Critiques pour l'événement Art, de Yasmina Reza
Art contemporain ou amitié ? Quel est le vrai sujet de cette pièce ? Si c’est l’art contemporain c’est raté car les dialogues sur les poncifs éculés fatiguent. Si c’est l’amitié, le jeu de Jean-Pierre Darroussin nous prouve avec émotion et justesse que c’est réussi. Il sauve à lui seul cette pièce un peu datée.
Plus de vingt-cinq ans après sa création à la Comédie des Champs Élysées, Art revient pour une nouvelle saison au théâtre Antoine avec à nouveau Patrice Kerbrat aux commandes. La mise est scène est toujours aussi sobre, mais aujourd’hui Marc, Serge et Yvan sont respectivement interprétés par Charles Berling, Alain Fromager et Jean-Pierre Daroussin au lieu du trio d’origine Vaneck/Luchini/Arditi.
Serge vient d’acquérir le tableau d’un artiste contemporain en vogue, un tableau entièrement blanc dont on distingue seulement quelques traits en travers presque aussi blancs. Marc, son ami, et incapable de dissimuler son émotion, ne peut admettre que Serge ait pu payer un prix aussi élevé pour une « merde ». Entre ces deux-là, il y a Yvan qui ne veut blesser personne et qui va bientôt se marier.
Si en 2019 le tableau acheté par Serge vaut 30 000 euros au lieu des 200 000 francs lors de sa création, il divise toujours autant ces trois hommes : c’est une toile d’environ 1m60 sur 1m20 peinte en blanc…
La division va au-delà de la question de l’art contemporain : Il se profile l’histoire d’une amitié qui s’effrite, à partir d’une broutille qui va prendre des dimensions extraordinaires et qui va balayer tout ce qui reliait ces amis. L’achat du tableau n’est que la mèche d’un malaise latent et qui vient telle une bombe exploser le monde qu’ils croyaient stable. Il y a bien une autre histoire qui s’esquisse derrière le tableau tout blanc.
Le texte de Yasmina Reza n’a pas vieilli. Un texte fort porté une mise en scène sobre juste comme il faut : décor blanc sur blanc et nos trois compères tout de noir vêtus qui s’agitent fortement.
Jean-Pierre Darroussin (Yvan) est hilarant dans son monologue où il explique à ses amis pourquoi il est en retard. C’est un grand plaisir de retrouver Jean-Pierre Darroussin, en gentil ami un peu mou mais tellement attachant. Alain Fromager (Serge) joue avec brio un homme qui a réussi un poil snob, ayant une certaine estime de lui-même mais qui a besoin du regard de ses amis. Charles Berling (Marc) campe avec un beau dynamisme cet homme assez terre à terre et rationnel mais qui peut devenir un petit tyran en un instant.
Un plaisir d’avoir revu cette pièce.
Serge vient d’acquérir le tableau d’un artiste contemporain en vogue, un tableau entièrement blanc dont on distingue seulement quelques traits en travers presque aussi blancs. Marc, son ami, et incapable de dissimuler son émotion, ne peut admettre que Serge ait pu payer un prix aussi élevé pour une « merde ». Entre ces deux-là, il y a Yvan qui ne veut blesser personne et qui va bientôt se marier.
Si en 2019 le tableau acheté par Serge vaut 30 000 euros au lieu des 200 000 francs lors de sa création, il divise toujours autant ces trois hommes : c’est une toile d’environ 1m60 sur 1m20 peinte en blanc…
La division va au-delà de la question de l’art contemporain : Il se profile l’histoire d’une amitié qui s’effrite, à partir d’une broutille qui va prendre des dimensions extraordinaires et qui va balayer tout ce qui reliait ces amis. L’achat du tableau n’est que la mèche d’un malaise latent et qui vient telle une bombe exploser le monde qu’ils croyaient stable. Il y a bien une autre histoire qui s’esquisse derrière le tableau tout blanc.
Le texte de Yasmina Reza n’a pas vieilli. Un texte fort porté une mise en scène sobre juste comme il faut : décor blanc sur blanc et nos trois compères tout de noir vêtus qui s’agitent fortement.
Jean-Pierre Darroussin (Yvan) est hilarant dans son monologue où il explique à ses amis pourquoi il est en retard. C’est un grand plaisir de retrouver Jean-Pierre Darroussin, en gentil ami un peu mou mais tellement attachant. Alain Fromager (Serge) joue avec brio un homme qui a réussi un poil snob, ayant une certaine estime de lui-même mais qui a besoin du regard de ses amis. Charles Berling (Marc) campe avec un beau dynamisme cet homme assez terre à terre et rationnel mais qui peut devenir un petit tyran en un instant.
Un plaisir d’avoir revu cette pièce.
"Art" est une pièce que j'ai toujours rêvée d'aller voir... déjà en 1994-95. Je l'avais finalement vue sur le net (mauvaise qualité) et j'avais adoré. Luchini, Vaneck et Arditi étaient tout simplement excellents !
Plusieurs années plus tard... le même metteur en scène reprend la pièce. Même décors, même mise en scène donc... on n'est pas trop dépaysé par rapport à la version originale. Même le tableau... blanc avec des liserés blancs ! La pièce est toujours aussi fine, intelligente, drôle et bien rythmée.
Le bémol va se jouer sur le jeu des comédiens. J-P. Daroussin est excellent dans le personnage. Quant à A. Fromager et C. Berling, on se demande s'il n'y a pas inversion dans la distribution. En particulier, Ch. Berling qui m'a plus rappelé un François Pichon de Pierre Richard, que le personnage cassant, arrogant et sûr de lui de Marc. Trop de bégaiement, trop de mollesse (à mon goût) pour le personnage. L'interprétation n'est pas mauvaise mais, selon ma vision du personnage et même certaines répliques, elle n'est pas juste. Il est possible aussi que je souffre et fasse souffrir cette nouvelle version de la comparaison avec Luchini et Vaneck qui étaient de véritables incarnations.
La pièce vaut le détour. Pour le texte, pour les décors, pour l'interprétation qui reste bonne et bien servie malgré mes bémols. C'est une pièce à ne pas manquer.
Plusieurs années plus tard... le même metteur en scène reprend la pièce. Même décors, même mise en scène donc... on n'est pas trop dépaysé par rapport à la version originale. Même le tableau... blanc avec des liserés blancs ! La pièce est toujours aussi fine, intelligente, drôle et bien rythmée.
Le bémol va se jouer sur le jeu des comédiens. J-P. Daroussin est excellent dans le personnage. Quant à A. Fromager et C. Berling, on se demande s'il n'y a pas inversion dans la distribution. En particulier, Ch. Berling qui m'a plus rappelé un François Pichon de Pierre Richard, que le personnage cassant, arrogant et sûr de lui de Marc. Trop de bégaiement, trop de mollesse (à mon goût) pour le personnage. L'interprétation n'est pas mauvaise mais, selon ma vision du personnage et même certaines répliques, elle n'est pas juste. Il est possible aussi que je souffre et fasse souffrir cette nouvelle version de la comparaison avec Luchini et Vaneck qui étaient de véritables incarnations.
La pièce vaut le détour. Pour le texte, pour les décors, pour l'interprétation qui reste bonne et bien servie malgré mes bémols. C'est une pièce à ne pas manquer.
J'ai beaucoup aimé cette pièce: très bien jouée, très bon texte, drôle, parfois, touchante aussi, avec des réflexions sur l'art contemporain, mais surtout une réflexion sur l'amitié. Très bonne pièce, intéressante, et le jeu des acteurs était très bon.
Une seule mauvaise note: le prix des places. Excessif.
Une seule mauvaise note: le prix des places. Excessif.
Quel bonheur que de se laisser porter par le texte de Yasmina Reza qui n’a pas pris une ride ! Quel plaisir que l’interprétation magistrale de Jean Pierre Darroussin ! Les acteurs eux-mêmes semblent s’amuser sur scène et être heureux de jouer. Cette pièce est quasiment devenue un classique en une vingtaine d’année et elle le mérite amplement !
C’est drôle, intelligent et l’autrice nous propose une vraie réflexion sur l’amitié et les rapports humains. Cela restera dans mes souvenirs comme un grand moment de théâtre !
C’est drôle, intelligent et l’autrice nous propose une vraie réflexion sur l’amitié et les rapports humains. Cela restera dans mes souvenirs comme un grand moment de théâtre !
J’aime ne pas trop connaitre la pièce avant d'aller la voir. Je connais le thème globalement mais sans plus. Aussi, je ne savais donc pas à quoi m'attendre. Même si dans le cas de « Art », cet exercice est un peu plus difficile.
Je pensais voir une comédie satirique sur l’art moderne et sa justification. Il y en avait. Mais plus comme support à une réflexion sur l’amitié et ce qui nus attache les uns aux autres. Et honnêtement, le texte m’a un peu perdu par instant dans la représentation. Je n’ai pas toujours saisi l’articulation et les rebonds dans les discussions, qui m’ont paru parfois artificiels. J’aurai sans doute dû lire la pièce pour mieux en saisir le fond, ou au moins en survoler le texte pour en comprendre l’enjeu.
J’ai beaucoup aimé le jeu de Daroussin, apprécié celui de Fromager. L’interprétation de Berling ne m’a pas touché.
Le décor et la mise en scène sont sobres et efficaces.
Pour résumer une bonne soirée mais sans plus. Je précise toutefois que je n’étais pas en grande forme et que cela a certainement influencé mon ressenti du spectacle.
Je pensais voir une comédie satirique sur l’art moderne et sa justification. Il y en avait. Mais plus comme support à une réflexion sur l’amitié et ce qui nus attache les uns aux autres. Et honnêtement, le texte m’a un peu perdu par instant dans la représentation. Je n’ai pas toujours saisi l’articulation et les rebonds dans les discussions, qui m’ont paru parfois artificiels. J’aurai sans doute dû lire la pièce pour mieux en saisir le fond, ou au moins en survoler le texte pour en comprendre l’enjeu.
J’ai beaucoup aimé le jeu de Daroussin, apprécié celui de Fromager. L’interprétation de Berling ne m’a pas touché.
Le décor et la mise en scène sont sobres et efficaces.
Pour résumer une bonne soirée mais sans plus. Je précise toutefois que je n’étais pas en grande forme et que cela a certainement influencé mon ressenti du spectacle.
Ce spectacle tourne autour d'une pièce d'art contemporain : un tableau blanc. En dépis d'un texte fort et bien écrit cette mise en scène et ces acteurs sont à l'image du tableau : pâles. Ni mauvais, ni extraordinaire. Ils sont parvenus à me faire rire mais je suis resté en retrair. Le théâtre Antoine est tristement l'archétype de ce qui m'attriste dans le théâtre privé : vieux, cher, sans éclat. La seule magie du lieu tient à la façade du théâtre et à certains noms de grands/vieux acteurs que l'on a plaisir à voir figurer sur d'anciennes affiches, si tant est qu'on les connaisse... Des vestiges d'une époque passée en somme...
-26 ans : 10€ les mercredi, jeudi et vendredi au guichet 1h avant le spectacle selon disponibilités. Très fortes chances d'être sur un strapontin si il y a des places.
-26 ans : 10€ les mercredi, jeudi et vendredi au guichet 1h avant le spectacle selon disponibilités. Très fortes chances d'être sur un strapontin si il y a des places.
Une pièce merveilleusement écrite sur l'art, et la tolérance aussi. Le jeu de Jean-Pierre Darroussin, excellent, m'a transporté d'émotion en émotion.
Malheureusement, je ne suis pas entré dans le jeu de Charles Berling, trop colérique, ou peut-être pas assez juste. Alain Fromager se situe entre les deux, permettant à cette belle oeuvre de théâtre de vivre.
Malheureusement, je ne suis pas entré dans le jeu de Charles Berling, trop colérique, ou peut-être pas assez juste. Alain Fromager se situe entre les deux, permettant à cette belle oeuvre de théâtre de vivre.
Depuis le temps que j’avais envie de voir cette pièce mais les tarifs m’ont longtemps rebuté. Avec le Molière de Jean Pierre Darroussin, je n’ai plus voulu attendre et j’y suis allée.
Un vrai bonheur cette pièce et Jean Pierre Darroussin mérite amplement son Molière vu la qualité de son jeu.
J’ai moins apprécié celui de Charles Berling qui pour moi surjoue un peu trop.
Un vrai bonheur cette pièce et Jean Pierre Darroussin mérite amplement son Molière vu la qualité de son jeu.
J’ai moins apprécié celui de Charles Berling qui pour moi surjoue un peu trop.
Je n'ai pas osé y retourner, j'avais vu la pièce à la création (oui je sais ça fait un peu mamie...)
Mardi 5 juin 2018
Trois comédiens au sommet de leur Art !
Marc, Serge et Yvan, 1h30 de joute verbale et 30 ans d'amitié qui volent en éclats.
Le trio que forment ces trois là est savoureux, les vacheries qu'ils se balancent sont délectables ...
C'est un vrai combat de coqs qui s'affrontent à coup de mots dévastateurs ! Chacun d'eux joue sa partition de manière très juste.
24 ans après sa création, le texte de Réza n'a pas pris une ride, la mise en scène et le décor blanc monochrome non plus.
On ne change pas une équipe qui gagne ...
Si Darroussin, en loser souffre douleur a bien mérité son Molière, Berling et Fromager sont également à la hauteur de la célèbre récompense !
Marc, Serge et Yvan, 1h30 de joute verbale et 30 ans d'amitié qui volent en éclats.
Le trio que forment ces trois là est savoureux, les vacheries qu'ils se balancent sont délectables ...
C'est un vrai combat de coqs qui s'affrontent à coup de mots dévastateurs ! Chacun d'eux joue sa partition de manière très juste.
24 ans après sa création, le texte de Réza n'a pas pris une ride, la mise en scène et le décor blanc monochrome non plus.
On ne change pas une équipe qui gagne ...
Si Darroussin, en loser souffre douleur a bien mérité son Molière, Berling et Fromager sont également à la hauteur de la célèbre récompense !
Il ne me semble pas que le ressort comique m'ait frappée dans la première mise en scène. Mais le jeu des acteurs qui ne prennent pas le texte au sérieux- il ne le mérite pas forcément- lui donne de la légèreté.
Les acteurs sont excellents.
Les acteurs sont excellents.
Contemplatif pour amateurs éclairés !
Quand l’art abstrait interroge l’absurde et l’angoisse de la toile blanche.
Entre arnaque et escroquerie des galeries de peinture ou naissance du génie artistique ?
Un parcours initiatique et une confrontation d’idée. Au final, le dur apprentissage de la tolérance et du respect de l’autre.
Une belle leçon de vie et d’amitié.
Quand l’art abstrait interroge l’absurde et l’angoisse de la toile blanche.
Entre arnaque et escroquerie des galeries de peinture ou naissance du génie artistique ?
Un parcours initiatique et une confrontation d’idée. Au final, le dur apprentissage de la tolérance et du respect de l’autre.
Une belle leçon de vie et d’amitié.
J'ai été convaincue par l'interprétation de Jean-Pierre Darroussin qui est excellent.
Par contre pas du tout par Charles Berling et Alain Fromager dont le jeu m'a profondément ennuyé. Dommage car le texte présente de l'intérêt d'ailleurs je ne suis pas sûre que le public l'ait bien compris prenant des situations dramatiques pour des situations comiques... mais cette confusion s'explique je pense par le jeu des comédiens !
Par contre pas du tout par Charles Berling et Alain Fromager dont le jeu m'a profondément ennuyé. Dommage car le texte présente de l'intérêt d'ailleurs je ne suis pas sûre que le public l'ait bien compris prenant des situations dramatiques pour des situations comiques... mais cette confusion s'explique je pense par le jeu des comédiens !
Un classique avec un superbe texte mis en bouche par des très bons comédiens, une mise en scène par Patrice Kerbrat. Celui là même qui a créé la pièce avec le trio Arditi, Vaneck, Luchini en 1994.
Un plaisir sans retenues, placé au 3eme rang, le jeu décortiqué des acteurs fait que cette soirée a été une merveille.
Courez vite !
Un plaisir sans retenues, placé au 3eme rang, le jeu décortiqué des acteurs fait que cette soirée a été une merveille.
Courez vite !
Texte superficiel. On ne comprend pas l’enjeu des personnages. L’intrigue est comprise dès le début et sans évolution. On assiste à un pugilat sans analyse. Quel intérêt de voir des amis dans un conflit où ils sont prêts à se battre pour pas grand chose car on n’a pas d’explication sinon l’intolérance d’un d’entre eux.
Les acteurs sont néanmoins bons. Mais le public qui ricane à chaque réplique fait penser à une mauvaise pièce de boulevard.
Les acteurs sont néanmoins bons. Mais le public qui ricane à chaque réplique fait penser à une mauvaise pièce de boulevard.
On y retrouve l'intelligence et la richesse des mots et des situations de Reza, une mise en scène qui joue parfaitement sur la simplicité en miroir du sujet central de la pièce : le tableau blanc.
Tout est blanc, froid, pur alors que les 3 comédiens sont en noirs, les êtres doués d'émotion et de rage.
Impossible de ne pas faire le parallèle avec la version Vaneck/Luchini/Arditi. Où la subtilité, la nuance et le jeu était juste admirable.
Les comédiens dans cette nouvelle version sont bien sûr des comédiens hors pair. Ils se baladent.
Mais on a quand même eu une déception dans le jeu ou la direction d'acteur.
Darroussin qui fait du Darroussin, parfait dans son rôle de gentil débonnaire. Fromager, que je ne connaissais pas, a le physique de l'emploi, grand maigre, distant, froid. Déception avec Berling qui surjoue et appuie trop. Mais ils se baladent tellement qu'on sent une distance par rapport à la situation. Les 3 comédiens de la première version étaient habités, transcendés. Ils auraient pu tuer. Là on sent bien qu'à la fin ils vont se réconcilier.
Je ne sais pas trop comment expliquer cette sensation. Comme si les 3 comédiens étant tellement bons qu'ils ont considérés qu'ils n'avaient pas besoin d'une direction d'artiste, qu'ils se suffisaient à eux même. Et ben non, même eux ont besoin d'être guidés.
Ils ont une diction particulièrement appuyée, un peu ampoulée, qui enlève le naturel, la fougue des personnages. On a parfois l'impression d'un exercice de diction. Qu'ils ne remplissent pas parfaitement car ils ont tous eu leur moment de bafouille.
Par moment ils jouent un peu trop avec le public ce qui enlève de la profondeur au jeu.
Une excellente pièce, un texte formidable, une bonne mise en scène classique mais efficace, de très bons comédiens... mais quand on a vu la première version on se dit qu'il y a encore un niveau en plus....
Tout est blanc, froid, pur alors que les 3 comédiens sont en noirs, les êtres doués d'émotion et de rage.
Impossible de ne pas faire le parallèle avec la version Vaneck/Luchini/Arditi. Où la subtilité, la nuance et le jeu était juste admirable.
Les comédiens dans cette nouvelle version sont bien sûr des comédiens hors pair. Ils se baladent.
Mais on a quand même eu une déception dans le jeu ou la direction d'acteur.
Darroussin qui fait du Darroussin, parfait dans son rôle de gentil débonnaire. Fromager, que je ne connaissais pas, a le physique de l'emploi, grand maigre, distant, froid. Déception avec Berling qui surjoue et appuie trop. Mais ils se baladent tellement qu'on sent une distance par rapport à la situation. Les 3 comédiens de la première version étaient habités, transcendés. Ils auraient pu tuer. Là on sent bien qu'à la fin ils vont se réconcilier.
Je ne sais pas trop comment expliquer cette sensation. Comme si les 3 comédiens étant tellement bons qu'ils ont considérés qu'ils n'avaient pas besoin d'une direction d'artiste, qu'ils se suffisaient à eux même. Et ben non, même eux ont besoin d'être guidés.
Ils ont une diction particulièrement appuyée, un peu ampoulée, qui enlève le naturel, la fougue des personnages. On a parfois l'impression d'un exercice de diction. Qu'ils ne remplissent pas parfaitement car ils ont tous eu leur moment de bafouille.
Par moment ils jouent un peu trop avec le public ce qui enlève de la profondeur au jeu.
Une excellente pièce, un texte formidable, une bonne mise en scène classique mais efficace, de très bons comédiens... mais quand on a vu la première version on se dit qu'il y a encore un niveau en plus....
Un texte à découvrir qui m'a fait penser au" Prénom" : tout est remis en question sur le prétexte de l'achat d'un tableau blanc.
Les masques tombent et on peut reconnaître des traits de caractères bien connus chez chaque personnage. Darroussin joue particulièrement bien son rôle, la pièce révèle les névroses modernes !
J'aurais peut-être aimé un petit brin de folie supplémentaire dans la mise en scène.
Les masques tombent et on peut reconnaître des traits de caractères bien connus chez chaque personnage. Darroussin joue particulièrement bien son rôle, la pièce révèle les névroses modernes !
J'aurais peut-être aimé un petit brin de folie supplémentaire dans la mise en scène.
Très bonne pièce ; on en sort transporté et enchanté... Par le jeu des comédiens qui sont excellents !
Le texte est aérien, fin, féminin à souhait avec tout le réalisme nécessaire à un sujet qui peut paraître évident et attendu.
Une mise en scène réussie où chaque détail va compter.
Une ambiance feutrée toute en transparence, la fameuse toile si banale puisse-t-elle être, va finalement nous transporter dans un univers de douceur où le blanc est vraiment une couleur.
Une pièce originale, bien écrite, très bien jouée...
Darroussin est parfait dans ce rôle qui lui colle à la peau. Un mariage réussi.
Berling et Fromager sont très bons également.
Le talent n'attend pas, courez-y !
Le texte est aérien, fin, féminin à souhait avec tout le réalisme nécessaire à un sujet qui peut paraître évident et attendu.
Une mise en scène réussie où chaque détail va compter.
Une ambiance feutrée toute en transparence, la fameuse toile si banale puisse-t-elle être, va finalement nous transporter dans un univers de douceur où le blanc est vraiment une couleur.
Une pièce originale, bien écrite, très bien jouée...
Darroussin est parfait dans ce rôle qui lui colle à la peau. Un mariage réussi.
Berling et Fromager sont très bons également.
Le talent n'attend pas, courez-y !
Acteurs et texte impeccables mais est-ce indispensable d'en faire des tonnes à ce point ? Certes le texte permet un déclamation importante mais on a souvent l'impression que les acteurs s'adressent d'avantage au public qu'à leur interlocuteur.
Donc un petit effet "surjoué" global mais un Jean-Pierre Darroussin au top.
Très bon moment, allez-y il faut connaitre ce texte.
Donc un petit effet "surjoué" global mais un Jean-Pierre Darroussin au top.
Très bon moment, allez-y il faut connaitre ce texte.
Vingt-cinq ans après sa création à la Comédie des Champs Élysées, Art revient cette fois-ci au théâtre Antoine avec à nouveau Patrice Kerbrat aux commandes. La mise est scène est la même, mais aujourd’hui Marc Serge et Yvan sont interprétés par Charles Berling, Alain Fromager et Jean-Pierre Daroussin. Serge vient d’acquérir le tableau d’un artiste contemporain, un tableau entièrement blanc dont on distingue seulement quelques liserés tout aussi blancs. Son ami de longue date, Marc, ne peut concevoir que Serge ait pu payer un prix aussi exorbitant pour une « merde blanche ».
Si en 2018 le tableau qu’a acheté Serge ne vaut plus 200 000 francs mais 30 000 euros, il divise toujours autant ces trois hommes : une toile blanche de 1m60 sur 1m20 va fissurer une amitié vieille de plus de 20 ans. Entre l’amateur d’art contemporain, l’ingénieur ultra rationnel et terre à terre et le troisième homme qui refuse de trancher, le dialogue s’enlise et prend des allures de combat autour de l’art contemporain, de sa vacuité ou de sa nécessité, selon que l’un ou l’autre s’exprime. Mais au-delà de la simple question de l’art, Yasmina Reza dessine un autre tableau, celui d’une amitié qui s’effrite, d’une incompréhension qui peu à peu va faire exploser tout ce qui reliait ces hommes depuis des années. Ce qui est à voir n’est pas accroché sur un mur, c’est ce qui petit à petit remonte à la surface, affleure au fil des répliques acérées de Yasmina Reza. Ce qui est à voir c’est la peur du temps qui passe chez ces hommes, la peur de perdre des amis qui sont autant de repères et d’ancrages dans leurs vies. L’acquisition de ce tableau n’est que le détonateur d’un malaise qui menaçait de sourdre et vient comme une déflagration balayer l’ordre immuable auquel ils se raccrochent, Marc en particulier.
Ce trio qui se fissure est interprété avec finesse par le cru 2018 : Charles Berling campe un Marc à la fois terrien à la fois sanguin et sensible, Alain Fromager est un Serge esthète pas aussi snob qu’il le parait tandis que Jean-Pierre Daroussin donne beaucoup de mélancolie et de distance à Yvan. Les trois se complètent et donnent aux personnages l’épaisseur qui fait le suc de la pièce et ne la cantonne pas à une simple raillerie sur l’art contemporain. Une profondeur mise en exergue aussi par le strict minimalisme des décors, blancs, et du dépouillement recherché de la mise en scène : un écrin blanc qui révèle un tout autre sens qui apparait lorsque l’on regarde et écoute attentivement, comme un liseré blanc que l’on ne distinguait pas et qui vient tisser une autre histoire.
Si en 2018 le tableau qu’a acheté Serge ne vaut plus 200 000 francs mais 30 000 euros, il divise toujours autant ces trois hommes : une toile blanche de 1m60 sur 1m20 va fissurer une amitié vieille de plus de 20 ans. Entre l’amateur d’art contemporain, l’ingénieur ultra rationnel et terre à terre et le troisième homme qui refuse de trancher, le dialogue s’enlise et prend des allures de combat autour de l’art contemporain, de sa vacuité ou de sa nécessité, selon que l’un ou l’autre s’exprime. Mais au-delà de la simple question de l’art, Yasmina Reza dessine un autre tableau, celui d’une amitié qui s’effrite, d’une incompréhension qui peu à peu va faire exploser tout ce qui reliait ces hommes depuis des années. Ce qui est à voir n’est pas accroché sur un mur, c’est ce qui petit à petit remonte à la surface, affleure au fil des répliques acérées de Yasmina Reza. Ce qui est à voir c’est la peur du temps qui passe chez ces hommes, la peur de perdre des amis qui sont autant de repères et d’ancrages dans leurs vies. L’acquisition de ce tableau n’est que le détonateur d’un malaise qui menaçait de sourdre et vient comme une déflagration balayer l’ordre immuable auquel ils se raccrochent, Marc en particulier.
Ce trio qui se fissure est interprété avec finesse par le cru 2018 : Charles Berling campe un Marc à la fois terrien à la fois sanguin et sensible, Alain Fromager est un Serge esthète pas aussi snob qu’il le parait tandis que Jean-Pierre Daroussin donne beaucoup de mélancolie et de distance à Yvan. Les trois se complètent et donnent aux personnages l’épaisseur qui fait le suc de la pièce et ne la cantonne pas à une simple raillerie sur l’art contemporain. Une profondeur mise en exergue aussi par le strict minimalisme des décors, blancs, et du dépouillement recherché de la mise en scène : un écrin blanc qui révèle un tout autre sens qui apparait lorsque l’on regarde et écoute attentivement, comme un liseré blanc que l’on ne distinguait pas et qui vient tisser une autre histoire.
Un petit bijoux !
Un texte percutant sur la question de l'art et très drôle !
Jean-Pierre Darroussin était vraiment exceptionnel !
Un texte percutant sur la question de l'art et très drôle !
Jean-Pierre Darroussin était vraiment exceptionnel !
Art de Yasmina Reza, mise en scène par Patrice Kerbrat, avec Charles Berling, Jean-Pierre Darroussin et Alain Fromager.
Quel grand moment de théâtre.
Cette pièce de Yasmina Reza a failli ne jamais voir le jour. Issue d’une histoire vraie, elle fut abandonnée par son auteure puis dans un élan de regrets reprise et éditée au grand bonheur de nous tous.
Marc, Serge et Yvan sont amis depuis de nombreuses années.
Serge bien installé dans la vie, fréquente le monde de l’art contemporain. Marc est attaché à des valeurs plus traditionnelles, son existence repose sur des valeurs.
Yvan fuit les conflits, il tolère facilement les idées des autres, étant peu satisfait de sa propre existence.
À la suite de l’acquisition par Serge d’un tableau blanc d’une valeur de 30 mille euros, il va s’ensuivre une confrontation entre les trois compères.
Comment réagir devant l’achat onéreux d’une œuvre d’art qui vous semble incongru. Mais cette comédie dépasse de loin la polémique sur l’art contemporain.
Une amitié passionnée et exclusive lie ces 3 compères. Marc reproche à Serge de vouer plus d’admirations à son tableau qu’à lui-même. Yvan essaie tant bien que mal d’étouffer ce conflit, sans ses amis, sa vie devient terne et grise.
Que pensent-ils réellement des uns des autres. Les vérités et les non-dits vont surgir. Se connaît on si bien après tant d’années ?
Blanc ou pas, ce tableau donne réflexion à chacun. L’art ne laisse pas neutre. Les émotions sont là.
C’est une comédie, nous rions beaucoup. Mais une comédie profonde qui nous questionne sur les relations humaines mais aussi sur la création. C’est du grand ART tant dans l’écriture que dans l’interprétation. On ressent une complicité et une grande connivence entre les trois comédiens. Les regards échangés, les silences, les gestes, tous semblent naturels et évidents.
Jean-Pierre Darroussin (Yvan), époustouflant dans la tirade où il explique à ses deux amis Marc et Serge le pourquoi de son retard. On retrouve avec grand plaisir « Jean-Pierre Darroussin » populaire et attachant que l’on suit dans la filmographie de Robert Guédiguian.
Alain Fromager (Serge) nous campe avec brio un homme un peu snob, ayant une certaine estime de lui-même mais nous en percevons les faiblesses qui nous le rendent sympathique.
Charles Berling (Marc) interprète avec beaucoup de prestance cet homme assez rationnel et manquant de souplesse. Mais aussi très émotif ce qui le rend parfois un peu tyrannique.
J’avais eu grand plaisir de voir Alain Fromager dans « La fuite » au TGP et Charles Berlin dans « La solitude des champs de coton » au TQI. J’étais ravie de retrouver ces deux grands talents théâtraux.
La mise en scène est épurée comme « la toile blanche », murs blancs, canapé blanc, sol blanc. Dans ce décor vont évoluer nos personnages vêtus de couleurs sombres. Les jeux de lumière nous transportent dans les pensées secrètes des uns et des autres. C’est beau, esthétique, intimiste et assez émouvant.
Créée en 1994, par Dominique Darzacq avec Fabrice Luchini, Pierre Vaneck, Pierre Arditi, elle fut tout d’abord rejetée par l’intelligentsia parisienne comme étant une pièce rétrograde par rapport à l’art contemporain. Elle eu tout de même 2 Molières et fut traduite en plusieurs langues.
Quel grand moment de théâtre.
Cette pièce de Yasmina Reza a failli ne jamais voir le jour. Issue d’une histoire vraie, elle fut abandonnée par son auteure puis dans un élan de regrets reprise et éditée au grand bonheur de nous tous.
Marc, Serge et Yvan sont amis depuis de nombreuses années.
Serge bien installé dans la vie, fréquente le monde de l’art contemporain. Marc est attaché à des valeurs plus traditionnelles, son existence repose sur des valeurs.
Yvan fuit les conflits, il tolère facilement les idées des autres, étant peu satisfait de sa propre existence.
À la suite de l’acquisition par Serge d’un tableau blanc d’une valeur de 30 mille euros, il va s’ensuivre une confrontation entre les trois compères.
Comment réagir devant l’achat onéreux d’une œuvre d’art qui vous semble incongru. Mais cette comédie dépasse de loin la polémique sur l’art contemporain.
Une amitié passionnée et exclusive lie ces 3 compères. Marc reproche à Serge de vouer plus d’admirations à son tableau qu’à lui-même. Yvan essaie tant bien que mal d’étouffer ce conflit, sans ses amis, sa vie devient terne et grise.
Que pensent-ils réellement des uns des autres. Les vérités et les non-dits vont surgir. Se connaît on si bien après tant d’années ?
Blanc ou pas, ce tableau donne réflexion à chacun. L’art ne laisse pas neutre. Les émotions sont là.
C’est une comédie, nous rions beaucoup. Mais une comédie profonde qui nous questionne sur les relations humaines mais aussi sur la création. C’est du grand ART tant dans l’écriture que dans l’interprétation. On ressent une complicité et une grande connivence entre les trois comédiens. Les regards échangés, les silences, les gestes, tous semblent naturels et évidents.
Jean-Pierre Darroussin (Yvan), époustouflant dans la tirade où il explique à ses deux amis Marc et Serge le pourquoi de son retard. On retrouve avec grand plaisir « Jean-Pierre Darroussin » populaire et attachant que l’on suit dans la filmographie de Robert Guédiguian.
Alain Fromager (Serge) nous campe avec brio un homme un peu snob, ayant une certaine estime de lui-même mais nous en percevons les faiblesses qui nous le rendent sympathique.
Charles Berling (Marc) interprète avec beaucoup de prestance cet homme assez rationnel et manquant de souplesse. Mais aussi très émotif ce qui le rend parfois un peu tyrannique.
J’avais eu grand plaisir de voir Alain Fromager dans « La fuite » au TGP et Charles Berlin dans « La solitude des champs de coton » au TQI. J’étais ravie de retrouver ces deux grands talents théâtraux.
La mise en scène est épurée comme « la toile blanche », murs blancs, canapé blanc, sol blanc. Dans ce décor vont évoluer nos personnages vêtus de couleurs sombres. Les jeux de lumière nous transportent dans les pensées secrètes des uns et des autres. C’est beau, esthétique, intimiste et assez émouvant.
Créée en 1994, par Dominique Darzacq avec Fabrice Luchini, Pierre Vaneck, Pierre Arditi, elle fut tout d’abord rejetée par l’intelligentsia parisienne comme étant une pièce rétrograde par rapport à l’art contemporain. Elle eu tout de même 2 Molières et fut traduite en plusieurs langues.
Ce texte a fait beaucoup parler, récompensé plusieurs fois. Cela me semble justifié.
Pourquoi acquérir une oeuvre d'art ? Bonne affaire financière et valorisation sociale dit la pièce. Mais est-ce là où tout se joue ? Mélanger un peu de statut social dans une échelle du goût qui serait à la fois une référence (pour l'acquéreur) et une côte pour "l'artiste". Qu'est ce qu'un artiste ? Un parcours semble répondre la pièce plus qu'un tableau.
Autour de ça voilà que les lignes bougent entre trois amis de 30 ans. On croit comprendre la sympathie qui superficiellement anime mais puisqu'il faut définir un goût et donc un statut voici que la bienveillance superficielle se transforme en une sorte de déchirement critique dans lequel l'amour devient l'outil d'un jugement forcément bancal aux milieu des identités intérieures de chacun.
Et c'est donc ce fameux tableau blanc (pas tout à fait) qui nourrit la discorde. On joue sur la notion de valeur (le prix, la qualité esthétique, la démarche idéatoire, la réputation) sur la notion de goût et de modernité. Devant un objet si radical il faut forcément aller vers la radicalité, choisir son camp et c'est cette transaction qui traverse la pièce à travers ce tableau pas vraiment blanc.
L'esprit humain se débat sans arrêt, il transige sans arrêt et les concepts ne sont jamais clairs. S'interroger sur les gouts de l'autre c'est surtout aller dans son intimité la plus inexplicable, c'est tenter parfois d'en forcer la dynamique et y chercher le mécanisme de l'influence et donc faire bouger l'égalité des rapports, l'amitié qui est une stabilité devient alors instable, son irrationalité devient sa vulnérabilité devant l'égo qui transperce par son unilatéralité combattante.
Une histoire de goût qui va vers une histoire de dégout rattrapée par une simple histoire de stylo qui dénoue à merveille la querelle. C'est peut être en lâchant prise dans cette histoire blanche, en renonçant à faire victoire dans un raisonnement des Lumières mêlé à un brin de psychanalyse en plongeant dans le tableau dans un esprit à nouveau iconoclaste. Finalement un clin d'oeil à une forme d'humour retrouvé, de poésie ludique qui saurait, tombant le masque d'un diktat, relancer la liberté d'un esprit de nouveau amical.
Mise en scène discrètement efficace (décor blanc et personnage en noir), glissement de tableaux pour chaque habitus des personnages.
Acteurs délicieux.
Pourquoi acquérir une oeuvre d'art ? Bonne affaire financière et valorisation sociale dit la pièce. Mais est-ce là où tout se joue ? Mélanger un peu de statut social dans une échelle du goût qui serait à la fois une référence (pour l'acquéreur) et une côte pour "l'artiste". Qu'est ce qu'un artiste ? Un parcours semble répondre la pièce plus qu'un tableau.
Autour de ça voilà que les lignes bougent entre trois amis de 30 ans. On croit comprendre la sympathie qui superficiellement anime mais puisqu'il faut définir un goût et donc un statut voici que la bienveillance superficielle se transforme en une sorte de déchirement critique dans lequel l'amour devient l'outil d'un jugement forcément bancal aux milieu des identités intérieures de chacun.
Et c'est donc ce fameux tableau blanc (pas tout à fait) qui nourrit la discorde. On joue sur la notion de valeur (le prix, la qualité esthétique, la démarche idéatoire, la réputation) sur la notion de goût et de modernité. Devant un objet si radical il faut forcément aller vers la radicalité, choisir son camp et c'est cette transaction qui traverse la pièce à travers ce tableau pas vraiment blanc.
L'esprit humain se débat sans arrêt, il transige sans arrêt et les concepts ne sont jamais clairs. S'interroger sur les gouts de l'autre c'est surtout aller dans son intimité la plus inexplicable, c'est tenter parfois d'en forcer la dynamique et y chercher le mécanisme de l'influence et donc faire bouger l'égalité des rapports, l'amitié qui est une stabilité devient alors instable, son irrationalité devient sa vulnérabilité devant l'égo qui transperce par son unilatéralité combattante.
Une histoire de goût qui va vers une histoire de dégout rattrapée par une simple histoire de stylo qui dénoue à merveille la querelle. C'est peut être en lâchant prise dans cette histoire blanche, en renonçant à faire victoire dans un raisonnement des Lumières mêlé à un brin de psychanalyse en plongeant dans le tableau dans un esprit à nouveau iconoclaste. Finalement un clin d'oeil à une forme d'humour retrouvé, de poésie ludique qui saurait, tombant le masque d'un diktat, relancer la liberté d'un esprit de nouveau amical.
Mise en scène discrètement efficace (décor blanc et personnage en noir), glissement de tableaux pour chaque habitus des personnages.
Acteurs délicieux.
Quelques déceptions devant la pièce ART, qui vieillit mal, tout comme le 2ème balcon du théâtre Antoine !
En bref, Serge a acquis un tableau, un monochrome blanc sur fond blanc, avec de fins liserets blancs. Ses deux amis d'enfance ne comprennent pas son choix, et en arrivent à remettre en cause leur amitié pour ce tableau.
Les dialogues sur l'art contemporain, sur-évalué aujourd'hui, sont intéressants : Serge soutient que ses amis ne comprennent pas son amour pour le monochrome car ils n'ont pas reçu une éducation artistique suffisante, car ils ne voient pas ce qui se cache dans le tableau. Ses amis rétorquent que le collectionneur cherche uniquement à impressionner les autres, à s'imposer en sachant, qu'il s'agit en fait d'un usurpateur.
Malheureusement, j'ai trouvé que la remise en cause de leur amitié est fausse, que leur prise de tête sonne également faux. Les dialogues ne sont pas très authentiques. Il manque de justesse dans les relations entre les personnages.
J'ai également été un peu déçue par les décors, qui sont très simples. L'appartement très épuré de Serge n'est pas très chaleureux. Serge est pourtant un passionné d'art, il devrait vivre dans un appartement raffiné.
Attention, le théâtre Antoine se permet de vendre des places en visibilité réduite pour les jeunes, (20 € tout de même), au 2ème balcon. C'est honteux. Je n'ai pu apercevoir que la calvitie de Jean-Pierre Darroussin pendant tout le spectacle. Ces places drainent des jeunes qui voient mal, entendent mal les comédiens, et du coup parlent et s'agitent pendant toute la pièce. Impossibilité de se concentrer sur le spectacle. Pourquoi ne pas condamner les étages les plus hauts de ces vieux théâtres ?
Le fait d'être aussi mal placée a évidemment joué sur mon appréciation de la pièce. Quel dommage !
En bref, Serge a acquis un tableau, un monochrome blanc sur fond blanc, avec de fins liserets blancs. Ses deux amis d'enfance ne comprennent pas son choix, et en arrivent à remettre en cause leur amitié pour ce tableau.
Les dialogues sur l'art contemporain, sur-évalué aujourd'hui, sont intéressants : Serge soutient que ses amis ne comprennent pas son amour pour le monochrome car ils n'ont pas reçu une éducation artistique suffisante, car ils ne voient pas ce qui se cache dans le tableau. Ses amis rétorquent que le collectionneur cherche uniquement à impressionner les autres, à s'imposer en sachant, qu'il s'agit en fait d'un usurpateur.
Malheureusement, j'ai trouvé que la remise en cause de leur amitié est fausse, que leur prise de tête sonne également faux. Les dialogues ne sont pas très authentiques. Il manque de justesse dans les relations entre les personnages.
J'ai également été un peu déçue par les décors, qui sont très simples. L'appartement très épuré de Serge n'est pas très chaleureux. Serge est pourtant un passionné d'art, il devrait vivre dans un appartement raffiné.
Attention, le théâtre Antoine se permet de vendre des places en visibilité réduite pour les jeunes, (20 € tout de même), au 2ème balcon. C'est honteux. Je n'ai pu apercevoir que la calvitie de Jean-Pierre Darroussin pendant tout le spectacle. Ces places drainent des jeunes qui voient mal, entendent mal les comédiens, et du coup parlent et s'agitent pendant toute la pièce. Impossibilité de se concentrer sur le spectacle. Pourquoi ne pas condamner les étages les plus hauts de ces vieux théâtres ?
Le fait d'être aussi mal placée a évidemment joué sur mon appréciation de la pièce. Quel dommage !
Le texte de cette immense comédie n'a pas pris une ride, toujours aussi savoureux et piquant. Évidemment si on a vu une des premières distribution il faut oublier ce qui est resté gravé dans nos souvenirs et laisser la place à cette nouvelle équipe. Peut-être un peu difficile au début, mais cette pièce est un classique, et comme tous les classiques, elle gagne à la fin.
Il faut voir Art" comme un monument agréable à redécouvrir!
Il faut voir Art" comme un monument agréable à redécouvrir!
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