 nominations aux Molières à la date de sa création en 2004.
Excellente soirée en vérité !
Nous n’avions pas encore vu ce comédien mais il est de tout premier ordre. Bien que la pièce soit très conventionnelle la qualité du texte plein de références est excellente et la mise en scène parfaite. Si on ajoute des décors dont le style nous transporte avec justesse en 1850, nous avons là tous les ingrédients d’un spectacle de grande qualité qui mérite amplement les 7 nominations aux Molières à la date de sa création en 2004.
Excellente soirée en vérité !
Les deux mousquetaires !
Pères de D'Artagnan, de Montechristo et de tant d'autres, Alexandre Dumas et Auguste Marquet se livrent un duel .....à la plume.
Deux hommes qu'une même soif de reconnaissance anime, mais qui sont diamétralement opposés.
Dumas, génial Xavier Lemaire! Voilà un rôle taillé sur mesure pour cet homme de théâtre.
Colosse échevelé, tout de blanc vêtu, à la fois Porthos et Aramis, il incarne la démesure.
Exhubérant, prétentieux, orgueilleux, gouailleur, impécunier, génial et paresseux ......
L'autre, Maquet, l'homme de l'ombre, le travailleur, qui n'en peut plus d'être ignoré, qui se rebelle ....
Davy Sardou est lui aussi impeccable et joue tout en finesse ce personnage qui essaie de s'imposer.
Nous assistons, réjouis, à cette fusion entre rigueur et explosion qui a donné lieu aux chefs d'oeuvre que nous connaissons !
Pères de D'Artagnan, de Montechristo et de tant d'autres, Alexandre Dumas et Auguste Marquet se livrent un duel .....à la plume.
Deux hommes qu'une même soif de reconnaissance anime, mais qui sont diamétralement opposés.
Dumas, génial Xavier Lemaire! Voilà un rôle taillé sur mesure pour cet homme de théâtre.
Colosse échevelé, tout de blanc vêtu, à la fois Porthos et Aramis, il incarne la démesure.
Exhubérant, prétentieux, orgueilleux, gouailleur, impécunier, génial et paresseux ......
L'autre, Maquet, l'homme de l'ombre, le travailleur, qui n'en peut plus d'être ignoré, qui se rebelle ....
Davy Sardou est lui aussi impeccable et joue tout en finesse ce personnage qui essaie de s'imposer.
Nous assistons, réjouis, à cette fusion entre rigueur et explosion qui a donné lieu aux chefs d'oeuvre que nous connaissons !
Faut croire que le début des pièces de cette nouvelle saison théâtrale me fait craindre le pire… et l’ennui surtout. Heureusement, passer les dix premières minutes, il n’en est rien.
De cela, « Signé Dumas » ne déroge pas à la règle.
Dès l’entrée en scène de Xavier Lemaire dans le rôle de Dumas, je m’interroge... où veut il en venir, j’ai du mal à accrocher. Les échanges avec Davy Sardou (Auguste Maquet) me laissent dubitative, un peu décontenancé, moi qui étais persuadé de voir un petit bijou théâtral.
Mais c’est sans compter sur l’interprétation de ces protagonistes...
Xavier Lemaire interprète un Dumas tonitruant, exubérant, imposant aussi bien physiquement que verbalement, face à Auguste Maquet, secrétaire effacé, dans la retenue et la servilité.
Cette relation de force en faveur de Dumas est indéniable. Lui, l’écrivain à succès, imbu de sa personne, et qui se révèle avide de pouvoir lors de la mort du roi Louis Philippe...est face à Maquet, son « sous-fifre » et écrivain aux flop littéraires.
De cette collaboration va naître des chefs-d’œuvre (Les Trois Mousquetaires, La Reine Margot, Le Comte de Monte Cristo…)
Cette relation qui à première vue, semble leur convenir, se fracture violemment lorsque Dumas aspire à faire allégeance à la Royauté lors de l’avènement de la Deuxième République.
Dès lors, la transformation d’Auguste Maquet est fulgurante: en un homme révolté, fougueux, aux propos tranchants, poussant Dumas affaibli dans ces retranchements. Toute sa rancœur, sa révolte contenue refont surface.
La question est toute posée: Dumas peut-il s’attribuer entièrement la paternité de ces œuvres, de même qu’Auguste Maquet ? Ce dernier aurait-il été un collaborateur ou un « nègre » ?
Qu’en serait-il de ces chefs d’œuvres sans cette liaison littéraire ?
Thomas Sagols, complète le trio par sa remarquable interprétation du narrateur à la Gavroche et du Sergent Maréchal des logis Mulot.
Je vous conseille cette pièce !
De cela, « Signé Dumas » ne déroge pas à la règle.
Dès l’entrée en scène de Xavier Lemaire dans le rôle de Dumas, je m’interroge... où veut il en venir, j’ai du mal à accrocher. Les échanges avec Davy Sardou (Auguste Maquet) me laissent dubitative, un peu décontenancé, moi qui étais persuadé de voir un petit bijou théâtral.
Mais c’est sans compter sur l’interprétation de ces protagonistes...
Xavier Lemaire interprète un Dumas tonitruant, exubérant, imposant aussi bien physiquement que verbalement, face à Auguste Maquet, secrétaire effacé, dans la retenue et la servilité.
Cette relation de force en faveur de Dumas est indéniable. Lui, l’écrivain à succès, imbu de sa personne, et qui se révèle avide de pouvoir lors de la mort du roi Louis Philippe...est face à Maquet, son « sous-fifre » et écrivain aux flop littéraires.
De cette collaboration va naître des chefs-d’œuvre (Les Trois Mousquetaires, La Reine Margot, Le Comte de Monte Cristo…)
Cette relation qui à première vue, semble leur convenir, se fracture violemment lorsque Dumas aspire à faire allégeance à la Royauté lors de l’avènement de la Deuxième République.
Dès lors, la transformation d’Auguste Maquet est fulgurante: en un homme révolté, fougueux, aux propos tranchants, poussant Dumas affaibli dans ces retranchements. Toute sa rancœur, sa révolte contenue refont surface.
La question est toute posée: Dumas peut-il s’attribuer entièrement la paternité de ces œuvres, de même qu’Auguste Maquet ? Ce dernier aurait-il été un collaborateur ou un « nègre » ?
Qu’en serait-il de ces chefs d’œuvres sans cette liaison littéraire ?
Thomas Sagols, complète le trio par sa remarquable interprétation du narrateur à la Gavroche et du Sergent Maréchal des logis Mulot.
Je vous conseille cette pièce !
Un pour tous, tous pour deux !
Ces deux en question ne sont pas n'importe qui !
Ces deux-là forment peut-être le couple le plus étonnant et détonnant de la littérature française.
Alexandre Dumas. Auguste Maquet.
L'auteur métis et l'écrivain-nègre.
Deux hommes de lettres dont l'association intellectuelle va produire les chefs-d'oeuvre que l'on sait.
Seulement voilà, le fonctionnement de ce couple va engendrer bien des questions.
Ces questions, les auteurs Cyril Gély et Eric Rouquette les posent, au cours de ce face à face tendu entre les deux hommes.
La relation pour le moins extra-ordinaire entre Dumas et Maquet va être révélée de bien subtile façon.
C'est l'Histoire de France, avec l'abdication de Louis-Philippe, qui va déclencher par l'intermédiaire d'un simple maréchal des logis l'exposition au grand jour des non-dits et des conflits intérieurs entre ces deux-là.
Ce sera le début d'un grand déballage, auquel nous allons assister pour notre plus grand plaisir.
Les vérités seront assénées, de part et d'autre, et pas toujours bonnes à entendre.
Qui a écrit quoi, qui est l'auteur de quoi, quid de la propriété intellectuelle ?
Ces deux hommes pourraient-ils vivre l'un sans l'autre ?
Cette double dépendance, cette attirance-répulsion ne seraient-elles pas le moteur de la création des plus grands romans de la littérature populaire française ?
Le metteur en scène Tristan Petitgirard a misé sur les contrastes entre les deux hommes et leur caractère.
L'un est habillé en blanc, l'autre est entièrement vêtu de noir.
L'un est fort expansif, exubérant, charismatique, extraverti, l'autre sera plus réservé, plus intérieur.
Les différences morphologiques des deux comédiens seront également habilement exploitées.
Une grande tension résultera de ces contrastes.
Xavier Lemaire est Dumas. La ressemblance avec les photos connues de l'écrivain est assez troublante.
Le comédien est un sacré gaillard, avec une sacrée stature !
Sur le plateau, il joue le fort en gueule, le braillard, le paillard. (On imagine bien d'où provient la paille dans ses cheveux, lorsqu'il pénètre sur la scène.)
On pense évidemment à Porthos, le bon géant.
Le comédien joue à merveille la mauvaise foi, l'exagération, la vantardise. Une tornade parcourt le plateau !
Et puis, il y a Davy Sardou.
Le remarquable Davy Sardou !
C'est lui qui a la partition la plus délicate, la plus complexe.
Il va faire de son personnage, au départ humilié, relégué au rang de souffre-douleur et d'esclave littéraire, un homme révolté qui aspire à se libérer de son joug, tout ceci de façon on ne peut plus subtile. La progression dans son jeu est épatante.
Davy Sardou exprime à merveille les deux versants de son Maquet, le dépendant qui ose se rebeller.
Cette révolte durera-t-elle ? Je ne répondrai évidemment pas à cette question.
On pourra peut-être faire remarquer un peu trop de nombreuses « engueulades » entre les deux, toutes sur le même niveau sonore. C'est bien entendu un détail...
Il faut mentionner également Thomas Sagols, épatant dans le rôle du troufion catalyseur de la dramaturgie.
C'est donc au final une bien belle réussite artistique qui pose avec une grande finesse un regard sur une confrontation humaine et littéraire.
Je vous engage fortement à aller assister aux déboires du couple Dumas-Maquet et aller applaudir vivement le couple Lemaire-Sardou.
Qu'on se le dise !
Ces deux en question ne sont pas n'importe qui !
Ces deux-là forment peut-être le couple le plus étonnant et détonnant de la littérature française.
Alexandre Dumas. Auguste Maquet.
L'auteur métis et l'écrivain-nègre.
Deux hommes de lettres dont l'association intellectuelle va produire les chefs-d'oeuvre que l'on sait.
Seulement voilà, le fonctionnement de ce couple va engendrer bien des questions.
Ces questions, les auteurs Cyril Gély et Eric Rouquette les posent, au cours de ce face à face tendu entre les deux hommes.
La relation pour le moins extra-ordinaire entre Dumas et Maquet va être révélée de bien subtile façon.
C'est l'Histoire de France, avec l'abdication de Louis-Philippe, qui va déclencher par l'intermédiaire d'un simple maréchal des logis l'exposition au grand jour des non-dits et des conflits intérieurs entre ces deux-là.
Ce sera le début d'un grand déballage, auquel nous allons assister pour notre plus grand plaisir.
Les vérités seront assénées, de part et d'autre, et pas toujours bonnes à entendre.
Qui a écrit quoi, qui est l'auteur de quoi, quid de la propriété intellectuelle ?
Ces deux hommes pourraient-ils vivre l'un sans l'autre ?
Cette double dépendance, cette attirance-répulsion ne seraient-elles pas le moteur de la création des plus grands romans de la littérature populaire française ?
Le metteur en scène Tristan Petitgirard a misé sur les contrastes entre les deux hommes et leur caractère.
L'un est habillé en blanc, l'autre est entièrement vêtu de noir.
L'un est fort expansif, exubérant, charismatique, extraverti, l'autre sera plus réservé, plus intérieur.
Les différences morphologiques des deux comédiens seront également habilement exploitées.
Une grande tension résultera de ces contrastes.
Xavier Lemaire est Dumas. La ressemblance avec les photos connues de l'écrivain est assez troublante.
Le comédien est un sacré gaillard, avec une sacrée stature !
Sur le plateau, il joue le fort en gueule, le braillard, le paillard. (On imagine bien d'où provient la paille dans ses cheveux, lorsqu'il pénètre sur la scène.)
On pense évidemment à Porthos, le bon géant.
Le comédien joue à merveille la mauvaise foi, l'exagération, la vantardise. Une tornade parcourt le plateau !
Et puis, il y a Davy Sardou.
Le remarquable Davy Sardou !
C'est lui qui a la partition la plus délicate, la plus complexe.
Il va faire de son personnage, au départ humilié, relégué au rang de souffre-douleur et d'esclave littéraire, un homme révolté qui aspire à se libérer de son joug, tout ceci de façon on ne peut plus subtile. La progression dans son jeu est épatante.
Davy Sardou exprime à merveille les deux versants de son Maquet, le dépendant qui ose se rebeller.
Cette révolte durera-t-elle ? Je ne répondrai évidemment pas à cette question.
On pourra peut-être faire remarquer un peu trop de nombreuses « engueulades » entre les deux, toutes sur le même niveau sonore. C'est bien entendu un détail...
Il faut mentionner également Thomas Sagols, épatant dans le rôle du troufion catalyseur de la dramaturgie.
C'est donc au final une bien belle réussite artistique qui pose avec une grande finesse un regard sur une confrontation humaine et littéraire.
Je vous engage fortement à aller assister aux déboires du couple Dumas-Maquet et aller applaudir vivement le couple Lemaire-Sardou.
Qu'on se le dise !
D'accord avec toi, j'ai vu la pièce à Avignon. Les comédiens sont remarquables et vive Alexandre Dumas !
Dimanche 23 septembre 2018
Quelle joute !
A 12 ans mon père m'avait offert le comte de Monte-Cristo, grand souvenir de lecture ! Je me suis régalée à voir un Dumas plus vrai que nature avec Xavier Lemaire. C'est un ogre ! On rit beaucoup, j'imaginais la pièce plus sérieuse et on l'est aussi touché. Davy Sardou est parfait en scribouillard qui se révolte. L'affrontement des deux est majestueux. UN vrai couple de théâtre à découvrir.
Je ne connaissais pas cette histoire et n'imaginait pas que ces chefs d'oeuvres de Dumas avaient été écrits à 4 mains... Le troisième acteur est très bien dans ses courtes apparitions.
C'est du théâtre assez "classique", c'est vrai, mais que c'est bien écrit. Le reste du spectacle est à l'avenant, très beau décor, très belles lumières et costumes.
Un spectacle de haute qualité à déguster sans modération que l'on soit ou non groupie de Dumas.
A 12 ans mon père m'avait offert le comte de Monte-Cristo, grand souvenir de lecture ! Je me suis régalée à voir un Dumas plus vrai que nature avec Xavier Lemaire. C'est un ogre ! On rit beaucoup, j'imaginais la pièce plus sérieuse et on l'est aussi touché. Davy Sardou est parfait en scribouillard qui se révolte. L'affrontement des deux est majestueux. UN vrai couple de théâtre à découvrir.
Je ne connaissais pas cette histoire et n'imaginait pas que ces chefs d'oeuvres de Dumas avaient été écrits à 4 mains... Le troisième acteur est très bien dans ses courtes apparitions.
C'est du théâtre assez "classique", c'est vrai, mais que c'est bien écrit. Le reste du spectacle est à l'avenant, très beau décor, très belles lumières et costumes.
Un spectacle de haute qualité à déguster sans modération que l'on soit ou non groupie de Dumas.
Vu à Avignon dans le cadre du festival 2018 :
Xavier Lemaire, comédien/metteur en scène est un excellent Dumas puisqu'il y a même une ressemblance physique avec l'écrivain et Davy Sardou, campe à merveille Auguste Maquet, son collaborateur. Les voir tous les deux réunis sur scène est juste jubilatoire....
Dans le décor reconstitué du cabinet de travail au Port Marly, les 2 hommes échangent sur le déroulement des chapitres à venir dans l'ouvrage en cours et Dumas parle de ses difficultés pour la construction de son château. C'est alors qu'un messager les informe de l'abdication de Louis-Philippe face au peuple insurgé. Une querelle s'engage entre les 2 hommes à ce sujet et les propos s'enveniment jusqu'à ce que se pose la question de la paternité des textes. Le caractère de Dumas, pédant et dominateur face à un Maquet, très réservé.
C'est un petit bijou à ne pas rater !
Xavier Lemaire, comédien/metteur en scène est un excellent Dumas puisqu'il y a même une ressemblance physique avec l'écrivain et Davy Sardou, campe à merveille Auguste Maquet, son collaborateur. Les voir tous les deux réunis sur scène est juste jubilatoire....
Dans le décor reconstitué du cabinet de travail au Port Marly, les 2 hommes échangent sur le déroulement des chapitres à venir dans l'ouvrage en cours et Dumas parle de ses difficultés pour la construction de son château. C'est alors qu'un messager les informe de l'abdication de Louis-Philippe face au peuple insurgé. Une querelle s'engage entre les 2 hommes à ce sujet et les propos s'enveniment jusqu'à ce que se pose la question de la paternité des textes. Le caractère de Dumas, pédant et dominateur face à un Maquet, très réservé.
C'est un petit bijou à ne pas rater !
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