- Comédie Contemporaine
- Théâtre de la Madeleine
- Paris 8ème
Jacques Daniel

- Daniel Russo
- Nicole Calfan
- Claude Brasseur
- Théâtre de la Madeleine
- 19, rue de Surène
- 75008 Paris
- Madeleine (l.8, l.12, l.14)
Un mari cocu sous tranquillisants et un autre qui vient de perdre sa femme, inconsolable, se rencontrent dans un bar à whisky.
Cela ne fait pas couler que des larmes.
Surtout quand l'un se prénomme Jacques et l'autre Daniel.
Sous le regard bienveillant d'une barmaid qui a plus d'heures de vol qu'un 747, et accompagnés par la musique d'un vieux juke-box malicieux, Jacques et Daniel vont rire, pleurer, gueuler, tituber et pourquoi pas se tuer…
Une comédie distillée et mise en bouteille par Laurent Baffie.
Laurent Baffie est un acteur et humoriste de 58 ans né à Montreuil. Il a écrit plusieurs pièces de théâtre et one-man-show avec plus ou moins de succès, comme Les Bonobos, Toc Toc ou plus récemment Sans Filtre.
Cette dernière a été récompensée de la tomate 2015 de la vulgarité.
Vous avez peut-être déjà vu l’acteur de 68 ans Daniel Russo, qui tenait le rôle-titre dans Sans Rancune, ou dans L'Etre ou Pas (2015). Comme l'an dernier, l'acteur Triomphe AuBalcon du Bourreau de Travail enchaine deux rôles dans la même soirée.
A 19h, il joue dans Jacques Daniel au Théâtre de la Madeleine puis dans Mariage et Châtiment à 21h au Théâtre Hébertot.
Claude Brasseur, 79 ans, a récemment joué dans la pièce à la fois intéressante et soporifique La Colère du Tigre. Nicole Calfan avait elle joué dans Mur en 2013.
La critique de la rédaction : 3/10. Qu'est-ce que c'est chiant !
Il ne se passe rien dans ce bar où deux hommes désespérés font connaissance et discutent en picolant des verres de whisky. Il n'y a pas de pièce, aucun rebondissement.
Leurs conversations sont sans intérêt, seulement un enchaînement de dialogues plats avec quelques vannes un peu foireuses et la vulgarité habituelle de Laurent Baffie. Comme quand on entend Daniel Russo vomir dans les toilettes puis qu’il revient en racontant qu’il en a foutu partout.
La musique qui pourrait apporter du rythme, des moments drôles et émouvants s’immisce mal dans cette mise en scène bancale.
Nous apprécions d'habitude Daniel Russo et Claude Brasseur mais le texte des deux acteurs les empêche de briller, ils sont mous et nous ennuient. Nicole Calfan n’a qu’un rôle de figuration.
Tout est à jeter. Si vous voulez rire et passer une soirée détendante, nous vous conseillons plutôt de trouver votre bonheur dans ce classement.
J'adore Laurent Baffie pourtant, j'adore Brasseur, Russo et Calfan.
Mais là...
La médiocrité du théâtre de la Madeleine... c'est triste, c'était un bon théâtre, avant.
Contre toute attente, et malgré des imperfections évidentes, ce n’est pas la catastrophe annoncée et on se surprend à apprécier la soirée de ce duo d’écorchés qui arrive à transcender un texte écrit par le roi de la finesse Laurent BAFFIE (TOC TOC).
UNE ODE À LA FRATERNITÉ DE BEUVERIE
Deux blessés de la vie qui ne se connaissent pas se rencontrent dans un bar étrangement vide et se racontent au fil des tournées de whisky leurs blessures respectives. Fous rire, engueulades, émotion, toute la palette de sentiments y passe, l’alcool aidant (on est dans un bar après tout). Mais dommage qu’il ne s’y passe pas grand chose et que les conversations ne soient pas spécialement palpitantes…
À mon sens la pièce souffre d’une absence de rebondissement, d’une absence d’enjeu. Il manque quelque chose à cette histoire pour nous permettre d’apprécier les personnages. Du coup on a du mal à voir où l’auteur veut en venir et on ressent un peu (souvent) l’impression ça tourne en rond (d’autant la pièce est une seule et unique scène, se déroulant en temps réel). Impression accentuée par une mise en scène signée BAFFIE se limitant à des allers-venus des comédiens d’un siège à l’autre du bar avec une Nicole CALFAN qui passe une grande partie de la pièce à servir les deux clients. Je comprend que toute mise en scène nécessite de créer du mouvement mais cette mise en scène-ci semble si artificielle qu’elle en devient fatigante pour le spectateur. Heureusement, l’humour vient compenser ces petits défaut et fait que l’on ne s’ennuie pas.
Côté humour justement, même si on a le droit à du BAFFIE dans le texte à plusieurs reprises (“toutes les femmes sont des putes !”) cette pièce est à la fois légère et profonde, comme si l’auteur était plus à la recherche de l’émotion que du rire gras. Finalement, j’ai eu le sentiment d’une pièce plus personnelle, et je ne serai pas surpris que BAFFIE ait écrit la pièce spécifiquement pour ces deux comédiens…
DUO SUR CANAPÉ TABOURETS
Un duo de comédiens complémentaires qui semble prendre un plaisir évident à jouer ensemble et j’ai déjà eu l’occasion de dire sur ce blog que c’est très agréable pour le spectateur que je suis de ressentir cette alchimie. Je ne reviendrais pas sur tout le bien que je pense de RUSSO (à mes yeux l’un des meilleurs dans la comédie sur les planches) mais je tenais à souligner sa bienveillance envers Claude BRASSEUR (il l’a “secouru” subtilement à plusieurs reprises après des petits trous de mémoire). Un BRASSEUR juste, émouvant, certes diminué physiquement, mais qui démontre qu’il en a encore sous le pied. Et au milieu de ce duo de testostérone Nicole CALFAN en bar(wo)man n’a pas grand chose à faire si ce n’est de resservir en whisky ses comparses masculins. Heureusement que son rôle devient plus intéressant sur la fin de la pièce et justifie en une scène sa présence dans la pièce.
JACQUES DANIEL nous fait découvrir un autre visage de Laurent BAFFIE, plus à la recherche de l’émotion que du bon mot gras et lourd à laquelle il nous avait habitué. Si on ne s’ennuie pas, pour autant il ne se passe pas grand chose dans ce bar de quartier. Je retiendrai donc principalement la prestation complice des comédiens. Enfin saluons la boulimie de travail frénétique de RUSSO : à 19h, il joue dans JACQUES DANIEL au Théâtre de la Madeleine puis dans MARIAGE ET CHÂTIMENT à 21h au Théâtre Hébertot. J’aimerais connaître la recette de son énergie débordante… Je veux bien la même chose dans mon café !
Pas d'éclats de rire cependant, cette retenue est nouvelle et bienvenue dans le théâtre de Laurent Baffie. L'émotion est au rendez-vous et les larmes concluent le spectacle.
Le choix des 3 comédiens et leur plaisir communicatif à jouer ensemble est l'atout principal, même si leur texte est parfois un peu faible. Dans ces moments, c'est nous qui trinquons !
Baffie c'est pas le roi de la finesse ok mais là il propose une bonne beuverie de deux pauvres hommes malheureux qui vont se soutenir tout en projetant de se suicider avec le regard bienveillant mais ferme de la taulière.
Je n'ai pas trouvé qu'ils n'avaient rien dire, non plus de Calfan n'était qu'un faire-valoir. Elle a un vrai rôle.
Russo et Brasseur sont souvent touchants et drôles.
La seule chose qui m'a gêné c'est la fatigue manifeste de Brasseur. J'étais embêtée pour lui qui doit mal supporter de se voir diminué ainsi. Mais ça fait plaisir de le voir.
Russo et Calfat sont globalement justes.
Autre point délicat les allers et venues des acteurs qui passent des sièges de gauche vers ceux de droite en permanence avec Calfan qui passe son temps à déménager les verres c'est un peu pénible à force.
On comprend bien qu'il faille créer du mouvement mais là c'est tellement artificiel qu'on a envie de leur dire de rester assis.
Le texte c'est du Baffie donc pas le plus subtil du monde mais il tient la route.
Des grosses blagues, des grosses ficelles, des grosses engueulades et une grosse cuite.
On a connu mieux mais on a aussi connu bien pire.