Son balcon
SAISON 2024-2025
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Mini Molières
15 573reçus
La critique du site
Son classement : 28 / 6094
Avant elle
Dipla Dénia
131 critiques
Après elle
Léonard Schulmannn
117 critiques
Niveau
14 / 20
14 / 20
119
critiques
filatures
15
34
Espions
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Actualités de ses filatures
Percutant, Puissant, Eloquent.
Aïla Navivdi est née en France de parents Iraniens réfugiés politiques, ils se sont battus contre une monarchie, rêvant de démocratie et ont finalement fui pour la France. Aïla éprouva le besoin de laisser une trace de l’histoire, du combat et de l’exil de ses parents. Un devoir de mémoire, d’amour, de respect.
Quelques repères.
En Janvier1979, face au soulèvement populaire, le Shah d’Iran est contraint à l’exil après 38 ans de règne, fin de 2500 ans de despotisme un an plus tard, il décède au Caire.
En février 1979 la République islamique est proclamée, Khomeini est de retour en Iran après 14 ans d'exil en Irak puis en France. Et s’installe au pouvoir, s'appuie sur les milices armées et sur le clergé pour asseoir son pouvoir jusqu'à sa mort en 1989. Après son décès en juin 1989, Ali Khamenei,devient guide suprême de L’Iran.
Depuis le 3 août 2021 Raïssi est le nouveau président de l’Iran, un pur produit du régime , poulain du guide suprême Ali Khamenei et partisan sans états d’âme de la manière forte.
Dans une mise en scène fluide et magnifiquement orchestrée, nous allons voyager entre de Paris et Téhéran, des années 70 lors de la révolution iranienne au le 16 septembre 2022, mort pour une mèche de cheveux dépassant de son voile, de Mahsa Amini.
Yalda, est née à Paris le 9 octobre 1981, ses parents Fereydoub et Mina Farhadi, sont des réfugiés politiques. Yalda Farhadi vient d’être mère et souhaite que son enfant porte le nom de ses deux parents, le sien et celui d’Edouard son époux. Mais Edouard le papa a oubli d’accoler les deux noms en déclarant sa fille à la mairie. Yalda est fortement contrariée, son nom est le lien avec l’Histoire de sa famille, les racines de sa fille.
Yalda va nous raconter son pays, le passé de ses parents mais aussi la réalité effroyable et terrifiante qui sévit d’aujourd’hui en Iran.
Fereydoub et Mina ont participé à la révolution populaire contre le Shah dans les années 1970 puis engagés dans la lutte contre la répression du régime de Khomeini. Étant en danger, risquant la peine de mort, ils ont dû quitter l’Iran et fuir en France, pensant revenir bien vite dans leur pays.
« Quand nous sommes partis, nous pensions que c’était pour 6 mois, ça fait 35 ans. » Ferydoub
Nous sommes par intermittence :
*A Paris dans un petit studio où Yalda grandit dans une ambiance chaleureuse et joyeuse, les chants traditionnels iraniens et les odeurs gouteuses de la cuisine du pays emplissent la maisonnée, elle parle farsi avec les amis de ses parents venus en visite du pays, elle va à l’école où elle essaie de trouver sa place au milieu de ses camarades. En grandissant, elle se questionne, cherche à comprendre et à connaitre son histoire.
*A Téhéran où nous revivons les jours terribles de la répression qui malheureusement sévit toujours de nos jours.
La mise en scène orchestrée avec grande minutie nous transporte avec aisance et vitalité de Paris à Téhéran, des années 70 à nos jours.
La scénographie de Caroline Frachet, simple, nous mène avec brio d’un univers à l’autre, des tapis persans au sol recouverts de 'feuillage' qui symbolisera de la poussière pour la visite de l’appartement, des pétales de roses pour le mariage, des confettis pour l’anniversaire…En fond de scène, un voile derrière lequel se jouent les violences et les atrocités que Fereydoub a subi et que subissent encore les Iraniens.
Les comédiens nous conduisent avec talent et conviction de Paris à Téhéran, des années 70 à nous jours.
Aîla Navidi, ‘la mère’, Florian Chauvet ‘le père’ nous émeuvent, on ressent une belle complicité entre eux.
Olivia Pavlou-Graham est remarquable, elle incarne Yalda avec justesse et grand talent.
A travers 4211 km, distance qui sépare Paris de Téhéran, Aïcha Navidi nous conte l’histoire, le combat, l’éloignement, le courage, l’espoir du retour, d’une famille iranienne mais c’est aussi le vécu de beaucoup exilés qu’ils soient Espagnols, Italiens, Russes blancs, Juifs de l’Est, Chiliens, Maghrébins… qui font partie intégrante de notre société.
Aïla Navivdi est née en France de parents Iraniens réfugiés politiques, ils se sont battus contre une monarchie, rêvant de démocratie et ont finalement fui pour la France. Aïla éprouva le besoin de laisser une trace de l’histoire, du combat et de l’exil de ses parents. Un devoir de mémoire, d’amour, de respect.
Quelques repères.
En Janvier1979, face au soulèvement populaire, le Shah d’Iran est contraint à l’exil après 38 ans de règne, fin de 2500 ans de despotisme un an plus tard, il décède au Caire.
En février 1979 la République islamique est proclamée, Khomeini est de retour en Iran après 14 ans d'exil en Irak puis en France. Et s’installe au pouvoir, s'appuie sur les milices armées et sur le clergé pour asseoir son pouvoir jusqu'à sa mort en 1989. Après son décès en juin 1989, Ali Khamenei,devient guide suprême de L’Iran.
Depuis le 3 août 2021 Raïssi est le nouveau président de l’Iran, un pur produit du régime , poulain du guide suprême Ali Khamenei et partisan sans états d’âme de la manière forte.
Dans une mise en scène fluide et magnifiquement orchestrée, nous allons voyager entre de Paris et Téhéran, des années 70 lors de la révolution iranienne au le 16 septembre 2022, mort pour une mèche de cheveux dépassant de son voile, de Mahsa Amini.
Yalda, est née à Paris le 9 octobre 1981, ses parents Fereydoub et Mina Farhadi, sont des réfugiés politiques. Yalda Farhadi vient d’être mère et souhaite que son enfant porte le nom de ses deux parents, le sien et celui d’Edouard son époux. Mais Edouard le papa a oubli d’accoler les deux noms en déclarant sa fille à la mairie. Yalda est fortement contrariée, son nom est le lien avec l’Histoire de sa famille, les racines de sa fille.
Yalda va nous raconter son pays, le passé de ses parents mais aussi la réalité effroyable et terrifiante qui sévit d’aujourd’hui en Iran.
Fereydoub et Mina ont participé à la révolution populaire contre le Shah dans les années 1970 puis engagés dans la lutte contre la répression du régime de Khomeini. Étant en danger, risquant la peine de mort, ils ont dû quitter l’Iran et fuir en France, pensant revenir bien vite dans leur pays.
« Quand nous sommes partis, nous pensions que c’était pour 6 mois, ça fait 35 ans. » Ferydoub
Nous sommes par intermittence :
*A Paris dans un petit studio où Yalda grandit dans une ambiance chaleureuse et joyeuse, les chants traditionnels iraniens et les odeurs gouteuses de la cuisine du pays emplissent la maisonnée, elle parle farsi avec les amis de ses parents venus en visite du pays, elle va à l’école où elle essaie de trouver sa place au milieu de ses camarades. En grandissant, elle se questionne, cherche à comprendre et à connaitre son histoire.
*A Téhéran où nous revivons les jours terribles de la répression qui malheureusement sévit toujours de nos jours.
La mise en scène orchestrée avec grande minutie nous transporte avec aisance et vitalité de Paris à Téhéran, des années 70 à nos jours.
La scénographie de Caroline Frachet, simple, nous mène avec brio d’un univers à l’autre, des tapis persans au sol recouverts de 'feuillage' qui symbolisera de la poussière pour la visite de l’appartement, des pétales de roses pour le mariage, des confettis pour l’anniversaire…En fond de scène, un voile derrière lequel se jouent les violences et les atrocités que Fereydoub a subi et que subissent encore les Iraniens.
Les comédiens nous conduisent avec talent et conviction de Paris à Téhéran, des années 70 à nous jours.
Aîla Navidi, ‘la mère’, Florian Chauvet ‘le père’ nous émeuvent, on ressent une belle complicité entre eux.
Olivia Pavlou-Graham est remarquable, elle incarne Yalda avec justesse et grand talent.
A travers 4211 km, distance qui sépare Paris de Téhéran, Aïcha Navidi nous conte l’histoire, le combat, l’éloignement, le courage, l’espoir du retour, d’une famille iranienne mais c’est aussi le vécu de beaucoup exilés qu’ils soient Espagnols, Italiens, Russes blancs, Juifs de l’Est, Chiliens, Maghrébins… qui font partie intégrante de notre société.
Magnifique, Riche, Éloquent.
Denise est entraineuse de chevaux de course. Elle doit s’occuper d’une petite fille, Madeleine, un peu particulière dont elle a été nommée tutrice.
Ne se sentant pas capable de mener à bien cette mission seule et ayant à sa disposition un grand appartement, elle décide de cohabiter avec 3 autres personnes.
Elle passe une annonce, indiquant tout d’abord que les conditions financières seront très inintéressantes, mais elle pose certaines conditions :
Avoir un rapport au cheval. S’occuper de Madeleine. Ne pas apporter de meubles.
Dans l’obscurité, une chanson de Maria Tanase, chanteuse roumaine des années 50, retentit, un couloir de lumière traverse le plateau, apparaissent quatre femmes, nos quatre cavalières.
Denise ‘Isabelle Lafon’ est une passionné du monde équestre, elle connait parfaitement le milieu du cheval: les entraineurs, les jockeys, les palefreniers, les parieurs…Elle est entraineuse que l’on nomme aussi ‘metteur au point‘ … Entraineuse de trotteurs, le monde des bouseux, les gens de la boue nous dit-elle.
Jeanne ‘Sarah Brannens’ est intéressée par beaucoup de chose à la fois et pose beaucoup de questions. Elle travaille dans un bar et dévore les livres. Est-ce que les livres sont considérés comme des meubles ? demandera-t-elle.
Saskia ‘Johanna Korthals Altes’ est danoise et ingénieur dans le ciment. C’est une cavalière passionnée de Nuno Oliveira, 'Écuyer portugais mort en 1989, considéré comme le plus grand maître de l'art équestre'.
Nora, ‘Karyll Elgrichi’ est secrète, pas très rassuré avec les chevaux, médiatrice auprès d’enfants délinquants, plus tard elle nous éclairera sur les établissements pénitentiaires pour mineurs.
Quatre mondes qui se confrontent, quatre femmes très différentes, se sont des cavalières qui osent tenter cette expérience, elles sont culottées, n’ont pas peur de partir. "Quand la vie est là, il faut l'attraper" nous dira l'une d'elle.
Ces quatre femmes ont des relations épistolaires importantes qui ouvrent un autre espace, un autre monde que le dialogue ou le monologue. Elles nous lisent leurs lettres imaginaires puis les envoient dans les airs avec un geste énergique et un petit sifflement comme le font les enfants avec un avion de papier. C'est amusant et éloquent.
Comme un cheval qui se rue, tout à coup, elles s’échappent par intermittence, glissent hors du contexte et nous content leur histoire, leurs secrets, leurs colères, leurs certitudes et leurs inquiétudes. Elles nous interpellent et nous questionnent... un stand-up chevalin.
Où est donc la normalité?
Que sait on des gens, même ceux que l'on voit tous les jours?
Toutes quatre sont à un carrefour de leur vie. C’est captivant et émouvant.
Denise, Jeanne, Saskia et Nora, nos cavalières aux comportement audacieux, forment autour de Madeleine cette petite fille aux gestes lents, une famille nouvelle, quatre papas ou quatre maman qui l’entourent et prennent soin d'elle. C’est bien plus qu’une cohabitation, une tentative, une brèche, un nouveau chemin.
Tous les chemins peuvent mener au mieux y compris ceux qui passent par le pire. [...] Vous dire que chaque moment est un carrefour de «pistes » possibles. Le geste qui permet…il n’est jamais « une fois pour toutes ». C’est le moment qui importe avec toutes ses composantes, sacrés fouillis. De plus si je vous dis que chaque moment est unique, C’est plutôt gênant de trouver la clef passe-partout.
Un sentiment de liberté émane de la mise en scène d'Isabelle Lafon , nous avons l’impression que le texte se crée sous nos yeux tant les comédiennes sont investies et naturelles, elles s’élancent et improvisent des histoires qui leur sont chères. C’est explosif, fougueux, elles n’ont point peur de se monter à nu.
« Je n’ai point peur de la sentimentalité ni d’une forme de sincérité » Denise
Les beaux jeux de lumière de Laurent Schneegans intensifient les émotions.
Un texte riche et profondément humain interprété par de fabuleuses et talentueuses comédiennes.
Le seul de mes regrets est que ce texte ne soit pas encore édité car j’aurai grand plaisir à me plonger dedans.
Denise est entraineuse de chevaux de course. Elle doit s’occuper d’une petite fille, Madeleine, un peu particulière dont elle a été nommée tutrice.
Ne se sentant pas capable de mener à bien cette mission seule et ayant à sa disposition un grand appartement, elle décide de cohabiter avec 3 autres personnes.
Elle passe une annonce, indiquant tout d’abord que les conditions financières seront très inintéressantes, mais elle pose certaines conditions :
Avoir un rapport au cheval. S’occuper de Madeleine. Ne pas apporter de meubles.
Dans l’obscurité, une chanson de Maria Tanase, chanteuse roumaine des années 50, retentit, un couloir de lumière traverse le plateau, apparaissent quatre femmes, nos quatre cavalières.
Denise ‘Isabelle Lafon’ est une passionné du monde équestre, elle connait parfaitement le milieu du cheval: les entraineurs, les jockeys, les palefreniers, les parieurs…Elle est entraineuse que l’on nomme aussi ‘metteur au point‘ … Entraineuse de trotteurs, le monde des bouseux, les gens de la boue nous dit-elle.
Jeanne ‘Sarah Brannens’ est intéressée par beaucoup de chose à la fois et pose beaucoup de questions. Elle travaille dans un bar et dévore les livres. Est-ce que les livres sont considérés comme des meubles ? demandera-t-elle.
Saskia ‘Johanna Korthals Altes’ est danoise et ingénieur dans le ciment. C’est une cavalière passionnée de Nuno Oliveira, 'Écuyer portugais mort en 1989, considéré comme le plus grand maître de l'art équestre'.
Nora, ‘Karyll Elgrichi’ est secrète, pas très rassuré avec les chevaux, médiatrice auprès d’enfants délinquants, plus tard elle nous éclairera sur les établissements pénitentiaires pour mineurs.
Quatre mondes qui se confrontent, quatre femmes très différentes, se sont des cavalières qui osent tenter cette expérience, elles sont culottées, n’ont pas peur de partir. "Quand la vie est là, il faut l'attraper" nous dira l'une d'elle.
Ces quatre femmes ont des relations épistolaires importantes qui ouvrent un autre espace, un autre monde que le dialogue ou le monologue. Elles nous lisent leurs lettres imaginaires puis les envoient dans les airs avec un geste énergique et un petit sifflement comme le font les enfants avec un avion de papier. C'est amusant et éloquent.
Comme un cheval qui se rue, tout à coup, elles s’échappent par intermittence, glissent hors du contexte et nous content leur histoire, leurs secrets, leurs colères, leurs certitudes et leurs inquiétudes. Elles nous interpellent et nous questionnent... un stand-up chevalin.
Où est donc la normalité?
Que sait on des gens, même ceux que l'on voit tous les jours?
Toutes quatre sont à un carrefour de leur vie. C’est captivant et émouvant.
Denise, Jeanne, Saskia et Nora, nos cavalières aux comportement audacieux, forment autour de Madeleine cette petite fille aux gestes lents, une famille nouvelle, quatre papas ou quatre maman qui l’entourent et prennent soin d'elle. C’est bien plus qu’une cohabitation, une tentative, une brèche, un nouveau chemin.
Tous les chemins peuvent mener au mieux y compris ceux qui passent par le pire. [...] Vous dire que chaque moment est un carrefour de «pistes » possibles. Le geste qui permet…il n’est jamais « une fois pour toutes ». C’est le moment qui importe avec toutes ses composantes, sacrés fouillis. De plus si je vous dis que chaque moment est unique, C’est plutôt gênant de trouver la clef passe-partout.
Un sentiment de liberté émane de la mise en scène d'Isabelle Lafon , nous avons l’impression que le texte se crée sous nos yeux tant les comédiennes sont investies et naturelles, elles s’élancent et improvisent des histoires qui leur sont chères. C’est explosif, fougueux, elles n’ont point peur de se monter à nu.
« Je n’ai point peur de la sentimentalité ni d’une forme de sincérité » Denise
Les beaux jeux de lumière de Laurent Schneegans intensifient les émotions.
Un texte riche et profondément humain interprété par de fabuleuses et talentueuses comédiennes.
Le seul de mes regrets est que ce texte ne soit pas encore édité car j’aurai grand plaisir à me plonger dedans.
Je ne sais combien de fois j’ai entendu le haut de l’arbre généalogique vanter Barbey d’Aurevilly. En bonne progéniture qui se respecte, je me suis évidemment positionnée contre le conseil parental (mais j’ai lu d’autres choses, ne vous inquiétez pas). Il n’empêche que, quelque part, le harcèlement a fonctionné, la curiosité est là, et bientôt mon inculture sera comblée !
Alors, qu’est-ce qu’elles racontent, ces fameuses Diaboliques tant redoutées ? Ce sont des nouvelles qui s’écoutent comme de véritables petits contes en réalité, avec ce plaisir enfantin de découvrir l’histoire qui se joue devant nous. Plaisir d’autant plus grand peut-être par les sujets sulfureux qu’elles abordent, aussi scandaleux que savoureux, puisqu’on y croise l’amour, l’adultère, le meurtre, la vengeance ou encore la rancune. Ces Diaboliques ont quelque chose d’immoral. De délicieusement immoral. Pas si barbant, le Barbey !
Je me disais un peu que si Les Diaboliques ne m’avaient pas par le théâtre, alors j’étais perdue pour cette cause. Coup de chance – ou de talent – elles m’ont eues. Et bien eues. Genre positionnées en haut de la pile-à-lire dès la sortie du spectacle. Il faut dire que l’adaptation était pertinente. La langue de Barbey d’Aurevilly fonctionne très bien en bouche, et le format du texte, avec ces conteurs et ces personnages comme deux strates du récit, a en lui-même quelque chose d’éminemment théâtral.
Pas étonnant de retrouver Nicolas Briançon aux manettes de pareil texte. Les Diaboliques parlent des tréfonds de l’âme humaine, de passions portée à un niveau d’incandescence invraisemblable. Il y a bien quelque chose de sombre, dans ce texte, mais qui touche à un sublime noir.
Sombre, mais jamais triste. Cette noirceur teintée de touches de couleurs, Nicolas Briançon la rend superbement sur scène. C’est cru, mais jubilatoire. Excessif. Frénétique. Outrancier. Complètement vivant. Il faut dire qu’il s’est entouré d’une belle équipe. Cette narration qui passe de bouche en bouche – les trois comédiens ont d’ailleurs de magnifiques coffres de conteur – est parfaitement maîtrisée, fluide, équilibrée, maintenant un rythme toujours palpitant. Sur le plateau, ils ont quelque chose de très complémentaire.
Comme si, à eux quatre, ils portaient, avec légèreté, toute l’immoralité des hommes.
Alors, qu’est-ce qu’elles racontent, ces fameuses Diaboliques tant redoutées ? Ce sont des nouvelles qui s’écoutent comme de véritables petits contes en réalité, avec ce plaisir enfantin de découvrir l’histoire qui se joue devant nous. Plaisir d’autant plus grand peut-être par les sujets sulfureux qu’elles abordent, aussi scandaleux que savoureux, puisqu’on y croise l’amour, l’adultère, le meurtre, la vengeance ou encore la rancune. Ces Diaboliques ont quelque chose d’immoral. De délicieusement immoral. Pas si barbant, le Barbey !
Je me disais un peu que si Les Diaboliques ne m’avaient pas par le théâtre, alors j’étais perdue pour cette cause. Coup de chance – ou de talent – elles m’ont eues. Et bien eues. Genre positionnées en haut de la pile-à-lire dès la sortie du spectacle. Il faut dire que l’adaptation était pertinente. La langue de Barbey d’Aurevilly fonctionne très bien en bouche, et le format du texte, avec ces conteurs et ces personnages comme deux strates du récit, a en lui-même quelque chose d’éminemment théâtral.
Pas étonnant de retrouver Nicolas Briançon aux manettes de pareil texte. Les Diaboliques parlent des tréfonds de l’âme humaine, de passions portée à un niveau d’incandescence invraisemblable. Il y a bien quelque chose de sombre, dans ce texte, mais qui touche à un sublime noir.
Sombre, mais jamais triste. Cette noirceur teintée de touches de couleurs, Nicolas Briançon la rend superbement sur scène. C’est cru, mais jubilatoire. Excessif. Frénétique. Outrancier. Complètement vivant. Il faut dire qu’il s’est entouré d’une belle équipe. Cette narration qui passe de bouche en bouche – les trois comédiens ont d’ailleurs de magnifiques coffres de conteur – est parfaitement maîtrisée, fluide, équilibrée, maintenant un rythme toujours palpitant. Sur le plateau, ils ont quelque chose de très complémentaire.
Comme si, à eux quatre, ils portaient, avec légèreté, toute l’immoralité des hommes.
Émouvant, Puissant, Éloquent.
L’art de perdre, prix Goncourt des lycéens 2017 resta deux années consécutives, en 2017 et 2018, dans le palmarès des livres francophones les plus vendus en France.
Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l'Algérie, des générations successives d'une famille prisonnière d'un passé tenace. La romancière fait entendre la tragédie de ces sacrifiés de l’Histoire que furent les harkis. Un roman où il y est question de guerre, d’immigration, d’intégration, d’identité mais aussi une quête de réconciliation avec la mémoire de sa famille.
Comme Alice Zeniter, la metteuse en scène et comédienne Sabrina Kouroughli a une grand-mère kabyle et analphabète et un grand-père harki.
L’adaptation du roman est centrée sur l’histoire intime et familiale de Naïma interprétée avec brio par Sabrina Kouroughli qui désire connaitre son histoire dont on lui a peu parlé.
Sur le plateau, une ambiance familiale règne, côté jardin la grand-mère Yemma brode, assise devant une table de cuisine en formica sur laquelle le thé et les makrouds trônent. À quelques pas de là, au centre du plateau, Naïma regarde un film américain sur son ordinateur posé sur une malle au côté d’un petit olivier… symbole du temps passé. Côte cour un homme assis, nous tourne le dos, c' est Ali, le grand-père défunt qui viendra nous conter ses souvenirs violents et cruels liés à l’exil. Son grand-père Ali, ‘Issam Rachyq-Ahrad’, ancien harki et sa grand-mère Kabyle,‘ Fatima Aibout’, Yemma vont l’accompagnée dans sa recherche.
La musique prend de l’ampleur, Naïma se déchaine à travers une danse endiablée, puis elle nous conte ses peurs. Beaucoup sont liées à ses origines, sa famille est arrivée en France 1962 mais son père a toujours refusé de parler du pays à ses filles. Elle connait l’Algérie et son histoire seulement par internet...
A travers les dialogues entre Naïma et sa grand-mère, nous suivons le chemin de sa famille quittant la Kabylie contrainte et forcée après les accords d’Evian. La déception de l’accueil en France où ils sont parqués dans des camps provisoires comme à Rivesaltes avant d’être logés dans des cités HLM froides et tristes.
Par intermittence, nous suivons Naïma partie en Algérie à la rencontre de son pays.
Bien que la pièce soit centrée autour des liens familiaux, on ressent l’humiliation de ces hommes qui ont tout perdu, la négligence et la violence avec laquelle les Harkis ont été accueilli. On ne peut que penser à tous ces peuples qui fuient aujourd’hui la Syrie, l’Afghanistan, l’Ukraine…
Un sujet grave et bouleversant servit par trois comédiens talentueux ; Fatima Aibout déborde d’énergie et de vitalité, Sabrina Kouroughli et Issam Rachyq-Ahrad nous émeuvent par la justesse de leur jeu et leur bienveillance.
Un beau moment de théâtre qui donne envie de lire ou de relire ce magnifique roman.
L’art de perdre, prix Goncourt des lycéens 2017 resta deux années consécutives, en 2017 et 2018, dans le palmarès des livres francophones les plus vendus en France.
Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l'Algérie, des générations successives d'une famille prisonnière d'un passé tenace. La romancière fait entendre la tragédie de ces sacrifiés de l’Histoire que furent les harkis. Un roman où il y est question de guerre, d’immigration, d’intégration, d’identité mais aussi une quête de réconciliation avec la mémoire de sa famille.
Comme Alice Zeniter, la metteuse en scène et comédienne Sabrina Kouroughli a une grand-mère kabyle et analphabète et un grand-père harki.
L’adaptation du roman est centrée sur l’histoire intime et familiale de Naïma interprétée avec brio par Sabrina Kouroughli qui désire connaitre son histoire dont on lui a peu parlé.
Sur le plateau, une ambiance familiale règne, côté jardin la grand-mère Yemma brode, assise devant une table de cuisine en formica sur laquelle le thé et les makrouds trônent. À quelques pas de là, au centre du plateau, Naïma regarde un film américain sur son ordinateur posé sur une malle au côté d’un petit olivier… symbole du temps passé. Côte cour un homme assis, nous tourne le dos, c' est Ali, le grand-père défunt qui viendra nous conter ses souvenirs violents et cruels liés à l’exil. Son grand-père Ali, ‘Issam Rachyq-Ahrad’, ancien harki et sa grand-mère Kabyle,‘ Fatima Aibout’, Yemma vont l’accompagnée dans sa recherche.
La musique prend de l’ampleur, Naïma se déchaine à travers une danse endiablée, puis elle nous conte ses peurs. Beaucoup sont liées à ses origines, sa famille est arrivée en France 1962 mais son père a toujours refusé de parler du pays à ses filles. Elle connait l’Algérie et son histoire seulement par internet...
A travers les dialogues entre Naïma et sa grand-mère, nous suivons le chemin de sa famille quittant la Kabylie contrainte et forcée après les accords d’Evian. La déception de l’accueil en France où ils sont parqués dans des camps provisoires comme à Rivesaltes avant d’être logés dans des cités HLM froides et tristes.
Par intermittence, nous suivons Naïma partie en Algérie à la rencontre de son pays.
Bien que la pièce soit centrée autour des liens familiaux, on ressent l’humiliation de ces hommes qui ont tout perdu, la négligence et la violence avec laquelle les Harkis ont été accueilli. On ne peut que penser à tous ces peuples qui fuient aujourd’hui la Syrie, l’Afghanistan, l’Ukraine…
Un sujet grave et bouleversant servit par trois comédiens talentueux ; Fatima Aibout déborde d’énergie et de vitalité, Sabrina Kouroughli et Issam Rachyq-Ahrad nous émeuvent par la justesse de leur jeu et leur bienveillance.
Un beau moment de théâtre qui donne envie de lire ou de relire ce magnifique roman.
Fort, Puissant, Drolatique, Émouvant.
Aziz Chouaki, (1951-2019) est né à Tizi Rached, il est considéré comme l’un des plus grands écrivains algériens contemporains. Il s’exile et s’installe en France en 1991 lors de la guerre civile ou décennie noire qui engendra de grandes violences politiques. Ses écrits évoquent les blessures et les violences de son pays.
« J’en ai besoin, de cette douleur. Elle fait jaillir l’hypersensibilité qui se traduit dans mes écrits. Si l’Algérie n’était pas l’Algérie, je serais garde-champêtre. » A.C
Ses textes sont empreints de poésie, de puissance, derrière la légèreté et l’humour se cache la douleur.
« Répondre à la terreur par le rire » A.C
Dans une Algérie brisée, malgré les attentats et les forces spéciales de sécurité, El Maestro dirige un orchestre symphonique imaginaire en vue d’une audition pour représenter l’Algérie à un festival de musique à Genève.
C’est un chef original, d’une grande poésie, portant un grand amour à son pays. Il dirige son orchestre non avec une baguette mais avec les émotions, les perceptions, la sensibilité qu’évoquent les images et les odeurs du pays.
Nous partons avec lui à la découverte de la vie bouillonnante des quartiers d’Alger, c’est magnifique, rempli de couleurs, d’odeurs et de joyeusetés.
Le banjo nous mène dans une ruelle de la Casba, la batterie au centre d’un marché à cote de la pêcherie, la basse fait surgir un mec avec une pastèque sous chaque bras, avec le violon nous partons nous faire rasez la barbe, le synthé nous conduit en bord de mer, l’odeur du citronnier nous monte au nez avec la guitare. C'est fabuleux et pittoresque.
La répétition est interrompue par les réalités de la vie quotidienne: religions, administrations, attentas , forces spéciales…La combativité, la contestations, la douleur et la violence font face à l'amour du pays.
Dans décor assez dépouillé, une chaise, un gros sac contenant quelques objets disparates, Mouss Zouheyri nous captive et nous enchante par la justesse de son jeu, ses mimiques et sa gestuelle. Il sert avec grand brio ce texte d’une grande puissance, magnifique, éloquent et loufoque,
La belle écriture, musicale, poétique, sensuelle et engagée d'Aziz Chouaki où s’entremêle avec délicatesse français, arabe et kabyle et l interprétation remarquable de Mouss Zouheyri ne peuvent que vous réjouir.
Un spectacle à ne pas manquer.
Aziz Chouaki, (1951-2019) est né à Tizi Rached, il est considéré comme l’un des plus grands écrivains algériens contemporains. Il s’exile et s’installe en France en 1991 lors de la guerre civile ou décennie noire qui engendra de grandes violences politiques. Ses écrits évoquent les blessures et les violences de son pays.
« J’en ai besoin, de cette douleur. Elle fait jaillir l’hypersensibilité qui se traduit dans mes écrits. Si l’Algérie n’était pas l’Algérie, je serais garde-champêtre. » A.C
Ses textes sont empreints de poésie, de puissance, derrière la légèreté et l’humour se cache la douleur.
« Répondre à la terreur par le rire » A.C
Dans une Algérie brisée, malgré les attentats et les forces spéciales de sécurité, El Maestro dirige un orchestre symphonique imaginaire en vue d’une audition pour représenter l’Algérie à un festival de musique à Genève.
C’est un chef original, d’une grande poésie, portant un grand amour à son pays. Il dirige son orchestre non avec une baguette mais avec les émotions, les perceptions, la sensibilité qu’évoquent les images et les odeurs du pays.
Nous partons avec lui à la découverte de la vie bouillonnante des quartiers d’Alger, c’est magnifique, rempli de couleurs, d’odeurs et de joyeusetés.
Le banjo nous mène dans une ruelle de la Casba, la batterie au centre d’un marché à cote de la pêcherie, la basse fait surgir un mec avec une pastèque sous chaque bras, avec le violon nous partons nous faire rasez la barbe, le synthé nous conduit en bord de mer, l’odeur du citronnier nous monte au nez avec la guitare. C'est fabuleux et pittoresque.
La répétition est interrompue par les réalités de la vie quotidienne: religions, administrations, attentas , forces spéciales…La combativité, la contestations, la douleur et la violence font face à l'amour du pays.
Dans décor assez dépouillé, une chaise, un gros sac contenant quelques objets disparates, Mouss Zouheyri nous captive et nous enchante par la justesse de son jeu, ses mimiques et sa gestuelle. Il sert avec grand brio ce texte d’une grande puissance, magnifique, éloquent et loufoque,
La belle écriture, musicale, poétique, sensuelle et engagée d'Aziz Chouaki où s’entremêle avec délicatesse français, arabe et kabyle et l interprétation remarquable de Mouss Zouheyri ne peuvent que vous réjouir.
Un spectacle à ne pas manquer.