Ses critiques
478 critiques
9,5/10
Puissant, Bouleversant, Transperçant.
Guy Régis Jr est né en 1974 à Port-au-Prince (Haïti) , écrivain engagé et metteur en scène, il dénonce les violences de ce monde qui détruisent entre autre le milieu familial. Son triptyque Dépeuplement conte l’histoire d’une famille haïtienne brisée par la migration. (Étalé deux pieds devant (Le Père), L’Amour telle une cathédrale ensevelie (Le Fils), Et si à la mort de notre mère (La Mère)). Guy Régis Jr a été nommé Chevalier des Arts et des Lettres en 2017.
Dans la salle Copi du théâtre de la Tempête, nous prenons place devant une mer houleuse, cette mer que franchit bien des hommes à leur péril pour quitter la misère ou la guerre.
Une scénographie sur deux niveaux apparait dans la lumière, en fond de plateau un peu surélevé, un éclairage froid inonde un appartement moderne.
Une femme, Nathalie Vairac, se querelle violemment avec un homme, Frédéric Fachena et François Kergourlay en alternance,qui semble être son ainé. La femme est dans une colère haineuse, l’homme plus calme essaie d’obtempérer.
Que se passe-t-il ? Pourquoi tant d’emportement et de rage ?
Elle est haïtienne, lui Canadien, ils se sont connus sur un site de rencontre. Poussée par son fils, elle a quitté Haïti pour rejoindre cet homme.
Depuis deux mois, elle est sans nouvelles de ce fils qui a entrepris de prendre la mer pour la rejoindre.
Les dialogues sont courts, intercalés par des zones de noir profond, la gestuelle des comédiens est saccadée puis par instants tout se fige et s’immobilise.
Nous ressentons la détresse et la souffrance de cette femme du soleil perdue dans ce pays de neige, elle espère un signe de son fils, regrette d'avoir quitté son pays. Son anxiété et son angoisse grandissent, l'homme lui, reste impuissant devant son désarroi.
La querelle du couple est intercalée par un quatuor lyrique, Dérilon Fils, Déborah-Ménélia Attal, Aurore Ugolin, Jean-Luc Faraux , représentant les Boat-people et le fils désirant s’embarquer pour le Canada.
Ils s’avancent tous quatre sur l’avant-scène jonchée de sable, leurs chants nous transpercent. C’est grandiose et poignant.
En arrière-plan, défilent des vidéos bouleversantes et tragiques représentant les Boat-people perdus dans une mer agitée.
« Hommes, femmes, enfants, tous avançaient impétueux dans le vent, vers l’estuaire, vers l’eau. Ils partaient arborant leurs vies, leurs terres, fuyant leur pays »
Le texte est plein de poésie, les mots nous transpercent le cœur.
« L’amour, monté haut comme une cathédrale, s’est pulvérisé comme poussière, Comme une cathédrale sous les décombres d’un tremblement de terre. »
C’est un spectacle qui nous chamboule, nous chavire et nous captive dont nous nous souviendrons longtemps.
Guy Régis Jr est né en 1974 à Port-au-Prince (Haïti) , écrivain engagé et metteur en scène, il dénonce les violences de ce monde qui détruisent entre autre le milieu familial. Son triptyque Dépeuplement conte l’histoire d’une famille haïtienne brisée par la migration. (Étalé deux pieds devant (Le Père), L’Amour telle une cathédrale ensevelie (Le Fils), Et si à la mort de notre mère (La Mère)). Guy Régis Jr a été nommé Chevalier des Arts et des Lettres en 2017.
Dans la salle Copi du théâtre de la Tempête, nous prenons place devant une mer houleuse, cette mer que franchit bien des hommes à leur péril pour quitter la misère ou la guerre.
Une scénographie sur deux niveaux apparait dans la lumière, en fond de plateau un peu surélevé, un éclairage froid inonde un appartement moderne.
Une femme, Nathalie Vairac, se querelle violemment avec un homme, Frédéric Fachena et François Kergourlay en alternance,qui semble être son ainé. La femme est dans une colère haineuse, l’homme plus calme essaie d’obtempérer.
Que se passe-t-il ? Pourquoi tant d’emportement et de rage ?
Elle est haïtienne, lui Canadien, ils se sont connus sur un site de rencontre. Poussée par son fils, elle a quitté Haïti pour rejoindre cet homme.
Depuis deux mois, elle est sans nouvelles de ce fils qui a entrepris de prendre la mer pour la rejoindre.
Les dialogues sont courts, intercalés par des zones de noir profond, la gestuelle des comédiens est saccadée puis par instants tout se fige et s’immobilise.
Nous ressentons la détresse et la souffrance de cette femme du soleil perdue dans ce pays de neige, elle espère un signe de son fils, regrette d'avoir quitté son pays. Son anxiété et son angoisse grandissent, l'homme lui, reste impuissant devant son désarroi.
La querelle du couple est intercalée par un quatuor lyrique, Dérilon Fils, Déborah-Ménélia Attal, Aurore Ugolin, Jean-Luc Faraux , représentant les Boat-people et le fils désirant s’embarquer pour le Canada.
Ils s’avancent tous quatre sur l’avant-scène jonchée de sable, leurs chants nous transpercent. C’est grandiose et poignant.
En arrière-plan, défilent des vidéos bouleversantes et tragiques représentant les Boat-people perdus dans une mer agitée.
« Hommes, femmes, enfants, tous avançaient impétueux dans le vent, vers l’estuaire, vers l’eau. Ils partaient arborant leurs vies, leurs terres, fuyant leur pays »
Le texte est plein de poésie, les mots nous transpercent le cœur.
« L’amour, monté haut comme une cathédrale, s’est pulvérisé comme poussière, Comme une cathédrale sous les décombres d’un tremblement de terre. »
C’est un spectacle qui nous chamboule, nous chavire et nous captive dont nous nous souviendrons longtemps.
8,5/10
Réjouissant, Dynamique, Performant.
Le Misanthrope de René Loyon n’est plus le jeune-homme de Molière mais un homme mûr, expérimenté, connaissant le monde et écœuré de la société hypocrite et mielleuse qui l'entoure.
« …et je hais tous les hommes :
Les uns, parce qu’ils sont méchants, et malfaisants.
Et les autres, pour être aux méchants, complaisants » Alceste
Mais Alceste a ses contradictions, lui qui ne prêche que pour la sincérité, la vérité, la franchise et l’honnêteté, est fou amoureux de Célimène élégante et aguichante veuve régnant avec légèreté et désinvolture au milieu de sa cour.
Alceste convaincra-t-il Célimène de quitter ce monde pour le suivre loin des charmeurs et des bonimenteurs?
Les comédiens vêtus de costumes sombres et modernes, vont nous enchanter. Dans une scénographie sobre, juste quelques chaises sur un plateau nu aux murs noirs, les vers de Molière sont d'une contemporanéité époustouflante.
Claude-Bernard Pérot est un magnifique Alceste. La sensibilité à fleur de peau, véhément à la moindre contrariété, charismatique, Alceste se place au dessus de toute cette société d’hypocrites mais il sait être doux et tolérant comme un agneau envers Célimène.
Célimène, interprétée avec brio par Corinne Bastat nous ravit. Ce n'est pas une jeune veuve de 20 ans mais une belle femme mature connaissant les hommes et leurs faiblesses. Une coquette qui sait les séduire et s’amuser d'eux.
Cristine Combe est fabuleuse dans le rôle d’ Eliante cousine fidèle de Célimène. Amoureuse d’Alceste et courtisée par Philinte, quel sera donc son destin? Christine Combe nous séduit par sa douceur et la finesse de son jeu. Elle nous enchante dans la scène des portraits - Acte II, scène IV
La pâle est aux jasmins en blancheur comparable,
La noire à faire peur, une brune adorable ;
La maigre a de la taille et de la liberté ;
La grasse est dans son port pleine de majesté ;
……..
C’est ainsi qu’un amant dont l’ardeur est extrême
Aime jusqu’aux défauts des personnes qu’il aime.
Arsinoé est la prude amie de Célimène. Du temps de Molière, c’était une jeune fille jalouse mais aujourd’hui c’est une vieille fille aigrie. Evelyne Guimmara joue avec grande justesse Arsinoé et nous finissons par avoir un peu de compassion pour cette amie traitresse qui n'a jamais connu l'amour.
Dominique Verrier incarne Philinte l’ami fidèle d’Alceste avec talent. Il est sociable, conciliant et amoureux d’Eliante mais un peu usé de conseiller Alceste depuis tant d’année…
Arrivera-t-il à convaincre et calmer son ami?
Gagnera-t-il le cœur Eliante ?
Oronte, Francis Coz, nous amuse et nous réjouit, ce poète sur le retour d’âge est drolatique et ridicule. Il se croit doué pour les vers, chose que l’on peut pardonner à un jeune homme mais aujourd’hui Oronte a vieilli…
Pierre Ascaride, Clitandre, et Thierry Vu Huu , Acaste, sont tous deux remarquables, ils ont bien la ferme intention de séduire Célimène.
René Loyon a eu une ingénieuse idée de vieillir les personnages. Cela accentue les traits de caractère des différents protagonistes et donne plus de profondeur et de modernité au texte.
L’absurdité de paraitre aimable, de sourire hypocritement sont toujours existants de nos jours et nous sautent aux yeux avec ironie.
C’est une belle réussite, les vers de Molière s’envolent jusqu’à nous et nous enchantent.
Le Misanthrope de René Loyon n’est plus le jeune-homme de Molière mais un homme mûr, expérimenté, connaissant le monde et écœuré de la société hypocrite et mielleuse qui l'entoure.
« …et je hais tous les hommes :
Les uns, parce qu’ils sont méchants, et malfaisants.
Et les autres, pour être aux méchants, complaisants » Alceste
Mais Alceste a ses contradictions, lui qui ne prêche que pour la sincérité, la vérité, la franchise et l’honnêteté, est fou amoureux de Célimène élégante et aguichante veuve régnant avec légèreté et désinvolture au milieu de sa cour.
Alceste convaincra-t-il Célimène de quitter ce monde pour le suivre loin des charmeurs et des bonimenteurs?
Les comédiens vêtus de costumes sombres et modernes, vont nous enchanter. Dans une scénographie sobre, juste quelques chaises sur un plateau nu aux murs noirs, les vers de Molière sont d'une contemporanéité époustouflante.
Claude-Bernard Pérot est un magnifique Alceste. La sensibilité à fleur de peau, véhément à la moindre contrariété, charismatique, Alceste se place au dessus de toute cette société d’hypocrites mais il sait être doux et tolérant comme un agneau envers Célimène.
Célimène, interprétée avec brio par Corinne Bastat nous ravit. Ce n'est pas une jeune veuve de 20 ans mais une belle femme mature connaissant les hommes et leurs faiblesses. Une coquette qui sait les séduire et s’amuser d'eux.
Cristine Combe est fabuleuse dans le rôle d’ Eliante cousine fidèle de Célimène. Amoureuse d’Alceste et courtisée par Philinte, quel sera donc son destin? Christine Combe nous séduit par sa douceur et la finesse de son jeu. Elle nous enchante dans la scène des portraits - Acte II, scène IV
La pâle est aux jasmins en blancheur comparable,
La noire à faire peur, une brune adorable ;
La maigre a de la taille et de la liberté ;
La grasse est dans son port pleine de majesté ;
……..
C’est ainsi qu’un amant dont l’ardeur est extrême
Aime jusqu’aux défauts des personnes qu’il aime.
Arsinoé est la prude amie de Célimène. Du temps de Molière, c’était une jeune fille jalouse mais aujourd’hui c’est une vieille fille aigrie. Evelyne Guimmara joue avec grande justesse Arsinoé et nous finissons par avoir un peu de compassion pour cette amie traitresse qui n'a jamais connu l'amour.
Dominique Verrier incarne Philinte l’ami fidèle d’Alceste avec talent. Il est sociable, conciliant et amoureux d’Eliante mais un peu usé de conseiller Alceste depuis tant d’année…
Arrivera-t-il à convaincre et calmer son ami?
Gagnera-t-il le cœur Eliante ?
Oronte, Francis Coz, nous amuse et nous réjouit, ce poète sur le retour d’âge est drolatique et ridicule. Il se croit doué pour les vers, chose que l’on peut pardonner à un jeune homme mais aujourd’hui Oronte a vieilli…
Pierre Ascaride, Clitandre, et Thierry Vu Huu , Acaste, sont tous deux remarquables, ils ont bien la ferme intention de séduire Célimène.
René Loyon a eu une ingénieuse idée de vieillir les personnages. Cela accentue les traits de caractère des différents protagonistes et donne plus de profondeur et de modernité au texte.
L’absurdité de paraitre aimable, de sourire hypocritement sont toujours existants de nos jours et nous sautent aux yeux avec ironie.
C’est une belle réussite, les vers de Molière s’envolent jusqu’à nous et nous enchantent.
9/10
Bouleversant, Poignant, Éloquent.
Nous connaissons Marguerite Duras (1914-1996), grande dame de la littérature française, Prix Goncourt 1984 pour l’Amant. Marguerite Duras est également une femme très investie politiquement. En 1960, elle signe " le Manifeste des 121" qui prône la désobéissance militaire et l'indépendance de l'Algérie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s'engage dans la résistance aux côtés de son mari Robert Antelme qui fut arrêté et parqué dans le camp de Dachau comme prisonnier politique.
Marguerite Duras a écrit La douleur en 1985. Elle y conte l’insupportable attente du retour de déportation de son compagnon, Robert Antelme, alias Robert l .
« La douleur est une des choses les plus importantes de ma vie. Le mot « écrit » ne conviendrait pas » Marguerite Duras
Ce texte a été mis en scène par Patrick Chéreau et Thierry Niang en 2008 et interprété par Dominique Blanc, sociétaire de la comédie française.
Aujourd'hui, Dominique Blanc reprend avec grand brio et pour notre plus grand plaisir « La douleur ».
Dans une scénographie sobre qui lui a permis à Dominique Blanc de présenter ce spectacle aux quatre coins du monde; au Japon, au Brésil, en Indochine... Côté cour, un bureau sur lequel sont posés quelques cahiers, une pomme, des stylos...Côté jardin quelques chaises alignées.
Marguerite Duras apparait sous nos yeux comme par magie feuilletant un des écrits posés sur son bureau, dés le premier instant, nous sommes captivés.
J'ai retrouvé ce journal dans deux cahiers des armoires bleues de Neauphle-le-Château. Je n'ai aucun souvenir de l'avoir écrit.Je sais que je l'ai fait, que c'est moi qui l'ai écrit…
La voix reconnaissable et chaleureuse de Dominique Blanc résonne dans ce magnifique théâtre à l'Italienne de l'Athénée. Ses mots s’envolent et viennent nous frapper en plein cœur, ses silences sont éloquents. Dominique Blanc donne une grande ampleur à la puissance de ce texte. Nous sommes chavirés, l’émotion nous submerge.
Photo-Simon-Gosselin
Marguerite Duras évoque la douleur d’espérer et d’attendre, la douleur de l’impuissance, la douleur de l’atrocité des camps, la douleur de l’état ravagé et anéanti des survivants.
Nous la suivons au sein du ‘Journal Libre’ invertie dans le service Des Recherches, essayant d’informer les familles des prisonniers. (journal dont François Mitterrand alias Morland est directeur).
De nombreuses questions nous inquiètent et nous ébranlent tout au long de ce poignant récit.
Son époux reviendra-t-il ?
Morland l’aidera-t-il ?
Le dialogue sera-t-il encore possible après tant de souffrance ?
Robert L renaitra-t-il de ses cendres ?
La mise en scène de Patrice Chéreau, Thierry Thieû Niang est orchestrée avec grande minutie et intensifie la force des mots, l’émotion est grande.
Un moment de grand théâtre qui nous émeut, nous bouleverse et nous envoute.
Nous connaissons Marguerite Duras (1914-1996), grande dame de la littérature française, Prix Goncourt 1984 pour l’Amant. Marguerite Duras est également une femme très investie politiquement. En 1960, elle signe " le Manifeste des 121" qui prône la désobéissance militaire et l'indépendance de l'Algérie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s'engage dans la résistance aux côtés de son mari Robert Antelme qui fut arrêté et parqué dans le camp de Dachau comme prisonnier politique.
Marguerite Duras a écrit La douleur en 1985. Elle y conte l’insupportable attente du retour de déportation de son compagnon, Robert Antelme, alias Robert l .
« La douleur est une des choses les plus importantes de ma vie. Le mot « écrit » ne conviendrait pas » Marguerite Duras
Ce texte a été mis en scène par Patrick Chéreau et Thierry Niang en 2008 et interprété par Dominique Blanc, sociétaire de la comédie française.
Aujourd'hui, Dominique Blanc reprend avec grand brio et pour notre plus grand plaisir « La douleur ».
Dans une scénographie sobre qui lui a permis à Dominique Blanc de présenter ce spectacle aux quatre coins du monde; au Japon, au Brésil, en Indochine... Côté cour, un bureau sur lequel sont posés quelques cahiers, une pomme, des stylos...Côté jardin quelques chaises alignées.
Marguerite Duras apparait sous nos yeux comme par magie feuilletant un des écrits posés sur son bureau, dés le premier instant, nous sommes captivés.
J'ai retrouvé ce journal dans deux cahiers des armoires bleues de Neauphle-le-Château. Je n'ai aucun souvenir de l'avoir écrit.Je sais que je l'ai fait, que c'est moi qui l'ai écrit…
La voix reconnaissable et chaleureuse de Dominique Blanc résonne dans ce magnifique théâtre à l'Italienne de l'Athénée. Ses mots s’envolent et viennent nous frapper en plein cœur, ses silences sont éloquents. Dominique Blanc donne une grande ampleur à la puissance de ce texte. Nous sommes chavirés, l’émotion nous submerge.
Photo-Simon-Gosselin
Marguerite Duras évoque la douleur d’espérer et d’attendre, la douleur de l’impuissance, la douleur de l’atrocité des camps, la douleur de l’état ravagé et anéanti des survivants.
Nous la suivons au sein du ‘Journal Libre’ invertie dans le service Des Recherches, essayant d’informer les familles des prisonniers. (journal dont François Mitterrand alias Morland est directeur).
De nombreuses questions nous inquiètent et nous ébranlent tout au long de ce poignant récit.
Son époux reviendra-t-il ?
Morland l’aidera-t-il ?
Le dialogue sera-t-il encore possible après tant de souffrance ?
Robert L renaitra-t-il de ses cendres ?
La mise en scène de Patrice Chéreau, Thierry Thieû Niang est orchestrée avec grande minutie et intensifie la force des mots, l’émotion est grande.
Un moment de grand théâtre qui nous émeut, nous bouleverse et nous envoute.
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8/10
Poétique, Attrayant, Éloquent.
Sur le plateau, dans la pénombre, les meubles sont recouverts de draps blancs comme les fantômes du souvenir.
David Legras élégamment vêtu de blanc une valise à la main fait son entrée côté jardin.
« Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « Je m’endors. »…
Ces premières lignes de "La recherche" nous mènent en voyage à travers ce fabuleux roman de 7 volumes.
Nous suivons « Proust » dans la pénombre un long moment comme pour remonter le temps.
La scène s’éclaire, nous sommes dans sa chambre et les souvenirs remontent au fil du temps.
Nous irons boire le thé avec Tante Léonie et retrouverons le gout de sa petite Madeleine, nous allons à la rencontrerons d’Albertine, de la duchesse de Guermantes, de Madame Swann, l’odeur de l’aubépine viendra nous chatouiller les narines…
Les extraits choisis créent une ambiance cotonneuse, élégante et harmonieuse.
La scénographie, nous transporte avec aisance dans un appartement bourgeois du 19ème. Un éclairage chaleureux, un phonographe d’où nous pouvons imaginer entendre la voix de Proust venant du siècle dernier, un landau grinçant où une poupée de chiffon se repose…
David Legras de par sa gestuelle, son jeu rythmé et raffiné, la modulation de sa voix, ses intonations, rend accessible et plus compréhensible certains passages proustiens qui demandent parfois réflexion et attention. Cela peut heurter quelques puristes mais enchante le public.
Posez-vous une petite heure au théâtre de la Contrescarpe pour humer cette atmosphère proustienne où la beauté et la poésie des mots vous séduiront.
Sur le plateau, dans la pénombre, les meubles sont recouverts de draps blancs comme les fantômes du souvenir.
David Legras élégamment vêtu de blanc une valise à la main fait son entrée côté jardin.
« Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « Je m’endors. »…
Ces premières lignes de "La recherche" nous mènent en voyage à travers ce fabuleux roman de 7 volumes.
Nous suivons « Proust » dans la pénombre un long moment comme pour remonter le temps.
La scène s’éclaire, nous sommes dans sa chambre et les souvenirs remontent au fil du temps.
Nous irons boire le thé avec Tante Léonie et retrouverons le gout de sa petite Madeleine, nous allons à la rencontrerons d’Albertine, de la duchesse de Guermantes, de Madame Swann, l’odeur de l’aubépine viendra nous chatouiller les narines…
Les extraits choisis créent une ambiance cotonneuse, élégante et harmonieuse.
La scénographie, nous transporte avec aisance dans un appartement bourgeois du 19ème. Un éclairage chaleureux, un phonographe d’où nous pouvons imaginer entendre la voix de Proust venant du siècle dernier, un landau grinçant où une poupée de chiffon se repose…
David Legras de par sa gestuelle, son jeu rythmé et raffiné, la modulation de sa voix, ses intonations, rend accessible et plus compréhensible certains passages proustiens qui demandent parfois réflexion et attention. Cela peut heurter quelques puristes mais enchante le public.
Posez-vous une petite heure au théâtre de la Contrescarpe pour humer cette atmosphère proustienne où la beauté et la poésie des mots vous séduiront.
8/10
Émouvant, Éloquent, Enjoué.
D’où venons-nous ? Quelle est l’histoire de nos ancêtres ? Quelles sont nos racines ?
Nous nous posons tous ces questions. Nous avons parfois peu de réponses, surtout si notre famille a été marquée par un génocide tel que la Shoah, le génocide des Tutsi au Rwanda ou par l’émigration due aux guerres et aux famines.
Maud Landau, dont les siens ont été affectés par la Shoah, souhaite connaitre plus intimement le parcours de sa grand-mère et de ce fait connaitre ses racines.
Elle décide de faire un voyage initiatique et de partir sur les pas de cette grand-mère tant aimée qui vient de disparaitre.
Elle s'est inspirée des écrits de sa grand-mère et d'un travail d’archives qu'elle a réalisé en Pologne pour nous mener à la rencontre des fantômes de son passé.
Ce texte émouvant ne manque pas d’humour.
Nous assistons aux funérailles de sa grand-mère au cimetière de Pantin ainsi qu’au repas traditionnel réunissant la famille.
Maud Landau incarne avec brio leurs portraits haut en couleur:
Sa sœur, les écouteurs sur la tête, pas vraiment concernée.
Sa cousine très conformiste et attachée aux traditions.
Sa mère ne pensant qu’à sa toilette.
Son oncle un peu bourru...
Puis, nous la suivons en Pologne sur les traces de l'enfance de sa grand-mère et de ses aïeux.
Par sa gestuelle, les différentes tonalités de sa voix et ses mimiques elle fait vivre sous nos yeux tous ces personnages assez pittoresques.
Elle nous émeut, nous captive et nous entraine avec talent dans cette quête remplie d’amour à la rencontre de sa grand-mère.
Les questionnements qui la fragilisaient, vont peu à peu s’assouvir .....
D’où venons-nous ? Quelle est l’histoire de nos ancêtres ? Quelles sont nos racines ?
Nous nous posons tous ces questions. Nous avons parfois peu de réponses, surtout si notre famille a été marquée par un génocide tel que la Shoah, le génocide des Tutsi au Rwanda ou par l’émigration due aux guerres et aux famines.
Maud Landau, dont les siens ont été affectés par la Shoah, souhaite connaitre plus intimement le parcours de sa grand-mère et de ce fait connaitre ses racines.
Elle décide de faire un voyage initiatique et de partir sur les pas de cette grand-mère tant aimée qui vient de disparaitre.
Elle s'est inspirée des écrits de sa grand-mère et d'un travail d’archives qu'elle a réalisé en Pologne pour nous mener à la rencontre des fantômes de son passé.
Ce texte émouvant ne manque pas d’humour.
Nous assistons aux funérailles de sa grand-mère au cimetière de Pantin ainsi qu’au repas traditionnel réunissant la famille.
Maud Landau incarne avec brio leurs portraits haut en couleur:
Sa sœur, les écouteurs sur la tête, pas vraiment concernée.
Sa cousine très conformiste et attachée aux traditions.
Sa mère ne pensant qu’à sa toilette.
Son oncle un peu bourru...
Puis, nous la suivons en Pologne sur les traces de l'enfance de sa grand-mère et de ses aïeux.
Par sa gestuelle, les différentes tonalités de sa voix et ses mimiques elle fait vivre sous nos yeux tous ces personnages assez pittoresques.
Elle nous émeut, nous captive et nous entraine avec talent dans cette quête remplie d’amour à la rencontre de sa grand-mère.
Les questionnements qui la fragilisaient, vont peu à peu s’assouvir .....