Critiques pour l'événement Les Jumeaux Vénitiens
Tous deux venus dans l’intention de se marier, les frères jumeaux Tonino et Zanetto séparés à l’un de l’autre à la naissance, se retrouvent en même temps dans la ville de Vérone… Se ressemblant comme deux gouttes d’eau, les jumeaux sont pris l’un pour l’autre par le reste de la ville et leur présence simultanée déclenche une avalanche de quiproquos !
Maxime d’Aboville, découvert vil et manipulateur au théâtre du Poche-Montparnasse dans « The Servant » est toujours ce Maxime d’Aboville énigmatique et captivant : dans le -ou plutôt les- rôles principaux il jongle avec brio entre gentilhomme valeureux et crétin des montagnes. Dans son personnage de Zanetto, Maxime d'Aboville a l’air d’une petite frappe doté de l’accent de Francis Cabrel... Dans le rôle de Tonino en revanche, c’est un homme malin et opportuniste. C’est réussi !
Le décor fait pensé à la mise en scène de "Roméo et Juliette" à la Comédie Française : une rue de Vérone, un lieu de passage et des façades en guise de premier plan. Cette ressemblance n’est pas pour me déplaire et cette disposition permet astucieusement à Maxime d’Aboville de virevolter, de disparaître et de réapparaître d’un bout à l’autre de la scène. Les déplacements s’enchaînent au rythme de la comedia dell’arte et l’on retrouve dans la distribution deux anciens pensionnaires de la Comédie Française : Adrien Gamba-Gontard et Benjamin Jungers qui sont eux aussi bien dirigés. La pièce est amusante et ces acteurs lui donnent la saveur qu’il faut aux pièces de troupe : pour que cela marche, tout ne peut pas reposer sur un seul acteur, même double !
Petit bémol tout de même : dans le rôle de l’ami, le jeu de Thibault Lacroix est poussif. Il se campe en gueulard mal léché, c’est un peu agaçant. De plus, toute chose mis à part, le texte de Goldoni transpire parfois d’une misogynie qui coupe un peu le souffle… Autre temps, autre mœurs !
En définitive, la pièce est belle, classique et agréable. Ça claque mais… c'est loin d'être le meilleur cru de cette année 2017 !
Maxime d’Aboville, découvert vil et manipulateur au théâtre du Poche-Montparnasse dans « The Servant » est toujours ce Maxime d’Aboville énigmatique et captivant : dans le -ou plutôt les- rôles principaux il jongle avec brio entre gentilhomme valeureux et crétin des montagnes. Dans son personnage de Zanetto, Maxime d'Aboville a l’air d’une petite frappe doté de l’accent de Francis Cabrel... Dans le rôle de Tonino en revanche, c’est un homme malin et opportuniste. C’est réussi !
Le décor fait pensé à la mise en scène de "Roméo et Juliette" à la Comédie Française : une rue de Vérone, un lieu de passage et des façades en guise de premier plan. Cette ressemblance n’est pas pour me déplaire et cette disposition permet astucieusement à Maxime d’Aboville de virevolter, de disparaître et de réapparaître d’un bout à l’autre de la scène. Les déplacements s’enchaînent au rythme de la comedia dell’arte et l’on retrouve dans la distribution deux anciens pensionnaires de la Comédie Française : Adrien Gamba-Gontard et Benjamin Jungers qui sont eux aussi bien dirigés. La pièce est amusante et ces acteurs lui donnent la saveur qu’il faut aux pièces de troupe : pour que cela marche, tout ne peut pas reposer sur un seul acteur, même double !
Petit bémol tout de même : dans le rôle de l’ami, le jeu de Thibault Lacroix est poussif. Il se campe en gueulard mal léché, c’est un peu agaçant. De plus, toute chose mis à part, le texte de Goldoni transpire parfois d’une misogynie qui coupe un peu le souffle… Autre temps, autre mœurs !
En définitive, la pièce est belle, classique et agréable. Ça claque mais… c'est loin d'être le meilleur cru de cette année 2017 !
Tout - ou presque - repose sur Maxime d'Aboville !
Il est génial, virevoltant, jouant à merveille l'abruti parfait aussi bien que le gentleman !! Quel talent !
Ajoutons à cela des décors magnifiques et la soirée est tout à fait réussie.
Il est génial, virevoltant, jouant à merveille l'abruti parfait aussi bien que le gentleman !! Quel talent !
Ajoutons à cela des décors magnifiques et la soirée est tout à fait réussie.
Excellente mise en scène, décors superbes, de très bons acteurs mais Goldoni n'est pas Molière : si on rit beaucoup à chaque apparition de Maxime d'Abboville c'est uniquement en raison de son jeu, le thème est un peu dépassé et les dialogues ternes.
Un spectacle virevoltant qui s'appuie sur un jeu d'acteurs époustouflant.
Que ce soit d'Abboville qui porte la pièce ou ses comparses, tous sont excellents.
Les personnages sont drôles, gais, bien vivants. Des profils très prononcés avec le maitre, la servante, le séducteur, l'intrigant etc. Des rôles habituels qu'on aime à retrouver surtout quand ils sont bien joués.
Mention toute particulière pour Maxime d'Abboville qui parvient à passer d'un rôle à l'autre avec fluidité et rapidité et qui nous fait rire en permanence.
De magnifiques décors qui embarquent en Italie, de beaux costumes inventifs.
Une mise en scène aérienne qui peut être parfois un peu étourdissante par trop de va et vient, courses et cris.
Mais une très bonne soirée dans plus pure tradition du théâtre.
Que ce soit d'Abboville qui porte la pièce ou ses comparses, tous sont excellents.
Les personnages sont drôles, gais, bien vivants. Des profils très prononcés avec le maitre, la servante, le séducteur, l'intrigant etc. Des rôles habituels qu'on aime à retrouver surtout quand ils sont bien joués.
Mention toute particulière pour Maxime d'Abboville qui parvient à passer d'un rôle à l'autre avec fluidité et rapidité et qui nous fait rire en permanence.
De magnifiques décors qui embarquent en Italie, de beaux costumes inventifs.
Une mise en scène aérienne qui peut être parfois un peu étourdissante par trop de va et vient, courses et cris.
Mais une très bonne soirée dans plus pure tradition du théâtre.
Spectacle sympa, dont le sujet traité n'a pas vraiment d'écho actuel cependant.
En bref, 2 jumeaux se retrouvent sans le savoir dans la même ville, et confondent, malgré eux, tout leur entourage. Sauf que l'un est aussi intelligent que l'autre est bête. Ils ne comprennent donc pas d'en viennent tous leurs ennuis, jusqu'au dénouement.
Cette pièce remplit tous les codes de la Comedia Dell Arte : la naïveté des jumeaux qui ne comprennent pas qu'ils sont deux (a contrario, le spectateur comprend), la ruse employée pour démasquer l'assassin, il y a même un Arlequin, personnage emblématique.
Ce que j'ai aimé dans cette pièce :
- le rythme : très bien tenu par Maxime d'Aboville, qui joue tour à tour les deux jumeaux, et la troupe. Les comédiens courent, crient, se battent, bougent... Super cadence, ça dépote !
- la mise en scène et les costumes d'époque : beau spectacle
- l'expression des comédiens : très audibles, bonnes tonalités, agréables à entendre et à voir jouer.
Ce que j'ai moins aimé :
- l’intérêt du texte : je n'ai pas l'impression que la pièce traite un sujet qui pourrait avoir des répercussions actuelles, dans nos vies. Je n'ai pas vraiment trouvé que la pièce soulève des questions, sauf peut-être lors du débat amour / amitié, lorsqu'un personnage courtise la fiancée de son ami. Si j'ai loupé l’intérêt de la pièce, n'hésitez pas à me le signaler !
Sauf erreur de ma part, ce n'est pas un spectacle qui permet au spectateur de se construire, même si la pièce est sympathique au demeurant.
En bref, 2 jumeaux se retrouvent sans le savoir dans la même ville, et confondent, malgré eux, tout leur entourage. Sauf que l'un est aussi intelligent que l'autre est bête. Ils ne comprennent donc pas d'en viennent tous leurs ennuis, jusqu'au dénouement.
Cette pièce remplit tous les codes de la Comedia Dell Arte : la naïveté des jumeaux qui ne comprennent pas qu'ils sont deux (a contrario, le spectateur comprend), la ruse employée pour démasquer l'assassin, il y a même un Arlequin, personnage emblématique.
Ce que j'ai aimé dans cette pièce :
- le rythme : très bien tenu par Maxime d'Aboville, qui joue tour à tour les deux jumeaux, et la troupe. Les comédiens courent, crient, se battent, bougent... Super cadence, ça dépote !
- la mise en scène et les costumes d'époque : beau spectacle
- l'expression des comédiens : très audibles, bonnes tonalités, agréables à entendre et à voir jouer.
Ce que j'ai moins aimé :
- l’intérêt du texte : je n'ai pas l'impression que la pièce traite un sujet qui pourrait avoir des répercussions actuelles, dans nos vies. Je n'ai pas vraiment trouvé que la pièce soulève des questions, sauf peut-être lors du débat amour / amitié, lorsqu'un personnage courtise la fiancée de son ami. Si j'ai loupé l’intérêt de la pièce, n'hésitez pas à me le signaler !
Sauf erreur de ma part, ce n'est pas un spectacle qui permet au spectateur de se construire, même si la pièce est sympathique au demeurant.
C’est à Vérone que nos deux jumeaux se croiseront. Le vénitien Tonino, éduqué, courtois, courageux, et Zanetto pataud et niais, élevé à Bergame, ont été séparés à la naissance. Ils arrivent tous deux à Vérone pour trouver promise.
La gémellité a longtemps été et continue d’être source d’inspiration pour les auteurs et gros ressort comique : confusions, chassés-croisés, le tout contribue efficacement aux situations drolatiques. Avec Goldoni, le tout se retrouve en Vénétie du XVIIIème siècle, à l’époque où les différends se règlent encore à coup d’épée : quiproquos et combats d’épée, le matériau est solide et concourt efficacement au rythme de la comédie goldonienne en entraînant le public pendant deux heures survoltées.
Une équipe survitaminée
Et l’on s’y régale, dans cet enchaînement de quiproquos, on s’y régale tant les comédiens sont – tous sans exception– impeccables et en osmose parfaite. Que ce soient les rôles féminins (Victoire Bélézy, Margaux Van Den Plas, Agnès Pontier) ou masculins (Luc Tremblais, Thibault Lacroix, Adrien Gamba-Gontard, Philippe Berodot, Benjamin Jungers, Olivier Sitruk, Maxime d’Aboville), l’équipe de choc joue avec une joie évidente et une énergie toujours renouvelée sans s’essouffler. Dans cette fine équipe se démarquent Olivier Sitruk, ambigu Pancrace, amoureux transi et tartuffe machiavélique, et bien évidemment Maxime d’Aboville qui pendant deux heures va interpréter Tonino et Zanetto, passant de l’un à l’autre en souvent un quart de tour. Très jolie performance.
Jean-Louis Benoit, après Les rustres au Français, continue de servir Goldoni avec amour : la mise en scène, hyper rythmée, reste limpide tout en ne laissant rien au hasard dans un décor astucieux sans être envahissant et une scénographie toute en ocres et rouges franchement ravissante.
De la belle ouvrage, donc, et un classique rafraichissant porté un travail d’équipe et une scénographie plus qu’harmonieuse.
La gémellité a longtemps été et continue d’être source d’inspiration pour les auteurs et gros ressort comique : confusions, chassés-croisés, le tout contribue efficacement aux situations drolatiques. Avec Goldoni, le tout se retrouve en Vénétie du XVIIIème siècle, à l’époque où les différends se règlent encore à coup d’épée : quiproquos et combats d’épée, le matériau est solide et concourt efficacement au rythme de la comédie goldonienne en entraînant le public pendant deux heures survoltées.
Une équipe survitaminée
Et l’on s’y régale, dans cet enchaînement de quiproquos, on s’y régale tant les comédiens sont – tous sans exception– impeccables et en osmose parfaite. Que ce soient les rôles féminins (Victoire Bélézy, Margaux Van Den Plas, Agnès Pontier) ou masculins (Luc Tremblais, Thibault Lacroix, Adrien Gamba-Gontard, Philippe Berodot, Benjamin Jungers, Olivier Sitruk, Maxime d’Aboville), l’équipe de choc joue avec une joie évidente et une énergie toujours renouvelée sans s’essouffler. Dans cette fine équipe se démarquent Olivier Sitruk, ambigu Pancrace, amoureux transi et tartuffe machiavélique, et bien évidemment Maxime d’Aboville qui pendant deux heures va interpréter Tonino et Zanetto, passant de l’un à l’autre en souvent un quart de tour. Très jolie performance.
Jean-Louis Benoit, après Les rustres au Français, continue de servir Goldoni avec amour : la mise en scène, hyper rythmée, reste limpide tout en ne laissant rien au hasard dans un décor astucieux sans être envahissant et une scénographie toute en ocres et rouges franchement ravissante.
De la belle ouvrage, donc, et un classique rafraichissant porté un travail d’équipe et une scénographie plus qu’harmonieuse.
L’histoire se base sur un beau quiproquo : deux frères jumeaux devant épouser deux femmes différentes sont présents dans la même ville, Vérone, au même moment, sans le savoir. Si ces jumeaux sont semblables d’aspects, ils sont en revanche complètement disparate de caractère et de mentalité : le premier, Tonino, est un homme intelligent, vif, et courageux, alors que son frère Zanetto est bien plus simple d’esprit, et se laisserait avoir par le premier venu. Tonino doit épouser Béatrice, une vénitienne qu’il a fait s’échapper exprès de la ville pour l’épouser sans le consentement paternel ; Zanetto doit épouser Rosahora après un arrangement avec son père. Tonino, qui craint d’être reconnu, adopte alors le nom de Zanetto sans savoir que son frère est engagé pour les mêmes motifs que lui dans la ville, ce qui entraînera bien sûr une série de quiproquos jusqu’à un dénouement plutôt sombre.
Je ne le cache pas : je ne suis pas une grande fan de Goldoni, et surtout de sa période de Comedia dell’arte. Certes, on sent que Les jumeaux vénitiens est une pièce d’entre-deux, et qu’il se dirige déjà un peu vers ses futures grandes comédies sérieuses telles que La Trilogie de la Villégiature. Malgré tout, la pièce reste très codée, très agitée, un peu « bruyante » : les allées et venues pourraient devenir lourdes si la mise en scène ne fluidifiait pas le tout, rendant le plus léger possible un ensemble parfois trop chargé. Par ailleurs, elle permet d’amener ce dénouement tragique – attendu pour des raisons pratiques – en le rendant le plus vraisemblable possible (il pourrait en effet passer pour bien trop excessif sans la main habile de Jean-Louis Benoît). Pour ce faire, il faut reconnaître que l’adaptation du metteur en scène est moderne et dynamique, et que la traduction choisie est éclatante, sans jamais trahir l’auteur.
Il faut bien le dire : Maxime d’Aboville porte ce spectacle avec brio. Sans lui, l’intérêt serait moindre. D’ailleurs, son absence de la scène se fait sentir, et je n’ai eu d’yeux que pour lui lorsqu’il y était présent. Et pourtant il est bien loin de cabotiner ; non, simplement, il joue, et sa composition est tellement minutieuse, tellement rythmée, tellement drôle, qu’il nous ravit à chacune de ses apparitions. Ne l’ayant pas vu depuis quelque temps sur scène, j’avais presque oublié à quel point l’acteur était surprenant et parvenait à constamment renouveler son jeu. Sa performance impressionne, convainc, et ravit totalement !
Même s’il éclipse parfois – sans le vouloir – ses camarades, la troupe qui l’entoure est également brillante. À commencer par Olivier Sitruk qui campe un faux vertueux au ton douceâtre, détestable à souhait. Les jeunes valets, brillamment incarnés par Agnès Pontier et Benjamin Jungers – qu’on a plaisir à retrouver depuis son évincement de la Comédie-Française – animent ce spectacle avec un dynamisme très efficace. Une pointe de déception peut-être devant le jeu de Victoire Bélézy, un peu monotone – mais il faut reconnaître que ce rôle de jeune première n’est pas évident…
Je ne le cache pas : je ne suis pas une grande fan de Goldoni, et surtout de sa période de Comedia dell’arte. Certes, on sent que Les jumeaux vénitiens est une pièce d’entre-deux, et qu’il se dirige déjà un peu vers ses futures grandes comédies sérieuses telles que La Trilogie de la Villégiature. Malgré tout, la pièce reste très codée, très agitée, un peu « bruyante » : les allées et venues pourraient devenir lourdes si la mise en scène ne fluidifiait pas le tout, rendant le plus léger possible un ensemble parfois trop chargé. Par ailleurs, elle permet d’amener ce dénouement tragique – attendu pour des raisons pratiques – en le rendant le plus vraisemblable possible (il pourrait en effet passer pour bien trop excessif sans la main habile de Jean-Louis Benoît). Pour ce faire, il faut reconnaître que l’adaptation du metteur en scène est moderne et dynamique, et que la traduction choisie est éclatante, sans jamais trahir l’auteur.
Il faut bien le dire : Maxime d’Aboville porte ce spectacle avec brio. Sans lui, l’intérêt serait moindre. D’ailleurs, son absence de la scène se fait sentir, et je n’ai eu d’yeux que pour lui lorsqu’il y était présent. Et pourtant il est bien loin de cabotiner ; non, simplement, il joue, et sa composition est tellement minutieuse, tellement rythmée, tellement drôle, qu’il nous ravit à chacune de ses apparitions. Ne l’ayant pas vu depuis quelque temps sur scène, j’avais presque oublié à quel point l’acteur était surprenant et parvenait à constamment renouveler son jeu. Sa performance impressionne, convainc, et ravit totalement !
Même s’il éclipse parfois – sans le vouloir – ses camarades, la troupe qui l’entoure est également brillante. À commencer par Olivier Sitruk qui campe un faux vertueux au ton douceâtre, détestable à souhait. Les jeunes valets, brillamment incarnés par Agnès Pontier et Benjamin Jungers – qu’on a plaisir à retrouver depuis son évincement de la Comédie-Française – animent ce spectacle avec un dynamisme très efficace. Une pointe de déception peut-être devant le jeu de Victoire Bélézy, un peu monotone – mais il faut reconnaître que ce rôle de jeune première n’est pas évident…
Les Jumeaux Vénitiens nous offrent 2 heures de spectacles rythmées et ininterrompues d'actions et de quiproquos.
Les comédiens arrivent avec justesse à nous captiver et à nous faire rentrer dans l'histoire. Maxime d'Aboville est très bon dans ce double rôle sûrement très épuisant et arrive à renouveler un peu son jeu.
La mise en scène d'époque et ses quelques décors kitsch sont bien dommages, un peu plus de modernité aurait donné un souffle nouveau à la pièce.
Les comédiens arrivent avec justesse à nous captiver et à nous faire rentrer dans l'histoire. Maxime d'Aboville est très bon dans ce double rôle sûrement très épuisant et arrive à renouveler un peu son jeu.
La mise en scène d'époque et ses quelques décors kitsch sont bien dommages, un peu plus de modernité aurait donné un souffle nouveau à la pièce.
Un cocktail traditionnel et ensoleillé pour l’automne.
Prenez une fille prude qu’on cherche à marier, deux jumeaux aussi différents que possible, un avocat pas très scrupuleux, un tartuffe dévoré de passion, une amoureuse éperdue, un arlequin et une colombine pleins de bon sens, un meilleur ami un peu traitre, un jeune homme sanguin, un gendarme respectueux, jetez le tout dans une ville italienne, ajouter un zeste d’adaptation textuelle en phase avec l’époque et vous obtenez une comédie aux parfums de boulevard, pleine de couleur, sans prétention et réjouissante.
La mise en scène est simple et efficace, sans d’affèterie ou d’essai d’originalité, Jean Louis BENOIT s’est inscrit dans la tradition avec des costumes d’époque préservant les figures de la comedia dell’ arte. Le décor épuré est d’une esthétique naïve et délicate, ses divers mouvement recréent de façon fluide et intelligemment évocatrice les places et intérieur d’une cité italienne où se déploient à un rythme régulier et très « boulevardiens » entrées, sorties, duels, bataille, scène de ménage et drames divers.
Il y a bien une petite baisse de rythme vers la fin où tous les rebondissements sont expliqués de façon un peu didactique et longuette ; sans doute un peu trop de sagesse aussi, on se prend par intermittence à imaginer ce que cela aurait pu donner avec un peu plus de débridement et moins de politesse, mais c’était un soir de première, il est probable que le spectacle va se roder et que chacun s’y épanouira au fil de représentation, apportant la petite touche de folie qu’on voudrait y voir.
Maxime d’Aboville qu’on avait vu inquiétant et glacial dans' the servant' est ici charmant et solaire ; il nous prouve s’il était besoin qu’il sait tout jouer et nous donne envie de le voir plus encore, il endosse les rôles des jumeaux et s’en donne à cœur joie en interprétant tour à tour le benêt mal dégrossi puis le fanfaron flamboyant, il rayonne et son abattage emporte tout au point tel que la scène parait un peu vide quand il la quitte, jetant le spectateur dans la hâte de le voir reparaitre.
Tous ses partenaires sont pourtant excellents mais il est difficile d’exister à coté du souffle d’un tel talent. Olivier Sitruk avec une belle sobriété joue un Tartuffe amoureux et lui donne une profondeur brisant le cliché, Benjamin Jungers fait un Arlequin juvénile et franc.
Les rôles féminins sont cantonné par le texte à des « faire valoir », pourtant Victoire Belezy en ingénue, Margot Van den Plass en amoureuse blessée et Agnès pontier en colombine pragmatique arrivent à faire exister chaque figure avec leur personnalité et fournissent toute une palette de nuance à des rôles peu développés.
Aucun ne démérite et tous jouent excellemment leur partition même si on n’a que d’yeux pour Zanetto/Tonino qui domine la troupe.
C’est donc un Goldoni dans la tradition mais sans poussière, en phase avec l’époque qui nous est servi pour une soirée de divertissement : on aurait tort de se priver de cet éclat de joie et de soleil en cet automne morose.
Prenez une fille prude qu’on cherche à marier, deux jumeaux aussi différents que possible, un avocat pas très scrupuleux, un tartuffe dévoré de passion, une amoureuse éperdue, un arlequin et une colombine pleins de bon sens, un meilleur ami un peu traitre, un jeune homme sanguin, un gendarme respectueux, jetez le tout dans une ville italienne, ajouter un zeste d’adaptation textuelle en phase avec l’époque et vous obtenez une comédie aux parfums de boulevard, pleine de couleur, sans prétention et réjouissante.
La mise en scène est simple et efficace, sans d’affèterie ou d’essai d’originalité, Jean Louis BENOIT s’est inscrit dans la tradition avec des costumes d’époque préservant les figures de la comedia dell’ arte. Le décor épuré est d’une esthétique naïve et délicate, ses divers mouvement recréent de façon fluide et intelligemment évocatrice les places et intérieur d’une cité italienne où se déploient à un rythme régulier et très « boulevardiens » entrées, sorties, duels, bataille, scène de ménage et drames divers.
Il y a bien une petite baisse de rythme vers la fin où tous les rebondissements sont expliqués de façon un peu didactique et longuette ; sans doute un peu trop de sagesse aussi, on se prend par intermittence à imaginer ce que cela aurait pu donner avec un peu plus de débridement et moins de politesse, mais c’était un soir de première, il est probable que le spectacle va se roder et que chacun s’y épanouira au fil de représentation, apportant la petite touche de folie qu’on voudrait y voir.
Maxime d’Aboville qu’on avait vu inquiétant et glacial dans' the servant' est ici charmant et solaire ; il nous prouve s’il était besoin qu’il sait tout jouer et nous donne envie de le voir plus encore, il endosse les rôles des jumeaux et s’en donne à cœur joie en interprétant tour à tour le benêt mal dégrossi puis le fanfaron flamboyant, il rayonne et son abattage emporte tout au point tel que la scène parait un peu vide quand il la quitte, jetant le spectateur dans la hâte de le voir reparaitre.
Tous ses partenaires sont pourtant excellents mais il est difficile d’exister à coté du souffle d’un tel talent. Olivier Sitruk avec une belle sobriété joue un Tartuffe amoureux et lui donne une profondeur brisant le cliché, Benjamin Jungers fait un Arlequin juvénile et franc.
Les rôles féminins sont cantonné par le texte à des « faire valoir », pourtant Victoire Belezy en ingénue, Margot Van den Plass en amoureuse blessée et Agnès pontier en colombine pragmatique arrivent à faire exister chaque figure avec leur personnalité et fournissent toute une palette de nuance à des rôles peu développés.
Aucun ne démérite et tous jouent excellemment leur partition même si on n’a que d’yeux pour Zanetto/Tonino qui domine la troupe.
C’est donc un Goldoni dans la tradition mais sans poussière, en phase avec l’époque qui nous est servi pour une soirée de divertissement : on aurait tort de se priver de cet éclat de joie et de soleil en cet automne morose.
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