Son balcon
SAISON 2022-2023
Aucun challenge culturel pour le moment
Mini Molières
7 131reçus
Mini-Molière du Critique
Son classement : 11 / 5894
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Casu Su
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critiques
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Une histoire qui rebondit de scènes en scènes comme des souvenirs qu’on égrène, dans l’ordre d’un désordre amoureux que les aléas de la vie chahute et qu’un récit astucieux nous invite à découvrir à la façon d’un puzzle qu’on défait et qu’on restitue sans cesse. Une histoire qui compte 1494 jours.
Un spectacle qui titille en permanence l’imagination du public, le piégeant dans les tournures de la narration, les retours en arrière et les sauts en avant, sans logique apparente. Juste ce qu’il faut pour que la soif de savoir et le désir projeté se bousculent ou se rejoignent, et ce jusqu’au bout où il faudra bien in extremis poser un point final. Un point d’exclamation ou un point d’interrogation ?
« Un voyage en train, une soirée arrosée et l’histoire démarre. Complicités, jalousies, doutes, tendresse. Puis tout bascule... Le récit virevoltant d’un amour mis à rude épreuve par un destin cruel. On entre dans l’intimité du couple qui se construit au fil des jours et doit composer avec des parents parfois encombrants. Une chronologie atypique, dynamique et un ascenseur émotionnel jusqu’à la chute vertigineuse. »
L’écriture de Pierre-Henri Gayte est fluide et habile, piquée d’humour dans des répliques souvent astucieuses et bien tournées. La narration joue avec les nœuds du doute et de l’espoir, les rouages de l’amour empêché, les ravages de l’affect et de la possession, l’influence des liens filiaux. Le tout décrit dans un réalisme du quotidien faisant le lit à des jeux naturalistes cherchant la proximité avec le public, dont les artistes au plateau s’emparent avec réussite.
La dramaturgie est complexe tout en restant accessible. L’usage du temps qui passe souvent entremêlé au temps passé offre un suspens au dévoilement, brouillant les pistes ou les suggérant. La vidéo en fond de scène qui compte et recompte les jours scande le récit, l’armant de rebondissements soumettant l’attention à la patience de leur découverte.
L’interprétation recèle toute une richesse de nuances. Marion Philippet et Pierre-Henri Gayte forment un couple crédible et attachant, difficile de ne pas s’identifier au travers de leurs personnages qu’elle et il incarnent avec une simplicité et une efficacité évidente. Mention spéciale à Marion Philippet qui détonne par la précision, la finesse et la puissance de son jeu. Michel Charpentier et Nancy Jankowiak se partagent plusieurs personnages. Il et elle passent de l’un à l’autre sans à-coup et avec conviction. Mention spéciale à Michel Charpentier qui fait ressortir de ses personnages la bonhommie, la jovialité, l’autorité ou le doute et contribue à colorer les scènes.
Un récit curieusement fait qui rend curieux tout le long. Un spectacle qui feuilletonne des morceaux de vie troublés et troublants, souriants et émouvants. Une mise en vie attractive et une interprétation réussie. Je recommande ce spectacle original et bien fait.
Un spectacle qui titille en permanence l’imagination du public, le piégeant dans les tournures de la narration, les retours en arrière et les sauts en avant, sans logique apparente. Juste ce qu’il faut pour que la soif de savoir et le désir projeté se bousculent ou se rejoignent, et ce jusqu’au bout où il faudra bien in extremis poser un point final. Un point d’exclamation ou un point d’interrogation ?
« Un voyage en train, une soirée arrosée et l’histoire démarre. Complicités, jalousies, doutes, tendresse. Puis tout bascule... Le récit virevoltant d’un amour mis à rude épreuve par un destin cruel. On entre dans l’intimité du couple qui se construit au fil des jours et doit composer avec des parents parfois encombrants. Une chronologie atypique, dynamique et un ascenseur émotionnel jusqu’à la chute vertigineuse. »
L’écriture de Pierre-Henri Gayte est fluide et habile, piquée d’humour dans des répliques souvent astucieuses et bien tournées. La narration joue avec les nœuds du doute et de l’espoir, les rouages de l’amour empêché, les ravages de l’affect et de la possession, l’influence des liens filiaux. Le tout décrit dans un réalisme du quotidien faisant le lit à des jeux naturalistes cherchant la proximité avec le public, dont les artistes au plateau s’emparent avec réussite.
La dramaturgie est complexe tout en restant accessible. L’usage du temps qui passe souvent entremêlé au temps passé offre un suspens au dévoilement, brouillant les pistes ou les suggérant. La vidéo en fond de scène qui compte et recompte les jours scande le récit, l’armant de rebondissements soumettant l’attention à la patience de leur découverte.
L’interprétation recèle toute une richesse de nuances. Marion Philippet et Pierre-Henri Gayte forment un couple crédible et attachant, difficile de ne pas s’identifier au travers de leurs personnages qu’elle et il incarnent avec une simplicité et une efficacité évidente. Mention spéciale à Marion Philippet qui détonne par la précision, la finesse et la puissance de son jeu. Michel Charpentier et Nancy Jankowiak se partagent plusieurs personnages. Il et elle passent de l’un à l’autre sans à-coup et avec conviction. Mention spéciale à Michel Charpentier qui fait ressortir de ses personnages la bonhommie, la jovialité, l’autorité ou le doute et contribue à colorer les scènes.
Un récit curieusement fait qui rend curieux tout le long. Un spectacle qui feuilletonne des morceaux de vie troublés et troublants, souriants et émouvants. Une mise en vie attractive et une interprétation réussie. Je recommande ce spectacle original et bien fait.
Une conférence-reportage véritablement captivante, richement documentée, subtile et nuancée sur l’univers et surtout le langage autour de l’art contemporain.
« Un spectacle qui traite avec humour de l’art contemporain, en mêlant satire et comédie, cocasserie et gravité, pertinence et impertinence. Ce spectacle est né de la rencontre entre Jacques Mougenot, comédien et auteur dramatique et Peggy d’Argenson, galeriste, qui exposa et promut l’œuvre de Philippe Dussaert dont la dernière œuvre suscita tant de controverses au sein du monde culturel et politique. »
Œuvrant avec une maîtrise d’une simplicité roublarde et efficace, Jacques Mougenot nous saisit et nous conduit de bout en bout, « mine de rien », dans une plongée absconse d’où l’on sort groggy. Jusqu’à ne plus savoir ce qu’il faut encore lire, voir ou croire sur les perceptions et les impressions, les représentations et les valeurs, les discours et les tromperies dont regorgent ces courants artistiques modernes, post-modernes et consorts.
Toujours est-il et « après tout » c’est l’essentiel, nous découvrons avec délice, curieux et avides, le fameux dossier Dussaert et tous les débats autour de lui qui furent vifs et virulents. Canulars et mystifications pour les uns, visions de génie et exécutions de maître pour les autres. Grace au travail de Jacques Mougenot qui a puisé dans les écrits et les souvenirs de Peggy d'Argenson, galeriste, égérie et protectrice de Philippe Dussaert, nous explorons les zones d'ombre de cette ténébreuse affaire dont la conclusion, sur scène, est elle-même vertigineuse.
Il n’en reste pas moins, et ce n’est pas un petit « rien », que malgré « tout » une question demeure : Comment « le Peintre de l'inaperçu » a-t-il pu sombrer si vite dans les profondeurs de l'oubli ?
Drôle et finement bien ficelé, ce spectacle savoureux allie humour et réflexion. Du rire intelligent à ne pas manquer !
« Un spectacle qui traite avec humour de l’art contemporain, en mêlant satire et comédie, cocasserie et gravité, pertinence et impertinence. Ce spectacle est né de la rencontre entre Jacques Mougenot, comédien et auteur dramatique et Peggy d’Argenson, galeriste, qui exposa et promut l’œuvre de Philippe Dussaert dont la dernière œuvre suscita tant de controverses au sein du monde culturel et politique. »
Œuvrant avec une maîtrise d’une simplicité roublarde et efficace, Jacques Mougenot nous saisit et nous conduit de bout en bout, « mine de rien », dans une plongée absconse d’où l’on sort groggy. Jusqu’à ne plus savoir ce qu’il faut encore lire, voir ou croire sur les perceptions et les impressions, les représentations et les valeurs, les discours et les tromperies dont regorgent ces courants artistiques modernes, post-modernes et consorts.
Toujours est-il et « après tout » c’est l’essentiel, nous découvrons avec délice, curieux et avides, le fameux dossier Dussaert et tous les débats autour de lui qui furent vifs et virulents. Canulars et mystifications pour les uns, visions de génie et exécutions de maître pour les autres. Grace au travail de Jacques Mougenot qui a puisé dans les écrits et les souvenirs de Peggy d'Argenson, galeriste, égérie et protectrice de Philippe Dussaert, nous explorons les zones d'ombre de cette ténébreuse affaire dont la conclusion, sur scène, est elle-même vertigineuse.
Il n’en reste pas moins, et ce n’est pas un petit « rien », que malgré « tout » une question demeure : Comment « le Peintre de l'inaperçu » a-t-il pu sombrer si vite dans les profondeurs de l'oubli ?
Drôle et finement bien ficelé, ce spectacle savoureux allie humour et réflexion. Du rire intelligent à ne pas manquer !
Présentée ici pour la première fois à partir du manuscrit original retrouvé par Christophe Perton, enrichissant la version épurée habituellement jouée, cette pièce de Jean Cocteau revêt les atours grandioses et majestueux d’un mélodrame vaudevillesque ou d’une tragi-comédie de boulevard, toute en richesse de sentiments sans concession et en railleries violentes et cyniques. De la relation abusive d’une mère avec son fils en passant par l’adultère piégeux et l’amour frustré, tout est savoureusement dit et fait pour dresser le tableau horrifiant, ironique et drôle des rouages grinçants et grippés d’une famille bourgeoise du 20ème siècle.
« Michel est un jeune homme choyé par sa mère, Yvonne. Lorsqu'il annonce à ses parents qu'il aime Madeleine, le désespoir s'empare de sa mère, qui craint de perdre son fils, et de son père, Georges, car… Madeleine est sa maîtresse. Le trio vit aux crochets de la tante Léonie, sœur d’Yvonne, qui dissimule depuis nombre d’années son propre amour pour Georges. Léonie va tenter d’ordonner cette tragique comédie de la vie. »
Les rebonds et les nuances du texte, ses extravagances dans la souffrance et la colère comme dans la fébrilité de ses dévoilements intimes, sont magnifiquement rendues par la mise en scène et la scénographie de Christophe Perton. Nous sommes ballotés en permanence jusqu’à des bascules plus nettes par moments, de la comédie à la tragédie, comme dans un « drôle de drame ». L’esthétique d’ensemble est soignée et spectaculaire. La vivacité du rythme, les éclats de vie comiques et dramatiques comme les moments suspendus aux couleurs poétiques composent une partition dont les interprètes ne se privent pas de s’emparer avec ardeur, délicatesse et précision.
Il y a du grand art dans ces jeux. Passer ainsi de situations à la tension palpable à celles plus relâchées et drôles avec une telle aisance et une évidence incroyable, oui, il y a de l’excellence sur ce plateau. Une véritable leçon d’interprétation.
Murielle Mayette-Holtz est saisissante de vérité à chaque instant, de la fougue débridée dans sa rage de possession jusqu’à la chaleur dans l’émotion qu’elle déclenche, prisonnière de sa peur de la perte et du sentiment d'abandon. Son incarnation d’Yvonne est admirable. Nous assistons, cois et captivés, aux ébats cruels et vains d’une mère fracassée par l’inceste moral qui l’habite et qui cherche toujours et jusqu’au bout à satisfaire le désir destructeur d’assouvir ce trop-plein amour. Une splendide illustration du complexe de Jocaste. Une interprétation prégnante, totalement convaincante et crédible. C’est éblouissant.
Maria de Medeiros dans le rôle de Léo apporte un contrepoint savamment joué, portant avec subtilité le deuil de son amour impossible dans un dévouement rédempteur dédié au bonheur des autres. La finesse souvent ironique qui colore ses propos autant que ses postures sereines teintées d’une autorité silencieuse qui s’impose avec éclats, contribue et entretient le trouble dans ces relations intrafamiliales perturbées, frustrées et délétères. Une magnifique incarnation, une maitrise exemplaire du jeu d’actrice.
Charles Berling campe Georges dans un jeu sensible et troublant. Il nous montre avec une puissance rentrée puis jaillissante un mari-père-amant troublé et piégé par ses propres tromperies, qui erre comme un fantôme, un peu paumé dans cette maison ravagée par la violence des révélations et les effets de couperet des renoncements nécessaires.
Emile Berling et Lola Creton composent avec enthousiasme le fils et la promise convoitée avec la passion et la candeur quasi naïve d’une jeunesse délibérément vouée au plaisir de vivre sans compromission.
Une pièce de Cocteau cruellement drôle où la poésie rebondit sans cesse, qui fait exploser les codes du drame bourgeois en traitant avec amertume et sarcasme les relations toxiques au sein d’un chaos familial. Une mise en vie riche, belle et précise. Une interprétation stupéfiante et remarquable. Incontournable moment de théâtre.
« Michel est un jeune homme choyé par sa mère, Yvonne. Lorsqu'il annonce à ses parents qu'il aime Madeleine, le désespoir s'empare de sa mère, qui craint de perdre son fils, et de son père, Georges, car… Madeleine est sa maîtresse. Le trio vit aux crochets de la tante Léonie, sœur d’Yvonne, qui dissimule depuis nombre d’années son propre amour pour Georges. Léonie va tenter d’ordonner cette tragique comédie de la vie. »
Les rebonds et les nuances du texte, ses extravagances dans la souffrance et la colère comme dans la fébrilité de ses dévoilements intimes, sont magnifiquement rendues par la mise en scène et la scénographie de Christophe Perton. Nous sommes ballotés en permanence jusqu’à des bascules plus nettes par moments, de la comédie à la tragédie, comme dans un « drôle de drame ». L’esthétique d’ensemble est soignée et spectaculaire. La vivacité du rythme, les éclats de vie comiques et dramatiques comme les moments suspendus aux couleurs poétiques composent une partition dont les interprètes ne se privent pas de s’emparer avec ardeur, délicatesse et précision.
Il y a du grand art dans ces jeux. Passer ainsi de situations à la tension palpable à celles plus relâchées et drôles avec une telle aisance et une évidence incroyable, oui, il y a de l’excellence sur ce plateau. Une véritable leçon d’interprétation.
Murielle Mayette-Holtz est saisissante de vérité à chaque instant, de la fougue débridée dans sa rage de possession jusqu’à la chaleur dans l’émotion qu’elle déclenche, prisonnière de sa peur de la perte et du sentiment d'abandon. Son incarnation d’Yvonne est admirable. Nous assistons, cois et captivés, aux ébats cruels et vains d’une mère fracassée par l’inceste moral qui l’habite et qui cherche toujours et jusqu’au bout à satisfaire le désir destructeur d’assouvir ce trop-plein amour. Une splendide illustration du complexe de Jocaste. Une interprétation prégnante, totalement convaincante et crédible. C’est éblouissant.
Maria de Medeiros dans le rôle de Léo apporte un contrepoint savamment joué, portant avec subtilité le deuil de son amour impossible dans un dévouement rédempteur dédié au bonheur des autres. La finesse souvent ironique qui colore ses propos autant que ses postures sereines teintées d’une autorité silencieuse qui s’impose avec éclats, contribue et entretient le trouble dans ces relations intrafamiliales perturbées, frustrées et délétères. Une magnifique incarnation, une maitrise exemplaire du jeu d’actrice.
Charles Berling campe Georges dans un jeu sensible et troublant. Il nous montre avec une puissance rentrée puis jaillissante un mari-père-amant troublé et piégé par ses propres tromperies, qui erre comme un fantôme, un peu paumé dans cette maison ravagée par la violence des révélations et les effets de couperet des renoncements nécessaires.
Emile Berling et Lola Creton composent avec enthousiasme le fils et la promise convoitée avec la passion et la candeur quasi naïve d’une jeunesse délibérément vouée au plaisir de vivre sans compromission.
Une pièce de Cocteau cruellement drôle où la poésie rebondit sans cesse, qui fait exploser les codes du drame bourgeois en traitant avec amertume et sarcasme les relations toxiques au sein d’un chaos familial. Une mise en vie riche, belle et précise. Une interprétation stupéfiante et remarquable. Incontournable moment de théâtre.
Une comédie légère à la manière d’une romance piquante aux parfums boulevardiers.
« Julie et Alban sont amoureux et superstitieux. Un soir, ils se jurent dix ans de fidélité, sur la tête des enfants. Après avoir tenu 9 ans, 11 mois et 15 jours, chacun se prépare à l’arrivée de la date fatidique. »
Quand la morale se confronte à la croyance et se bouscule au désir d’une liberté surtout pas conventionnelle, ne nous étonnons pas que Julie et Alban se tendent des pièges à eux-mêmes, pensant les tendre à l’autre. Adultère contre amour, qui va gagner à ce jeu de dupes qui ne doute de rien et qui jure sur tout ?
L’écriture de Salomé Lelouch raconte avec finesse et drôlerie cette histoire d’amour de couple où la parentalité tient une place sous-jacente, finalement essentielle. C’est dans des situations pleines d’humour, avec des répliques saillantes laissant perler la tendresse que nos deux protagonistes s’emberlificotent. Mensonges et renoncements, déclarations et promesses se prennent les pieds dans le tapis et font rebondir l’argument de scène en scène. La dispute est savoureuse, les relations attachantes. Le ton est léger et prégnant à la fois, c’est très agréable.
La mise en scène de l’autrice et de Ludivine de Chastenet, compose des tableaux colorés et vifs sur un rythme enlevé où les moments cocasses se glissent entre ceux plus intimes laissant flamboyer les situations plus éclatantes. Le décor astucieux et superbe de Emmanuelle Roy offre un très joli cadre de vie. Les lumières magnifiques de François Leneveu, les costumes de Alice Touvet, la musique au charme doux de Alex Beaupain comme la vidéo d’arrière-plan de Mathias Delfau contribuent à la beauté de l’esthétique d’ensemble. Tout renforce, de la mise en scène aux éléments de technique artistique, à cette impression de quête heureuse de bonheur qui se dégage du spectacle.
Une impression ambiante magnifiée par la prestation des artistes au plateau portée par le brillant duo interprété par Marie Gillain, littéralement resplendissante et pêchue, et Pascal Elbé, remarquable. Constance Carrelet, Frédéric Fix Tess Lauvergne et Nathan Martin ne sont pas en reste et les entourent avec conviction et justesse. Une très belle distribution.
Un spectacle divertissant au gout de plaisir. Un texte savamment construit et plein d’humour, mis en vie efficacement et joué avec une superbe remarquable. À voir ! « Sur la tête des enfants ! », bien sûr.
« Julie et Alban sont amoureux et superstitieux. Un soir, ils se jurent dix ans de fidélité, sur la tête des enfants. Après avoir tenu 9 ans, 11 mois et 15 jours, chacun se prépare à l’arrivée de la date fatidique. »
Quand la morale se confronte à la croyance et se bouscule au désir d’une liberté surtout pas conventionnelle, ne nous étonnons pas que Julie et Alban se tendent des pièges à eux-mêmes, pensant les tendre à l’autre. Adultère contre amour, qui va gagner à ce jeu de dupes qui ne doute de rien et qui jure sur tout ?
L’écriture de Salomé Lelouch raconte avec finesse et drôlerie cette histoire d’amour de couple où la parentalité tient une place sous-jacente, finalement essentielle. C’est dans des situations pleines d’humour, avec des répliques saillantes laissant perler la tendresse que nos deux protagonistes s’emberlificotent. Mensonges et renoncements, déclarations et promesses se prennent les pieds dans le tapis et font rebondir l’argument de scène en scène. La dispute est savoureuse, les relations attachantes. Le ton est léger et prégnant à la fois, c’est très agréable.
La mise en scène de l’autrice et de Ludivine de Chastenet, compose des tableaux colorés et vifs sur un rythme enlevé où les moments cocasses se glissent entre ceux plus intimes laissant flamboyer les situations plus éclatantes. Le décor astucieux et superbe de Emmanuelle Roy offre un très joli cadre de vie. Les lumières magnifiques de François Leneveu, les costumes de Alice Touvet, la musique au charme doux de Alex Beaupain comme la vidéo d’arrière-plan de Mathias Delfau contribuent à la beauté de l’esthétique d’ensemble. Tout renforce, de la mise en scène aux éléments de technique artistique, à cette impression de quête heureuse de bonheur qui se dégage du spectacle.
Une impression ambiante magnifiée par la prestation des artistes au plateau portée par le brillant duo interprété par Marie Gillain, littéralement resplendissante et pêchue, et Pascal Elbé, remarquable. Constance Carrelet, Frédéric Fix Tess Lauvergne et Nathan Martin ne sont pas en reste et les entourent avec conviction et justesse. Une très belle distribution.
Un spectacle divertissant au gout de plaisir. Un texte savamment construit et plein d’humour, mis en vie efficacement et joué avec une superbe remarquable. À voir ! « Sur la tête des enfants ! », bien sûr.
Ce spectacle est une charmante fantaisie d’amour aux allures d’un conte où les sirènes des souvenirs viennent interroger les arcanes du destin. L’univers de Jean Anouilh est bien là. Nous retrouvons avec délice son style poétique aux dialogues acérés et au langage élégant, tamisé d’une réflexion sous-jacente à l’allégorisme symbolique marqué, fleurant bon l’onirisme fantastique de l’ingénuité et de l’absurde.
« Amanda, jeune ouvrière de la rue de la Paix, arrive au château de Pont-au-Bronc pour chercher du travail, mais c’est un rôle de « souvenir » que lui propose la maîtresse des lieux, la Duchesse d’Andinet d’Andaine. Son neveu le Prince sombre dans la mélancolie depuis la mort de son grand amour, la cantatrice Léocadia Gardi… Mais que peut une petite modiste face à l’ombre de cet amour perdu ? »
Créée en 1940, « Léocadia » ponctue le quatrième opus des « Pièces Roses » qui débutent son œuvre dramaturgique prolifique et qui dépeignent particulièrement la thématique amoureuse et le jeu sur les sentiments. Et déjà, ce fil conducteur qui survole et plonge parfois en piqué dans toute son écriture sur ces personnages qui témoignent peu ou prou de leur révolte voire de leur détresse sur la condition humaine. Velléité récurrente qui s’exprime par l’émotion, la violence, la tendresse ou le burlesque, dans une langue croustillante et délicate, saillante et colorée qui tâte volontiers de l’extravagance et qui s’enveloppe d’une poésie théâtrale singulière qui lui est propre.
David Legras adapte et met en scène ce texte merveilleux en montrant tous ses atours fantastiques charriant l’excentricité dans une narration légère et drôle, teintée de burlesque par moments. Les personnages évoluent sur un carrousel, l’imaginaire tourneboule ainsi de scènes en scènes cadencées par les scansions du narrateur s’adressant au public. Le méta théâtre si cher à Anouilh est ici bien présenté, le narrateur commente et fait apparaitre les situations en tournant le manège pour illustrer ses propos. Une subtilité scénographique qui sert la dramaturgie de la pièce et qui renforce cette dimension surnaturelle et si proche à la fois, à la manière des histoires et légendes contées aux enfants. C’est très bien vu et bien fait.
Les personnages haut en couleur et en tendresse sont interprétés dans l’ensemble avec une vive ardeur et de jolies nuances.
Dans son rôle de narrateur, David Legras est superbe, empathique et complice à souhait. Valérie Français est toute en élégance, drôle et truculente, une remarquable et savoureuse Duchesse. Axel Stein-Kurdzielewiez est Germain, le majordome de la Duchesse, un succulent auguste clownesque, fait de naïveté et de fantasmagorie. Drys Penthier compose Monsieur Souvenirs avec une assise solide et convaincante contribuant au contrepoint de l’ambiance éthérée quasi vaporeuse qui l’entoure. Camille Delpech nous offre une Amanda gracieuse, délicate et touchante devenant troublante et lumineuse dans l’émoi amoureux. On imagine, en écoutant le texte, le personnage du Prince dérouté et meurtri par l’amour empêché, vibrant d’impatience vaine à la recherche de ses souvenirs. Puis, sortir peu à peu de sa solitude en passant de l’ombre à la lumière par la grâce de l’amour retrouvé. Un personnage magnifiquement écrit et sans doute difficile à jouer.
Un spectacle agréable. Porté par un texte magnifique et une mise en vie habile et originale. Doté de jeux pour la plupart remarquables.
« Amanda, jeune ouvrière de la rue de la Paix, arrive au château de Pont-au-Bronc pour chercher du travail, mais c’est un rôle de « souvenir » que lui propose la maîtresse des lieux, la Duchesse d’Andinet d’Andaine. Son neveu le Prince sombre dans la mélancolie depuis la mort de son grand amour, la cantatrice Léocadia Gardi… Mais que peut une petite modiste face à l’ombre de cet amour perdu ? »
Créée en 1940, « Léocadia » ponctue le quatrième opus des « Pièces Roses » qui débutent son œuvre dramaturgique prolifique et qui dépeignent particulièrement la thématique amoureuse et le jeu sur les sentiments. Et déjà, ce fil conducteur qui survole et plonge parfois en piqué dans toute son écriture sur ces personnages qui témoignent peu ou prou de leur révolte voire de leur détresse sur la condition humaine. Velléité récurrente qui s’exprime par l’émotion, la violence, la tendresse ou le burlesque, dans une langue croustillante et délicate, saillante et colorée qui tâte volontiers de l’extravagance et qui s’enveloppe d’une poésie théâtrale singulière qui lui est propre.
David Legras adapte et met en scène ce texte merveilleux en montrant tous ses atours fantastiques charriant l’excentricité dans une narration légère et drôle, teintée de burlesque par moments. Les personnages évoluent sur un carrousel, l’imaginaire tourneboule ainsi de scènes en scènes cadencées par les scansions du narrateur s’adressant au public. Le méta théâtre si cher à Anouilh est ici bien présenté, le narrateur commente et fait apparaitre les situations en tournant le manège pour illustrer ses propos. Une subtilité scénographique qui sert la dramaturgie de la pièce et qui renforce cette dimension surnaturelle et si proche à la fois, à la manière des histoires et légendes contées aux enfants. C’est très bien vu et bien fait.
Les personnages haut en couleur et en tendresse sont interprétés dans l’ensemble avec une vive ardeur et de jolies nuances.
Dans son rôle de narrateur, David Legras est superbe, empathique et complice à souhait. Valérie Français est toute en élégance, drôle et truculente, une remarquable et savoureuse Duchesse. Axel Stein-Kurdzielewiez est Germain, le majordome de la Duchesse, un succulent auguste clownesque, fait de naïveté et de fantasmagorie. Drys Penthier compose Monsieur Souvenirs avec une assise solide et convaincante contribuant au contrepoint de l’ambiance éthérée quasi vaporeuse qui l’entoure. Camille Delpech nous offre une Amanda gracieuse, délicate et touchante devenant troublante et lumineuse dans l’émoi amoureux. On imagine, en écoutant le texte, le personnage du Prince dérouté et meurtri par l’amour empêché, vibrant d’impatience vaine à la recherche de ses souvenirs. Puis, sortir peu à peu de sa solitude en passant de l’ombre à la lumière par la grâce de l’amour retrouvé. Un personnage magnifiquement écrit et sans doute difficile à jouer.
Un spectacle agréable. Porté par un texte magnifique et une mise en vie habile et originale. Doté de jeux pour la plupart remarquables.