Critiques pour l'événement Le Lauréat
9 mai 2018
2/10
160
Pour un tel sujet, il est très étonnant de ressentir autant de froideur. Notamment à cause du jeu de Mme Parillaud qui est monotone et monocorde. D'autres surjouent...
Pièce ennuyeuse en définitive.
13 avr. 2018
5,5/10
210
Une mise en scène maligne qui nous scotche d'entrée de jeu avec ces effets vidéo. Des changements de décor très bien réalisés et une Mrs Robinson de haute volée avec Anne Parillaux qui s'attaque à du lourd en reprenant le rôle tenu par Anne Barncroft dans le film. Son arrivée est d'ailleurs très attendue et la salle a réagi très favorablement à son jeu sur scène. Une première partie très réussie donc.

Dommage que cela se corse avec l'arrivée de la future petite amie de Benjamin Braddock. La deuxième partie m'a beaucoup moins convaincu et je le mets sur le compte de la comédienne qui joue justement la petit amie de Benjamin Braddock. Au final, une distribution assez inégale de mon point de vue mais portée par les deux acteurs principaux à savoir Anne Parillaux et Arthur Fenwick. Je comprends qu'il soit nommé dans la catégorie du meilleur espoir masculin car il est confondant de naturel et semble très à l'aise alors que son rôle est loin d'être facile.

Ce n'est donc pas un coup de cœur mais j'ai été ravie de retrouver Anne Parillaux qui m'avait marqué ado dans le rôle de Nikkita de Luc Besson. J'y allais beaucoup pour elle et elle ne m'a pas déçu.
25 mars 2018
7,5/10
204
Une reprise sympathique en adaptation de ce film à la beauté sixties si particulière.
Evidemment on est un peu perturbé par le côté french touch, les espaces américains du film manquent.
La pièce adoucit un peu la violence de pas mal de situations du film. Au final on se sent plus en chambre en petit comité mais l'interprétation est bonne.
Anne Parillaud est fascinante, composant dans un mélange de légèreté et d'amertume moins radical que le jeu d'Anne Bancroft.
La fin est différente et moins symbolique que celle du film, on se perd un peu dans une résolution presque boulevardière.
18 mars 2018
7,5/10
195
Un très bon moment de théâtre que je recommande vivement.

Les comédiens sont tous excellents, les dialogues aussi, la mise en scène est inventive, élégante et efficace, et l’histoire, un peu désuète, garde toute sa pertinence en ce qui concerne les rapports humains.

Arthur Fenwick est épatant !

Anne Parillaud est impeccable dans ce rôle, très investie dans son personnage et très émouvante.

Les autres comédiens sont irréprochables, et la soirée passe à toute vitesse.

Le petit bonus :
Anne Parillaud topless
Le petit malus :
Anne Parillaud topless
12 mars 2018
7/10
174
L'histoire de ce lauréat, on la connaît même sans avoir vu le film, tant elle est culte et emblématique. Le personnage de Mrs Robinson, sensuel et universel, en est une des raisons majeures.

Ici interprété par Anne Parillaud, on le ressent comme glamour mais fade : une femme cougar désabusée qui séduit cet homme qui a la moitié de son âge, sans une once d'amour mais comme un caprice, pour tromper l'ennui qu'elle soulage d'habitude par la boisson.
Cependant dans cette adaptation théâtrale, on s'intéresse surtout aux destins des autres protagonistes, notamment celui de Ben et de la fille de Mrs Robinson. Les deux comédiens qui les campent, Arthur Fenwick et Adèle Bernier, apportent toute la force à la narration par la justesse de leur jeu, et leur alchimie.

Au-delà de la comédie de moeurs, le spectacle est aussi traité comme une comédie tout court, ponctué d'humour et sincèrement drôle.


Cette partition se joue dans un très joli décor avec des panneaux mouvants, tantôt murs, tantôt surface de projection pour des vidéos symboliques qui évoquent le parcours de Ben. Enfin la musique est un acteur à part entière dans cet ensemble, ancrant la réalité des années 60, et rythmant agréablement cette pièce sans temps mort.
10 mars 2018
6,5/10
36
Une pièce fluide dans laquelle on se laisse entrainer. Une distribution qui n'a qu'à surfer sur une mise en scène belle, astucieuse.
Petits bémols, le jeune Fenwick qui même s'il a une belle présence pour son jeune âge, est trop linéaire dommage. On aurait aimé un peu plus d'intensité dans le jeu d'Anne Parillaud. Enfin, pour moi, la vraie découverte est bien la jeune et joile Adèle Bernier, qui en peu de répliques nous laisse voir l'étendue de son jeu.
8 mars 2018
7/10
22
Cet examen d’une relation entre un diplômé paumé et une névrosée osée dans l’Amérique des années 60, est tiré d’une épreuve cinématographique, qui paraitra légèrement cliché à certains et lourdement développé à d’autres.

A l’époque, Dustin Hoffmann tenait le rôle-titre et Anne Bancroft le mauvais. Celui de la quarantenaire bien tassée comme ses whiskys, qui séduit l’étudiant pataud pathétique, mal dégrossi.
Lui, le bien nommé Benjamin, parfaitement désœuvré, fils égaré, et elle, Mrs Robinson, fatalement esseulée, perdue en mère, vont s’abîmer dans une aventure froidement torride.
Dans le jeu de famille Robinson, seule la fille éperdue, Hélène, elle s’appelle Hélène, naïve comme une actrice débutante, tire son épingle du cheveu et va voir ailleurs chercher le prince charmant des contes défaits.
Clandestinement, le couple improbable perd l’équilibre dans cette relation à bascule où chacun a le pouvoir sur l’autre à son insu, ce que la femme murmure mais que le garçon niait.
Grâce à la mise en scène et au décor magnifiquement fluide et mobile de Stéphane Cottin et Catherine Bluwal, et aux jeux subtils des interprètes, la pièce devient comédie dramatique quand le film s’appuyait sur le côté immoral, manipulant l’étude de mœurs.
Anne Parillaud est cette femme que personne n’aima ni quitta. Malheureusement mariée, malencontreusement mère. Touchante et fragile comme une icône glacée, inaccessible étoile.
Arthur Fenwick garde la main sur la tension qui le transporte aux limites du hagard. Erudit aux portes de l’autisme, illuminé comme une veilleuse de tête de lit. Définitivement juste.
Marc Payet, Jean-Michel Lahmi, Adèle Bernier et Françoise Lépine, concourent au succès mérité de cette pièce, brillamment adaptée par Christopher Thompson.
Une belle image du théâtre en couleurs.
2 mars 2018
8,5/10
22
A la lecture des critiques, mes sentiments avant de voir la pièce, étaient mitigés.
Et bien, j'en suis sorti ravie !

J'ai ri de bon coeur, appréciant les situations cocasses, la mis en scène ingénieuse pour profiter au mieux des changements de lieux, avec des décors soignés, un éclairage parfait et un recours à la vidéo très bien inspiré.
Bien sûr, le jeu de A. Parillaud est monocorde et il faut bien prêter l'oreille (mais pour une fois il n'y avait pas de téléphone portable qui sonnait aux alentours !). Mais cela ne m'a pas déplu, les autres acteurs - et spécialement A. Fenwick- étant au top !

Deux choses à signaler :
- la moyenne d'âge des spectateurs est plutôt élevée ;
- le nom "ARTHUR FENWICK" aurait dû être écrit en plus grand sur l'affiche !

Bon spectacle.
2 mars 2018
9/10
17
Je sais parfaitement que tout le monde ne l'aime pas mais j'ai a-do-ré le Lauréat. Ce n'est pas une question de nostalgie envers le film avant-gardiste (mythique je sais, très choquant il y a 50 ans), ou la musique de Simon & Garfunkel (on aime toujours autant Mrs Robinson qu'on entend aussi dans le Livre de ma mère à l'Atelier) ou celle de Lou Reed (dont Perfect day fait un carton dans les théâtres) ni d'admiration pour la carrière d'Anne Parillaud.

Pas davantage pour les ramages orangés d'une des robes portées par Françoise Lépine (à l'instar de Marie-Lise Fayet dans Papa va bientôt rentrer ou Mélanie Doutey dans Douce-amère). Tout le monde semble avoir les mêmes idées au même moment. Il faut dire que les années 60-70 inspirent les metteurs en scène.

Ce qui m'enthousiasme dans le travail dirigé par Stéphane Cottin c'est la cohérence entre l'adaptation, la scénographie, la direction d'acteurs (quelle bonne idée de faire jouer des rôles trsè différents à plusieurs d'entre eux), la bande son, et le recours (intelligent, et ce n'est pas toujours le cas) à la vidéo qui nous offre ce qui est annoncé : une comédie de mœurs sur l’Amérique des années 60 aussi drôle que touchante. Car on rit beaucoup.

J'ai entendu beaucoup de critiques sur le jeu d'Anne Parillaud. Elle campe une Mrs Robinson à la diction mécanique, d'une maigreur inquiétante, et c'est ce qui rend touchant son personnage de mante religieuse alcoolique, désabusée et manipulatrice.

Benjamin ... est magistralement interprété par Arthur Fenwick, qui réussit à faire oublier Dustin Hoffman, qui fut le créateur du rôle au cinéma.
Brillant élève tout juste diplômé, Benjamin Braddock rentre en Californie pour fêter son succès en famille. A 21 ans, il a tout pour envisager un avenir radieux et pourtant quelque chose cloche… Lors de la party organisée par ses parents en son honneur, Mrs Robinson, une amie de la famille, alcoolique notoire et ayant plus de deux fois son âge, s’offre à lui avec autant de soudaineté que de désinvolture. S’ouvre alors devant lui une porte dont il ne sait s’il s’agit d’une issue de secours ou d’une voie sans issue.
La photo de Ben en "lauréat" est en surimpression sur le mur de la maison familiale qui coulisse au début de la pièce, révélant le jeune homme, assis sur son lit, en combinaison et masque de plongée. Son père (Marc Fayet) lui demande gentiment et avec une patience incroyable de bien vouloir descendre mais le garçon refuse catégoriquement : Je n'ai pas envie de voir Mrs Robinson (il prononce son nom à l'américaine), ni personne.

Le père énumère ses résultats. Le ton est légèrement surjoué, en décalage avec la nonchalance de Benjamin qui soudain bondit et précise, agacé, qu'il n'est pas major de sa promotion, mais ex-aequo. Le paternel encaisse, décontenancé (comme je le fus avant de me faire rembarrer par mon fils qui ne voulait pas qu'on le pense major, donc le meilleur, puisqu'il n'était "que" ex-aequo. La ressemblance s'arrête là. Il n'y a pas de Mrs Robinson dans notre entourage).

Ces bourgeois américains sont tous grotesques, et c'est bien rendu. Ben qui est malgré tout un "bon" fils accepte de mot fétiche suggéré par son paternel : polypropylène qu'il emploiera plus tard.

Arrive la femme du meilleur ami de son père qui demande en minaudant s'il y a un cendrier dans cette chambre. On lui répond que non, ce qui ne l'empêche pas d'écraser sa cigarette sur le lit ... Qu'est-ce que tu penses de moi ? Tu savais que j'étais alcoolique ?

Benjamin a des interrogations plus métaphysiques : Je quitte la maison, je vais voir le monde. Je veux des gens simples, courageux ... normaux, vrais.

Il est sur-diplômé. Elle est dotée d'une intelligence difficile à assumer pur une femme dans l'Amérique puritaine des années 60. Ils sont tous deux différemment désabusés. Les mots font écho pour l'un comme pour l'autre aux paroles de la chanson de Lou Reed.

Just a perfect day (Rien qu'une journée idéale)
You make me forget myself (Avec toi je m'oublie)
I thought I was someone else (Je pense être quelqu'un d'autre)
Someone good (Quelqu'un de bien)

Sauf que cela ne se passe pas comme ça. On entend les premières accords de guitare de la chanson si célèbre que Simon & Garfunkel avaient écrite pour le film, Mrs Robinson. C'est très bien ainsi mais ceux qui en connaissent les paroles (We'd like to help you learn to help yourself / Nous aimerions vous aider à apprendre à vous débrouiller toute seule) peuvent davantage savourer le sens caché.

Le public applaudit chaque scène comme s'il s'agissait d'une pièce de boulevard. C'est assez sympathique, mais dérangeant. Benjamin reviendra lessivé, dit-il. Ses mésaventures en tant que pompier à Kalua‘aha ne sont pas glorieuses et sa mère le voit en plein déficit d'illusions.

Les parents ainsi que le mari de Mrs Robinson vont jouer plusieurs rôles secondaires qui les révèlent dans des registres très différents. La mère (Françoise Lépine) fera plus tard un numéro de Pole Dance (une spécialité apparue dans les années 50) plutôt étonnant et très réussi, enchainant spin et drop.

On verra aussi Benjamin à nouveau en surimpression sur le mur, à l'oeuvre en plongée ... preuve qu'il utilise finalement la fameuse combinaison.

On entendra l'émouvante chanson Nights in White Satin, non pas dans la version iitiatle des Moody Blues mais dans celle de Bashung.

La rencontre a finalement lieu entre Mrs Robinson et son jeune amant. Ils se déshabillent dans la pénombre avant de tirer pudiquement les rideaux dans un cadrage qui évoque un tableau de Hopper. Ce qui est autorisé pour les hommes ne l'est pas encore tout à fait pour les femmes et le film fut jugé sulfureux. Toujours est-il que si la femme l'initie à la transgression l'élève dépassera la maitresse.

La chanson d'Herman's Hermits, No Milk Today (1966) malgré son air entrainant est sans doute prémonitoire :
No milk today, my love has gone away (pas de lait ce matin, mon amour est parti)
The end of my hopes, the end of all my dreams (La fin de mes espoirs, la fin de tous mes rêves)

Sound of silence (présente elle aussi sur la BO du film) est une autre évidence.

Le personnage de Mrs Robinson est très complexe. Vous remarquerez qu'elle n'a pas de prénom, ce qui instaure une distance. Le mari existe peu. Il travaille toute la journée, il rentre tard, il prend deux temestas et c'est le matin.

Le film la montrant à coté de Benjamin dans l'Alfa Romeo Spider rouge vif est plutôt touchant, sauf qu'on a du mal à croire qu'elle a le double de son âge tant elle parait jeune (pour le film le problème était un peu différent, c'est Dustin Hoffman qui était trop vieux pour le rôle). La courbe de l'écran apporte quelque chose de singulier aux images. La chanson Sugar, Sugar (écrite par Jeff Barry et Andy Kim, attribuée à tort aux Archies) s'accorde avec la langueur avec laquelle la femme se fait désirer :
Honey, Oh, Sugar, Sugar.
You are my candy girl, and you got me wanting you.

I just can't believe the loveliness of loving you.
(I just can't believe it's true).
Arrive alors ce plan où Benjamin est assis sur le lit, avec son bouquet de fleurs, dans la posture immortalisée par Bill Murray dans Lost in translation. Les deux amants se provoquent.

La mère autorise sa fille à sortir avec n'importe quel garçon ... sauf Benjamin. De nouveau la voix grave de Bashung résonne, pour chanter cette fois Michelle ma belle ...

On voit Benjamin rouler vers Berkeley où bien sûr il séduira la fille, provoquant une colère sans fond chez la mère qui menace de mots orduriers : pourriture, déchet, merde.

Benjamin est trainé chez un psy où toute la famille est assise sur les fameux tabourets transformables orange Tam Tam, dessinés par Henry Massonnet et moulés ... en polypropylène (puisque le mot est magique).

Mon Dieu, tout est de ma faute, pleure la mère de Benjamin qui reprend la route, à tombeau ouvert pour tenter de stopper le mariage d'Elaine.

Le décor a changé une ultime fois, laissant apparaitre un autel, des cierges, une croix, alors que les orgues jouent le morceau rituel pour l'occasion.

Très amère, Mrs Robinson condamnera Benjamin : Tu n'avais pas la moindre chance.

On sort du théâtre avec plein d'images et de chansons en tête. Et la forte envie de les réécouter en boucle. Alors on mettra sur la platine On reconnait le tube de 1966 (écrit par Lou Reed) Sunday Morning pour The Velvet Underground :
Sunday morning, praise the dawning
Dimanche matin, rend grâce à l'aube
(...)
It's just the wasted years so close behind
C'est juste les années gaspillées tout juste derrière
20 févr. 2018
5/10
33
« Mes chers parents, je pars,
Je vous aime mais je pars »

Ainsi débute la vie d’adulte de Benjamin. Par un départ. Jeune homme choyé, encore auréolé de gloire suite à un diplôme brillamment décroché, la vie lui tend les bras, mais malheureusement pas la vie qu’il souhaite. Donc, il part … pas longtemps.

Avec Le Lauréat, le théâtre Montparnasse propose au spectateur un petit pas géographique et un bond de géant dans le temps. Le voici propulsé dans l’Amérique des années 60. Une Amérique de carte postale. Celle des beaux quartiers peuplés de villas aux façades d’un blanc étincelant, aux pelouses fraîchement coupées et aux haies rigoureusement taillées. Ici, tout n’est que luxe, calme et volupté.
C’est au cœur de cet écrin que vit Benjamin. C’est au cœur de cet univers ouaté que va basculer la vie de Benjamin. La sienne, mais aussi celle de sa famille, les Braddock, et celle de leurs amis, les Robinson. La suite de l’histoire, vous la connaissez certainement, donc attachons-nous à la pièce.

Audacieuse idée que voilà de transposer sur les planches un film qui reste encore aujourd’hui pour beaucoup comme une référence cinématographique. Audacieuse idée, mais demi-réussite.

Premier contact plutôt plaisant avec cette pièce : la bande son. De belle facture, elle donne à entendre certains des plus grands titres des années 60. Ensuite vient le décor, à la fois beau et ingénieux. Enfin entrent en scène les comédiens. Pour partie, ils proposent de belles interprétations, Arthur Fenwick en tête. Pour ma part, j’ai beaucoup aimé le jeu de Françoise Lépine qui campe une mère de famille semblant (volontairement) se déconnecter de la situation et pour laquelle l’apparence paraît primer sur la réalité.

Pour partie, ai-je dit. En effet, j’ai été surpris, voire même déstabilisé, par le personnage de Mme Robinson. Dans ce rôle, Anne Parillaud apparaît impressionnante de froideur et presque sans âme. Personnellement, cela m’a glacé. Je ne sais pas si l’effet était désiré mais j’ai trouvé cela gênant et en rupture avec les autres personnages et l’ambiance de la pièce. Par ailleurs, si le texte est séduisant, le rythme est parfois très lent. Le résultat provoque quelques moments de longueurs, où une once d’ennui pourrait poindre.

Au final, je rejoins la conclusion de Yann : dispensable, mais à vous de voir.
20 févr. 2018
3/10
54
Il y a de quoi être énervé à la sortie de la représentation de « Le Lauréat »  qui se joue au théâtre Montparnasse ...
Pour les cinéphiles impossible de faire abstraction du film de Mike Nichols, « the graduate » de 1960, impossible de ne pas avoir en tête les chansons de Simon et Garfunkel (the sound of silence) et impossible d’oublier les rôles principaux tenus par Dustin Hoffman, Katharine Ross et surtout, et surtout Anne Bancroft dans celui de Mrs Robinson...
La version donnée au Montparnasse avait de quoi séduire, il y a plein de bonnes idées que je ne détaille pas pour laisser la surprise à ceux qui prochainement iront voir la pièce. La distribution est assez homogène.
La bonne nouvelle et le fait qu’on ne quitte pas la salle tient à l’interprétation de Arthur Fenwick dans le rôle de Ben Bradock. C’est lui qui nous tient, il est parfait.
La mauvaise nouvelle nous vient d’Anne Parillaud. Mais qui a eu la mauvaise idée de lui proposer le rôle de Mrs Robinson ? Qui n’a pas eu l’idée de lui dire que pour incarner un personnage il faut le travailler ? Et je ne parle pas de sa diction scolaire...!
Alors, oui, de quoi m’énerver parce que à elle seule, elle met tout par terre, par son manque de relief, par sa diction monocorde ....!

Parce que oui il y a plein de bonnes choses qui auraient fait une réussite de cette adaptation, mais, hélas, mille fois, hélas, Anne Parillaud gâche la fête.

Mais ce n’est que mon modeste avis. Allez au théâtre faire le vôtre.
19 févr. 2018
8/10
29
J’ai passé un excellent moment avec cette pièce.

La mise en scène et les décors sont originaux. J’ai trouvé les acteurs très bons dans leurs rôles et je ne suis pas du tout d’accord avec les critiques sur Anne Parillaud.
18 févr. 2018
9/10
28
Jubilatoire. Ce film vu adolescent avait une place très singulière dans ma libidographie : Le fantasme de la relation interdite avec une femme mûre (aujourd’hui appelée Cougar). Cette pièce, vue alors que j’ai passé la cinquantaine, est une vraie réussite.

On retrouve tout du film dans une version condensée (1h30 pour un film qui faisait presque 2h30) dont l’adaptation au théâtre est truffée d’ingéniosité (vidéos pour les transitions, les morceaux de la BO mais dans des versions réorchestrées sympas, des lieux qui s’enchainent très vite via un décor rotatif très malin). Anne Parillaud a 58 ans campe une Mrs Robinson assez crédible et plutôt sexy, l’acteur principal, le Lauréat, est carrément très bon, et les seconds rôles qui en tiennent plusieurs petits, sont très bons et souvent drôles.

Bref, une bonne vieille madeleine avec aussi une belle touche de modernité, le tout porté par des comédiens qui prennent du plaisir et qui le transmettent bien. J’ai adoré.
16 févr. 2018
7/10
23
“Le lauréat” c’est Ben Braddcock, fraîchement diplômé, pour le récompenser ses parents lui ont offert une combinaison de plongée, et c’est ainsi vêtu qu’il doit descendre de sa chambre, rejoindre les invités. Ben est bien pensif assis sur le rebord de son lit, il décide de ne pas se joindre à la party, d’ailleurs il déteste tous les amis de ses parents !

Mais voilà que Mrs Robinson entre sans façon dans la chambre du jeune homme, c’est une alcoolique mondaine pas du tout anonyme, beaucoup de charme mais le visage fermé, aucune émotion ne semble l’atteindre. Elle et son mari, sont amis de longue date avec les Braddcock, elle connaît Ben depuis qu’il est petit.

Cupidon a-t-il un coup dans l’aile ? Ben et la charmante fille des Robinson vont tomber amoureux l’un de l’autre… et les ennuis commencent.

Le thème de cette pièce, était sulfureux dans les années 60 aux USA, sexe, alcool, infidélité, rien de romantique, c’était la nouvelle vague hollywoodienne. Qu’en reste-t-il de nos jours, les tubes des années 60, on entend les premières notes de guitare pour le célébrissime “Mrs Robinson”, le décor est superbe, conçu pour découvrir les différentes scènes, qui se déroulent chez Ben, à l’hôtel etc. Quant à la distribution, Anne Parillaud a du mal à projeter sa voix et à s’imposer, Arthur Fenwick est convaincant. Les autres comédiens sont biens dans leurs rôles.
15 févr. 2018
6/10
16
La base préexistante était bonne, la mise en scène intéressante, les vidéos très belles, les comédiens tout à fait convaincants mais malheureusement sauf un, une plutôt, et de taille, Anne Parillaud qui joue sa partition sur une et unique seule corde. Quelle que soit la réplique, quel que soit l'interlocuteur c'est toujours pareil. Pauvre petite chose fragile et maigre qui n'a pas l'étoffe d'une sulfureuse séductrice.
Ça m'a un peu gâché le plaisir.
15 févr. 2018
5/10
19
Pièce vue hier. A mon sens, gros problème de distribution et de direction d'acteur. L'histoire, en elle même, est séduisante (relation jeune garçon, femme mure) et pourrait être actuelle. Mais tout tombe à plat. Les comédiens ne sont pas bien utilisés et deviennent caricaturaux (Marc Fayet, Francoise Lépine (trop agée pour être la mère de Ben)) voire transparents (Anne Parillaud). Scénographie et BO pertinentes.
11 févr. 2018
5/10
208
Sorti en France en 1968 Le lauréat fût d'abord un film à succès, avec Anne Bancroft dans le rôle de Mrs Robinson, qui révéla Dustin Hoffman et Katharine Ross. Qui ne connait pas la bande originale du film et les célèbres chansons de Simon et Garfunkel.
A la fin des années 90, le film est adapté au théâtre aux Etats Unis par Terry Johnson et le spectacle joué notamment par Kathleen Turner.
Après plusieurs projets inaboutis en France, dont un avec Fanny Ardant, la pièce vient d'être montée au Theâtre Montparnasse dans une adaptation de Christopher Thompson, et une mise en scène de Stéphane Cottin.
Le lauréat, c'est Benjamin jeune diplômé qui lors d'une fête organisée pour célébrer son succès se laisse séduire par une amie de ses parents, au fil de sa liaison, il fait la connaissance de la fille de cette femme et il en tombe amoureux...
Malheureusement le résultat n'est à la hauteur de ce que l'on était en droit d'attendre.
Quel dommage pour son retour au théâtre Anne Parillaud compose un personnage sans relief. Elle n'a, ni le charisme, ni le physique de Mrs Robinson cougar alcoolique, amorale et sulfureuse. Le rôle n'est pas fait pour elle, et c'est cette erreur de distribution qui est le principal défaut du spectacle.
La plupart des autres comédiens jouent plusieurs personnages et si j'aime bien Françoise Lépine qui interprète la mère de Benjamin je souffre de la voir dans un autre rôle être à la limite du ridicule dans une scène de pole dance parfaitement inutile.
Le seul à tirer son épingle du jeu c'est Arthur Fenwick dans le rôle de Benjamin il est vraiment épatant.
Le dispositif scénique est ingénieux (Catherine Bluwal & Stephane Cottin), et les vidéos (Léonard) permettent de passer avec beaucoup de fluidité d'un lieu à l'autre.
Dispensable pour moi à vous de voir.
11 févr. 2018
8/10
261
D'hier mais aussi d'aujourd'hui ....
Pas de nostalgie dans cette relecture du film de Mike Nichols, mais pas non plus de franche coupure.
C'est surtout dans leur jeu, qui se démarque de celui de leurs -ô combien célèbres- aînés que les comédiens s'affirment : Anne Parillaud joue avec 1 seule note, très efficace, tandis qu'Arthur Fenwick exprime, avec beaucoup de talent, et une large palette d'émotions, toute la confusion des sentiments !
Et le contraste entre les deux personnages est très efficace !
On oublie très vite le film pour savourer une histoire qui finalement n'est plus tout à fait la même ... qui nous fait souvent rire, mais aussi réfléchir ... sur un sujet qui reste délicat même aujourd'hui !
Quelques images bien à propos, une scénographie et une BO séduisantes sont les autres atouts de cette pièce qui malgré quelques faiblesses nous a fait passer un excellent moment !