Son balcon
SAISON 2023-2024
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Mini Molières
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Mini-Molière du Critique
Son classement : 5 / 5955
Avant elle


Pierre Chatel
725 critiques
Après elle


Claudine Arrazat
455 critiques
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critiques
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Actualités de ses filatures
Année 1528. Pendant 1h20, Alexis Moncorgé nous embarque aux côtés du conquistador Alvar Nuñez Cabeza de Vaca pour faire la découverte des Amériques et de l’Eldorado. Son expédition finit rapidement en naufrage mais lui survit grâce à l’indulgence des autochtones qui l’épargnent pour ses dons de guérisseurs. S’ensuit alors pour lui une épopée où, pendant huit ans, il fera la découverte de ce nouveau monde et de sa véritable identité au contact des amérindiens qui l’ont recueilli.
Mis en scène par Caroline Darnay dans un texte qu’il a lui-même écrit à partir des récits du véritable Cabeza de Vaca écrits pour Charles Quint, Alexis Moncorgé se montre très investi. Même si parfois le changement saccadé de personnage prête à penser qu’il aurait pu partager ses rôles avec d’autres acteurs, il se sort admirablement bien de ce monologue à plusieurs voix (à une scène près peut-être, celle du naufrage, un peu brouillonne et qui ne produit pas l’effet escompté).
Sur scène, les personnages prennent donc vie devant nous dans ce seul et même corps totalement habité. Dans un décor des plus minimaliste, complété sobrement par un environnement sonore et visuel utilisé à bon escient, Alexis Moncorgé vibre et nous fait vibrer. Comme il l’explique après les applaudissements, il a vivement souhaité raconter ce personnage historique qui, pendant que ses contemporains semaient la terreur en Floride, trouva sa spiritualité et guérit de ses seules mains.
Un message humaniste et une belle interprétation d’un sujet que, globalement, beaucoup d’autres ont pu couvrir par le passé au cinéma ou dans la littérature.
Si le prestige n’est pas le même que lorsqu’il partageait l’affiche avec Niels Arestup dans « Rouge » au grand plateau, c’est réellement la prestation hypnotique du comédien-conteur qui marque. On salue son écriture et son incarnation de ce Cabeza de Vaca qu’il nomme lui-même le « vagabond céleste » !
Un voyage dans l’autre versant de l’Histoire qui, censure ou pas, nous rappelle à tous notre capacité à écrire librement la nôtre.
Mis en scène par Caroline Darnay dans un texte qu’il a lui-même écrit à partir des récits du véritable Cabeza de Vaca écrits pour Charles Quint, Alexis Moncorgé se montre très investi. Même si parfois le changement saccadé de personnage prête à penser qu’il aurait pu partager ses rôles avec d’autres acteurs, il se sort admirablement bien de ce monologue à plusieurs voix (à une scène près peut-être, celle du naufrage, un peu brouillonne et qui ne produit pas l’effet escompté).
Sur scène, les personnages prennent donc vie devant nous dans ce seul et même corps totalement habité. Dans un décor des plus minimaliste, complété sobrement par un environnement sonore et visuel utilisé à bon escient, Alexis Moncorgé vibre et nous fait vibrer. Comme il l’explique après les applaudissements, il a vivement souhaité raconter ce personnage historique qui, pendant que ses contemporains semaient la terreur en Floride, trouva sa spiritualité et guérit de ses seules mains.
Un message humaniste et une belle interprétation d’un sujet que, globalement, beaucoup d’autres ont pu couvrir par le passé au cinéma ou dans la littérature.
Si le prestige n’est pas le même que lorsqu’il partageait l’affiche avec Niels Arestup dans « Rouge » au grand plateau, c’est réellement la prestation hypnotique du comédien-conteur qui marque. On salue son écriture et son incarnation de ce Cabeza de Vaca qu’il nomme lui-même le « vagabond céleste » !
Un voyage dans l’autre versant de l’Histoire qui, censure ou pas, nous rappelle à tous notre capacité à écrire librement la nôtre.
La bible du spectacle annonce d’emblée la couleur : au Poche-Montparnasse, Flaubert s’électrise !
Frédéric Moreau, le personnage principal de l’Education sentimentale de Flaubert, comme Lucien de Rubempré chez Balzac, vogue de désillusions en désillusions... En plus oisif encore ! Traversant la fin du 19eme siècle depuis les échos politiques de la Monarchie du Juillet jusqu’au second Empire, son histoire mêle ses pérégrinations amoureuses avec la « grande » Histoire. Un brin apathique, on suit ce brave Frédéric Moreau, notable de Nogent sans envergure, dans ses complaisants émois qui semblent l’occuper tout entier... En dépit des passions d'engagement et de courage auxquelles invite son époque !
Pour lui donner vie au plateau, Sandrine Molaro et Gilles-Vincent Kapps virevoltent d'un personnage de Flaubert à l'autre, allègres et habiles à brosser en une voix, en une posture, un nouveau caractère. Dans cette adaptation libre proposée par Paul Edmond, le récit est ramassé, dynamique, et même… pop ! Comme des phares, les deux acteurs-musiciens enveloppent la grande et la petite histoire de leur douce ironie. Car des similitudes avec notre époque, il n'y en a pas qu'une ! On sent poindre la lecture au temps présent, avec un regard à la fois indulgent sur le cycle de la vie et ses recommencements mais aussi critique face au désintérêt toujours plus grand des citoyens face aux événements déterminants de leur époque. On tente ainsi de nous secouer gentiment...
Dans cette « épopée de l’ordinaire » aux accents électro-rock (on note l’apparition à deux reprises de l’hypnotique chanson d’Alton Ellis « black man’s world »), on sent chez tous les membres du projet une ambition de justesse renouvelée après avoir adapté « Madame Bovary » , et un grand amour commun pour la littérature.
En ce jour d'automne annonciateur de jours plus courts, l'envie nous prend de redonner leur chance aux 668 pages de l' « Education sentimentale » .
Une adaptation qui ne manque définitivement pas de mordant !
Frédéric Moreau, le personnage principal de l’Education sentimentale de Flaubert, comme Lucien de Rubempré chez Balzac, vogue de désillusions en désillusions... En plus oisif encore ! Traversant la fin du 19eme siècle depuis les échos politiques de la Monarchie du Juillet jusqu’au second Empire, son histoire mêle ses pérégrinations amoureuses avec la « grande » Histoire. Un brin apathique, on suit ce brave Frédéric Moreau, notable de Nogent sans envergure, dans ses complaisants émois qui semblent l’occuper tout entier... En dépit des passions d'engagement et de courage auxquelles invite son époque !
Pour lui donner vie au plateau, Sandrine Molaro et Gilles-Vincent Kapps virevoltent d'un personnage de Flaubert à l'autre, allègres et habiles à brosser en une voix, en une posture, un nouveau caractère. Dans cette adaptation libre proposée par Paul Edmond, le récit est ramassé, dynamique, et même… pop ! Comme des phares, les deux acteurs-musiciens enveloppent la grande et la petite histoire de leur douce ironie. Car des similitudes avec notre époque, il n'y en a pas qu'une ! On sent poindre la lecture au temps présent, avec un regard à la fois indulgent sur le cycle de la vie et ses recommencements mais aussi critique face au désintérêt toujours plus grand des citoyens face aux événements déterminants de leur époque. On tente ainsi de nous secouer gentiment...
Dans cette « épopée de l’ordinaire » aux accents électro-rock (on note l’apparition à deux reprises de l’hypnotique chanson d’Alton Ellis « black man’s world »), on sent chez tous les membres du projet une ambition de justesse renouvelée après avoir adapté « Madame Bovary » , et un grand amour commun pour la littérature.
En ce jour d'automne annonciateur de jours plus courts, l'envie nous prend de redonner leur chance aux 668 pages de l' « Education sentimentale » .
Une adaptation qui ne manque définitivement pas de mordant !
Justine et Jean-Marc sont mariés depuis 25 ans, ils vivent avec une routine bien rodée mais qui explose quand ils découvrent qu'une webcam les filme à leur insu depuis un certain temps. Ils reçoivent tous les jours une vidéo qui les confronte à leur quotidien, à leurs mensonges, à leurs bassesses.
L'affiche était surprenante, le pitch semblait quelconque mais Sébastien Thiery, l'auteur prolifique, nous plonge dans une histoire qui parait sur le papier plutôt ordinaire mais qui devient rapidement très addictive (comme les protagonistes deviennent accro à leur video quotidienne) et on brule de savoir comment les deux héros vont s'en tirer. Comment les compromis et omissions du quotidien peuvent devenir le centre d'attention d'un couple.
Le thème est intéressant : on découvre comment les nouveaux moyens de communication peuvent renverser les priorités d'une vie en zoomant sur des faits et gestes parfois totalement insignifiants. Évidemment, les réactions des comédiens face à leurs trahisons sont hilarantes : la mauvaise foi est au rendez vous. On rit souvent et beaucoup. Néanmoins, un léger raccourcissement de la pièce pourrait éviter certaines répétitions.
La mise en scène de Jean Louis Benoit est fluide et dynamique.
Les comédiens sont très bons ! Yvan Attal, au somment de son art, nous fait rire sans retenue. Noémie Lvovsky fantastique, porte la pièce avec justesse et elle est très émouvante sur la fin. Ces deux là jouent vraiment ensemble, ce qui n'est pas toujours le cas pour d'autres duos.
Une belle leçon de théâtre.
L'affiche était surprenante, le pitch semblait quelconque mais Sébastien Thiery, l'auteur prolifique, nous plonge dans une histoire qui parait sur le papier plutôt ordinaire mais qui devient rapidement très addictive (comme les protagonistes deviennent accro à leur video quotidienne) et on brule de savoir comment les deux héros vont s'en tirer. Comment les compromis et omissions du quotidien peuvent devenir le centre d'attention d'un couple.
Le thème est intéressant : on découvre comment les nouveaux moyens de communication peuvent renverser les priorités d'une vie en zoomant sur des faits et gestes parfois totalement insignifiants. Évidemment, les réactions des comédiens face à leurs trahisons sont hilarantes : la mauvaise foi est au rendez vous. On rit souvent et beaucoup. Néanmoins, un léger raccourcissement de la pièce pourrait éviter certaines répétitions.
La mise en scène de Jean Louis Benoit est fluide et dynamique.
Les comédiens sont très bons ! Yvan Attal, au somment de son art, nous fait rire sans retenue. Noémie Lvovsky fantastique, porte la pièce avec justesse et elle est très émouvante sur la fin. Ces deux là jouent vraiment ensemble, ce qui n'est pas toujours le cas pour d'autres duos.
Une belle leçon de théâtre.
Le bénéfice du doute.
Pour quelle raison Claus Von Bülow vient il rendre visite un soir de Noël à son avocat qui l'a fait acquitter 10 ans auparavant ?
C'est l'une des nombreuses questions qui resteront sans réponse tout au long de ce duel verbal passionnant écrit par Alain Teulié.
Le talentueux auteur a qui nous devons le très émouvant "Manteau de Janis".
Le mystère Von Bülow restera un mystère .....
Et si Claus rend visite à son avocat, ce n'est en tout cas pas pour lui révéler la vérité.
Mais au fil de leurs échanges brillants, se dessine le portrait d'un homme.
Patrick Chesnais est absolument épatant dans la peau de ce personnage énigmatique, insaisissable et vieillissant. Loin de son cabotinage habituel, il nous étonne et nous émeut, passant d'une émotion à l'autre avec une grande sincérité.
Face à lui, Nicolas Briançon, irrésistible avec sa perruque bouclée et son bagou, nous enchante tout autant. Tous ses efforts pour tirer les vers du nez du mari de Sunny sont vains, mais d'autres révélations vont surgir de cette confrontation.
Ainsi les deux hommes, mis en scène par Dominique Guillo, se provoquent et nous tiennent en haleine dans ce bureau New yorkais au décor magnifique.
Bien sûr, il faut aimer les mots....
Si c'est votre cas, alors, n'hésitez pas !
Pour quelle raison Claus Von Bülow vient il rendre visite un soir de Noël à son avocat qui l'a fait acquitter 10 ans auparavant ?
C'est l'une des nombreuses questions qui resteront sans réponse tout au long de ce duel verbal passionnant écrit par Alain Teulié.
Le talentueux auteur a qui nous devons le très émouvant "Manteau de Janis".
Le mystère Von Bülow restera un mystère .....
Et si Claus rend visite à son avocat, ce n'est en tout cas pas pour lui révéler la vérité.
Mais au fil de leurs échanges brillants, se dessine le portrait d'un homme.
Patrick Chesnais est absolument épatant dans la peau de ce personnage énigmatique, insaisissable et vieillissant. Loin de son cabotinage habituel, il nous étonne et nous émeut, passant d'une émotion à l'autre avec une grande sincérité.
Face à lui, Nicolas Briançon, irrésistible avec sa perruque bouclée et son bagou, nous enchante tout autant. Tous ses efforts pour tirer les vers du nez du mari de Sunny sont vains, mais d'autres révélations vont surgir de cette confrontation.
Ainsi les deux hommes, mis en scène par Dominique Guillo, se provoquent et nous tiennent en haleine dans ce bureau New yorkais au décor magnifique.
Bien sûr, il faut aimer les mots....
Si c'est votre cas, alors, n'hésitez pas !
Le pire est à venir !
Récompensée par 3 Molières en 2011, la pièce désormais célèbre de Vahé Katcha, qui nous a quitté en début d'année, revient sur la scène du théâtre Hébertot.
Julien Sibre a retravaillé ce texte cruel et puissant pour en faire le spectacle passionnant que nous voyons aujourd'hui.
Et c'est une vraie réussite !
Tout y est .....La mise en scène inventive, l'interprétation de haut vol, le décor.
Les huit comédiens retrouvent leurs personnages avec un plaisir évident.
Emmenés par Thierry Frémont, exceptionnel dans le rôle d'André, monument de lâcheté et d'égoïsme, ils sont les héros malheureux de cette histoire, victimes d'une situation inextricable.
En deux heures, l'auteur installe un huis clos intense, où chaque protagoniste va se révéler, où les non dits et les mensonges vont redéfinir les relations que chacun entretenait avec les autres.
Et personne ne sortira indemne de ce repas des fauves !
Les mots claquent, les vernis craquent.
La vidéo, aux images fortes, illustre parfaitement la noirceur de la situation.
Une version étourdissante, brillante et réjouissante !
Récompensée par 3 Molières en 2011, la pièce désormais célèbre de Vahé Katcha, qui nous a quitté en début d'année, revient sur la scène du théâtre Hébertot.
Julien Sibre a retravaillé ce texte cruel et puissant pour en faire le spectacle passionnant que nous voyons aujourd'hui.
Et c'est une vraie réussite !
Tout y est .....La mise en scène inventive, l'interprétation de haut vol, le décor.
Les huit comédiens retrouvent leurs personnages avec un plaisir évident.
Emmenés par Thierry Frémont, exceptionnel dans le rôle d'André, monument de lâcheté et d'égoïsme, ils sont les héros malheureux de cette histoire, victimes d'une situation inextricable.
En deux heures, l'auteur installe un huis clos intense, où chaque protagoniste va se révéler, où les non dits et les mensonges vont redéfinir les relations que chacun entretenait avec les autres.
Et personne ne sortira indemne de ce repas des fauves !
Les mots claquent, les vernis craquent.
La vidéo, aux images fortes, illustre parfaitement la noirceur de la situation.
Une version étourdissante, brillante et réjouissante !