Ses critiques
61 critiques
9,5/10
Un régal !
Avec ces Fourberies de Scapin, la Comédie Française est sous son plus beau jour: des rires d'enfants, un public qui participe et ressort enchanté...
Bravo !
Avec ces Fourberies de Scapin, la Comédie Française est sous son plus beau jour: des rires d'enfants, un public qui participe et ressort enchanté...
Bravo !
4,5/10
Quelle déception !
Tout était pourtant réuni pour que cela soit formidable, Marivaux, le théâtre de la Porte Saint Martin et sa programmation attirante, Catherine Hiegel à la mise en scène, un casting alléchant, un décor somptueux....
Et bien c'est à peine passable. Et tout le mérite revient aux vers de Marivaux, datant de 1730 !
Clotilde Hesme est transparente, Alain Pralon, quelconque, Nicolas Maury est carrément mauvais.
Seuls Laure Calamy et Vincent Dedienne relèvent un peu le niveau, et encore, en en faisant trop....
Je garde avec plaisir le souvenir du "Jeu de l'amour et du hasard" pétillant et moderne de Salomé Villiers, bien plus réussi, parce que bien moins prétentieux.
Tout était pourtant réuni pour que cela soit formidable, Marivaux, le théâtre de la Porte Saint Martin et sa programmation attirante, Catherine Hiegel à la mise en scène, un casting alléchant, un décor somptueux....
Et bien c'est à peine passable. Et tout le mérite revient aux vers de Marivaux, datant de 1730 !
Clotilde Hesme est transparente, Alain Pralon, quelconque, Nicolas Maury est carrément mauvais.
Seuls Laure Calamy et Vincent Dedienne relèvent un peu le niveau, et encore, en en faisant trop....
Je garde avec plaisir le souvenir du "Jeu de l'amour et du hasard" pétillant et moderne de Salomé Villiers, bien plus réussi, parce que bien moins prétentieux.
8/10
Comment se dire les choses quand notre temps de parole est limité à 140 mots par jour ?
Bernadette et Olivier viennent de se rencontrer. Comme tout jeune couple, ils se découvrent petit à petit, par les gestes et par les mots. Ils inventent leur monde et leur propre langage, chacun apportant un peu de soi. Mais un jour, une drôle de loi est votée. La loi du silence. Celle-ci impose à chacun un quota de mots journaliers. 140. Pas un de plus.
C’est avec cette idée originale que Sam Steiner, l’auteur, nous raconte à travers de courtes scènes de vie quotidienne et dans un ordre non chronologique une histoire d’amour qui s’installe délicatement malgré les mots qui manquent.
Traduite, mise en scène et jouée par Sébastien Corona, Citrons Citrons Citrons Citrons Citrons est une comédie pas si romantique aux accents dystopiques.
Le contraste avec notre temps où le commentaire de tous, sur tout, tout le temps, est devenu le dogme est d’autant plus intéressant que cet « handicap » n’est finalement pas l’élément principal de cette pièce. Seul Olivier s’inquiète de cette loi qui va museler le peuple et profiter aux classes dominantes qui n’ont pas besoin de mots pour se défendre ou pour prouver leur valeur. Mais il ne peut plus le dire, donc il n’y pense plus. Et les deux s’accommodent car quand on ne peut se permettre aucun éclat de colère, de ressentiment, de joie ou d’amour, il faut se concentrer sur l’essentiel.
La mise en scène minimaliste, sert le jeu des deux acteurs complices et talentueux et nous passons aisément avec eux d’une époque à une autre, d’un lieu à un autre, d’un simple pas chassé.
Les quelques longueurs dues à un manque de rythme et parfois de mordant ne gâchent pas notre plaisir de suivre le quotidien de ces deux amoureux. On aurait pourtant envie qu’ils aillent plus loin dans le propos politique et la défense du langage comme bien commun indispensable pour distinguer l’homme du robot.
On en aurait envie, mais il n’y a pas suffisamment de mots pour le dire. Alors, on réfléchit, on s’interroge tout en se recentrant sur la belle et banale histoire d’amour entre un jeune homme et une jeune femme.
N’est-ce pas là, finalement, tout le propos ?
Bernadette et Olivier viennent de se rencontrer. Comme tout jeune couple, ils se découvrent petit à petit, par les gestes et par les mots. Ils inventent leur monde et leur propre langage, chacun apportant un peu de soi. Mais un jour, une drôle de loi est votée. La loi du silence. Celle-ci impose à chacun un quota de mots journaliers. 140. Pas un de plus.
C’est avec cette idée originale que Sam Steiner, l’auteur, nous raconte à travers de courtes scènes de vie quotidienne et dans un ordre non chronologique une histoire d’amour qui s’installe délicatement malgré les mots qui manquent.
Traduite, mise en scène et jouée par Sébastien Corona, Citrons Citrons Citrons Citrons Citrons est une comédie pas si romantique aux accents dystopiques.
Le contraste avec notre temps où le commentaire de tous, sur tout, tout le temps, est devenu le dogme est d’autant plus intéressant que cet « handicap » n’est finalement pas l’élément principal de cette pièce. Seul Olivier s’inquiète de cette loi qui va museler le peuple et profiter aux classes dominantes qui n’ont pas besoin de mots pour se défendre ou pour prouver leur valeur. Mais il ne peut plus le dire, donc il n’y pense plus. Et les deux s’accommodent car quand on ne peut se permettre aucun éclat de colère, de ressentiment, de joie ou d’amour, il faut se concentrer sur l’essentiel.
La mise en scène minimaliste, sert le jeu des deux acteurs complices et talentueux et nous passons aisément avec eux d’une époque à une autre, d’un lieu à un autre, d’un simple pas chassé.
Les quelques longueurs dues à un manque de rythme et parfois de mordant ne gâchent pas notre plaisir de suivre le quotidien de ces deux amoureux. On aurait pourtant envie qu’ils aillent plus loin dans le propos politique et la défense du langage comme bien commun indispensable pour distinguer l’homme du robot.
On en aurait envie, mais il n’y a pas suffisamment de mots pour le dire. Alors, on réfléchit, on s’interroge tout en se recentrant sur la belle et banale histoire d’amour entre un jeune homme et une jeune femme.
N’est-ce pas là, finalement, tout le propos ?
4/10
"1993" est un exemple pontifiant de ce que l'art peut produire comme proposition excluante parce que ses créateurs l'ont voulu exclusive, dérangeante et visionnaire.
La première partie est tout simplement incompréhensible, nous sommes plongés dans le noir pendant près d'une heure (!) avec des néons stroboscopes, des fumigènes et des acteurs invisibles qui hurlent des phrases. Il faut faire un intense effort de concentration pour ingérer toutes ces informations criées, qui n'ont aucun sens, si ce n'est d'être vaguement contre quelque chose (la guerre ? la paix ? l'Europe ? la vanité de nos sociétés occidentales ?). C'est très désagréable.
Dans la deuxième partie, des jeunes d'Erasmus, à Calais, à la veille de quelque chose (dont nous ne saurons rien), noient leurs peurs et leur désespoir dans une soirée infernale, filmée et diffusée en direct.
C'est admirablement maitrisé, mais là aussi, quelle histoire nous raconte t-on ?
Julien Gosselin est assurément un punk de la mise en scène théâtrale actuelle. Il propose en déconstruisant et c'est toujours intéressant. Mais avec "2666" et "Les particules élémentaires", il s'appuyait sur des chefs d’œuvre de la littérature, admirablement écrits.
"1993" n'est pas une adaptation. Et Aurélien Bellanger, que j'apprécie beaucoup comme écrivain pour son style brutal et lucide sur les grands projets structurants de notre époque, n'a pas su ici s'adapter aux exigences du théâtre qui, quelque soit la profondeur du propos, requièrent un minimum de narration, une histoire à raconter.
La première partie est tout simplement incompréhensible, nous sommes plongés dans le noir pendant près d'une heure (!) avec des néons stroboscopes, des fumigènes et des acteurs invisibles qui hurlent des phrases. Il faut faire un intense effort de concentration pour ingérer toutes ces informations criées, qui n'ont aucun sens, si ce n'est d'être vaguement contre quelque chose (la guerre ? la paix ? l'Europe ? la vanité de nos sociétés occidentales ?). C'est très désagréable.
Dans la deuxième partie, des jeunes d'Erasmus, à Calais, à la veille de quelque chose (dont nous ne saurons rien), noient leurs peurs et leur désespoir dans une soirée infernale, filmée et diffusée en direct.
C'est admirablement maitrisé, mais là aussi, quelle histoire nous raconte t-on ?
Julien Gosselin est assurément un punk de la mise en scène théâtrale actuelle. Il propose en déconstruisant et c'est toujours intéressant. Mais avec "2666" et "Les particules élémentaires", il s'appuyait sur des chefs d’œuvre de la littérature, admirablement écrits.
"1993" n'est pas une adaptation. Et Aurélien Bellanger, que j'apprécie beaucoup comme écrivain pour son style brutal et lucide sur les grands projets structurants de notre époque, n'a pas su ici s'adapter aux exigences du théâtre qui, quelque soit la profondeur du propos, requièrent un minimum de narration, une histoire à raconter.
4/10
On aurait souhaité plus de modernité et d'audace dans la mise en scène de cette pièce qui pourrait pourtant si bien parler de notre société, dévorée par la télévision et les images fantasmées.
Le tout est un peu plat, le rythme sonne faux et les personnages manquent de profondeur malgré l'énergie des comédiens.
C'est plutôt raté.
Le tout est un peu plat, le rythme sonne faux et les personnages manquent de profondeur malgré l'énergie des comédiens.
C'est plutôt raté.