Son balcon
SAISON 2021-2022
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Mini Molières
15 238reçus
La critique du site
Son classement : 27 / 5655
Avant elle

Dipla Dénia
131 critiques
Après elle

Léonard Schulmannn
117 critiques
Niveau
14 / 20
14 / 20
119
critiques
filatures
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Actualités de ses filatures
Éloquent, Captivant, Chamboulant.
Le 1er décembre 1944 à Thiaroye (Sénégal) des tirailleurs sénégalais, anciens prisonniers de guerre qui manifestaient pour le paiement de leurs indemnités, ont été tués par des troupes coloniales et des gendarmes français.
Alice Carré après avoir consultée maintes archives et rencontrée d’anciens combattants congolais, nous conte l’histoire de ces hommes originaires d'Oubangui-Chari, de Brazzaville, de Libreville ou de Porto Novo...ayant combattus en France contre le nazisme.
Mêlant fiction et documentaires, le texte d’Alice Carré est percutant et éloquent.
Cette tragédie n’est pas suffisamment connue et devrait être enseignée plus assidument dans nos écoles. Cela limiterait peut-être les violences contre l’immigration de ces peuples qui ont lutté pour la France ainsi que le racisme envers les enfants et petits-enfants de ces hommes.
A travers le parcours de deux jeunes filles Melika et Luz, nous découvrons les replis cachés de cet épisode africain dont nous ne sommes point fiers.
Melika d’origine congolaise désire approfondir ses racines et connaitre la vie, les motivations et les actions de son grand-père engagé volontaire au côté de la France en 39-45. (Inspiré de l’histoire d’Antoine Abibou)
« Antoine Abibou est rescapé du massacre de Thiaroye Arrêté comme meneur à qui on reprochait cette soi-disant "rébellion"), Antoine Abibou fut condamné à dix ans d’emprisonnement et finalement amnistié au bout de deux ans, suite à la mobilisation de politiques comme le député Gaston Monerville. Une histoire taboue, longtemps recouverte d’une chape de plomb. Par la France. Et aussi dans la famille Abibou. »
Luz découvre lors d’un voyage de recherche à Brazzaville, capitale de la France libre, l’implication de son grand-père dans cette tragédie. Grand-père que sa mère bannit et dont elle refuse de lui parler.
Les générations ainsi que le parcours de ces deux grands pères se croisent. Les secrets se dévoilent et les âmes s’apaisent.
© J. Lévy
La scénographie de Charlotte Gauthier Van-Tour est sobre, symbolique, élégante, et astucieuse. De grands panneaux tendus de toiles ressemblant à des parchemins invitent notre imaginaire à voyager dans le temps, permettent l'apparition d'ombres chinoises et créent différents espaces de jeux.
La mise en scène d’Alice Carré est dynamique et bien orchestrée.
Les costumes d’Anaïs Heureaux et la création sonore de Pidj – Pierre Jean Rigal nous évoquent les lieux et les époques traversés.
Les lumières de Mariam Rency nous acheminent d’une scénette à l’autre avec délicatesse.
Loup Balthazar, Eliott Lerner, Josué Ndofusu, Basile Yawanke interprètent avec talent plusieurs rôles et glissent avec aisance de l’un à l’autre.
Claire Boust incarne Luz avec conviction et justesse, elle nous ravie et nous émeut.
Kaïnana Ramadani « Melika » pleine charme, nous entraine avec brio dans cette quête et nous ravit.
Bravo à tous
Le 1er décembre 1944 à Thiaroye (Sénégal) des tirailleurs sénégalais, anciens prisonniers de guerre qui manifestaient pour le paiement de leurs indemnités, ont été tués par des troupes coloniales et des gendarmes français.
Alice Carré après avoir consultée maintes archives et rencontrée d’anciens combattants congolais, nous conte l’histoire de ces hommes originaires d'Oubangui-Chari, de Brazzaville, de Libreville ou de Porto Novo...ayant combattus en France contre le nazisme.
Mêlant fiction et documentaires, le texte d’Alice Carré est percutant et éloquent.
Cette tragédie n’est pas suffisamment connue et devrait être enseignée plus assidument dans nos écoles. Cela limiterait peut-être les violences contre l’immigration de ces peuples qui ont lutté pour la France ainsi que le racisme envers les enfants et petits-enfants de ces hommes.
A travers le parcours de deux jeunes filles Melika et Luz, nous découvrons les replis cachés de cet épisode africain dont nous ne sommes point fiers.
Melika d’origine congolaise désire approfondir ses racines et connaitre la vie, les motivations et les actions de son grand-père engagé volontaire au côté de la France en 39-45. (Inspiré de l’histoire d’Antoine Abibou)
« Antoine Abibou est rescapé du massacre de Thiaroye Arrêté comme meneur à qui on reprochait cette soi-disant "rébellion"), Antoine Abibou fut condamné à dix ans d’emprisonnement et finalement amnistié au bout de deux ans, suite à la mobilisation de politiques comme le député Gaston Monerville. Une histoire taboue, longtemps recouverte d’une chape de plomb. Par la France. Et aussi dans la famille Abibou. »
Luz découvre lors d’un voyage de recherche à Brazzaville, capitale de la France libre, l’implication de son grand-père dans cette tragédie. Grand-père que sa mère bannit et dont elle refuse de lui parler.
Les générations ainsi que le parcours de ces deux grands pères se croisent. Les secrets se dévoilent et les âmes s’apaisent.
© J. Lévy
La scénographie de Charlotte Gauthier Van-Tour est sobre, symbolique, élégante, et astucieuse. De grands panneaux tendus de toiles ressemblant à des parchemins invitent notre imaginaire à voyager dans le temps, permettent l'apparition d'ombres chinoises et créent différents espaces de jeux.
La mise en scène d’Alice Carré est dynamique et bien orchestrée.
Les costumes d’Anaïs Heureaux et la création sonore de Pidj – Pierre Jean Rigal nous évoquent les lieux et les époques traversés.
Les lumières de Mariam Rency nous acheminent d’une scénette à l’autre avec délicatesse.
Loup Balthazar, Eliott Lerner, Josué Ndofusu, Basile Yawanke interprètent avec talent plusieurs rôles et glissent avec aisance de l’un à l’autre.
Claire Boust incarne Luz avec conviction et justesse, elle nous ravie et nous émeut.
Kaïnana Ramadani « Melika » pleine charme, nous entraine avec brio dans cette quête et nous ravit.
Bravo à tous
Voici un thriller théâtral impressionnant et habile de Laurent Mauvignier, juxtaposant les narrations et brouillant les pistes linéaires de la compréhension. La mise en scène de Arnaud Meunier, complexe et soignée, prend des allures cinématographiques par le biais de tableaux-séquences entrecoupés de noirs et joue des effets et des situations avec un floutage ou une crudité plongeant le récit dans un trouble permanent.
« Le père et la mère se retrouvent aux prises avec leurs mensonges, leurs silences. Dix ans plus tôt, leur petite fille disparaissait. À l’heure d’un nouveau deuil, dans la maison du grand-père, tout le monde se retrouve et s’affronte lorsqu’un événement inattendu réveille le traumatisme. »
Dès la première scène, dans le silence, dépouillé de tout repère, le père (magnifique Philippe Torreton) est là, immobile face à nous. Les jalons du thriller sont alors posés. Le comédien, par la seule présence de son personnage, donne le ton qui sera celui de la pièce. Une tension traversante, sur le fil, ténue et ininterrompue tout le long du récit, chargée d’émotions rentrées ou débordantes qui envoutera les jeux de chacun des protagonistes.
Et nous voici emportés dans les aléas d’une course folle, course vaine ou impossible peut-être, à la recherche de la vérité qui soulagera le doute. Perdus dans le labyrinthe où l’on cherche quelle issue pourra conduire vers le soulagement. Vers cet avènement enfin réussi de la valse-hésitation des attentes et des renoncements accumulés, de l’étourdissement des espérances vaines. Au risque de se confronter à nouveau à la peur de savoir et de regretter. Au risque de réveiller les hantises fantomatiques de ses refoulements. Au risque de perdre la douleur qui a étayé tout le temps perdu à ne plus attendre et le remords de l’avoir remplacer.
L’interprétation en impose, prégnante et significative, tout en force et fragilité mêlées, remarquablement nuancée, comme une symphonie concertante où les pupitres s’opposent et se répondent selon les mesures, dans les crescendos fabuleux et les diminuendos sensibles de la partition. Anne Brochet, Romain Fauroux, Ambre Febvre, Jean-François Lapalus et Philippe Torreton sont littéralement brillants, convaincants et touchants.
Un spectacle captivant, écrit avec un voluptueuse ingéniosité, mis en vie avec adresse et surtout, interprété avec brio. Je recommande vivement.
« Le père et la mère se retrouvent aux prises avec leurs mensonges, leurs silences. Dix ans plus tôt, leur petite fille disparaissait. À l’heure d’un nouveau deuil, dans la maison du grand-père, tout le monde se retrouve et s’affronte lorsqu’un événement inattendu réveille le traumatisme. »
Dès la première scène, dans le silence, dépouillé de tout repère, le père (magnifique Philippe Torreton) est là, immobile face à nous. Les jalons du thriller sont alors posés. Le comédien, par la seule présence de son personnage, donne le ton qui sera celui de la pièce. Une tension traversante, sur le fil, ténue et ininterrompue tout le long du récit, chargée d’émotions rentrées ou débordantes qui envoutera les jeux de chacun des protagonistes.
Et nous voici emportés dans les aléas d’une course folle, course vaine ou impossible peut-être, à la recherche de la vérité qui soulagera le doute. Perdus dans le labyrinthe où l’on cherche quelle issue pourra conduire vers le soulagement. Vers cet avènement enfin réussi de la valse-hésitation des attentes et des renoncements accumulés, de l’étourdissement des espérances vaines. Au risque de se confronter à nouveau à la peur de savoir et de regretter. Au risque de réveiller les hantises fantomatiques de ses refoulements. Au risque de perdre la douleur qui a étayé tout le temps perdu à ne plus attendre et le remords de l’avoir remplacer.
L’interprétation en impose, prégnante et significative, tout en force et fragilité mêlées, remarquablement nuancée, comme une symphonie concertante où les pupitres s’opposent et se répondent selon les mesures, dans les crescendos fabuleux et les diminuendos sensibles de la partition. Anne Brochet, Romain Fauroux, Ambre Febvre, Jean-François Lapalus et Philippe Torreton sont littéralement brillants, convaincants et touchants.
Un spectacle captivant, écrit avec un voluptueuse ingéniosité, mis en vie avec adresse et surtout, interprété avec brio. Je recommande vivement.
Et… Coupez !
Du manifesto au rodéo.
De Manhattan à la Reine Blanche.
De la rue à l’arène.
1967.
Valérie Solanas publie à compte d’auteur un véritable brûlot féministe intitulé SCUM Manifesto, qu'elle vend dans la rue.
Manifesto, on voit peu près, mais SCUM ?
SCUM : le rebut, la lie, la crasse.
SCUM : "Society fur Cutting Up Men", une société pour châtrer les mâles.
En quelques mots comme en cent, Valérie Solanas est finalement assez simple : « Renverser le gouvernement, éliminer le système monétaire, mettre en place l’automatisation et détruire le sexe masculin. »
Rien que ça.
Dans ce petit opuscule qui est à la radicalité féministe ce que la kalachnikov AK-47 est au lance-pierre, celle qui sera condamnée à trois ans de prison pour avoir truffé un certain Andy Warhol de trois balles, celle-là échafaude toute une théorie.
Dans une démonstration certes on ne peut plus extrémiste, qui certes parfois relève du plus ignoble fascisme, Miss Solanas analyse finalement assez lucidement la domination exercée par la gent masculine sur les femmes, domination relevant du plus ancestral patriarcat.
Pour elle, tous les moyens les plus extrêmes seront bons pour éradiquer purement et simplement tous les mâles de la planète.
Dans un premier temps relevant du registre scientifique, voire universitaire, le texte va se politiser à outrance pour théoriser ce féminisme absolutiste, et va même s’orienter vers un côté science-fiction, au futur assez simple, un côté qui va engendrer une certaine forme d’humour.
C’est ce pamphlet étonnant et détonant que la metteure en scène Mirabelle Rousseau et la comédienne Sarah Chaumette ont eu la bonne idée de porter sur un plateau de théâtre.
Bonne idée, excellente idée même, car elles sont parfaitement parvenues à mettre en avant la fulgurance, la radicalité sans concession, la vision absolutiste et jusqu’au boutiste de Valérie Solanas.
Portées par la très actuelle traduction du livre par Blandine Pélissier, qui appelle une chatte une chatte, les deux complices vont nous asséner une véritable claque.
Au public, en général, mais surtout aux spectateurs masculins dont votre serviteur en particulier.
Nous allons assister à une conférence.
Le pupitre surmonté d’un micro nous donne déjà un indice sur la forme que va prendre le spectacle, et quand la conférencière pénètre par le fond de la salle, plus aucun doute ne plane : allure sévère, chignon retenu par un crayon, petites lunettes sur le bout du nez, Sarah Chaumette commence à dire le texte.
Elle annonce immédiatement la couleur : tel un spécialiste médico-légal qui relève d’un coup d’un seul le linceul d’un cadavre pour sa reconnaissance par les proches, dans le but d’infliger le moins de douleur possible, la comédienne nous définit le SCUM.
Je vous assure qu’à ce moment précis du spectacle, lorsque vous croisez son regard, vous n’en menez pas large !
Elle parvient à nous édifier. Dans les deux sens du terme.
Edifier, c’est à dire nous expliquer clairement ce qui a amené Miss Solanas à écrire son texte. La comédienne est très convaincante, et nous ne pouvons qu’acquiescer.
Oui, la domination masculine et le patriarcat sont bien réels.
En ce sens, c’est un spectacle indispensable, en ces temps troubles où ici et là, clairement ou insidieusement, les droits fondamentaux des femmes sont de plus en plus menacés.
Edifier, c’est faire peur.
Parce que pour l’auteure, la fin justifie les moyens. Tous les moyens.
Elle ne ménage pas sa peine, Sarah Chaumette, à arpenter le plateau, à porter haut et fort le texte.
Et puis, elle va chercher en coulisse une espèce de parallélépipède métallique bleu, qui va se révéler être une machine qu’elle va brancher.
De conférencière, grâce à cette machine, elle va devenir militante, respectant la structure littéraire du bouquin.
De pupitre, le meuble en bois devient un piédestal phallique, sur lequel elle s’élèvera de plus en plus.
Et la machine, me direz-vous ?
Cette machine va nous procurer une étonnante surprise, dont bien entendu je ne vous révèlerai pas la teneur.
A vous de venir découvrir ce phénomène à la Reine blanche.
Sarah Chaumette nous livre de façon hallucinée et drôle les vitupérations de Valérie Solanas.
Nous sommes sidérés par tant de radicalité, après avoir opiné du chef durant le constat.
La comédienne est alors magnifique d’outrance, incarnant cette redoutable pythie, cette prophétesse extrémiste, cette théoricienne de l’éradication masculine.
On comprend alors pourquoi le manifesto est devenu un rodéo : la comédienne parvient à dompter cet animal sauvage complètement affolé qu’est le texte.
Ce spectacle agit donc comme un électro-choc salutaire : grâce aux judicieux partis pris dramaturgiques, et en passant bien entendu outre la solution révolutionnaire évoquée, on ne peut qu’être totalement en phase avec la démonstration de l’auteure et comprendre la nécessité de la porter haut et fort de nos jours.
Un spectacle électrisant des plus réussis !
Du manifesto au rodéo.
De Manhattan à la Reine Blanche.
De la rue à l’arène.
1967.
Valérie Solanas publie à compte d’auteur un véritable brûlot féministe intitulé SCUM Manifesto, qu'elle vend dans la rue.
Manifesto, on voit peu près, mais SCUM ?
SCUM : le rebut, la lie, la crasse.
SCUM : "Society fur Cutting Up Men", une société pour châtrer les mâles.
En quelques mots comme en cent, Valérie Solanas est finalement assez simple : « Renverser le gouvernement, éliminer le système monétaire, mettre en place l’automatisation et détruire le sexe masculin. »
Rien que ça.
Dans ce petit opuscule qui est à la radicalité féministe ce que la kalachnikov AK-47 est au lance-pierre, celle qui sera condamnée à trois ans de prison pour avoir truffé un certain Andy Warhol de trois balles, celle-là échafaude toute une théorie.
Dans une démonstration certes on ne peut plus extrémiste, qui certes parfois relève du plus ignoble fascisme, Miss Solanas analyse finalement assez lucidement la domination exercée par la gent masculine sur les femmes, domination relevant du plus ancestral patriarcat.
Pour elle, tous les moyens les plus extrêmes seront bons pour éradiquer purement et simplement tous les mâles de la planète.
Dans un premier temps relevant du registre scientifique, voire universitaire, le texte va se politiser à outrance pour théoriser ce féminisme absolutiste, et va même s’orienter vers un côté science-fiction, au futur assez simple, un côté qui va engendrer une certaine forme d’humour.
C’est ce pamphlet étonnant et détonant que la metteure en scène Mirabelle Rousseau et la comédienne Sarah Chaumette ont eu la bonne idée de porter sur un plateau de théâtre.
Bonne idée, excellente idée même, car elles sont parfaitement parvenues à mettre en avant la fulgurance, la radicalité sans concession, la vision absolutiste et jusqu’au boutiste de Valérie Solanas.
Portées par la très actuelle traduction du livre par Blandine Pélissier, qui appelle une chatte une chatte, les deux complices vont nous asséner une véritable claque.
Au public, en général, mais surtout aux spectateurs masculins dont votre serviteur en particulier.
Nous allons assister à une conférence.
Le pupitre surmonté d’un micro nous donne déjà un indice sur la forme que va prendre le spectacle, et quand la conférencière pénètre par le fond de la salle, plus aucun doute ne plane : allure sévère, chignon retenu par un crayon, petites lunettes sur le bout du nez, Sarah Chaumette commence à dire le texte.
Elle annonce immédiatement la couleur : tel un spécialiste médico-légal qui relève d’un coup d’un seul le linceul d’un cadavre pour sa reconnaissance par les proches, dans le but d’infliger le moins de douleur possible, la comédienne nous définit le SCUM.
Je vous assure qu’à ce moment précis du spectacle, lorsque vous croisez son regard, vous n’en menez pas large !
Elle parvient à nous édifier. Dans les deux sens du terme.
Edifier, c’est à dire nous expliquer clairement ce qui a amené Miss Solanas à écrire son texte. La comédienne est très convaincante, et nous ne pouvons qu’acquiescer.
Oui, la domination masculine et le patriarcat sont bien réels.
En ce sens, c’est un spectacle indispensable, en ces temps troubles où ici et là, clairement ou insidieusement, les droits fondamentaux des femmes sont de plus en plus menacés.
Edifier, c’est faire peur.
Parce que pour l’auteure, la fin justifie les moyens. Tous les moyens.
Elle ne ménage pas sa peine, Sarah Chaumette, à arpenter le plateau, à porter haut et fort le texte.
Et puis, elle va chercher en coulisse une espèce de parallélépipède métallique bleu, qui va se révéler être une machine qu’elle va brancher.
De conférencière, grâce à cette machine, elle va devenir militante, respectant la structure littéraire du bouquin.
De pupitre, le meuble en bois devient un piédestal phallique, sur lequel elle s’élèvera de plus en plus.
Et la machine, me direz-vous ?
Cette machine va nous procurer une étonnante surprise, dont bien entendu je ne vous révèlerai pas la teneur.
A vous de venir découvrir ce phénomène à la Reine blanche.
Sarah Chaumette nous livre de façon hallucinée et drôle les vitupérations de Valérie Solanas.
Nous sommes sidérés par tant de radicalité, après avoir opiné du chef durant le constat.
La comédienne est alors magnifique d’outrance, incarnant cette redoutable pythie, cette prophétesse extrémiste, cette théoricienne de l’éradication masculine.
On comprend alors pourquoi le manifesto est devenu un rodéo : la comédienne parvient à dompter cet animal sauvage complètement affolé qu’est le texte.
Ce spectacle agit donc comme un électro-choc salutaire : grâce aux judicieux partis pris dramaturgiques, et en passant bien entendu outre la solution révolutionnaire évoquée, on ne peut qu’être totalement en phase avec la démonstration de l’auteure et comprendre la nécessité de la porter haut et fort de nos jours.
Un spectacle électrisant des plus réussis !
Pétulant, Réjouissant, Éloquent
Ahmed Madami nous présente son troisième volet de Face à leur destin après
L’Illumination 2012 : Neuf jeunes de quartiers populaires nous invitent à passer de l'autre côté du miroir. On suit leur histoire sur trois générations dans un tourbillon de scènes drôles et émouvantes. La guerre d’Algérie en fond de trame.
F(l)ammes 2016 : Nées de parents immigrés, elles sont seules expertes de leur réalité, de leur féminité. Qui sont ces jeunes femmes des quartiers ? Quel est leur place au sein de la famille et du quartier ?
Comme à son habitude Ahmed Madani rencontre et dialogue avec les jeunes des quartiers pour écrire ses textes puis les mets en scène avec certains d’entre eux.
« Investir les scènes de France pour y faire entendre la voix d’une jeunesse rarement entendue, y amener d’autres corps, d’autres visages, d’autres histoires, poussé par un vent de liberté, de joie et d’espérance » A.M
©françois Louis Athenas
Ces jeunes 'non professionnels' mais plein de fougue vont nous parler de leur rapport à la sexualité sujet tabou dans leur famille.
Aboubacar Camara, Ibrahima Diop, Virgil Leclaire, Marie Ntotcho, Julie Plaisir, Philippe Quy, Merbouha Rahmani, Jordan Rezgui, Izabela Zak se présentent et chacun imagine plus ou moins la sexualité de leurs parents en mimant avec humour et exubérance l’acte ultime qui les a conçus.
Après s’être intéressé à la vie sexuelle de leur parent, ils nous parleront sans pudeur, avec vérité et grande honnêteté de leurs expériences, de leurs craintes, de leurs déboires...
Les questions fusent, dans la cité on vous voit, on vous juge et la réputation est importante.
Dans les familles, il y a les traditions, la religion et les interdits.
Sans tabou ils nous content leur première fois, leur premier baiser mais s'interrogent aussi sur la masturbation, sur l’homosexualité et malheureusement nous informent du viol subit par certains.
Tous ne cherchent qu’une chose, trouver l’Amour.
L’écriture d’Ahmed Madani est vraie, forte et puissante. Tous ces jeunes en prennent pleinement possession avec talent et conviction.
La mise en scène est dynamique, les monologues, les dialogues, les chorégraphies et les chants s’enchainent avec une énergie qui débordent du plateau.
Une jeune fille hypnotise la salle avec l'Avé Maria de Gounod. C’est un moment magique.
Ces jeunes gens pleins de vitalité sont des 'non professionnels' mais certains le deviendront peut- être un jour, le bonheur de jouer brille dans leurs yeux.
Bravo et merci à tous
Ahmed Madami nous présente son troisième volet de Face à leur destin après
L’Illumination 2012 : Neuf jeunes de quartiers populaires nous invitent à passer de l'autre côté du miroir. On suit leur histoire sur trois générations dans un tourbillon de scènes drôles et émouvantes. La guerre d’Algérie en fond de trame.
F(l)ammes 2016 : Nées de parents immigrés, elles sont seules expertes de leur réalité, de leur féminité. Qui sont ces jeunes femmes des quartiers ? Quel est leur place au sein de la famille et du quartier ?
Comme à son habitude Ahmed Madani rencontre et dialogue avec les jeunes des quartiers pour écrire ses textes puis les mets en scène avec certains d’entre eux.
« Investir les scènes de France pour y faire entendre la voix d’une jeunesse rarement entendue, y amener d’autres corps, d’autres visages, d’autres histoires, poussé par un vent de liberté, de joie et d’espérance » A.M
©françois Louis Athenas
Ces jeunes 'non professionnels' mais plein de fougue vont nous parler de leur rapport à la sexualité sujet tabou dans leur famille.
Aboubacar Camara, Ibrahima Diop, Virgil Leclaire, Marie Ntotcho, Julie Plaisir, Philippe Quy, Merbouha Rahmani, Jordan Rezgui, Izabela Zak se présentent et chacun imagine plus ou moins la sexualité de leurs parents en mimant avec humour et exubérance l’acte ultime qui les a conçus.
Après s’être intéressé à la vie sexuelle de leur parent, ils nous parleront sans pudeur, avec vérité et grande honnêteté de leurs expériences, de leurs craintes, de leurs déboires...
Les questions fusent, dans la cité on vous voit, on vous juge et la réputation est importante.
Dans les familles, il y a les traditions, la religion et les interdits.
Sans tabou ils nous content leur première fois, leur premier baiser mais s'interrogent aussi sur la masturbation, sur l’homosexualité et malheureusement nous informent du viol subit par certains.
Tous ne cherchent qu’une chose, trouver l’Amour.
L’écriture d’Ahmed Madani est vraie, forte et puissante. Tous ces jeunes en prennent pleinement possession avec talent et conviction.
La mise en scène est dynamique, les monologues, les dialogues, les chorégraphies et les chants s’enchainent avec une énergie qui débordent du plateau.
Une jeune fille hypnotise la salle avec l'Avé Maria de Gounod. C’est un moment magique.
Ces jeunes gens pleins de vitalité sont des 'non professionnels' mais certains le deviendront peut- être un jour, le bonheur de jouer brille dans leurs yeux.
Bravo et merci à tous
Un spectacle véritablement bluffant tant son originalité nous surprend en permanence. Fissure ? C’est un clown, oui assurément, mais pas que. C’est aussi et surtout un personnage aux allures fantomatiques, solides et fluides à la fois, à la poésie troublante et fantasmagorique. Un clown qui pourrait nous faire peur s'il ne nous faisait pas tant rire.
« Virtuose de l'erreur, le clown Fissure rate tout ce qu'il entreprend. Entre fatale idiotie et curiosité irrépressible, rien n'arrête ce roi de la débâcle. Pas même ses drôle de morts qui rythment inlassablement le ballet ininterrompu de ses erreurs. »
Il rate tout ce qu'il entreprend. Il joue à braver le réel, déjoue l’interdit, tord les bras du possible. Mais pourquoi donc ? On ne sait pas, faut-il vraiment le savoir ? Les moments passés avec lui sont tellement irréels qu’ils deviennent comme une évidence déconcertante, un ailleurs-ici-et-maintenant. Et c’est très drôle. Les rires s’échappent, les fous-rires fusent.
Fissure ne se fie pas aux lois de la physique, il les transgresse. Tout échappe à la logique et au rationnel, c’est incroyable. Le spectacle se déroule par tableaux sur un plateau pentu parsemé d'objets qui ne tiennent pas vraiment en place et pourtant si, enfin non... Et cela, dans le temps précis d’une ellipse de lumière qu’un grand mat courbé fait passer de cour à jardin et dont le mouvement se renouvelle à chaque fois.
Une sorte de féérie hilarante et envoutante où le suspens de ses tombées et carnages, de ses floueries et chausse-trapes, nous tient en haleine tout le long dans une machinerie savante et totalement simple en façade. C’est dingue et magique à la fois, comme ces moments de jeux d'enfants où rien n’est empêché et où tout ce qui rate, casse ou tombe ne se prête jamais au drame mais au rire. Certaines et certains, parmi le public, crient de surprise, de rire ou de joie. Si, si, je l'assure, j'y étais !
Un spectacle unique, extraordinaire au premier sens du terme, qui nous surprend par ses tours et sa drôlerie. Un circassien protéiforme. Une performance d’une qualité artistique impressionnante. À découvrir ou retrouver toute affaire cessante. Un bijou brillant et innovant.
« Virtuose de l'erreur, le clown Fissure rate tout ce qu'il entreprend. Entre fatale idiotie et curiosité irrépressible, rien n'arrête ce roi de la débâcle. Pas même ses drôle de morts qui rythment inlassablement le ballet ininterrompu de ses erreurs. »
Il rate tout ce qu'il entreprend. Il joue à braver le réel, déjoue l’interdit, tord les bras du possible. Mais pourquoi donc ? On ne sait pas, faut-il vraiment le savoir ? Les moments passés avec lui sont tellement irréels qu’ils deviennent comme une évidence déconcertante, un ailleurs-ici-et-maintenant. Et c’est très drôle. Les rires s’échappent, les fous-rires fusent.
Fissure ne se fie pas aux lois de la physique, il les transgresse. Tout échappe à la logique et au rationnel, c’est incroyable. Le spectacle se déroule par tableaux sur un plateau pentu parsemé d'objets qui ne tiennent pas vraiment en place et pourtant si, enfin non... Et cela, dans le temps précis d’une ellipse de lumière qu’un grand mat courbé fait passer de cour à jardin et dont le mouvement se renouvelle à chaque fois.
Une sorte de féérie hilarante et envoutante où le suspens de ses tombées et carnages, de ses floueries et chausse-trapes, nous tient en haleine tout le long dans une machinerie savante et totalement simple en façade. C’est dingue et magique à la fois, comme ces moments de jeux d'enfants où rien n’est empêché et où tout ce qui rate, casse ou tombe ne se prête jamais au drame mais au rire. Certaines et certains, parmi le public, crient de surprise, de rire ou de joie. Si, si, je l'assure, j'y étais !
Un spectacle unique, extraordinaire au premier sens du terme, qui nous surprend par ses tours et sa drôlerie. Un circassien protéiforme. Une performance d’une qualité artistique impressionnante. À découvrir ou retrouver toute affaire cessante. Un bijou brillant et innovant.