- Comédie Contemporaine
- Théâtre Hébertot
- Paris 17ème
Le Plus Beau Jour

- Constance Dollé
- Davy Sardou
- Marie Julie Baup
- Arié Elmaleh
- Dounia Coesens
- Théâtre Hébertot
- 78, boulevard des Batignolles
- 75017 Paris
- Rome (l.2)
A peine sa femme a mis leur fils au monde, Pierre annonce à Nathalie qu'il a invité Michel, son meilleur ami un peu lourd. Ce n'est vraiment pas le bon moment pour venir à la maternité !
D'autant plus que cet ami a décidé de venir avec sa nouvelle fiancée nunuche.
Cette visite au bébé aussi précipitée que mal venue va tourner au réglement de comptes, et bouleverser la vie de tous les personnages.
Doute, révélation, imprévu, séduction, surprise, bonheur, sont les mots d'ordre de cette nouvelle comédie de David Foenkinos qui sera diffusée ce lundi 23 mai à 21h sur France 2 ! Cet auteur a écrit les romans Les Souvenirs et La Délicatesse ainsi qu'une autre pièce de théâtre, appelée Célibataires.
Davy Sardou a été récompensé du Triomphe AuBalcon 2016 du meilleur acteur pour la pièce Les Voeux du Coeur.
La critique de la rédaction : 5.5/10. Une comédie sympathique, pleine de bonne humeur mais ni très drôle ni très intéressante.
Au départ intrigués et amusés par cette histoire d'un couple qui vient d'avoir son troisième enfant, d’un père heureux d'avoir enfin un garçon, nous avons été déçus par sa tournure. Les nombreux rebondissements sont grossiers, à la fois convenus et improbables, tiennent de moins en moins debout au fil des minutes. Si bien que nous n'y croyons plus du tout.
Les dialogues avec leur pseudo-profondeur sur la différence entre la vie de célibataire et la vie de couple n'ont pas grand intérêt. Nous avons une impression de déjà-vu lorsque celui qui court les jupons révèle qu'il aimerait une famille, lorsque les personnages vont voir ailleurs...
Dommage également que les blagues restent un peu faciles, elles mériteraient d’être mieux amenées. "C'est moi le père ?" "Mais non voyons, on n'a jamais couché ensemble !" (Rires).
Davy Sardou et Constance Dollé jouent bien, leurs personnages sont les moins caricaturaux. Quant à Marie-Julie Baup, elle interprète une femme superficielle un peu agaçante au début de la pièce avec son jeu face public, mais ce défaut disparaît au fur et à mesure.
Ce n'est donc pas la pièce du siècle, il y avait bien mieux à programmer pour représenter le théâtre avant la Nuit des Molières.
Les autres critiques de Pierre
La pièce s’ouvre sur un sobre décor de chambre de maternité, quelques minutes après l’accouchement de Nathalie. C’est dans cette unité de lieu unique que vont évoluer histoire et personnages, au gré d’une mise en scène plutôt fluide aidée par des enchaînements de scène bien fichus. Côté histoire justement on est loin de faire dans l’original, avec une intrigue sans grande surprise, à la fois un peu cliché et d’une vraisemblance toute relative. Et soyons franc on voit aussi les rebondissements venir à des kilomètres… Les dialogues et les répliques (plutôt plates dans l’ensemble) ne sont pas non plus à la fête et si l’ensemble se regarde agréablement (ne boudons pas notre plaisir) on ne peut pas dire que l’on assiste à la comédie de l’année. Restent quand même quelques répliques bien senties qui réussissent à faire mouche, principalement grâce au personnage de Sophie (de mémoire donc il peut y avoir quelques approximations) :
Sophie : J’ai grandi entre Paris et Rome…
Pierre : (Intéressé) Ah…
Sophie : Non, en fait j’ai grandi à Limoges mais comme j’aime pas dire Limoges je dis entre Paris et Rome.
D’un point de vue anecdotique j’avoue que je me suis aussi (un peu) reconnu dans le personnage de Michel et son questionnement sur l’attendrissement bien souvent exagéré envers les bébés et leur beauté toute subjective. D’ailleurs il faut souligner que le passage de la pièce où le couple d’amis découvre le bébé est allègrement calqué (hasard ou pas vous serez seuls juges) sur une scène similaire de la série Seinfield où le bébé était… “époustouflant”.
Dans l’ensemble dommage que les quelques bonnes répliques soient noyées dans une masse de répliques plus banales et moins travaillées qui font que la pièce n’est pas forcément à la hauteur des attentes des spectateurs. Heureusement que la prestation collégiale, sans fausse note, vient compenser la faiblesse du texte, celle de Davy SARDOU en tête. L’homme est impeccable de sobriété et de crédibilité et est visiblement tout aussi à l’aise dans la comédie pure que dans la comédie dramatique (Les Voeux du Coeur). Une tête d’affiche que j’apprécie de plus en plus ! Sa femme à la scène Constance DOLLE s’en sort plutôt bien dans le rôle de la femme qui s’affirme et l’alchimie entre les personnages est palpable. J’ai aussi particulièrement apprécié Marie-Julie BAUP, qui me semblait minauder un peu au début du spectacle dans son rôle d’ingénue et sa diction à la Foresti, mais qui m’a finalement conquis par son interprétation légère, pleine d’émotion à la fois et surtout son timing de comédie millimétré. Passé le côté un brin (beaucoup ?) caricatural le personnage est finalement vite attachant. Enfin, Arié ELMALEH fait le job comme il se doit et démontre une nouvelle fois qu’il n’a rien à envier à qui vous savez.
Si LE PLUS BEAU JOUR est une comédie sympathique, elle ne révolutionnera pas le genre. L’ensemble est de bonne facture et on ne s’ennuie pas une seconde. On pourra néanmoins lui reprocher une intrigue un peu tirée par les cheveux et un humour en dents de scie, heureusement largement compensé par l’interprétation d’un quatuor qui semble prendre du plaisir à jouer ensemble. On regrette juste que le matériel ne soit pas à la hauteur de leur talent respectif.
Au final, le texte est assez faible et la répartition des rôles assez déséquilibrée mais j'ai quand même passé un moment agréable. Ce n'est certes pas la meilleure pièce que j'ai vue jusqu'à présent mais Arié Elmaleh m'a séduit par son jeu et son aisance sur scène ainsi que Marie Julie Baup dans un rôle pas facile. Alors que je l'avais vu en Irma La Douce il y a peu, je fus assez surprise de la voir tenir le rôle de la candide, celle qui dit tout haut ce que les autres cherchent à taire. Elle faisait preuve de beaucoup de fraîcheur et a su tirer son épingle du jeu.
Je suis beaucoup plus mitigée avec les prestations des acteurs qui interprétaient l'autre couple : Davy Sardou et Constance Dollé.
Enfin, on sent qu'à la fin, l'auteur ne sait pas trop comment terminer sa pièce donc c'est plutôt hasardeux comme conclusion. Je ne retiendrai donc pas grand chose de cette pièce en dehors de l'interprétation de Arié Elmaleh et de Marie Julie Baup.
Le décor, pour finir m'a très peu séduit.