Connexion
Déconnexion
Déjà inscrit ?
Connectez-vous !
Pas de compte ? Créez le maintenant
Créez votre compte !
 
 
 
  • Accueil
  • La crème des critiques
  • Les pièces géniales
  • Les Expos
  • écrivez une critique
  • Visitez un balcon
Merci de sélectionner la pièce, l'expo que vous voulez critiquer dans la liste ci dessous.
Tapez une partie du nom du spectateur dont vous voulez visiter le balcon !
Tapez une partie du titre de l'événement, un nom de théâtre ou de musée
Tapez une partie du titre de l'événement, un nom de théâtre ou de musée
Mordue de Théâtre
Mordue de Théâtre
Théâtrholic
27 ans
55 espions
espionner Ne plus espionner
"Dans le grand ordre des choses, le spectacle le plus médiocre a sans doute plus de valeur que notre critique qui le dénonce comme tel."
Son blog : http://mordue-de-theatre.com/
  • Son Balcon
  • Son Top 5
  • Ses critiques
  • Ses filatures / espions

Ses critiques

205 critiques
Pour un oui ou pour un Non

Pour un oui ou pour un Non

9,5/10
53
J’avais manqué la mise en scène de Léonie Simaga il y a quelques années à la Comédie-Française (sisi, c’est vrai…). Après son départ de cette Maison, j’ai guetté son retour, et c’est avec joie et impatience que j’ai attendu sa nouvelle mise en scène de la pièce de Sarraute. Invitée par les Théâtre Parisiens Associés, que je remercie au passage, j’ai passé une excellente soirée au Poche, grâce à l’intelligence, la maîtrise, et la subtilité de l’équipe du spectacle.

Voilà une pièce qui peut laisser perplexe ; à la lecture, pas de personnage défini mais H1 et H2, deux amis qui s’affrontent pour rien, ou ce qui peut nous sembler rien. Un rien qui part d’une phrase, d’une intonation, et qui peu à peu s’élargit pour devenir un tout. Une pièce sur le conformisme, sur la difficulté d’exprimer le rien, le ressenti intérieur. Le non-dit, maître mot du spectacle, est brillamment transmis dans cette mise en scène de Léonie Simaga.

L’une des grandes réussites du metteur en scène, à mon sens, est qu’à aucun moment, on ne prend parti. Léonie Simaga a l’art de faire parler le texte, de lui faire avouer tout ce qu’il a à dire, sans le dénaturer. Certes, on serait tenté d’envier Nicolas Briançon, l’homme qui a réussi : l’air assuré, imperturbable, il domine aisément le conflit. Mais qu’a-t-il vraiment réussi ? N’est-il pas un pion de plus, comme le dénonce l’autre Nicolas ? Ce dernier n’est-il pas dans la vérité, malgré son apparente folie ?

La scène a l’air d’un ring. Progressivement, la tension monte. Les deux Nicolas se regardent et s’affrontent, anciens amis que tout semble opposer aujourd’hui : d’un côté, Briançon apparaît calme, simple et tranquille, bien habillé, coiffé, élégant. Il respire la satisfaction de soi, la fierté plus que l’orgueil. De l’autre, je découvre un Nicolas Vaude impressionnant dans son égarement : le regard fou, le geste brusque, la diction saccadée, la composition est poussée à l’extrême mais jamais caricaturale. Un très beau duo de comédiens.

On le sait, on le sent, le bonheur apparent de l’un ne reflète pas la vérité, tout comme le rejet absolu de l’autre. Au lecteur de gratter sous le texte, de lire entre les lignes les suppositions de Nathalie Sarraute. Au spectateur de se laisser porter par une mise en scène menée de main de maître par Léonie Simaga, qui dirige ces deux grands comédiens pour notre plus grand bonheur : aux amoureux des mots, voilà un spectacle à ne pas manquer.

La vie est là, simple et tranquille, dans toute sa complexité, au Poche-Montparnasse, du mardi au samedi à 19h, et le dimanche à 17h30.
Signaler
Avant de s'envoler, Robert Hirsch

Avant de s'envoler, Robert Hirsch

5/10
156
Première fois au Théâtre de l’Oeuvre depuis que Frédéric Franck en a quitté la direction. Robert Hirsch dans une pièce de Zeller, quelle originalité pour ouvrir la nouvelle saison de François-Xavier Demaison et Benoît Lavigne. Mélange de sentiment à l’arrivée dans ce théâtre que j’adore : je vouais un culte aux propositions de Frédéric Franck, qui manquera cruellement à la direction de l’Oeuvre, mais j’ai hâte de revoir Robert Hirsch, et je laisserai une chance à Florian Zeller sur cette nouvelle pièce qu’il n’a apparemment pas écrite pour lui. Objectivité.

C’est une pièce qu’il décrit comme différente du Père qu’il avait monté il y a quelques années à la Madeleine ! Je veux bien, mais comme dans Père, le personnage central, s’appelle André. Comme lui, il est nonagénaire. Comme lui, il confond les moments passés, présents. Comme lui, Alzheimer l’habite peu à peu. Comme lui, son entourage parle de le mettre en maison spécialisée. Comme lui, il s’y refuse. Avant de s’envoler, c’est Le Père avec Anne Loiret qui remplace Isabelle Gélinas. Comment s’enthousiasmer pour un auteur qui ne sait écrire qu’une pièce, qui n’est même pas bonne ?

Pourtant, j’y ai cru. Durant le premier acte, j’ai pensé que ça prenait : la mise en scène permettait de suivre à peu près l’histoire malgré les fantômes présents sur scène qui parlaient à certaines scènes, marquant ainsi leur présence, et restaient absents à d’autres. Mais très vite, tout devient très flou, mais pas un flou artistique comme l’auteur aimerait nous faire croire. On assiste à un véritablement encombrement par désir de dissimuler qu’il y a du vide, un manque d’idée, de renouveau.

Pis encore, la pièce essaie de soulever des mystères dont on n’a cure. Elle soulève des histoires de famille qui n’ajoutent rien et ne font qu’ajouter des noeuds au noeud central déjà bien emmêlé, ajoute des relations extraconjugales inutiles, qui ne font pas avancer l’histoire, mais bien plus, font reculer encore notre compréhension et notre intérêt pour la pièce.

Néanmoins, je le savais, ce n’était pas pour Zeller que je me rendais à l’Oeuvre ce soir-là. Je suis étonnée qu’il arrive encore à baisser dans mon estime, alors que son acteur principal ne peut atteindre plus haut niveau. Voir Robert Hirsch jouer, c’est une leçon de théâtre, une leçon d’interprétation, un leçon d' "être André". Le frisson qui nous tient lorsqu’on voit ce monstre sacré entrer en scène est créé par notre connaissance. Celui qui s’instaure en nous devant une telle interprétation est entièrement due au talent d’un acteur qui n’a rien perdu avec les années. Rien. A ses côtés, Isabelle Sadoyan n’est pas en reste : lumineuse, elle forme un beau duo avec André. Elle est aussi juste que son partenaire, et est pour lui un contrepoids : lorsqu’il est perdu, elle est est le chemin le plus sûr pour qu’il se retrouve.

Je continue de me demander pourquoi de si grands comédiens jouent un si petit auteur.
Signaler
Ivo Livi ou le Destin d'Yves Montand

Ivo Livi ou le Destin d'Yves Montand

10/10
64
J’ai déjà vu ce spectacle au Festival OFF, cet été. Par conséquent, j’ai déjà écrit une critique, que je voulais dithyrambique.

C’est difficile, face à un spectacle pareil. Rien qu’à le décrire, on perd en enthousiasme : voilà un spectacle qui va vous raconter la vie d’Yves Montand. Bim, vous avez déjà perdu tous les moins de 30 ans. C’est une troupe d’origine marseillaise qui va la raconter en chanson. Schlack, on s’imagine une troupe de branquignols. Ces a priori, je les avais, les voilà rejetés au placard. Pourtant, pour m’en séparer, il me fallait une sacré dose de théâtre ; ils me l’ont donnée. Mieux encore, ils dépassent tout ce que je peux imaginer. Chaque fois que je les vois, c’est une claque théâtrale, un regain d’énergie, un bouchon de champagne qui explose.

Je me sens un peu désarmée pour essayer de décrire l’ambiance, le rythme, la vie qui déborde de ce spectacle. Figurez-vous : la joie. Les rires, la musique, l’entrain. Cette équipe-la aime ce qu’elle fait, ce qu’elle joue, et prend un plaisir immense à nous le transmettre chaque soir. C’est même presque étonnée qu’elle se rend compte, au salut, que le public a pris autant de plaisir – voire plus ! – qu’elle à la voir jouer, à la voir nous conter l’histoire d’Yves Montand.

Cette troupe-là sait. C’est un peu comme chez Michalik : ils ont la formule magique qui va bien. Ils connaissent le truc. Ils savent jongler entre l’histoire qu’ils racontent et les apartés hilarants. Ils savent créer des ambiances heureuses, tragiques, étonnantes, angoissantes. Ils savent les enchaîner avec brio, ils savent garder l’attention du spectateur 1h40 durant sans jamais le perdre. Ils savent chanter, danser, faire des claquettes, raconter une histoire, blaguer, rire, et pleurer.

Ce spectacle a tout pour plaire. C’est une leçon d’histoire, une leçon de théâtre, une leçon de vie. C’est un plaisir encore plus immense pour moi que de les voir évoluer de salle en salle, avec un public toujours plus nombreux, toujours plus enthousiaste. Lorsqu’aujourd’hui, au sortir du spectacle, j’entends tous les spectateurs, encore enfiévrés par ce qu’ils viennent de voir, remercier jusqu’au technicien qui rouvre les portes, je me rends d’autant plus compte du bonheur qu’ils sèment partout où ils se donnent. Allez-y, vous ne le regretterez pas.
Signaler
Le Personnage Désincarné

Le Personnage Désincarné

9,5/10
30
Étrange coïncidence de retrouver, à peine 1 semaine après, une pièce sur le même thème qu’Acting : une pièce sur l’acteur, son jeu, son rapport à l’auteur.

Avec Le personnage désincarné, Arnaud Denis livre une pièce qui résonne encore en moi, que je n’ai probablement pas perçue dans ses plus fins recoins, et qui fait de l’ombre à la pièce de Xavier Durringer. Si les deux spectacles abordent les mêmes thèmes, l’un est actuellement joué dans une grande salle parisienne lorsque l’autre habite le Théâtre de la Huchette : ne vous trompez pas, l’une est superficielle, l’autre profonde.

Sujet délicat donc, d’autant plus que le théâtre dans le théâtre n’est pas ma tasse de thé : mais c’est fait ici avec une telle subtilité, une telle intelligence, que pas à un moment on ne pourrait reprocher à l’auteur de se diriger vers ce sujet. La rébellion d’un personnage face à son auteur, la peur de la cage dans laquelle il est enfermé et contraint d’évoluer, le désir de dépendance, de liberté, sont un canevas puissant pour cette pièce. L’habileté d’Arnaud Denis réside en un jeu constant sur le rapport des personnages, rapport de force instable et en permanente évolution.

On lui connaissait un jeu plus que convaincant, des mises en scène totalement réussies, une plume affutée après son Nuremberg il y a quelques années. Il délivre là une pièce aboutie qui mêle esprit, philosophie, adresse et passion. Que c’est bon aussi de retrouver sa patte dans sa mise en scène – et même un intermède musical en commun avec l’un de ses précédents spectacles ! Faire des spectateurs un personnage à part entière est une idée brillante et pertinemment utilisé.

La distribution suit cette excellence : je découvre en Audran Cattin un jeune acteur encore plein de l’insouciance de la jeunesse, parfois emporté par cet élan, mais toujours juste, touchant, mystérieux. Marcel Philippot est un auteur oscillant entre ange et démon, un bourreau au coeur sensible, un créateur retrouvé pris au piège. Enfin Grégoire Bourbier, émissaire indispensable, est un régisseur authentique et bienveillant.

Puisqu’il faut critiquer, je regretterais donc une « facilité » d’écriture : une légère tendance au pathos s’insinue au cours de la pièce, révélée par des conversations autour d’une relation père/fils tendue. Si on comprend qu’Arnaud Denis amène ainsi sa fin, si cela pousse encore le vice de l’incarnation de son personnage – qui est-il réellement ? – il y a dans cette scène d’émotion soudaine un manque de crédibilité de par la spontanéité de l’action. Je sens dans cette scène Marcel Philippot comme marchant sur un fil, trop fin, et tomber lorsque les larmes arrivent. Cette même sensation se produit plus tôt dans le spectacle, lorsque Audran Cattin délivre une belle tirade sur sa jeunesse : si elle m’a touché au coeur, je le sentais prêt à trébucher à la moindre fausse note. Cette légère tendance à vouloir nous tirer des larmes sera mon seul bémol du spectacle.

Un bel hommage au théâtre.
Signaler
Vania d'après Oncle Vania, Deliquet

Vania d'après Oncle Vania, Deliquet

10/10
86
Tout semble bien triste dans la vie de Vania et de ses proches, depuis que le professeur Alexandre a établi demeure chez eux. Tout est morne ici, et même la superbe Éléna, la femme du professeur, ne peut mettre fin à une atmosphère si grise. De vieilles rancunes pas totalement enterrées font parfois surface, et l’on sent que quelque chose est pourri dans cette campagne reculée. Pourtant quelque chose m’amène à penser que s’il n’étaient pas ensemble, cela fait longtemps qu’ils auraient cessé d’espérer.

La collectivité compte chez Vania, et le spectacle se conclut sur une fausse lueur d’espoir certes, mais jamais le je ne triomphe : il s’agit bien de se reposer ensemble… Seuls, il ne sont plus grand chose. Une parfait écho à ce beau travail de troupe, qui entraîne spectateurs et comédiens dans un très grand spectacle.

Et pourtant, on pourrait si facilement tomber dans le pathos ! Mais ici pas une once de cette grandiloquence, seul l’humain est présent dans la mise en scène de Julie Deliquet, qui laisse parler le texte. Les conversations s’enchaînent avec une facilité monstre, et rarement Tchekhov m’a paru si accessible. La jeunesse de Laurent Stocker ajoute encore une certaine profondeur à la pièce : joué ainsi, le poids des années vides qui lui restent à vivre est accentué, alourdi : il lui resterait encore tant à vivre, que l’ennui ne peut être une option… On sent quelque chose de bouillonnant tout au long de la pièce, qui finit par exploser dans une scène qui nous cloue littéralement sur notre siège. Face à un Vania sorti de ses gonds, la terreur envahit le public autant qu’Alexandre, et à cet instant précis le théâtre n’existe plus. J’ai rarement ressenti pareillement cette proximité avec la vie se déroulant sur scène, mais le dispositif scénique, bifrontal, accentue tous nos ressentis, et me voilà prise dans une affaire familiale qui risque de mal tourner.

Cramponnée à mon siège, Vania semble me faire face et nous sommes entrés dans une autre dimension que le simple jeu : il ne s’agit plus là de maîtrise, puisque le métier est totalement effacé derrière l’incarnation. Sa colère, que l’on sentait fermenter en Vania depuis quelques temps, est un véritable ouragan. Je ne parle pas ici de cris ou d’agressivité, mais d’une authenticité indéfinissable. Je parle de l’indicible, une évidence telle qu’elle est indescriptible. Comment mettre des mots sur un Vania vivant devant nos yeux ? Comment décrire cette flagrance ? Je me sens pourtant obligée de donner un autre nom à celui qui longtemps incarnera pour moi l’image de Vania : je parle bien entendu du grand Laurent Stocker. A nouveau, impressionnée par une incarnation qui dépasse la technique. A nouveau, ébahie devant la finesse, la retenue, le talent. Il donne à son Vania une belle humanité, et malgré nous, nous nous surprenons à croire, à espérer avec lui que quelque chose est possible.

Mais je n’oublie pas le reste de la troupe. Tous sont extraordinaire. Hervé Pierre, ce Professeur qui malgré une apparente joie de vivre, toujours bruyant et triomphal, sème partout sa vieillesse, son dégoût de soi, et de la vie. Habillé de manière extravagante, Hervé Pierre ne pose pourtant à aucun moment ne serait-ce qu’un orteil sur l’exagération : il est brillant. Dans cette même retenue, Florence Viala qui en tant que femme fatale pourrait se laisser aller à la fanfaronnade, ne déroge pas à la règle, et affiche elle aussi un profond mal-être. Stéphane Varupenne nous touche en plein coeur une nouvelle fois avec cette simplicité qu’on lui connaît et qui jure parfois à merveille avec certaines situations. Cette franchise se retrouve chez Noam Morgenstzern, qui compose peut-être le personnage le moins malheureux, puisque lui n’espère plus depuis bien longtemps. Dans ce décalage, on distingue aussi Dominique Blanc : la doyenne de la maison reste la seule encore fascinée par le Professeur, peut-être la seule qui parvient à s’accrocher à cela pour avancer, et sa naïve Maria a quelque chose de profondément touchant. Anna Cervinka, enfin, convainc parfaitement en composant cette Sonia bouleversante, tremblante, souvent agitée, et qui semble parfois s’accrocher à des mots pour ne pas hurler son désespoir.

Triste et ravissant.
Signaler
  • 32
  • 33
  • 34
  • Que pensez-vous du site ?
  • Plan du site
  • Écrire sur une pièce non référencée
  • Écrire sur une pièce plus jouée
  • Critiques de théâtre
  • Quel site de réservation choisir ?
  • Interviews et articles de la Rédaction
  • Comédie Française
  • Avis de spectateurs
  • Les Tomates AuBalcon 2015
  • Expositions Temporaires
  • Les meilleures pièces
  • AuBalcon.fr dans la presse
  • Qui sommes nous ?
  • Les Triomphes AuBalcon 2016
  • Contactez-nous
Design By Sistart - Intégré par iKadoc