- Théâtre contemporain
- Théâtre Michel
- Paris 8ème
Columbo

- Martin Lamotte
- Pierre Azema
- Karine Belly
- Stéphane Boutet
- Théâtre Michel
- 38, rue des Mathurins
- 75008 Paris
- Havre-Caumartin (l.3, l.7, l.8, l.9, RER A et E)
Vous souvenez-vous de cette phrase culte, "C’est bizarre, mais il y a encore un petit détail qui me tracasse, il faudra que j’en parle à ma femme" ?
Peu de gens le savent, mais Columbo est d’abord une pièce de théâtre de 1962 qui fut un triomphe à Broadway avant d’être la série policière américaine éponyme, incarnée avec brio par feu Peter Falk.
Le célèbre lieutenant Columbo est un policier de la brigade criminelle de Los Angeles (LAPD). Qui n’a pas en tête son imperméable fripé, ses multiples allusions à sa femme, son chien apathique et sa voiture, une 403 qui semble tout droit sortir de la casse.
Sans oublier ses inoubliables "petits détails qui le chiffonnent".
Nous vous proposons de retrouver le lieutenant sous les traits de Martin Lamotte qui incarne à la perfection la roublardise de notre enquêteur entêté. Revivez une enquête de l’inspecteur Columbo sur la scène du théâtre Michel et un moment inédit : le premier épisode de la série à succès, appelé à l’origine "Prescription Murder".
Martin Lamotte est un acteur de 69 ans qui a notamment joué dans Les Bronzés et la petite série télé Nos Chers Voisins. Au théâtre, vous l'avez peut être vu dans Les Diablogues, adaptation dans laquelle il jouait en 2014 avec feu Michel Galabru.
Didier Caron, qui met en scène cette adaptation de Columbo, est le directeur du Théâtre Michel. Il a récemment écrit la comédie très marrante Les Nombrils (2014).
La critique de la rédaction : 7/10. Intrigante enquête du lieutenant Columbo qui manque parfois de rythme.
Nous sommes captivés en découvrant le plan qu’a exécuté Ray Flemming, un psychanalyste brillant dénué de sentiment, pour tuer sa femme et partir vivre avec sa maîtresse. Si un inspecteur lambda avait été chargé de l'affaire, le criminel n'aurait sûrement pas été inquiété mais pas de chance, il est tombé sur un homme très rigoureux, qui ne compte pas bâcler le travail...
Martin Lamotte campe bien ce Columbo attaché au moindre détail et Pierre Azéma interprète avec justesse le médecin manipulateur. Nous regrettons néanmoins le manque de dynamisme dans le jeu, ceci accentué par une mise en scène ralentissant l'action. Les nombreux noirs pour des changements de décor cassent le rythme et même le suspense. Dommage car les dialogues sont bien construits et nous découvrons les indices récoltés par Columbo minutes après minutes. Cela aurait pu encore mieux nous tenir en haleine.
Une pièce qui sort du lot malgré tout. Elle satisfera les amateurs d'enquêtes policières mais aussi ceux qui en ont marre de ne voir que du théâtre de boulevard !
NOSTALGIE QUAND TU NOUS TIENS
On connaît tous la particularité d’un épisode de Columbo : dévoiler dans les toutes premières minutes l’identité du meurtrier et assister au détricotage de son plan machiavélique par un Columbo perspicace qui ne laisse passer, vous vous en doutez, aucun des petits détails qui le chiffonne. Cet épisode ne déroge pas à la règle et c’est ainsi que la pièce s’ouvre sur le générique de la série (on est plongé tout de suite dans l’ambiance !) et sur Ray Flemming (Pierre AZEMA), psychiatre de son état, en train d’assassiner sa future victime. Effets sonores et atmosphère à la Columbo garantis. Un petit côté nostalgie qui est, avouons-le, fort plaisant !
Mais comme tout bon épisode de Columbo qui se respecte l’histoire, bien qu’intrigante et construite efficacement (elle est d’ailleurs signée William Link, auteur de plusieurs épisodes de la série) manque de rythme (Columbo n’ayant jamais été réputé pour ses scènes d’action). Un manque accentué par la mise en scène et les nombreux (et longs !) changements de décor qui viennent ralentir l’action et font inévitablement retomber l’attention du spectateur. A la décharge du metteur en scène Didier CARON (dont j’avais apprécié le travail sur COIFFURE & CONFIDENCES) je conçois que ce n’est pas évident de tenter d’insuffler un tempo plus soutenu sans dénaturer le rythme volontairement indolent de la série. Ainsi, si on suit avec plaisir la découverte par Columbo des petits indices improbables trahissant le meurtrier, il n’en reste pas moins que le suspense n’est au final pas moins soutenu que prévu.
LAMOTTE ÉVITE LA CARICATURE
Pour donner vie au personnage la production a donc fait appel à Martin LAMOTTE. Un choix qui n’est pas forcément une évidence, le bonhomme étant habituellement plus enclin à la comédie. J’avais donc quelques appréhensions quant à son interprétation : pour que la pièce fonctionne il ne fallait surtout pas qu’il nous propose une pâle copie du Columbo d’origine. Fort heureusement ce ne fut pas le cas : LAMOTTE apporte à son personnage juste ce qu’il faut pour en faire un Columbo crédible (tics de langages, allure et accessoires aidant) sans pour autant tomber dans une caricature grotesque de Peter FALK. Pierre AZEMA, reconnaissable à sa voix et son phrasé singulier, campe un vilain de série impeccable. L’homme démontre une nouvelle fois qu’il peut s’approprier n’importe quel type de personnage. Face à ce duo les deux autres comédiens sont plus en retrait, et semblent plus détachés. Enfin, je regrette l’absence du non-moins célèbre compagnon d’enquête de Columbo, Le Chien, qui, s’il est mentionné au même titre que sa femme, n’apparaît pas sur scène à ses côtés (pas évident de diriger un canidé !).
Je vous invite donc à découvrir cette adaptation de Columbo avant d’attaquer les rediffusions de TMC qui font, je crois comprendre, d’excellentes audiences actuellement. Si le suspense n’est pas à couper au couteau (parions d’ailleurs que les Experts {insérer ici la ville de votre choix} auraient découvert la supercherie avant la première pub!) on passe quand même une agréable soirée. Saluons enfin le Théâtre Michel pour sa programmation alternative qui change des éternelles grosses comédies sans saveur.
Mais installé dans mon fauteuil, une inquiétude me gagne subitement : et si Martin Lamotte nous servait une simple copie de Peter Falk ?
Et bien, que nenni ! Ce serait sous-estimer Martin Lamotte. Il campe un bon Columbo, dont on reconnaît toutes les petites manies et on se délecte des phrases cultes. Bien joué et sans caricature ! D'ailleurs, au niveau des comédiens, pas de fausse note ... ils sont bons.
Et l'intrigue me direz-vous ? Ce n'est pas un secret (ou sinon désolé), le principe même de Columbo est de connaître le meurtrier dès le début. Le concept est respecté dans cette version théâtrale et du coup, l'intérêt est de voir comment le lieutenant arrivera à confondre ce méchant personnage. Dès lors, j'ai trouvé que l'histoire s'enchaînait plutôt bien. Un bémol cependant, les changements de décors imposent trop de noirs et deviennent à la longue lassants.
Par contre mention spéciale au décor très ... vintage et qui sied bien à la pièce.
Au final, un très bon moment de théâtre !
Mais tout de même il y a un p'tit détail qui m'chiffonne ... l'espace très limité pour les jambes une fois assis dans le fauteuil. Mais bon, ça, la pièce n'y est pour rien :-)
Et pourtant, Martin Lamotte est exceptionnel dans son interprétation du lieutenant au trench coat. Mimiques, gestuelle et timbre de voix : tout y est. On est plongé dans l'univers Columbo, dans un décor à l'ambiance seventies et sur une musique originale de la série TV dont on a tous déjà entendu le générique.
Cette pièce était pour moi un retour en enfance, un brin de nostalgie la berce (comme le dit Didier Caron). Le casting est très bon, et l'intrigue digne d'un bon policier des années 70.
A voir en famille !
Alors oui, il faut avoir grandi avec Columbo pour apprécier la pièce car c'est un rendez vous nostalgie cette heure et demie en sa compagnie. Il démêle avec opiniâtreté (et avec son sens du détail habituel qui irrite au plus haut point les coupables) le plan machiavélique d'un psychiatre brillant, incarné par le gentleman Pierre Azéma dont l'égo trébuchera sur Columbo.
La pièce est un peu longue, les changements de décors ralentissent le rythme et c'est dommageable car on perd un peu le charme de cette pièce à suspens.
L'ambiance de la série télé des années 70/80 est parfaitement reconstituée et pour les habitués des séries modernes, je conçois que cela fasse vieillot mais c'est ce qui fait le charme pour moi de la pièce : une reprise fidèle.
L'histoire reste classique : un homme tue sa femme et Columbo le démasque. Pour une enquête policière il est frustrant de connaitre le meurtrier au début de la pièce mais on se prend au jeu des questionnements du lieutenant.
Gros bémol, biberonnés par les Experts, NCIS et autres séries US, on est un peu amusés par le raisonnement vieillot et l'amateurisme du criminel. De plus, la pièce est horriblement lente et les comédiens accentuent le tout.
La mise en scène n'aide pas avec des changements de décors de plus de 30 secondes.
Tout ça manque vraiment de dynamisme et de modernité.