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Darius

Darius
De Jean-Benoît Patricot
Mis en scène par Anne Bouvier
Avec Dominique Pinon
  • Dominique Pinon
  • Clémentine Célarié
  • Théâtre des Champs-Élysées
  • 15, avenue Montaigne
  • 75008 Paris
  • Alma Marceau (l.9)
Itinéraire
Billets de 10,00 à 45,00
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Claire demande à Paul de travailler pour elle.

Ce célèbre créateur de parfum accepte une mission presque impossible : permettre à son fils Darius d'assouvir sa passion pour les voyages alors qu'il est totalement immobilisé.

Leur secret pour y parvenir est cette chose frêle, vivace, immatérielle comme l'écrivait Marcel Proust : le parfum.

S'aidant des lieux et des êtres aimés par Darius, ils vont alors vivre une aventure olfactive extraordinaire, lumineuse et envoûtante.
Les suivant pas à pas, le spectateur sera invité à surmonter ses préjugés avec humour, force, dérision.

 

Clémentine Célarié est une actrice de 59 ans. Récemment, elle a joué dans 24 heures de la vie d'une Femme au Théâtre Rive Gauche.

Pierre Cassignard a lui 51 ans. Nous l'avions beaucoup apprécié dans la pièce La Chanson de l'Eléphant, en 2013. Depuis, il a également joué dans Un Amour qui ne Finit Pas, mis en scène par Michel Fau.

 

La critique de la rédaction : 6.5/10. J'ai apprécié cet échange épistolaire sans être non plus totalement conquis.

Originale histoire d'une mère qui veut faire redécouvrir à son fils handicapé des fragrances de son passé. C'est intéressant de parler des dessous de la confection d'un parfum, du thème des odeurs, de voir le monde grâce à l'odorat. Néanmoins j'ai trouvé le texte, la mise en scène et le décor trop contemplatifs et kitschs. Pas à mon goût en tous cas.

Clémentine Célarié et Pierre Cassignard jouent assez juste et donnent vie à cet échange épistolaire. Leurs échanges sont si fructueux que cette heure et quart passe relativement vite.

Je n'ai pas passé un moment désagréable mais je ne vois pas à qui je conseillerais cette pièce.

Note rapide
7,2/10
pour 9 notes et 7 critiques
0 critique
Note de 1 à 3
0%
3 critiques
Note de 4 à 7
56%
4 critiques
Note de 8 à 10
44%
Toutes les critiques
25 juil. 2018
8/10
29
Quelle belle pièce.
Histoire touchante de cette mère qui veut faire redécouvrir les odeurs de son enfance à son fils handicapé.
Les deux acteurs jouent à la perfection.
Beaucoup d’émotion on a passé un très bon moment.
9 avr. 2017
7/10
76
Un casting haut en talent
J'avoue que des noms connus sur une affiche à tendance à me refroidir. C'est bien rare de voir un beau jeu et un texte à la hauteur. Bien trop souvent c'est le texte aux blagues faciles et aux situations improbables qui sont choisis. Mais ici, tout est différent et cela fait très plaisir à voir.

Clémentine Célarié, d'une beauté simple et naturelle s'affirme sur scène avec une présence forte et touchante. Les mots s'échappent avec justesse et vraisemblance. Elle n'est plus une comédienne qui interprète une mère, c'est une mère bouleversée et touchante. Une mère aimante et courageuse. Pour la seconder sur scène, Pierre Cassignard, joue tout aussi bien. Un ton juste avec un regard fragile et curieux. Il devient au fil des mots ce parfumeur qui retrouve goût à la vie. Sa sensibilité est mise à rude épreuve car les larmes n'hésitent pas trop à s'écouler. Darius lui transmet une fureur de vie assez étonnante. Parfois, j'ai eu même l'impression que le jeune adolescent était présent sur scène alors que jamais il n'est représenté même par une image.

Un duo en osmose qui a été crée au théâtre du chêne noir dans le Off d'Avignon en juillet 2016. Le texte de Jean-Benoît Patricot, lauréat du prix Durance-Beaumarchais SACD 2014 est d'une justesse bouleversante. Les odeurs sont décrits avec tellement de passion que j'avais envie de sentir "Rochefort sous la pluie", "Rome", "Métro parisien", "Tataouine", "Chiara"... Les moments étaient décrits et l'envie de les partager devenait importante. Alors c'est la mémoire visuelle qui essayait de créer une odeur pour compenser cette légère frustration. Mais l'odeur nous aurait-elle parler?

Une mise en scène haute en couleurs
Les deux comédiens se partagent tout le temps sans jamais avoir une interaction entre eux. Les lettres sont interprétées l'une après l'autre telle une discussion entre deux êtres. La réponse émotionnelle se lit directement sur le visage du destinataire. Un déplacement très bien organisé. Surtout que tout s'organise autour de l'orgue de parfums en bois centrale. Quelques fioles vont parfois passer d'une main à l'autre et vont quitter l'orgue pour être posé au devant de la scène.

J'ai beaucoup apprécié les déplacements derrière le délicat voile qui sépare la scène en deux qui contribue à la variation des émotions qui veulent être transmises. J'ai beaucoup aimé les deux scènes en lien avec la prostitué à Amsterdam. L'idée qu'une mère emmène son fils handicapé voir une prostitué car lui aussi à le droit à découvrir la sexualité. Puis le voyage de Paul pour retrouver l'odeur de cette femme particulière afin de le reconstituer. Une histoire touchante. Une très belle mise en scène d'Emmanuelle Roy.

Les jeux de lumières de Denis Karansky joue un rôle primordiale. Aucune action, aucune chose ne peut être souligné sans le travail de la lumière qui sait se montrer discrète et qui sait mettre en valeur ce qui ce doit. J'ai adoré cette parure qui a habillé avec élégance ce flacon de l'imaginaire.

Un spectacle à l'écriture bienveillante et optimiste servi par deux comédiens lumineux et talentueux. L'émotion au coin de l'oeil sera vous toucher. Vous aurez été ravie d'avoir rencontrer Darius.

Clémentine Célarié est nommée dans Darius au Molière 2017 dans la catégorie Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre privé.
4 avr. 2017
8,5/10
79
Darius a été créé au Théâtre du Chêne Noir dans le festival d'Avignon Off en juillet 2016 avec Clémentine Célarié et Pierre Cassignard. Il est maintenant à l'affiche au Théâtre des Mathurins.

Ce texte, lauréat du prix Durance-Beaumarchais SACD 2014, est une correspondance entre un grand parfumeur déchu et une mère qui cherche à faire vivre à son fils une vie exaltante, malgré son handicap et une fin de vie qui s'annonce proche.

Au commencement, Claire écrit à ce cher Monsieur Lagarce, comme elle l'appelle, une lettre lui demandant de concevoir un parfum pour que son fils Darius, pluri-handicapé, à qui il ne reste que le toucher et l'odorat pour voyager, puisse encore vibrer. On craint alors l'artifice puisqu'on entend un air de piano alors que l'actrice se trouve elle-même devant un orgue à parfums où manifestement elle ne peut être. Mais scène après scène, le spectateur sera touché par la sincérité qui émane de cette correspondance insolite, ce qui ne l'empêchera pas de sourire souvent, de rire parfois.

Mis en scène par Anne Bouvier, le spectacle réussit à nous toucher sans verser dans le pathologique. C'est que Darius a le moral robuste, dira sa mère et que celle-ci est d'une détermination sans faille, prête à forcer la main du parfumeur. Son refus sera de courte durée et on comprendra plus tard quel malheur l'a coupé de la création. Il acceptera de faire revivre au jeune homme des moments précieux à travers les odeurs d'une maison, d'une ville qu'il a traversée quand il était encore vaillant comme Rochefort sous la pluie et bien plus encore.

Le texte de Jean-Benoît Patricot est très juste : l'odeur et la saveur restent encore longtemps quand d'un passé ancien rien ne subsiste.

On en ressort en ayant réactivé nos propres madeleines proustiennes. Je me suis précipitée en rentrant sur un vieux fond de Magie noire dont l'effluve orientale, boisée et chyprée me propulse toujours instantanément à Washington en 1979. Mais j'aurais adoré pouvoir humer deux des créations commandées par Claire, le marché de L'Isle-sur-la-Sorgue et surtout celui de la rue Daguerre où j'ai longtemps habité et qui ne me semble pas être demeurée dans son jus, comme on dit.

Le jeu de séduction entre l'homme et la femme est subtile. Les demandes de Claire semblent sans bornes, tout comme les réponses du créateur qui restitue jusqu'au soleil sur la Villa Médicis, provoquant chez Claire des accélérations du rythme cardiaque et des hallucinations. Après Proust, c'est Stendhal qui est invoqué à travers ce syndrome psychosomatique.

Nous sommes prêts à suivre leurs échanges, émouvants, parfois sensuels, jamais tristes malgré une issue qu'on s'apprête à fatalement accepter ... après plusieurs rebondissements.

Clémentine Célarié joue en finesse, ce qui lui vaut d'être nominée pour le Molière 2017 de la comédienne dans un spectacle du théâtre privé. Son partenaire, Pierre Cassignard ne démérite pas pour autant.
4 févr. 2017
8/10
90
Claire travaille au CNRS, elle a un fils handicapé profond, qui se prénomme Darius. Ils ne correspondent plus qu’avec quelques sens, le toucher, un peu la vue, la maladie est là et avance inexorable. Claire a une idée en tête, son fils ne peut plus voyager physiquement, mais son sens de l’odorat est toujours là.

Elle contacte Paul, célèbre créateur de parfum, celui-ci refuse au départ, son veuvage l’a brisé, mais il accepte la mission quasi impossible...
Le challenge sera de créer des fragrances qui correspondent à différentes villes européennes que Darius a visité avec ses parents, le but c’est de raviver les souvenirs heureux par le sens de l’odorat. La tâche est ardue, Paul en acceptant cette « thérapie des sens » en sortira lui-même guéri.

Claire et Paul ne correspondent que par écrit, ils ne se rencontrent pas. On s’amuse des réflexions de Claire sur tel parfum qui n’a pas suscité de grandes réactions chez Darius. Paul n’a pas la tâche facile, on s’en rend compte lors de ses comptes rendus épistolaires et de ses mouvements d’humeur !

Clémentine Célarié est toute imprégnée par ce rôle, si humain, si émouvant, qu’elle ne joue pas mais qu’elle vit intensément. Pierre Cassignard lui aussi est dans l’émotion et l’humour.
Car c’est une belle aventure, humaine, drôle, vécue et jouée par des comédiens exceptionnels qui font vibrer nos cinq sens !
31 janv. 2017
7/10
83
Un échange épistolaire avec en toile de fond la conception de parfums afin de raviver les souvenirs d'un jeune homme enfermé dans son propre corps. Il n'a y pas à dire, c'est un véritable défi théâtral...

Selon moi le défi est relevé car sans être flamboyante cette pièce nous fait quand même passer un bon moment.
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Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Emotions
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor