Critiques pour l'événement La vie de Galilée
Belle pièce, avec un texte d'une totale modernité. Comme d'habitude à la Comédie Française, les acteurs sont géniaux, navigant une mise en scène sobre, avec des décors et costumes somptueux. Il manque parfois un peu d'émotion, trop d'accent mis sur le rationnel, et en conséquence, quelques longueurs.
C’est un très beau spectacle, avec de magnifiques costumes de Christian Lacroix des décors somptueux et des éclairages qui savent parfaitement nous replonger en ce début de XVIIieme siècle en Italie. Il y a de très belles idées de mise en scène comme ce moment magique où le plafond de la salle devient la voûte étoilée que regarde Galilée par sa lorgnette ou lorsque les ors des habits du pape scintillent tellement qu’ils illuminent toute la salle comme une boule à facette.
La pièce propose une reflexion intéressante sur le rapport entre science et religion, sur la place du savoir dans la société et son lien avec le pouvoir qui résonnent encore aujourd’hui Malgré tout c’est un peu long et appuyé et Brecht se perd (et nous perd) un peu avec son désir de pédagogie.
D’autre part, si Hervé Pierre joue un Galilée très convaincant, certains rôles le sont moins, particulièrement Birane Ba que je trouve très décalé et peu crédible.
La pièce propose une reflexion intéressante sur le rapport entre science et religion, sur la place du savoir dans la société et son lien avec le pouvoir qui résonnent encore aujourd’hui Malgré tout c’est un peu long et appuyé et Brecht se perd (et nous perd) un peu avec son désir de pédagogie.
D’autre part, si Hervé Pierre joue un Galilée très convaincant, certains rôles le sont moins, particulièrement Birane Ba que je trouve très décalé et peu crédible.
Le sujet est génial, les tableaux superbes, et le texte est d'une modernité inattendue. Cela manque juste un peu d'émotions et de sentiments.
Pour interpréter un tel homme et donner sens à une histoire si intense, il faut un comédien talentueux et investi.
L'extraordinaire Hervé Pierre devient Galilée. Une force de caractère à la voix singulière qui nous prend au coeur. Il fait vibrer l'homme aussi bien dans son enthousiasme vis-à-vis de ces découvertes que ces doutes incessants. Un tel homme n'est pas seul en scène et par chance, le français est un théâtre de troupe. Certaines scènes se font avec une vingtaine de comédiens et aucun n'a de rôle superflu. L'effet de masse ébloui surtout grâce aux sublimes costumes de Christian Lacroix. Ils vont à merveille avec les imposants décors composés de 10 toiles qui font des centaines de mètres carrés. Images de la pieta, d'imposition, de crucifixion prises dans les peintures de Fra Angelica, Caravage, Raphaël... nous plonge dans l'Italie où les religieux contrôlent tout.
Tout nous embarque au plus proche d'une histoire incroyable où la science à tout de même triompher sur le dogme.
Un spectacle enrichissant qui nous incite toujours à douter pour mieux comprendre le monde qui nous entoure.
L'extraordinaire Hervé Pierre devient Galilée. Une force de caractère à la voix singulière qui nous prend au coeur. Il fait vibrer l'homme aussi bien dans son enthousiasme vis-à-vis de ces découvertes que ces doutes incessants. Un tel homme n'est pas seul en scène et par chance, le français est un théâtre de troupe. Certaines scènes se font avec une vingtaine de comédiens et aucun n'a de rôle superflu. L'effet de masse ébloui surtout grâce aux sublimes costumes de Christian Lacroix. Ils vont à merveille avec les imposants décors composés de 10 toiles qui font des centaines de mètres carrés. Images de la pieta, d'imposition, de crucifixion prises dans les peintures de Fra Angelica, Caravage, Raphaël... nous plonge dans l'Italie où les religieux contrôlent tout.
Tout nous embarque au plus proche d'une histoire incroyable où la science à tout de même triompher sur le dogme.
Un spectacle enrichissant qui nous incite toujours à douter pour mieux comprendre le monde qui nous entoure.
Le titre dit tout. C'est la vie de Galilée. Intéressant de voir comment on s'intéresse à l'homme et pas au scientifique. Ses allées-venues avec l'inquisition sont intéressantes.
A surligner grandement, la mise en scène qui est classique, dynamique, sympathique. Du Eric Ruf. Commercial, surement, mais c'est très bien fait.
J'ai été éblouie par les costumes de Lacroix avec notamment un tableau de la cour qui est fabuleux. La mise en scène appuie cela. C'est bien monté.
C'est bien agréable de finir la saison de cette façon. Bravo et merci aux révolutionnaires intellectuels de leur temps !
A surligner grandement, la mise en scène qui est classique, dynamique, sympathique. Du Eric Ruf. Commercial, surement, mais c'est très bien fait.
J'ai été éblouie par les costumes de Lacroix avec notamment un tableau de la cour qui est fabuleux. La mise en scène appuie cela. C'est bien monté.
C'est bien agréable de finir la saison de cette façon. Bravo et merci aux révolutionnaires intellectuels de leur temps !
Bertolt Brecht nous conte la vie de Galilée grand savant Italien du 17ème siècle. Ecrite en 1938, Brecht la retravailla jusqu’en 1954.
Astronome, physicien, Galilée grâce à l’invention danoise de la lunette apporte les preuves de l'héliocentrisme dont Nicolas Copernic fut le précurseur.
Mais si la terre n’est plus le centre du monde où est donc la place de l’église ?
Galilée va lutter contre ignorance et le dédain des religieux, il souhaite transmettre son savoir mais malgré quelques soutiens dont le pape Urbain VIII, l’inquisition le condamne et le réduit au silence…
Galilée par peur de la souffrance physique, révoque sa théorie mais tout ceci n’est qu’une ruse et plus tard il confiera en secret tous ses écrits à Andrea son fidèle élève.
« La vérité est fille du temps, pas de l'Autorité.»
Sur le plateau, des reproductions géantes d’œuvres religieuses de Caravage, Raphael, Fra Angelico, nous émerveillent et nous conduisent à Venise, Florence, au Vatican… Où nous accompagnons avec passion Galilée dans sa lutte pour la vérité et la science contre la méconnaissance et la suffisance du pouvoir.
Nous sommes subjugués, lorsque Galilée observe l’univers à l’aide de sa lunette, un jet de lumière bleuté éclaire le magnifique plafond du théâtre. C’est fabuleux, le public lève la tête, nous observons le ciel avec Galilée…
Les costumes de Christian Lacroix se fondent dans ce splendide décor, nous voyageons dans l’Italie du 17ème.
N’oublions pas la surprenante chorégraphie des cardinaux vêtus de jupes gonflantes rouges, tournant comme des toupies ou comme des planètes…
C’est d’une grande esthétique.
Hervé Pierre incarne avec brio un Galilée enthousiaste, dynamique réjouissant et un peu cabotin.
Jean Chevalier (que j’avais déjà remarqué dans Fanny et Alexandre) interprète avec justesse et grand talent Andrea Sarti.
Guillaume Gallienne nous réjouit dans le rôle Urbain VIII.
Thierry Hancisse joue avec belle prestance ce cardinal inquisiteur.
Merci à tous ces comédiens, qui nous transportent, nous font rêver et nous questionnent.
C’est un grand moment de théâtre.
Astronome, physicien, Galilée grâce à l’invention danoise de la lunette apporte les preuves de l'héliocentrisme dont Nicolas Copernic fut le précurseur.
Mais si la terre n’est plus le centre du monde où est donc la place de l’église ?
Galilée va lutter contre ignorance et le dédain des religieux, il souhaite transmettre son savoir mais malgré quelques soutiens dont le pape Urbain VIII, l’inquisition le condamne et le réduit au silence…
Galilée par peur de la souffrance physique, révoque sa théorie mais tout ceci n’est qu’une ruse et plus tard il confiera en secret tous ses écrits à Andrea son fidèle élève.
« La vérité est fille du temps, pas de l'Autorité.»
Sur le plateau, des reproductions géantes d’œuvres religieuses de Caravage, Raphael, Fra Angelico, nous émerveillent et nous conduisent à Venise, Florence, au Vatican… Où nous accompagnons avec passion Galilée dans sa lutte pour la vérité et la science contre la méconnaissance et la suffisance du pouvoir.
Nous sommes subjugués, lorsque Galilée observe l’univers à l’aide de sa lunette, un jet de lumière bleuté éclaire le magnifique plafond du théâtre. C’est fabuleux, le public lève la tête, nous observons le ciel avec Galilée…
Les costumes de Christian Lacroix se fondent dans ce splendide décor, nous voyageons dans l’Italie du 17ème.
N’oublions pas la surprenante chorégraphie des cardinaux vêtus de jupes gonflantes rouges, tournant comme des toupies ou comme des planètes…
C’est d’une grande esthétique.
Hervé Pierre incarne avec brio un Galilée enthousiaste, dynamique réjouissant et un peu cabotin.
Jean Chevalier (que j’avais déjà remarqué dans Fanny et Alexandre) interprète avec justesse et grand talent Andrea Sarti.
Guillaume Gallienne nous réjouit dans le rôle Urbain VIII.
Thierry Hancisse joue avec belle prestance ce cardinal inquisiteur.
Merci à tous ces comédiens, qui nous transportent, nous font rêver et nous questionnent.
C’est un grand moment de théâtre.
j'essaierai d'avoir une place à la rentrée.
Lundi 17 juin 2019
Et pourtant, elle tourne !
Elle tourne très très rond, cette version par Eric Ruf de la célèbre pièce de Brecht, écrite en 1938 et retravaillée jusqu'en 1954.
Elle tourne même à l'excellence !
Oui, durant presque deux heures et trente minutes, ce qui nous est proposé est une grande et magistrale leçon de théâtre !
Le patron du Français transporte le public de la salle Richelieu au sein d'une grande fresque historique, à la fois austère et flamboyante, dans laquelle il met en valeur à un point rarement atteint la troupe ainsi que tous les corps de métiers de la grande maison.
Je doute, donc je sais ? Je sais parce que je doute ? Je ne doute plus donc maintenant je sais enfin ?
La distance entre le refus de tous les dogmes et l'acceptation de la non-certitude scientifique, c'est à dire la question récurrente de la place du doute, voici quelle est le propos principal de Brecht.
Cet affrontement entre religion et science est le propos pour l'auteur d'affirmer non seulement sa dénonciation des totalitarismes nazis puis staliniens, mais également dans les dernières réécritures, à la toute fin de sa vie, le moyen de dire sa crainte de la toute puissance de la science livrée à elle-même, et notamment cette science qui a permis l'élaboration de la bombe nucléaire.
Bien entendu, pour le metteur en scène de 2019, la problématique résonne également furieusement.
Aujourd'hui, tout est fait pour que nous puissions engranger le maximum de connaissances, et pourtant, qui sait comment fonctionne véritablement Internet ou son portable, vecteurs de ce savoir soit-disant universel et pourtant générateur de tant de « fake-news » ?
On l'aura compris, la pièce de Brecht n'a jamais peut-être été plus actuelle.
Je n'aurai garde de passer sous silence les autres thèmes sous jacents de la pièce, à savoir la capacité de l'intime ordinaire de peser sur l'Humanité dans son entièreté au point de la chambouler physiquement et philosophiquement, ou encore la difficulté pour un homme d'accepter ou non son propre reniement.
Sans oublier le fait de rendre à Copernic ce qui lui appartient, à savoir l'hypothèse de l'héliocentrisme, démontrée par Galilée notamment au moyen de « sa » lunette. (Je n'en dis pas plus sur le « sa »...)
La mise en scène du patron est dénuée de toute esbrouffe inutile, de toute facilité ou autres artifices tellement vus ici et là, tellement galvaudés ou inappropriés.
Ici, un classicisme de très bon aloi règne en permanence.
Non pas le classique pour le classique, mais le classique pour mieux faire ressortir de flamboyants parti-pris esthétiques, scénographiques et dramaturgiques.
Les somptueuses et gigantesques toiles peintes servant de décors, et représentant des détails de toiles du Seicento, les sublimes (l'épithète est bien faible) costumes de Christian Lacroix réalisés par les petites mains de la Comédie-Françaises, (Ah ! Cet habit papal !...), les lumières délicates et subtiles de Bertrand Couderc, la création sonore et la musique originale de Vincent Leterme, tout concourt donc à une véritable démonstration d'excellence dans les savoir-faire.
Et puis, bien évidemment, l'excellence va une nouvelle fois concerner la troupe !
Sur le plateau, pas moins de vingt-trois Sociétaires, Pensionnaires ou Elèves-comédiens vont incarner pratiquement une quarantaine de personnages.
Je n'en finirais pas une nouvelle fois de narrer par le menu les hauts faits de chacun.
Ici, il n'y a plus aucun petit rôle.
Hervé Pierre, dans la peau de Galilée, force à nouveau le respect.
Son interprétation est phénoménale.
En jeune professeur d'université jusqu'à ce vieillard enchanté de recevoir des oies pour déjeuner, il va déployer son incroyable palette et son merveilleux talent.
Tous les élèves des Conservatoires nationaux et des autres écoles de théâtre devraient venir voir ce comédien jouer. Là aussi, nous assistons à une magistrale leçon.
Un autre qui m'a enchanté c'est le jeune Pensionnaire Jean Chevalier, dont j'avais déjà écrit tant de bien pour son rôle d'Alexandre dans cette même salle, voici quelques mois.
Ici, il est le disciple du maître. L'élève qui va exprimer son indignation devant le renoncement de son mentor, et qui finira par comprendre.
Jean Chevalier est décidément à nouveau excellent dans ce rôle aux multiples facettes. Il nous tirera des sourires et beaucoup d'émotion, notamment à la fin de la pièce.
Guillaume Galienne en cardinal mathématicien Barberini devenant pape, Florence Viala déchirante en servante et même sans doute un peu plus de Galilée, Elise Lhommeau dans le rôle délicat à appréhender de la fille du savant, Véronique Vella formidable en Côme de Médicis âgé d'une dizaine d'années (si si...), Jérémy Lopez en "Petit moine" bouleversé par l'exactitude des calculs galiléens, Gérard David pontifiant à qui mieux mieux en philosophe pathétique, tous sont on ne peut plus exemplaires.
De très nombreux et très longs applaudissements nourris viennent saluer cette vraie réussite de fin de saison.
Il faut absolument aller voir cette pièce, dont c'est la deuxième mise en scène dans la maison de Molière.
Ne passez surtout pas à côté de ce spectacle grandiose !
Elle tourne très très rond, cette version par Eric Ruf de la célèbre pièce de Brecht, écrite en 1938 et retravaillée jusqu'en 1954.
Elle tourne même à l'excellence !
Oui, durant presque deux heures et trente minutes, ce qui nous est proposé est une grande et magistrale leçon de théâtre !
Le patron du Français transporte le public de la salle Richelieu au sein d'une grande fresque historique, à la fois austère et flamboyante, dans laquelle il met en valeur à un point rarement atteint la troupe ainsi que tous les corps de métiers de la grande maison.
Je doute, donc je sais ? Je sais parce que je doute ? Je ne doute plus donc maintenant je sais enfin ?
La distance entre le refus de tous les dogmes et l'acceptation de la non-certitude scientifique, c'est à dire la question récurrente de la place du doute, voici quelle est le propos principal de Brecht.
Cet affrontement entre religion et science est le propos pour l'auteur d'affirmer non seulement sa dénonciation des totalitarismes nazis puis staliniens, mais également dans les dernières réécritures, à la toute fin de sa vie, le moyen de dire sa crainte de la toute puissance de la science livrée à elle-même, et notamment cette science qui a permis l'élaboration de la bombe nucléaire.
Bien entendu, pour le metteur en scène de 2019, la problématique résonne également furieusement.
Aujourd'hui, tout est fait pour que nous puissions engranger le maximum de connaissances, et pourtant, qui sait comment fonctionne véritablement Internet ou son portable, vecteurs de ce savoir soit-disant universel et pourtant générateur de tant de « fake-news » ?
On l'aura compris, la pièce de Brecht n'a jamais peut-être été plus actuelle.
Je n'aurai garde de passer sous silence les autres thèmes sous jacents de la pièce, à savoir la capacité de l'intime ordinaire de peser sur l'Humanité dans son entièreté au point de la chambouler physiquement et philosophiquement, ou encore la difficulté pour un homme d'accepter ou non son propre reniement.
Sans oublier le fait de rendre à Copernic ce qui lui appartient, à savoir l'hypothèse de l'héliocentrisme, démontrée par Galilée notamment au moyen de « sa » lunette. (Je n'en dis pas plus sur le « sa »...)
La mise en scène du patron est dénuée de toute esbrouffe inutile, de toute facilité ou autres artifices tellement vus ici et là, tellement galvaudés ou inappropriés.
Ici, un classicisme de très bon aloi règne en permanence.
Non pas le classique pour le classique, mais le classique pour mieux faire ressortir de flamboyants parti-pris esthétiques, scénographiques et dramaturgiques.
Les somptueuses et gigantesques toiles peintes servant de décors, et représentant des détails de toiles du Seicento, les sublimes (l'épithète est bien faible) costumes de Christian Lacroix réalisés par les petites mains de la Comédie-Françaises, (Ah ! Cet habit papal !...), les lumières délicates et subtiles de Bertrand Couderc, la création sonore et la musique originale de Vincent Leterme, tout concourt donc à une véritable démonstration d'excellence dans les savoir-faire.
Et puis, bien évidemment, l'excellence va une nouvelle fois concerner la troupe !
Sur le plateau, pas moins de vingt-trois Sociétaires, Pensionnaires ou Elèves-comédiens vont incarner pratiquement une quarantaine de personnages.
Je n'en finirais pas une nouvelle fois de narrer par le menu les hauts faits de chacun.
Ici, il n'y a plus aucun petit rôle.
Hervé Pierre, dans la peau de Galilée, force à nouveau le respect.
Son interprétation est phénoménale.
En jeune professeur d'université jusqu'à ce vieillard enchanté de recevoir des oies pour déjeuner, il va déployer son incroyable palette et son merveilleux talent.
Tous les élèves des Conservatoires nationaux et des autres écoles de théâtre devraient venir voir ce comédien jouer. Là aussi, nous assistons à une magistrale leçon.
Un autre qui m'a enchanté c'est le jeune Pensionnaire Jean Chevalier, dont j'avais déjà écrit tant de bien pour son rôle d'Alexandre dans cette même salle, voici quelques mois.
Ici, il est le disciple du maître. L'élève qui va exprimer son indignation devant le renoncement de son mentor, et qui finira par comprendre.
Jean Chevalier est décidément à nouveau excellent dans ce rôle aux multiples facettes. Il nous tirera des sourires et beaucoup d'émotion, notamment à la fin de la pièce.
Guillaume Galienne en cardinal mathématicien Barberini devenant pape, Florence Viala déchirante en servante et même sans doute un peu plus de Galilée, Elise Lhommeau dans le rôle délicat à appréhender de la fille du savant, Véronique Vella formidable en Côme de Médicis âgé d'une dizaine d'années (si si...), Jérémy Lopez en "Petit moine" bouleversé par l'exactitude des calculs galiléens, Gérard David pontifiant à qui mieux mieux en philosophe pathétique, tous sont on ne peut plus exemplaires.
De très nombreux et très longs applaudissements nourris viennent saluer cette vraie réussite de fin de saison.
Il faut absolument aller voir cette pièce, dont c'est la deuxième mise en scène dans la maison de Molière.
Ne passez surtout pas à côté de ce spectacle grandiose !
« La vie de Galilée » de Bertolt Brecht à la Comédie Française dans une mise en scène d’Eric Ruf est une formidable histoire du portrait d’un homme brillant qui tient en haleine le public pendant deux heures et demie : pas un bruit ne vient perturber le récit.
Galilée ou Galileo Galilei, de son état mathématicien, physicien et astronome italien du XVIIe siècle, amoureux des plaisirs de la vie, ne croit que dans ce qu’il voit, mais il est prêt à renoncer à ses croyances face à la douleur physique…il veut transmettre son savoir mais ne veut pas devenir un martyr de la science.
Un savant avide de connaissances qui nage entre deux eaux pour arriver à son but. Une découverte venue de Hollande lui donnera une notoriété relative en mettant au point une lunette astronomique.
D’un côté nous avons la lumière de ce soleil qui rayonne sur l’univers et de l’autre côté nous avons l’obscurité de cette église catholique qui rayonne en maître sur la planète terre.
Deux univers opposés, l’un qui voit dans la science la progression de l’humanité et dans l’autre celui qui a peur de perdre son pouvoir sur l’Homme.
Une excellente question est posée par Brecht dans sa pièce : mais où est Dieu dans tout cela ? Une réponse pleine de bon sens : il est en nous.
Comment l’église pourrait-elle accepter, au risque que ses écrits perdent toutes valeurs, que la terre tourne autour du soleil, que la terre comme la lune n’aient pas de lumière propre ?
Comment accepter que sa parole soit mise en doute ? Un écho qui de nos jours, sur de nombreux sujets d’actualité, a tout son sens : rien n’a changé !
Dans cette pièce, c’est le pouvoir politique de l’église qui est au cœur de l’action. Un pouvoir néfaste, conservateur, hostile à toute évolution.
Le point d’orgue de cette illustration est la scène de l’habillage du pape, joué ce soir avec beaucoup d’espièglerie par Guillaume Galienne. Une scène qui résume très bien le dilemme entre Galilée et l’église. Un pape qui dans un premier temps est favorable aux théories de Galilée alors qu’il était le cardinal Barberini, mais qui devant la nouvelle charge qui lui incombe renie ses convictions, comme Galilée, face à la toute puissance de l’inquisition représentée par son cardinal Thierry Hancisse, d’une sobriété effrayante. Une inquisition qui ne peut accepter que la terre ne soit pas le centre de l’univers. Cela remettrait en question le positionnement de l’Homme dans la création voulu par Dieu : une dictature de la foi contre le bon sens.
Les costumes somptueux de Christian Lacroix (un habitué de la Comédie Française) en sont les témoins. L’habillage du pape est cadencé d’une manière superbe pour mettre en exergue la bêtise humaine. Sous les lumières de Bertrand Couderc, la toute puissance de l’église via les habits de ce pape étincelle de mille éclats, comme les langues de feu qui se propagent à la Pentecôte.
Un texte intelligent mis en valeur par les comédiens de la Comédie Française très nombreux sur le plateau, donnant une vision lumineuse de cette époque.
La mise en scène d’Eric Ruf est construite comme un ensemble cohérent où l’humour côtoie la réflexion et l’émotion, mettant en évidence la complexité du personnage. Un plaisir de jouer transmis sur scène avec toute la finesse des comédiens pour interpréter un propos profond qui nous oriente sur la réflexion des conséquences que peuvent avoir les découvertes scientifiques sur notre vie.
Une scénographie aussi d’Eric Ruf digne des grands peintres étaye les propos, tout en nous faisant voyager de Rome à Florence en passant par le Vatican ou encore Venise. Tant de lieux arpentés par Galilée au milieu de sa tribu composée entre autres de sa servante Mme Sarti (Florence Viala) avec son fils Andrea (Jean Chevalier) à la naïveté touchante, qu’il prendra sous son aile en se chargeant de son éducation et sa fille Virginia (Elise Lhomeau) avec qui il a une relation un peu compliquée mais qu’il aime profondément.
Outre les méfaits de la censure dénoncés, une fin qui laisse place au doute, sur le sens de la vie, avec un Galilée, joué tout en simplicité et conviction par Hervé Pierre, sortant de temps en temps ses griffes, qui aura tout de même mené à bien son étude - les Discorsi - en la transmettant à son messager Andrea, chargé de diffuser à son tour la bonne parole…que je vous conseille d’aller écouter.
Galilée ou Galileo Galilei, de son état mathématicien, physicien et astronome italien du XVIIe siècle, amoureux des plaisirs de la vie, ne croit que dans ce qu’il voit, mais il est prêt à renoncer à ses croyances face à la douleur physique…il veut transmettre son savoir mais ne veut pas devenir un martyr de la science.
Un savant avide de connaissances qui nage entre deux eaux pour arriver à son but. Une découverte venue de Hollande lui donnera une notoriété relative en mettant au point une lunette astronomique.
D’un côté nous avons la lumière de ce soleil qui rayonne sur l’univers et de l’autre côté nous avons l’obscurité de cette église catholique qui rayonne en maître sur la planète terre.
Deux univers opposés, l’un qui voit dans la science la progression de l’humanité et dans l’autre celui qui a peur de perdre son pouvoir sur l’Homme.
Une excellente question est posée par Brecht dans sa pièce : mais où est Dieu dans tout cela ? Une réponse pleine de bon sens : il est en nous.
Comment l’église pourrait-elle accepter, au risque que ses écrits perdent toutes valeurs, que la terre tourne autour du soleil, que la terre comme la lune n’aient pas de lumière propre ?
Comment accepter que sa parole soit mise en doute ? Un écho qui de nos jours, sur de nombreux sujets d’actualité, a tout son sens : rien n’a changé !
Dans cette pièce, c’est le pouvoir politique de l’église qui est au cœur de l’action. Un pouvoir néfaste, conservateur, hostile à toute évolution.
Le point d’orgue de cette illustration est la scène de l’habillage du pape, joué ce soir avec beaucoup d’espièglerie par Guillaume Galienne. Une scène qui résume très bien le dilemme entre Galilée et l’église. Un pape qui dans un premier temps est favorable aux théories de Galilée alors qu’il était le cardinal Barberini, mais qui devant la nouvelle charge qui lui incombe renie ses convictions, comme Galilée, face à la toute puissance de l’inquisition représentée par son cardinal Thierry Hancisse, d’une sobriété effrayante. Une inquisition qui ne peut accepter que la terre ne soit pas le centre de l’univers. Cela remettrait en question le positionnement de l’Homme dans la création voulu par Dieu : une dictature de la foi contre le bon sens.
Les costumes somptueux de Christian Lacroix (un habitué de la Comédie Française) en sont les témoins. L’habillage du pape est cadencé d’une manière superbe pour mettre en exergue la bêtise humaine. Sous les lumières de Bertrand Couderc, la toute puissance de l’église via les habits de ce pape étincelle de mille éclats, comme les langues de feu qui se propagent à la Pentecôte.
Un texte intelligent mis en valeur par les comédiens de la Comédie Française très nombreux sur le plateau, donnant une vision lumineuse de cette époque.
La mise en scène d’Eric Ruf est construite comme un ensemble cohérent où l’humour côtoie la réflexion et l’émotion, mettant en évidence la complexité du personnage. Un plaisir de jouer transmis sur scène avec toute la finesse des comédiens pour interpréter un propos profond qui nous oriente sur la réflexion des conséquences que peuvent avoir les découvertes scientifiques sur notre vie.
Une scénographie aussi d’Eric Ruf digne des grands peintres étaye les propos, tout en nous faisant voyager de Rome à Florence en passant par le Vatican ou encore Venise. Tant de lieux arpentés par Galilée au milieu de sa tribu composée entre autres de sa servante Mme Sarti (Florence Viala) avec son fils Andrea (Jean Chevalier) à la naïveté touchante, qu’il prendra sous son aile en se chargeant de son éducation et sa fille Virginia (Elise Lhomeau) avec qui il a une relation un peu compliquée mais qu’il aime profondément.
Outre les méfaits de la censure dénoncés, une fin qui laisse place au doute, sur le sens de la vie, avec un Galilée, joué tout en simplicité et conviction par Hervé Pierre, sortant de temps en temps ses griffes, qui aura tout de même mené à bien son étude - les Discorsi - en la transmettant à son messager Andrea, chargé de diffuser à son tour la bonne parole…que je vous conseille d’aller écouter.
La tête dans les étoiles !
Théologie contre astronomie.
Science contre ignorance.
Obscurantisme contre soif de connaissance.
Voilà les batailles qui se livrent devant nos yeux et nos oreilles éblouis ...
Dans un sublime décor de Renaissance italienne, les comédiens somptueusement vêtus jouent leur partition avec virtuosité. Les lumières intensifient encore la magie de la soirée.
Incroyable Hervé Pierre, Galilée tour à tour joyeux et accablé, jouant aussi bien avec son corps qu'avec les mots de Brecht.
Et cerise sur le gâteau, un Guillaume Gallienne en pleine forme dans un formidable - et trop court - numéro de pape !
Solaire et terrien !!!
Théologie contre astronomie.
Science contre ignorance.
Obscurantisme contre soif de connaissance.
Voilà les batailles qui se livrent devant nos yeux et nos oreilles éblouis ...
Dans un sublime décor de Renaissance italienne, les comédiens somptueusement vêtus jouent leur partition avec virtuosité. Les lumières intensifient encore la magie de la soirée.
Incroyable Hervé Pierre, Galilée tour à tour joyeux et accablé, jouant aussi bien avec son corps qu'avec les mots de Brecht.
Et cerise sur le gâteau, un Guillaume Gallienne en pleine forme dans un formidable - et trop court - numéro de pape !
Solaire et terrien !!!
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