- Théâtre contemporain
- Théâtre Lepic
- Paris 18ème
La ligne rose
- Odile Blanchet
- Bérénice Boccara
- Sana Puis
- Théâtre Lepic
- 1, avenue Junot
- 75018 Paris
- Lamarck Caulaincourt (l.12)
L’histoire folle des trois jeunes filles qui ont, par un singulier concours de circonstances, lancé le téléphone rose !
Paris. Les Années folles. Trois opératrices de téléphone.
Marthe se voit déjà vieille fille. Denise joue les oiseaux de nuit. Quant à Jeanne, elle démarre une nouvelle vie. La rencontre des trois demoiselles fait des étincelles surtout lorsqu’elles se retrouvent à créer un service inédit : donner du plaisir aux hommes, par le simple son de leurs voix. Mais leur entreprise innovante se retrouve au cœur de toutes les convoitises : un gangster opportuniste, des collègues trop curieuses, une police des Mœurs sur le qui-vive… Les obstacles seront multiples. A cœur vaillant rien impossible ! Mais seront-elles assez courageuses pour affronter tous les dangers de cette folle épopée ?
L’ambition de La Ligne rose est de donner la part belle aux femmes, en créant des personnages hauts en couleur, féministes avant l’heure. Le téléphone, à ses débuts, alimente les fantasmes des utilisateurs par le biais d’un maillon essentiel : la voix de l’opératrice. Les trois protagonistes s’approprieront ces deux prérogatives masculines (désir et technologie) pour créer quelque chose d’innovant et conquérir leur indépendance.
Bon texte. Le sujet est plutôt insolite et les trois personnages féminins sont bien campés - chacune avec son histoire personnelle. Beau décor et jolis costumes.
Le sujet nous avait interpellé en consultant l'affiche dans le métro et nous n'avons pas été déçus en découvrant la pièce. J'ai bien aimé la dynamique et les scènes à l'intérieur du centre de télécommunication - surtout lors de l'arrivée du troisième personnage - cette petite provinciale qui va faire bouger les lignes et sceller à jamais l'amitié et la destinée de ses deux autres collègues.
En effet, elle n'a rien à perdre et cela va déteindre sur les deux autres, qui révéleront des traits de caractère totalement absent en début de pièce. Cette petite provinciale sert vraiment de détonateur. Celle-ci s'emploie d'ailleurs à donner un peu de bonheur à la gueule cassée qu'elle a régulièrement au téléphone. J'ai bien aimé ce personnage pour son histoire mais pour ce détail également.
Elles ont une joie de jouer et de vivre communicative. C’est sympathique, léger, drôle et charmant. Mais attention de ne pas dépasser « la ligne rose » pour ne pas passer du central à la centrale !
On sent très bien la connivence qui pouvait s’installer dans la vraie vie entre ces femmes de l’ombre. Les rivalités existent mais c’est l’entraide qui prend le dessus. C'est qu'il ne fallait pas s’emmêler les fils, ce qui arrivait parfois et donnait lieu à de jolis quiproquos.
Nos demoiselles pratiquent l'art de la conversation avec malice et humour, une pointe de provocation, toujours en subtilité. Car comme elles sont trois personnalité différentes, Denise, Marthe et Jeanne défendent trois visions de la femme st de l'amour. On sent bien qu'elles n'ont pas les mêmes origines, cela s'entend à leur façon de parler et c'est très agréable. (…)
Le décor, inspiré d'un véritable central d'appels, est imposant. Il était rendu nécessaire par la volonté de crédibilité du trio. Les costumes sont magnifiques tout en étant pratiques pour jouer à un rythme soutenu.
(…) Je vous mets en relation. C’était ce qu’on disait. De là à imaginer d’autres relations, ces trois diablesses n’ont pas eu à se forcer beaucoup pour le faire. (…) Les dialogues sont pétillants et drôles. Les p’tites dames deviendront les demoiselles roses et feront prospérer leur commerce jusqu'à ce que la rumeur remonte jusqu’aux huiles (c'est-à-dire les chefs).
La mise en scène de Jean-Laurent Silvi est alerte. C'est une excellente idée d'avoir ajouté quelques pas de danse et des chansons évoquant l'univers des années folles. Le scénario qu'elles ont co-écrit est publié chez l’Harmattan. C'est leur première expérience du théâtre. Et elle sonne juste. Bravo !