- Théâtre contemporain
- Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- Paris 10ème
ça ira (1) Fin de Louis

- Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 18, boulevard Saint-Martin
- 75010 Paris
- Strasbourg-Saint-Denis (l.4, l.8, l.9)
« Il ne s’agit pas d’une pièce politique mais d’une pièce dont le sujet est la politique » dit Joël Pommerat à propos de sa nouvelle création.
Dans un monde bouleversé par les printemps révolutionnaires, alors que l’Europe est secouée par le retour des nationalismes et la radicalisation, l’auteur et metteur en scène interroge l’histoire de la Révolution française. Comment s’emparer de cette matière historique bouillonnante élevée au rang de mythe et éclairer ses liens avec notre présent ? Ça ira (1) Fin de Louis s’intéresse au processus révolutionnaire plutôt qu’aux héros, observe les mécanismes qui régissent l’action des individus, insiste sur la dimension collective de l’action politique. Les révolutionnaires étaient‑ils préparés à l’exercice du pouvoir ? Quelle fut la réalité de leur apprentissage, de leurs enthousiasmes et de leurs controverses ?
La Révolution française est le fondement de nos démocraties modernes, la base des idées et valeurs qui les constituent. Avec ce nouveau spectacle, Joël Pommerat opère une rupture esthétique, abandonnant les dispositifs circulaires ou en bi‑frontal qu’il avait explorés précédemment.
Il revient à une frontalité très simple qui met la parole de l’acteur au centre et la confronte à une large assemblée de spectateurs, rejouant dans les corps l’invention du contrat social. L’écriture de plateau est documentée par des archives, des discours et des improvisations, afin de « reconstituer une réalité dont nous n’avons pas été témoins ».
Ca ira (1) Fin de Louis a été récompensée de 3 Molières 2016 : du Théâtre Public, de l'Auteur et du Metteur en scène Public (pour Joël Pommerat).
La critique de la rédaction : 7/10. Ça Ira (1) Fin de Louis donne un éclairage intéressant sur notre histoire et fait réfléchir sur ce que nous sommes devenus. Sa durée (4h20) la transforme quelque peu en expérimentation artistique. Cela la rend à la fois unique et difficilement accessible.
Les faits historiques sont transposés à notre époque, avec appareils photos, micros... À part les tenues et ces quelques rappels de notre siècle, c'est au spectateur de faire le rapprochement entre les idées (et les idéaux), les situations connues au XVIIIème siècle et celles que nous connaissons aujourd'hui.
La mise en scène et la mise en lumières sont très belles. Elles permettent une immersion complète au coeur de l'action, comme si ça allait bientôt être à nous de prendre part à la révolution qui nait devant nos yeux. Plusieurs acteurs s'immiscent dans le public et se manifestent, applaudissent, injurient ! Ça crie beaucoup, personne n'est d'accord, aucune décision n'est facile. Et c'est à plusieurs moments éprouvant pour nos sensibles oreilles.
Quelques scènes précieuses, sublimes dans les salons du roi, ou des discours passionnés devant notre tribune nous ont touché, ému, intéressé ou encore fait rire. Hélas, d'autres allocutions étaient plus plates, répétitives, moins utiles.
Pendant toute une partie de la pièce nous avions l'impression de regarder LCP-Public Scénat. Les débats de l'assemblée nationale... Mais en 1789.
Nous ne nous sommes pas ennuyés mais avons parfois trouvé que quelques scènes auraient méritées d'être coupées. Comme nous ne conseillerions pas à quelqu'un qui ne court jamais de participer à un marathon, nous ne recommanderions cette pièce qu'aux spectateurs avertis.
Promotion jeune épuisée malheureusement.
En sortant de la première partie de "Ça ira (1) fin de Louis" voilà ce que je peux vous dire. La formule de "spectacle d'utilité publique" que je vu et entendu par ci par là ces derniers temps est absolument justifiée !
Passé, présent, futur, réalité et fiction "se mêlent et se confondent [les uns en les autres] si bien qu'on ne distingue plus la couture qui les a jointe". Cette fiction historique et politique est bouleversante par sa force de captivation émotionnelle. La sonnerie retentit, il faut déjà y retourner.
Deuxième partie : les scènes de débat sont plus vraies que nature et totalement immersives. Le spectacle vivant quand il est réussi comme jamais devient une expérience viscérale et personnelle. C'est le cas soir et je crois ne l'avoir vécu que 4-5 fois jusqu'à présent. 2-3 pour un spectacle en lui-même. 2 fois pour des acteurs/interprètes seuls.
Troisième partie : les 4h30 sont passées bien vites. Quel spectacle ! Waouh ! Le texte était déjà épuisé à la sortie. Il faut le commander de suite !
On est dans une mêlée politique avec le chahut d'un monde passé et actuel, tout l'art étant de rendre actuel un ancien régime qui s'écroule.
On est dans une actualité qui ne peut échapper à personne et donc l'histoire balbutie. Le monde actuel aussi avance dans l'injustice, le désespoir et une forme d'impasse. La révolte gagne, le pouvoir tremble. Il ne peut que s'accrocher à son siège et finir en" ça ira".
Ira, ira pas, presque un sourire inquiet avant l'éclatement ?
Un texte très intéressant avec des comédiens à la hauteur, un esprit de troupe très impressionnant.
Une petite remarque : les comédiens qui fument n'apportent rien au déroulement de l'action et cela gêne
plutôt la vision de la scène !
La pièce, d'une durée d'environ 4h30 est entrecoupée de deux courts entractes de 10 minutes. Je suis partie au 2e entracte, ce qui n'est pas dans mes habitudes.
Pourquoi?
- malgré un propos intéressant sur le papier, les débats s'enchainent mais se répètent, la pièce ne décolle à aucun moment. Alors oui ça retentit avec notre actualité, si l'on met une chaine diffusant des débats politiques ou ceux de l'Assemblé nationale nous avons la même chose : mauvaise foi, retournement de veste, ton qui monte vite jusqu'aux cris... Mais sur le fond... au milieu de tout ça on parle de la déclaration des droits de l'homme quand même.
- un choix de direction d'acteurs qui m'a laissée dubitative : demander à chaque comédien d'endosser plusieurs rôles n'ayant rien à voir, en leur mettant une perruque ou un sweat shirt, ça ne fonctionne pas toujours. Et là cela donne des moments où on se demande qui chacun joue, où on se demande pourquoi Louis 16 est là, puis s'il s'est déguisé en espion (non en fait ce comédien doit lui aussi jouer un autre personnage). Cela empêche un jeu correct pour certains selon moi.
- pour ajouter à la confusion, une mise en scène bruyante jusque dans la salle, qui part dans tous les sens, assez brouillonne en somme.
Ils sont plus de trente à nous offrir 4h durant ce spectacle grandiose ....
Quelle mise en scène !
Quelles performances !
La résonnance entre cet épisode mythique de notre histoire et la situation actuelle est fascinante, perturbante, inquiétante, poignante.
Par ce jeu de miroir entre hier et aujourd'hui, Pommerat nous pousse à réfléchir sur les fondements même de notre Démocratie.
Liberté, égalité, fraternité.
Mais aussi ....
Humanité, absurdité, férocité !