1993

1993
Mis en scène par Julien Gosselin
  • En tournée dans toute la France
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Julien Gosselin, metteur en scène et Aurélien Bellanger, auteur, se rencontrent. Ensemble, ils ont imaginé un spectacle sur les mythologies contemporaines de l'Europe avec les élèves du Groupe 43.

1993 est l’année des derniers travaux avant l’ouverture du tunnel sous la Manche. Calais est au cœur de cette ultime réalisation, qui semble parfaire et achever la construction d’une Europe unie dans son désir de paix, de partage, de modernité. Qu’en est-il aujourd’hui de ce désir ?

Dans ce spectacle construit avec le Groupe 43, sorti de l’École du TNS en juillet 2017, le metteur en scène Julien Gosselin et le romancier Aurélien Bellanger interrogent la vision d’une génération : que signifie être né après la chute du mur de Berlin ? De quelles déceptions, de quels rêves hérite-t-on ?

Pour Julien Gosselin et Aurélien Bellanger, la fin du millénaire européen a été marquée par le creusement de deux tunnels transfrontaliers. Le premier, celui du CERN, à la frontière franco-suisse, est le siège d’un immense accélérateur de particules. Le second, le tunnel sous la Manche, efface le bras de mer qui scinde l’Europe en deux parties pour en faire un continent symbolique. Jadis solution miracle, ces tunnels sont aujourd’hui devenus le nom de problèmes de coopération insolubles. Dernier épisode en date : la jungle de Calais. Tout se passe comme si ces perforations territoriales avaient dérégulé les flux et les trafics d’hommes et de marchandises. La fin d’un mythe ?

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18 janv. 2018
8,5/10
8
Une impression forte de FIN DU MONDE, où je n'ai pas tout compris !

En bref, un parallèle entre 3 événements : la chute du mur de Berlin et le triomphe du libéralisme, la construction du tunnel sous la manche (en 1993), et une soirée Erasmus à Calais.

Ce qui est absolument PRODIGIEUX :
- la mise en scène chaotique de la 1ère partie : musique transcendante, néons, brume, comédiens qui s'expriment avec un rythme effréné ; quelle violence, quel choc ! Je n'avais jamais vécu de sensations live aussi forte, dans le même registre que Les Particules Elémentaires, merci Julien GOSSELIN ;
- l'authenticité des comédiens, dans la soirée Erasmus ou ils parlent en Anglais, probablement grâce au caméraman

Je n'ai cependant pas bien compris la position que prend Aurélien BELLANGER sur ces 3 événements, difficilement critiquables :
> sur la chute du mur, l'auteur critique le triomphe du libéralisme, car cela conduit à la fin de l'Histoire (thèse de Francis FUKUYAMA), c'est à dire que les peuples ne se battent plus, n'ont donc plus de combat véritable, et du coup leur seule religion devient la consommation à outrance ; comment critiquer la paix européenne ?
> sur la construction du tunnel sous la manche, cette avancée technologique majeure a conduit à des effets désastreux (la crise migratoire de Calais) ; comment critiquer le développement des moyens de communication ?
> sur les soirées Erasmums, critique de la violence (sex, drogues, alcool), de l'incompréhension entre eux des différentes nationalités, peu d'échange, on est loin de l'idéal harmonieux d'une grande famille, européenne ; comment critiquer les échanges entre les peuples ?

J'ai mis du temps à comprendre le lien entre ces 3 événements. Une phrase nous aide dans le spectacle : "C'est à Calais que le monde est devenu moderne". En fait, la chute du mur a entraîné le triomphe du libéralisme et du progrès technique, dont l'une des avancées majeures est la construction du tunnel sous la Manche. Cependant, la modernité techno n'a pas suivi sur le volet social : on assiste a un recul social de l'Europe avec les camps de migrants à Calais et les soirées Erasmus de jeunes ultra nationalistes et pommés.

J'ai regretté deux choses :
- le peu de dialogues. Les comédiens s'expriment essentiellement en punchlines, avec des titres chocs et beaucoup de data, c'est super car le rythme est effréné et dingue, mais c'est difficile de comprendre le point de vue de l'auteur du coup ;
- le vide idéologique du libéralisme, la consommation à outrance, la rationnalité de la population européenne, ce sont des CONSTATS mais il n'y a pas de VISION de l'avenir, aucune proposition de futur

Beaucoup de sensations et beaucoup de réflexions !
17 janv. 2018
4/10
8
"1993" est un exemple pontifiant de ce que l'art peut produire comme proposition excluante parce que ses créateurs l'ont voulu exclusive, dérangeante et visionnaire.

La première partie est tout simplement incompréhensible, nous sommes plongés dans le noir pendant près d'une heure (!) avec des néons stroboscopes, des fumigènes et des acteurs invisibles qui hurlent des phrases. Il faut faire un intense effort de concentration pour ingérer toutes ces informations criées, qui n'ont aucun sens, si ce n'est d'être vaguement contre quelque chose (la guerre ? la paix ? l'Europe ? la vanité de nos sociétés occidentales ?). C'est très désagréable.

Dans la deuxième partie, des jeunes d'Erasmus, à Calais, à la veille de quelque chose (dont nous ne saurons rien), noient leurs peurs et leur désespoir dans une soirée infernale, filmée et diffusée en direct.
C'est admirablement maitrisé, mais là aussi, quelle histoire nous raconte t-on ?

Julien Gosselin est assurément un punk de la mise en scène théâtrale actuelle. Il propose en déconstruisant et c'est toujours intéressant. Mais avec "2666" et "Les particules élémentaires", il s'appuyait sur des chefs d’œuvre de la littérature, admirablement écrits.

"1993" n'est pas une adaptation. Et Aurélien Bellanger, que j'apprécie beaucoup comme écrivain pour son style brutal et lucide sur les grands projets structurants de notre époque, n'a pas su ici s'adapter aux exigences du théâtre qui, quelque soit la profondeur du propos, requièrent un minimum de narration, une histoire à raconter.
17 janv. 2018
7,5/10
6
Ceci est un spectacle déconseillé aux asthmatiques et aux épileptiques. Ceci n’est pas un spectacle de fin d’année. Aucun acteur de l’école TNS n’aura son moment de gloire et c’est tant mieux.

Une première partie avec beaucoup de texte. Quand ça parle trop, frontalement, que ça ne raconte pas une histoire, j’ai du mal, je suis comme ça. Je veux dire, ça me plait ou ça me plait pas, c’est pas le problème, c’est seulement pour ingérer les informations et les digérer que j’ai du mal. L’Europe c’est quoi ? La fin de l’histoire ? Pourquoi je sais pas tout ça ? Eurotunnel, le tunnel du CERN, les migrants, le nationalisme, tout fout le camp depuis 1993 ? L’Eurodance ??? Et s’ils n’avaient pas construit de tunnel ? Avant ? On fait quoi alors ? Je ne sais pas.

No no no no no no There’s no limit (j’ai résumé les no), dans tous les sens du terme.

(fin 92 début 93, j’ai vérifié, c’était Jordy avec « Dur dur d’être un bébé » qui était n°1 du TOP 50. Annonciateur !)

Une deuxième partie avec des jeunes pas si Erasmus que ça… De la coke, de la musique, des gens qui font la fête et se préparent à… Tout est filmé.

Ce qui a de bien chez Gosselin, c’est l’immersion. Les créations musicale, lumineuse (luminescente ?), filmique. Tout est maîtrisé. Superbe rendu de la vidéo, c’était déjà le cas dans 2666. Mais à part ça, je ne sais pas quoi penser. Parfois j’ai trouvé le texte douteux, parfois visionnaire. En fait, plus j’y pense, mieux je comprends. Je reviendrai la semaine prochaine.

(j’ajouterai pour conclure qu’il y avait longtemps que je n’avais pas assisté à un aussi long silence à la fin de la pièce, personne n’osait applaudir…)
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Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Rire
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor