- Comédie Contemporaine
- Théâtre Antoine
- Paris 10ème
Pourvu qu'il soit heureux

- Francis Huster
- Fanny Cottençon
- Théâtre Antoine
- 14, boulevard de Strasbourg
- 75010 Paris
- Strasbourg Saint Denis (l.4, l.8, l.9)
Claudine et Gilbert, le couple bobo par excellence, apprennent l’homosexualité de leur fils.
Comment vont-ils réagir ? Vont-ils l’accepter ?
Vont-ils s’en renvoyer la responsabilité ? Mais responsables de quoi ?
Est-ce si grave ?
Ce qui paraît simple, aujourd’hui ne l’est pas encore quand on est directement concerné.
Découvrez la nouvelle comédie de Laurent Ruquier, après Je préfère qu'on reste amis et A droite à gauche.
En présentant Pourvu qu'il soit Heureux, il a dit s'être inspiré de sa propre vie, lui qui a fait son coming out sur scène dans le one man show Enfin Gentil, il y a près de 20 ans.
Francis Huster jouait dans A droite à gauche de Laurent Ruquier. Tout comme Fanny Cottençon, il est très présent sur la scène théâtrale française.
La critique de la rédaction : 5/10. Pourvu qu’il soit Heureux hésite entre le drame et la comédie.
Hélas, elle ne parvient à convaincre dans aucun des deux registres. Dans cette pièce où les personnages de Fanny Cottençon et Francis Huster apprennent l’homosexualité de leur fils, le ton est trop grave pour que les gags fonctionnent. Les traits d’humour ne sont de toute façon pas très drôles.
Les passages plus sérieux ne procurent eux pas d’émotion. Ils ressemblent plus à un état des lieux, un exposé de la condition homosexuelle en France et dans le monde.
Ce texte peu naturel fait que les protagonistes manquent cruellement de sincérité dans leur jeu. On n’y croit pas.
Dommage.
L'écriture semble totalement vieillotte, même si elle reste travaillée.
On a droit au catalogue des poncifs sur l'homosexualité, ce qu’il est bien, ce qui n'est pas bien de penser.
C'est dommage...
Un Francis Huster qui joue faux du début à la fin. Un ramassis de clichés sur l'homosexualité. Tout est survolé, rien n'est analysé en finesse. Un travail grossier sur l'homosexualité digne des années 70. C'est une catastrophe!
On ne rit pas et on s'ennuie à mourir. A fuir, si vous ne voulez pas perdre une soirée.
Les dialogues écrits par Laurent Ruquier sont un peu clichés. C'aurait été difficile de les éviter même s'il force le trait en donnant à ses personnages des prénoms très conventionnels. Claudine est ultra conformiste (on pense à Claudine à l'école de Colette) et s'appeler Maxime conditionne une forte exigence. Quant à Camille, prénom épicène, plus féminin parait-il que masculin d'ailleurs.
Mais le jeu de Francis Huster (le père) et de Fanny Cottençon (la mère) est néanmoins fort naturel. Parce que les idées reçues sont malheureusement plutôt banales. Nous les avons tous entendues autour de nous.
Ils sont maladroits dans leur tentative à "bien faire" et laissent échapper des remarques qui font rire. La mère ne peut se retenir de clamer sa fierté de voir son fils dans les journaux ... et pourtant c'est une feuille de chou d'une presse à sensation.
On rit beaucoup tant ils sont stupides ... mais néanmoins touchants dans leur volonté de bien faire. Les arguments invoqués pour convaincre son conjoint sont maladroits, forcément. Les quinze ans qui séparent le mari est la femme ne sont pas un gage de sagesse quand ils considèrent la différence d'âge entre leur fils et son ami.
Chacun se sent fautif de l'orientation sexuelle du garçon alors qu'il n'y a pas de coupable puisqu'il n'y a pas de faute.
Et lorsqu'ils tentent de "faire pour le mieux" c'est la maladresse qui prend le dessus. La mère demande à son mari (elle le fait répéter à haute voix) : on t'aime tel que tu es, quels que soient tes goûts tu restes notre fils, on a hâte de te voir et tu pourras venir à la maison avec ton ami si tu le souhaites, allez appelle-le. Il répète les mots mécaniquement et se décide enfin à composer le numéro de son fils sur son portable ... avant de craquer.
Après avoir suivi le parti de la mère, on adopte ensuite celui du père, dans un retournement de situation inattendu. On se retrouve ensuite chez le fils (Louis Le Barazer qui joue très juste) pour vivre des instants plus graves qui font oublier qu'on est dans une comédie voulant montrer trois points de vue différents d’une même situation, la situation comique s'essouffle forcément, même si ce n'est pas véritablement dérangeant.
Pourvu qu'il soit heureux ... c'est bien ce que les parents devraient souhaiter en premier lieu à leurs enfants. Sauf que le bonheur n'est pas magique et accepter l'homosexualité de son fils n'est pas un viatique. Rien n'est automatique et c'est peut-être ce que Laurent Ruquier a voulu démontrer. Si tel est le cas on ne saurait lui reprocher la faiblesse de la fin.
La chute de la pièce aurait pu être plus optimiste mais « pourvu qu’il soit heureux » !