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Phane
Phane
Critique compétente
20 ans
4 espions
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Chroniqueuse AuBalcon, je vais voir beaucoup de pièces du théâtre public pour la rédaction !
Son blog : http://www.aubalcon.fr
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Ses critiques

38 critiques
Candide, si c’est ça le meilleur des mondes…

Candide, si c’est ça le meilleur des mondes…

8/10
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Comment représenter le déplacement, le voyage, les kilomètres, dans la boite noire qu’est le théâtre ?

Grande question que s’est posée Maëlle Poesy, à laquelle elle a répondu ingénieusement et admirablement bien : avec un décor composé de trois structures métalliques, de quelques bâches, et de beaucoup d’accessoires, on va pouvoir suivre Candide sur le champ de bataille entre les Bulgares et les Allemands, ou peinant à tenir debout pendant le tremblement de terre à Lisbonne, ou encore arrivant au bel Eldorado peuplé d’or et de moutons rouges.

Les comédiens nous font faire un véritable tour du monde, en lançant de la fausse neige devant un ventilateur pour aveugler Candide par exemple, ou en déclenchant un grand bruit assourdissant en même temps que des jets de lumière derrière les bâches pour nous faire croire à une explosion de bombes.

5 comédiens sur scène : un conserve le rôle de Candide durant toute la pièce tandis que les autres parcourent la scène et les coulisses pour changer d’identité aussi vite que de répliques. Leur exploit est de nous faire croire à ce voyage, autant initiatique que réel, et de nous faire vivre cette histoire invraisemblable, tout en nous montrant leurs artifices théâtraux en toute franchise. Jamais théâtre n’a été aussi « vrai » : il assume sa part d’artifices en plongeant le spectateur dans une histoire rocambolesque et lui maintient la tête dans l’eau jusqu’à la fin.

Le filtre de la théorie du « meilleur des mondes » du maitre Pangloss recouvre cette mise en scène qui nous montre sans trucage les violences de ce monde pas aussi formidable que le décrit le philosophe, et qui pourtant parvient à conserver un caractère merveilleux et presque enfantin grâce à la performance et au jeu des acteurs, ainsi qu’aux procédés techniques utilisés pour les décors. Le viol de Cunégonde, par exemple, nous paraît dépourvu de toute cruauté et de violence grâce à la manière dont l’actrice le raconte et la façon dont l’accepte Candide, mais aussi car on a choisi de ne pas montrer cet événement.

Ce spectacle est un véritable enchantement, pour les petits comme pour les grands : on redécouvre le conte de Voltaire, qui est pourtant la tarte à la crème de nos années lycée et collège. Le rythme soutenu est intense, mais les comédiens se débrouillent à merveille, et nous font rire aux éclats (bravo à Pangloss, aussi attachant que désespérant, qui nous explique la cause et les effets du meilleur monde possible avec la ferveur d’un croyant). On voit évoluer cette histoire jusque dans le corps des comédiens et on y croit, avec un réel plaisir d’enfant !
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Richard III

Richard III

7,5/10
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Sans que ce soit un véritable coup de coeur, j'ai trouvé ce spectacle grandiose. Il en met plein les yeux et les oreilles, joue avec le spectateur, et apporte un nouveau regard à cette pièce de Shakespeare, montrant une Angleterre plongée dans le chaos mais qui nous fait rire par son absurde violence et même parfois sa bêtise.

Richard III est un Macbeth raté, un Macbeth à qui il manque le souffle épique et tragique, et celui peint par Thomas Jolly élève son aspect grotesque au rang d’art.

Tout (et tous) ridiculise Richard III, à commencer par lui-même : il se moque de son infirmité, de sa cruauté, il se moque même de ses propres peurs. Et des pancartes passent tout au long de la pièce, écrites dans une police digne d’ «Astérix et Obélix» et racontant l’histoire de Richard III d’une manière aussi synthétique que grotesque.

Pourtant, l’ambiance générale créée par les lumières froides en longs faisceaux rectilignes, les décors austères et hostiles, tous formés de machines, la musique qui s’accorde tout à fait à cette ambiance sordide et glacée, installe une atmosphère propre au tragique. Tous les personnages sont grimés de blanc, et ne sont vêtus que de vêtements sans couleur (blanc, noir, ou gris). Mais surtout le personnage de Richard III semble taillé à partir de ce décor : mi-animal avec sa bosse de plume sur le dos et son bras gris et mort terminé par des griffes, et mi-monstre avec sa face grimée et sa démarche désarticulée.

Tout le délice de cette mise en scène de Thomas Jolly tient dans ce double-aspect de la pièce, entre le dramatique et le grotesque, le tragique et le pathétique : Anne pleure son mari assassiné par Richard et hurle des imprécations contre son meurtrier mais elle finit à quatre pattes, pétant, et même allongée lubriquement sur le cercueil de son mari contre un Richard qui la séduit. Toute la pièce est contrebalancée par l’un ou l’autre de ces genres. Et cela donne une mise en scène tout en surprise, en étonnement, et en stupeur.

La pièce dure 4h20, avec entracte, et forme un véritable marathon pour les comédiens, qui crient beaucoup (un peu trop), se balancent entre les tiges de fer du décor où se déplacent sur de hauts talons perchés. Mais grâce au rythme effréné de la mise en scène, le spectacle ne se perd pas en longueur.

Et plusieurs perles sont trouvées comme la Gameboy qui absorbe les fils d’Edouard IV et définit presque leur souffle de vie (puisque la musique de l’engin s’arrête à leur mort), les huis-clos féminins à la fois terriblement cruels et désespérément tragiques, la participation du public à l’élection de Richard III en roi, mais palme d’or à l’ambiance discothèque du couronnement du roi Richard et de la reine Anne mené par le chant « mélodieux » du bossu monstrueux.
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En Attendant Godot

En Attendant Godot

6,5/10
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« Le cirque, c’est du cirque » dit Estragon à Vladimir, en désignant du menton Pozzo qui fait claquer son fouet dans le vide.

Il ne saurait pas mieux décrire la mise en scène de Jean-Pierre Vincent : les deux personnages principaux sont habillés façon Charlie Chaplin, avec un vieux trois-pièces tout déchiré, un pantalon large avec des poches profondes, et un chapeau melon rapiécé. Ces deux clowns évoluent dans un espace mort, quasiment vide à l’exception d’un arbre, quelques petits cailloux, un gros rocher, et du sable. Ils nous font leurs numéros, nous font rire en échangeant leur chapeau 26 fois, en tentant tant bien que mal d’enlever les chaussures d’Estragon, en répétant les mêmes phrases tout au long de la pièce… Lucky et Pozzo sont dans la même énergie clownesque qui fait presque oublier à la salle à quel point le sujet de la pièce est ennuyeux et déprimant : l’attente, la déception, et l’absence de raison de vivre.

On s’attache peu à peu à ces deux histrions tristes, qui changent d’émotions aussi facilement que d’envies : tantôt se tombant dans les bras, tantôt voulant se quitter à jamais. Même Pozzo, le maitre inhumain, finit par nous toucher par son besoin inégalé d’attention, puis par sa cécité. On peut se retrouver dans leur attente interminable, dans leurs contradictions, même dans leur aspect grotesque.

Une impression enfantine se dégage de la pièce, avec son fond de scène bleu pastel où se dégage un soleil orangé et une lune bleutée qui ressemblent à des dessins, avec son côté clownesque, grâce à plusieurs interpellations vers le public pour le faire tourner en bourrique. Le spectateur devient un enfant assis sous une tente de cirque.

Pourtant on ne peut s’empêcher de trouver le temps long (c’est la pièce elle même qui veut cela), on attend une résolution, on attend Godot qui ne viendra jamais et on est désespéré par ce temps qui ne passe pas. Un peu d’ennui, beaucoup de rire, un arrière goût amère: une mise en scène classique qui met bien en valeur les enjeux de la pièce mais sans réelle prise de risque.
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Ödipus der tyrann

Ödipus der tyrann

7/10
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Une mise en scène époustouflante, et une pièce qui donne à réfléchir. L’accouplement des symboles chrétiens et mythologiques grecs donne naissance à un monstre hybride, ressemblant étrangement à Œdipe.

La pièce commence dans un couvent silencieux, où une nonne malade se meurt. L’atmosphère lourde, noire, seulement brisée par des chants religieux, ne donne pas beaucoup d’explication sur sa raison d’être. Jusqu’à ce que la nonne meure, et qu’une nouvelle la remplace, entre dans sa chambre (semble-t-il) et y découvre un livre. La bonne sœur l’ouvre, et commence à lire : et c’est comme si ouvrir le livre avait emporté le spectateur, ainsi que tous le couvent, dans la Grèce antique, tout en gardant le filtre de la vision de la liseuse chrétienne, faisant ainsi de l’histoire d’Œdipe une histoire chrétienne.
En effet Œdipe ressemble curieusement à Jésus, Jocaste à Marie, et Tirésias à Jean-Baptiste. Les nonnes se font le chœur de cette tragédie qui n’est plus celle que les dieux ont imposés à Œdipe par la malédiction qui le suit, mais par la propre folie d’Œdipe qui, aveugle, se prend pour un tyran et se détruit lui même.

Bien que l’histoire soit parfois complexe à comprendre par les choix de lecture, la mise en scène quant à elle, est grandiose : digne de l’ampleur de la tragédie. La noirceur du couvent laisse place à un blanc éclatant lorsque la narration passe à l’histoire d’Œdipe. Pourtant tout se fait dans une absence de bruit (déplacement des décors, chuchotements du début lors de la séquence du couvent) où le discours des personnages résonnent d’autant plus fortement. Il y a en effet très peu de musique ou de bruitage, hormis lorsque Tirésias donne sa réponse au roi : la transe du voyant, ainsi que sa colère, se transmet à travers la salle grâce à un son (je ne saurai le nommer autrement) très puissant qui vibre à travers toutes les oreilles de la salle très fortement. La présence d’un voile devant la scène crée encore plus de distanciation avec la salle, peut être pour créer un effet de lointain avec l’histoire, pour montrer l’aveuglement d’Œdipe ou pour représenter le voile de mystère qui recouvre cette tragédie.

La pièce est pratiquement entièrement jouée par des femmes (à part Tirésias, interprété par un homme, mais n’oublions pas que le personnage en lui même est à la fois homme et femme dans le mythe) à cause de la question de « la grâce et de la puissance » selon les mots du metteur en scène. Mais peut être aussi à cause de l’absence de brutalité des personnages féminins. L’allemand, langue employée par les actrices et acteurs venant de la Schaubühne Berlin, crée un effet de mystère, et de lointain, sur la représentation, et ce malgré le sur-titrage français.

Le spectateur est mis à l’épreuve durant le spectacle, notamment pendant plusieurs séquences comme celle où l’on voit un homme (Roméo Castelluci je crois) se rendre presque aveugle à l’aide d’un produit chimique. Tout cet épisode est filmé et montré en grand écran sur la scène : la douleur de l’acteur se communique au spectateur et le fait incarner, pour quelques instants, ce personnage si étrange qu’est Œdipe.
Mais la pièce reste assez obscure quand à son sens, ou sa lecture : tout est dans l’énigme nous dit-on, et pas dans la réponse apportée.
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ça ira (1) Fin de Louis

ça ira (1) Fin de Louis

7,5/10
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Désorientée par ce début de pièce, je croyais que Pommerat allait nous livrer une critique éminemment actuelle de notre société, de cette 5ème République aux relents parfois monarchiques, qui s'écroule sous une crise économique et financière. Car c'est dans un décor et dans des costumes modernes qu'apparaissent les personnages, qui prononcent eux mêmes des discours modernisants.

Mais on comprend vite que cette fiction n'est autre qu'un réécriture de la Révolution de 89. On est vite absorbée par les discours de l'assemblée Nationale, et on est pris dans le jeu des acteurs qui s'empoignent, crient beaucoup, sifflent, se battent presque sur les gradins. Nous sommes, spectateurs, cette Assemblée Nationale, muette ou au contraire assourdissante. Dans tous les cas, elle reste incompréhensible. Et c'est cela qui va lui être reproché. On évolue à travers la révolution sans même en avoir les détails historiques : ce qui compte c'est l'assemblée et ses décisions, ce qui compte c'est l'inaction de ce roi qui ne parle presque jamais. Et on suit avec désespoir la dégénérescence de cette fabuleuse institution qui devient vite le symbole de la Terreur.

Pommerat réussit l'exploit d'un spectacle extrêmement long mais où le spectateur, pris à parti, ne voit pas ce temps s'écouler. Certes il y a quelques longueurs, mais il y a toujours un rebondissement qui attire à nouveau l'attention du public. Que ce soit par l'entrée tonitruante du roi à l'Assemblée, le discours initial du Président et du Premier ministre au peuple, ou la nuit du 4 aout avec l'abolition des privilèges.
J'ai beaucoup aimé voir les acteurs évoluer à travers le public, et s'écharper pour obtenir le micro. Et même si la pièce se passe dans un temps historique défini je n'ai pu m'empêcher d'y voir quelques symboles de mon époque, certaines situations qui ressemblent trop à notre monde d'aujourd'hui.

Un très beau spectacle, qui n'a pas assez de prise de parti mais qui laisse donc tout le loisir de réflexion au spectateur. Je regrette simplement qu'il n'y ait pas eu un approfondissement de certains thèmes comme celui des médias évoqué au début avec la présentatrice TV qui suit le discours du Président au peuple.
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