- Théâtre contemporain
- Théâtre de Poche Montparnasse
- Paris 6ème
Pour un oui ou pour un Non

- Nicolas Briançon
- Nicolas Vaude
- Roxana Carrara
- Théâtre de Poche Montparnasse
- 75, boulevard du Montparnasse
- 75006 Paris
- Montparnasse (l.4, l.6, l.12, l.13, Trans N)
C’est une histoire de mots.
Une histoire d’amis. C’est l’histoire de trois syllabes qui détruisent deux amis. H1 se rend chez son ami H2 : cela fait longtemps qu’ils ne se sont plus vus, eux qui sont amis depuis l’enfance, qui sont l’un pour l’autre des frères. Alors, H1 voudrait comprendre.
Il obtiendra son explication : un jour, en parlant à H2, il a dit quelque chose… il a employé une certaine expression… il a parlé sur un certain ton… C’est de cela qu’il s’agit. C’est de cela qu’ils parleront. De cela seulement…
La critique de la rédaction : 5/10. Assez étrange cette pièce de Nathalie Sarraute. Elle nous a perdu.
Les dialogues intriguent, perturbent. Nous essayons de comprendre le passif de ce couple homosexuel (ou de ces amis ?) plein de rancoeurs. Les reproches fusent dans leur monde où les règles semblent différentes. Ils s'offusquent, se vexent pour des détails auxquels nous n'aurions guère prêté attention.
Nicolas Briançon joue juste, Nicolas Vaude a un jeu intrigant intéressant.
Quelques passages sont drôles, d'autres font réfléchir au couple, aux relations humaines, à la finesse du vocabulaire et aux perceptions.
Malgré cela, nous sommes restés insensibles à l'histoire, son évolution et à la bizarrerie générale dégagée par Pour un Oui ou Pour un Non.
En revanche, nous la conseillerions peut être aux spectateurs appréciant les pièces conceptuelles et énigmatiques.
Oh que oui, c'est bien, ce « Pour un oui ou pour un non », mis en scène par Léonie Simaga.
C'est même mieux que ça !
Melle Simaga a placé la barre très très très haut !
Je ne voudrais pas être à la place du prochain metteur...
Je n'ai pas été touchée particulièrement par le texte de Sarraute, et c'est dommage, car j'ai trouvé admirable la prestation des comédiens.
De ce "c'est bien....ça" prononcé par l'un c'est toute la colonne vertébrale de leur relation qui est remise en cause, menaçant de s'effriter. Cette amitié a-t-elle jamais existé ? N'était-elle qu'un leurre ? Quelle était la part de la sincérité et celle de l'hypocrisie tout au long de ces années ?
De ces trois petits mots c'est la relation de l'un à l'autre, des uns aux autres, un des piliers de la société qui semble remis en question.
Nathalie SARRAUTE nous rappelle à son goût pour la précision, son exigence pour la langue française. Car c'est le but de ce texte ciselé, précis, fin : nous interpeller sur les mots qui nous semblent anodins, que nous prononçons à la légère, sans vraiment y penser. Et si on décidait de s'y arrêter ? S'il fallait faire une mise au point sur ce que deux amis se disent vraiment ? De l'ergotage stérile seriez-vous tenté de penser !
C'est là que se trouve toute la force du texte : au travers d'une explication mouvementée entre ces deux hommes qui se sont si longtemps côtoyés, c'est une volonté de l'auteure de donner un sens à des propos, des échanges, des mots affadis soit par un usage trop fréquent, soit par une forme de détachement. Une minutieuse analyse de la langue et des comportements.
Léonie SIMAGA, à peine sortie de la Comédie Française dont elle était sociétaire, met en scène avec sobriété le texte de Nathalie Sarraute. Dans un décor minimaliste un banc évoque un intérieur d'une extrême simplicité. C'est le texte qui prime, la sobriété des lieux, la blancheur des lumières, mettent en avant l'intensité dramatique de cette situation, qui par ailleurs pourrait sembler si banale et si désuète.
C'est à Nicolas BRIANCON et à Nicolas VAUDE qu'elle a confié la tâche de donner vie à cette confrontation. Tandis que Nicolas BRIANCON est plutôt calme, serein, sûr de lui, et sûr de n'avoir jamais fait quoi que ce soit qui vise à moquer son ami, ni à le dénigrer, Nicolas VAUDE est tendu, fébrile, parfois un peu extatique. Dans ce quasi huis-clos perturbé par deux apparitions des voisins, les rôles s'inversent parfois dans un rapport dominant-dominé. On frôle parfois l'absurde dans ces logiques par toujours rationnelles.
Les deux comédiens dont le talent n'est plus à prouver sont fascinant par la puissance de leur interprétation. Ils servent avec précision un texte exigeant, faisant ressentir chaque nuance, chaque ponctuation, chaque code de langage susceptible de modifier les suites d'une action ou d'une situation selon la perception que l'un ou l'autre aura de ce qui est dit. Jusqu'à la question sous-jacente : quelle image renvoyons-nous à l'autre ?
En bref : Nicolas BRIANCON et Nicolas VAUDE, deux comédiens magistraux qui rendent hommage au très beau texte de Nathalie SARRAUTE par une remarquable interprétation, sous la direction fine et précise de Léonie SIMAGA. Un bel échange à ne pas manquer.
Leur façon de s'exprimer, de marcher, de travailler... tout les oppose. Alors au final, sur quoi reposait leur amitié? Ce lien était-il basé sur un malentendu?
Certaines rancoeurs viennent alors s'affirmer mettant en branle une amitié longue de plus de 20 ans.
L'absurde teinte la situation d'un peu d'humour permettant de sourire pour détendre l'atmosphère. Le décor de Massimo Troncanetti d'apparence simple, d'une abstraction totale permet de valoriser les deux comédiens car rien ne permet d'attirer l'oeil. Juste un espace pour une fenêtre qui veut nous faire croire un moment à une réflexion en regardant dehors.
La mise en scène de Léonie Simaga permet de créer des moments de distance et de proximité entre les deux amis avec les mots échangés jouant sur les sous-entendus et les non-dits.
La nuance entre fougue et expressivité et entre sérénité et pondération ne m'a pas totalement convaincu. Ces deux hommes sont censés être amis depuis plus de 20 ans et pourtant je ne sens aucune proximité entre eux. J'ai bien du mal à rentrer dans l'histoire qui dure moins d'une heure. Il faut dire que Nicolas Briançon joue le même soir dans un autre théâtre parisien pas trop loin sur la ligne 12 à 21h00. Pas trop le temps de s'attarder même pour les applaudissements.
Une pièce qui ne m'a pas trop convaincu malgré le talent des comédiens. Le décor trop neutre et la distance entre les deux hommes ne m'a pas convaincu.
Frustration face à ces deux comédiens au talent indéniable.