- Classique
- Lucernaire
- Paris 6ème
Les Misérables

- Lucernaire
- 53, rue Notre-Dame-des-Champs
- 75006 Paris
- Notre-Dame-des-Champs (l.12)
Jean Valjean, Cosette, Javert, Gavroche, Thénardier, tous ces personnages mythiques réunis pour faire renaître cette véritable saga inscrite dans un XIXème siècle riche en bouleversements politiques et sociaux.
La critique de la rédaction : 7/10. Un bon moyen de (re)découvrir l'œuvre de Victor Hugo. Un bon moyen de (re)découvrir qui sont Javert, Gavroche, Cosette, Valjean...
Cette pièce de théâtre résume en 1h30 le roman de 800 pages. Avec quelques éléments de décor, de jolis costumes, elle nous plonge très bien dans son univers.
Nous avons aimé le bon jeu d'acteur, bien appuyé par les effets de mise en scène, les jeux de lumières et l'accompagnement musical. Le moment le plus fort est sûrement celui où les ouvrières illustrent leur travail quotidien grâce à une chorégraphie très réussie.
Plusieurs intrigues s'entremêlent. Nous avons adoré la réflexion sur la justice, l'analyse sociale avec des personnages très forts, reflets de leur époque. Nous avons apprécié l'histoire amoureuse, mais moins été emballés par le volet politique. Certains passages narrés déçoivent car ils n'émeuvent pas.
Une adaptation qui vaut le détour, pour se cultiver et se divertir.
Les scènes cultes du roman de Victor Hugo s’enchainent harmonieusement pour en faire une véritable histoire. Le décor minimaliste, les jeux de lumière ainsi que quelques notes d’accordéon sont là pour mieux faire passer l’émotion transmise par les comédiens. Une réussite enthousiasmante à faire partager à la jeunesse d’aujourd’hui.
Quelle meilleure approche pour transmettre l’envie d’apprendre et découvrir l’amour du théâtre, de la littérature, de l’histoire et de la société au XIXe siècle ?
De bons comédiens avec une belle mise en scène. Les comédiennes qui incarnent Madame Thénardier et Fantine (Gavroche) sont excellentes. Une pièce pleine de sensibilité et d’humour sur un sujet qui reste toujours d’actualité.
À voir.
Monter Les Misérables, d’après le roman de Victor Hugo qui compte 1800 pages, en 1h20, représente pour Manon Montel un véritable pari. Mais un pari réussi !!
Tout d’abord, par le choix intéressant, et peu commun, de choisir une narratrice et, de surcroît, arrêter son choix sur Mme Thérnardier, jouée par Claire Faurot. Cette dernière apporte également une touche de gaité, à cette histoire tragique, en offrant, à l'accordéon, des intermèdes musicaux.
Un autre choix intéressant, celui de faire jouer Fantine et Gavroche par la même comédienne, en l'occurrence la metteuse en scène, Manon Montel. Ces deux personnages qui peuvent paraître au premier abord très différents ne le sont en réalité pas tant que ça. Ils se battent tous deux pour survivre dans un monde qui n’est pas fait pour eux. Au fond, Fantine aurait très bien pu se révolter contre cette société oppressive, mais elle devait envoyer de l’argent aux Thénardier pour qu’ils s’occupent bien de sa fille, Cosette. Elle devait donc rester soumise …
Par ailleurs, la mise en scène rend le texte de Victor Hugo accessible à un jeune public, tout en glissant des références que ces jeunes spectateurs ne remarqueront probablement pas. On peut penser en particulier à la scène dans l’usine de Jean Valjean, qui vit sous le nom de M. Madeleine, où Fantine travaille entourée de deux autres ouvriers. Cette scène fait penser aux Temps Modernes de Charlie Chaplin. En effet, nous pouvons voir des projections d’engrenages ainsi que les ouvriers travailler sans relâche à faire le même geste encore et encore. Un travail important a été réalisé sur les éclairages, qui servent pour passer d’une époque à une autre, de la narration à l’action, etc.
Ce texte de Victor Hugo trouve toujours écho aujourd'hui dans notre société, société où trop d’inégalités perdurent encore, et qui reste dominée par une minorité soucieuse de conserver ses privilèges. D’ailleurs d’avoir fait le choix de nous narrer la misère confronte le spectateur à une réalité qui le touche plus aisément. La narratrice, qui nous dit être Mme Thérnardier, peut être considérée comme un fantôme puisqu’elle nous dit à plusieurs reprises qu’elle est morte. Mais même si elle n’est qu’un fantôme, elle nous hante toujours avec son histoire, celle de Fantine, de Jean Valjean et Javert, celle de Cosette et Marius, sans oublier Gavroche …
Je ressors pourtant quelque peu déçu de cette pièce...
A mon humble avis, c'est la volonté de résumer l'intégralité de l'œuvre de Victor Hugo, Les Misérables (à peu près 8000 pages il me semble) en 1H30, qui fait défaut ici.
Les séquences sont forcément expédiées rapidement, et la multitude de raccourcis empruntés ne nous permettent pas de ressentir la tension dramatique des diverses situations et l'émotion des personnages qui s'en dégage.
On est bien loin de ce que l'on éprouve en lisant le roman.
L'initiative est tout de même à saluer. Et face à l'ampleur de la tâche, l'auteur s'en sort tout de même très bien. Ceci dit, la pièce me semble réservée à ceux qui ont lu et apprécié le roman, et qui souhaiteraient revivre l'aventure...
Peut-on réussir cette gageure ?
J'avoue que j'étais très curieux de pouvoir répondre à cette question, et quelque peu dubitatif, je ne vous le cacherai pas.
Et bien, la réponse est tout à fait positive.
Manon Montel a gagné haut la main son pari. L'esprit du grand Victor est bien là.
Ce fut un véritable plaisir de retrouver les Valjean, Thénardier, Javert, et consorts, et les voir «en chair et en os ».
Un peu comme si l'on retrouvait des vieux amis perdus de vue.
D'ailleurs, on ne devrait jamais trop s'éloigner de cette fresque romanesque, tellement les enjeux sociétaux sont hélas encore actuels.
Manon Montel a su conserver la moelle de cette saga réaliste.
Ici, c'est Mme Thénardier qui sera le fil conducteur de ces quatre-vingt dix minutes. C'est elle qui assurera les liaisons narratives entre les différentes scènes.
Claire Faurot l'interprète de façon très juste. Elle chante également en s'accompagnant de son accordéon. (Avec une très belle version de « Dans ma rue » d'Edith Piaf, qui colle tout à fait au contexte.
La metteure en scène a resserré la pièce sur les personnages de Jean Valjean, bien entendu, mais aussi de Fantine, qu'elle interprète de façon tout à fait convaincante (elle jouera également Gavroche), et sur l'histoire d'amour entre Cosette et Marius.
Pourquoi pas. Le choix est judicieux, l'essentiel étant, je le répète, que l'esprit hugolien soit présent.
Pour tout décor, des bancs et des ballots ficelés qui serviront tour à tour de chaises, de tables et de lits. Pas besoin d'autre chose : le texte, la mise en scène et les comédiens suffiront.
Pour interpréter le bagnard devenu maire (combien sommes-nous, au passage, à souhaiter qu'à notre époque, on puisse connaître parfois des destins inverses...), elle a choisi un comédien que j'avais quitté l'après-midi dans le rôle de Sganarelle-médecin malgré lui, au théâtre Michel.
A ma grande surprise, j'ai retrouvé le soir-même au Lucernaire Stéphane Dauch.
De sa voix de baryton-basse, avec une incroyable présence, il incarne le forçat au grand cœur.
Et de quelle façon !
Il est réellement bouleversant, sans pathos inutile ni afféterie, vraiment touchant, sans trop en faire.
On est complètement pris par son jeu. Il réussit à rendre complètement crédibles la rédemption et la grande bonté de son personnage.
Il faut mentionner également la belle performance de Jean-Christophe Frèche dans le rôle de l'inspecteur Javert.
Lui aussi est parfait en policier inflexible, glacial, bras armé d'une caste sociale.
Je ne voudrais pas non plus passer sous silence les jeunes Léo Paget et Cécile Génovèse en Marius et Cosette eux-aussi totalement convaincants.
Dov Cohen, Anatole de Bodinat, Antoine Guiraud et François Pérache sont aussi de l'aventure, eux aussi nous embarquant dans ce souffle épique.
C'est un très beau moment de théâtre que nous proposent Melle Montel et ses comédiens.
Tous parviennent remarquablement à nous plonger dans l'univers du père Hugo, dans cette gigantesque et vertigineuse fresque mêlant la description d'une impitoyable et implacable société et le destin d'hommes et de femmes qui en subissent les affres.
Une vraie réussite.