- Comédie Contemporaine
- Théâtre de l'Œuvre
- Paris 9ème
La Leçon de Danse

- Eric Métayer
- Andréa Bescond
- Théâtre de l'Œuvre
- 55, rue de Clichy
- 75009 Paris
- Place de Clichy (l.2, l.13)
A première vue, aucun point commun entre Ademar et Senga…
Chacun d'eux est aux antipodes d’un grand écart social et culturel. Ce jusqu’à ce qu’une leçon de danse les amène à se rencontrer.
Elle danseuse qui ne peut plus exercer son art, lui scientifique autiste qu’on ne peut pas toucher.
La Leçon de Danse c’est l’histoire de ces deux caractères singuliers, drôles, blessées, mais avant tout vivants ! C’est une comédie romantique et humaine, pétillante où le rêve transporte le réel.
Andréa Bescond a écrit et joué dans 'Les Chatouilles', seule en scène qui a été récompensé du Triomphe AuBalcon du serial coups de coeur (2016) et du Molière 2016 du seul(e) en scène.
C'est Eric Métayer qui en était le metteur en scène. En 2010, il a remporté le Molière de la mise en scène pour Les 39 Marches. La saison passée, il s'est illustré en mettant en scène la pièce réussie Piège Mortel.
La critique de la rédaction : 6/10. Nous n'avons pas été captivés par cette Leçon de Danse.
Un homme atteint d'une forme d'autisme demande à sa voisine danseuse un petit cours pour faire illusion à une cérémonie. Dès la première scène nous imaginons comment va tourner l'histoire.
Quelques répliques sont amusantes, l'ensemble est distrayant mais il manque quelque chose pour être convaincus.
Nous avons bien aimé le jeu d'Éric Métayer. Son personnage est touchant, surprenant. En revanche nous avons trouvé qu'Andréa Bescond se regardait un peu jouer. Son personnage Senga est antipathique car elle est toujours agressive ou maternelle avec son voisin.
La mise en scène et le décor sont simples et jolis.
Nous n'avons pas eu assez d'empathie pour les deux protagonistes pour nous laisser porter.
Une pièce distrayante sur la différence, touchante, cependant, il manque quelque chose pour que l'alchimie prenne totalement.
On y passe donc un bon moment, mais j'ai trouvé Andrea Bescond meilleure dans "les chatouilles" qui m'avait vraiment émue.
Adémar quant à lui, souhaite prendre des cours de danse, il prévoit de danser lors d’une cérémonie où il doit recevoir un prix. Il insiste et frappe chez sa voisine Senga pour lui proposer un marché. C’est une tête, un scientifique mais il est autiste, et le seul fait de l’approcher ou de le toucher est un problème ! Comment vont-ils s’en sortir. Voilà le défi que va relever Senga.
Nos deux handicapés de la vie, vont se retrouver, pour tenter d’apprivoiser l’autre, ce n’est pas une mince affaire, l’une est meurtrie dans sa chair et l’autre dans son mental. Senga à l’insulte facile et le verbe haut, Adémar parvient à la convaincre de lui donner des cours. Pas facile, pour un scientifique qui n’a pas vraiment le sens du rythme et pourtant Senga lui enseigne sa passion avec de la musique « soft » enfin qu’elle essaie d’adapter aux circonstances !
C’est une comédie romantique, amusante, interprétée avec sensibilité par Andréa Bescond et Eric Métayer.
Leur leçon de danse tourne vite à la rencontre de l’autre, à une remise en question aussi de notre regard sur le handicap, les préjugés. Alex Métayer est un savoureux Adémar, et comment résister à Andréa Bescond humaine, sensuelle. Et pour couronner le tout, de bons moments de rire avec les « leçons » de Senga.
Senda ne peut plus danser. Un accident, une blessure et sa vie est désormais bouleversée. Elle danse comme elle respire, elle danse pour vivre. Ne plus danser c’est…
Adémar est enseignant-chercheur et autiste aussi. Il est atteint de Troubles Envahissant du Développement, en fait un TED aux tics et TOC bien ancrés.
Il va bientôt recevoir une distinction pour ses travaux de recherche. Il se prépare à surmonter les épreuves que représente cette cérémonie où il devra danser, lui qui n’est pas vraiment à l’aise avec son corps jusqu’à ne pouvoir être touché par quiconque.
Ils habitent tous les deux le même immeuble. Alors, surmontant son effroi, Adémar va chez Senda sa voisine, pour lui demander non pas un petit morceau de mouche ou de vermisseau mais tout simplement de lui apprendre à danser.
Et là commence le début de la fin !... Ces deux handicapés de la vie vont se confronter et tenter de surmonter ce qui leur semblait insurmontable.
Y arriveront-ils ?
Attachants comme les personnages d’un conte, Senda et Adémar vont nous faire rire et sourire, drôles et émouvants. Nous remplir d’espoir et nous faire craindre le pire jusqu’au bout.
Les répliques fusent et les situations nous surprennent par une poésie tendre et un burlesque doux. L’empathie est prégnante, des sensations simples de bonheur nous traversent.
Andréa Bescond joue une Senga sensible, charmante et pêchue. Saisissante dans l’intensité qu’elle apporte aux émotions, caustique à souhait dans les réparties, elle enflamme son personnage d’un bouillonnant désir de vie.
Éric Métayer est un savoureux Adémar, jouant avec une finesse très adroite les postures de l’autisme jusqu’au bout des doigts, dans les regards et dans les intonations. Il porte en lui la vis comica que nous lui connaissons et éclaire les scènes d’une furieuse et drôlissime joie de vivre.
Un bon moment de théâtre-plaisir où le romantisme et l’humour s’allient pour un spectacle résolument sympathique.
J'y suis allée finalement ce dimanche en ne m'attendant à rien et c'était peut être la meilleure façon d'apprécier une pièce ou de ne pas être déçue.
On peut reprocher à Andréa Bescond de surjouer, que l'autisme c'est pas vraiment ce que nous montre Éric Métayer, les critiques sont justifiées mais j'ai bien aimé cette pièce et j'ai même été émue par cette histoire entre une "aigrie" et un novice en relation sentimentale.
Un bon moment.