top5 (4)

Cyrano de Bergerac

Cyrano de Bergerac
De Edmond Rostand
Mis en scène par Denis Podalydès
  • Théâtre Marigny
  • Carré Marigny
  • 75008 Paris
  • Franklin D. Roosevelt (l.1, l.9)
Itinéraire
Billets de 14,00 à 35,00
Evénement plus programmé pour le moment
Achat de Tickets

« Quand, acteurs de la Troupe, nous montons des pièces, nous avons inconsciemment le désir de montrer notre théâtre, tout ce qui nous le fait aimer et y rester. » C’est dans cet esprit que Denis Podalydès, sociétaire, s’empare pour la première fois en 2006 du plateau de la Salle Richelieu. « C’est à l’âme de Cyrano que je voulais dédier ce poème. Mais puisqu’elle a passé en vous, Coquelin, c’est à vous que je la dédie », annonce Edmond Rostand.

La pièce la plus célèbre de l’auteur naît de sa fusion avec l’acteur Benoît Constant Coquelin qui crée le rôle en 1897. Une complicité à l’oeuvre plus d’un siècle après dans l’énergie du collectif dirigé par Denis Podalydès. Opéra-bouffe, tragédie, drame romantique, poésie symboliste, farce… tous les genres sont convoqués pour faire vibrer la partition de ce texte emblématique du répertoire français. Cyrano ne se réduit pas, ne s’ampute pas de ses boursouflures.

Pour que le public se délecte de ses morceaux de bravoure, il se porte à ébullition dans un grand chaudron où se fondent tous les potentiels de la Maison : « nous voulions que le spectacle sorte du ventre de notre théâtre, des caves, des greniers, des cintres, des dessous : faire jouer toute la machine ». Et il a été récompensé de six Molière en 2007.

Note rapide
8,6/10
pour 10 notes et 9 critiques
0 critique
Note de 1 à 3
0%
2 critiques
Note de 4 à 7
30%
7 critiques
Note de 8 à 10
70%
Toutes les critiques
30 juil. 2017
9,5/10
29
C'est vrai ! Je n'avais pas terminé ma gazette :
... Et samedi vingt six, une heure avant dîner,
Monsieur Cyrano de Bergerac a été donné,
à la Comédie Française, sublimé.

Je vous dois d'avoir eu, tout au moins, une nuit.
Grâce à vous une merveille a passé dans ma vie.
5 juil. 2017
8,5/10
53
J’avais eu le plaisir de voir se spectacle il y a trois ans à la Comédie Française et j’avais été émerveillée. J’y suis retournée une nouvelle fois, accompagnée de potes qui ne connaissaient pas forcément la Comédie Française et la pièce. Cyrano est une belle entrée en matière pour découvrir aussi bien la magnifique salle que l’étonnant spectacle. Voilà un endroit qui peut faire aimer le théâtre qui mêle talent, passion et imagination.

Michel Vuillermoz fait partie de ces comédiens du français que j’adore. Il dégage quelque chose sur scène d’assez incroyable et ce personnage de Cyrano lui va comme un gant. En plus, il faut une sacrée énergie pour interpréter l’intrépide bretteur amoureux et rester presque 3h00 sur scène avec des monologues longs et cousus au millimètre prêt. Il court, il vole, il bondit, il parle, il n’arrête jamais.

Christian Hecq, qui vient de rentrer dans le Larousse, malgré une courte présence apporte toujours une touche d’humour incroyable. Il ne peut passer inaperçu tellement il rayonne de malice. Je me souviens encore comment il m’a fait rire dans Le fils à la patte de Feydeau.

J’adore Bruno Raffaelli en adorable Ragueneau et Gilles David qui ont des voix qui raisonnent de façon si agréable. C’est très appréciable de les écouter car ils savent nous emporter même en fermant les yeux. Et puis, il y a un comédien que j’apprécie beaucoup pour son charisme, le charmant Stéphane Varupenne qui joue le Bret, fidèle ami de Cyrano. Qui était il n’y a pas longtemps au Studio pour jouer Comme une pierre qui…

Tous ces comédiens de talent donnent toujours le meilleur d’eux-mêmes avec un ton juste. Même les textes ennuyeux (et il y en a quelques-uns) prennent une dimension appréciable grâce à ces artistes hors pair. Je leur dis un grand bravo.

Puis il y a une mise en scène assez grandiose qui nous plonge à la fois dans le classique et dans le moderne. Une partie des décors fait 19ème. Mais les décors bougent et sont déplacés aussi bien par les comédiens que les accessoiristes. Parfois, ils sont rangés sur les côtés ou au fond, visibles du public. Bien entendu, les grandes scènes comme celle du champ de bataille. On fait tomber une grande toile de fond qui cache et au milieu de la scène des tranchés, des arbres et des coquelicots. De même pour la magnifique scène chez Ragueneau ou du plafond tombe des casseroles et poulets et du sol émane vapeur et cuisiniers. Il y a quelque chose de magique qui se crée et je reste les yeux ouvert émerveillée.

En plus, il y a des clins d’œil par-ci, par-là. Au début de la pièce, sont cité Eric Ruf, Jean Piat… Des gens qui ont eu une histoire avec le bonhomme au grand nez à la Comédie Française. Le tout doublé avec un écran vidéo où était projeté des images de ces personnes qui ont marqué cette pièce avant de retourner à l’histoire et de montrer la belle Roxanne (Françoise Gillard). J’ai aimé voir à la fin, une copie du siège où Molière a joué la dernière fois sur scène. Ragueneau cite Molière et Cyrano meurt dans le siège du Malade imaginaire. D’ailleurs, on peut vérifier après car le siège est au bout du couloir où il y a le foyer.

En petit détail, j’adore quand les gens sont blessés que des confettis rouge tombent de leurs blessures. C’est très poétique, drôle et visuel à la fois. D’ailleurs, ce procédé a été réutilisé dans Roméo et Juliette joué cette année. Les petits détails peuvent apporter tellement de choses.

Je pourrais encore continuer à faire l’éloge de cette pièce tellement que je l’ai trouvé extraordinaire. C’est ma seconde pièce préférée après 20 000 lieues sous les mers avec le surprenant Christian Hecq. Je pense que quand elle sera rejouée dans 2 ou 3 ans, j’irai de nouveau la voir pour encore être émerveillée de ce personnage qui gardera son panache jusqu’à son dernier souffle.
5 juil. 2017
10/10
54
Pièce P R O D I G I E U S E présentée hier par la troupe de la Comédie Française. Je n’ai jamais rien vu de mieux !

Le jeu des comédiens est à couper le souffle. Telle une ruche, la scène fourmille de personnages dans tous les coins, la plupart des corps de métier du XIXème siècle sont représentés. Sur scène, l’ambiance est à son comble. Lorsqu’apparaissent le fantastique Michel V dans le rôle de Cyrano, puis la délicieuse Roxane avec toute la fraîcheur qu’elle nous transmet, l’émotion surgit. Leur diction est admirable.

La mise en scène est somptueuse. Le décor reconstitue la vie du XIXème, dans les costumes, les lieux, les accessoires. Il y a bien des prouesses techniques dans les effets spéciaux, qui ne sont plus l’apanage du cinéma (la fumée des cuisines, la guerre. D’ailleurs, sur scène, il y a du cinéma avec un écran et un film qui se déroule sous nos yeux). Chaque scène est un tableau (je pense au champ de coquelicots, au radeau de la Méduse). Denis Podalydès introduit à mon sens, beaucoup d’humour dans la mise en scène, je pense notamment aux références kitch telles Roxane qui s’envole dans les aires, ou les sœurs sur la grande balançoire, encore plus naïves que l’image qu’on leur donne. Nos avons tous, dans la salle, ri à toutes ces exagérations dans la mise en scène. Des libertés ont également été prises dans le texte par Denis Podalydès, qui introduit des références contemporaines dans cette pièce (les académiciens). Accueillis par les rires du public encore une fois.

Enfin, le texte est une véritable ode à l’amour. Edmond de Rostand parle de l’amour d’une façon si belle, si poétique. Cette pièce donne follement envie d’être aimée pour qui l’on est, pour notre esprit, et non pour qui on parait.

T O N N E R R E d’applaudissement !
3 juillet, 20h30, Paris


On entre dans la salle Richelieu de la Comédie Française, après 5h d’attente pour avoir des places au « Petit Bureau ». Une chaise est placée sur le plateau devant un rideau noir. C’est le fauteuil dans lequel Cyrano va mourir. Il est déjà présent sur scène. L’histoire qui va se jouer devant nous ne peut pas bien se terminer ! Car après tout c’est bien celle de l’échec que raconte ce succès populaire. En effet Cyrano ne vivra son amour pour Roxane que dans l’ombre de Christian, il ne parvient pas à se faire connaitre dans le monde. Comme il le dit si bien «  Molière a du génie et Christian était beau ».

Cyrano c’est aussi une histoire de théâtre … Denis Podalydès a su très justement le montrer. Tout d’abord, il ne cherche pas à rendre le décor vrai. Autrement dit, le sang ne ressemble aucunement à du sang puisque ce sont de petits ronds rouges en papier de soie, mais cela ne nous empêche pas de comprendre de quoi il s’agit sans trouver cela gênant. Puis le décor se change régulièrement à vu : on perçoit tous les artifices du théâtre. En se penchant de plus près sur la mise en scène, on peut remarquer que le fauteuil dans lequel meurt Cyrano, ressemble étrangement à celui de Molière lorsqu’il joue Le malade imaginaire. Une forme d’hommage du metteur en scène, qui affirme que Cyrano lui aussi avait du génie.
On peut également mentionner le début de la pièce qui rend hommage en vidéo à des grands comédiens qui sont passés par cet « illustre théâtre » : Roland Bertin, Gisèle Casadesus, Ludmila Mikaël, Jean Piat, André Brunot, Michel Aumont, Yves Gasc, Eric Ruf et tant d’autres …
Eh oui, nous avons envie de les revoir sur un plateau !
9,5/10
63
On aurait pu dire bien des choses en somme.
Mais la verve, l'esprit et les lettres me manquent.
De lettres, je n'ai que celles qui composent le mot : magistral.
Pour les alexandrins, j'attendrai une heure plus matinale.
Quel texte ! Toujours redécouvert.
Quelle interprétation de Michel Vuillermoz, truculent et émouvant tour à tour et en l'espace d'un battement de cils.
Quelle mise en scène de Denis Podalydès, rythmée, inventive, moderne...
Les décors... Les costumes...

De ce Cyrano à la Comédie Française, je suis de nouveau sortie enveloppée de son panache et de ses élégances, avec l'envie d'inviter tout le monde à y courir.
Votre critique endiablée
Nos visiteurs sont impatients de vous lire ! Si vous êtes l'auteur, le metteur en scène, un acteur ou un proche de l'équipe de la pièce, écrivez plutôt votre avis sur les sites de vente de billets. Ils seront ravis de le mettre en avant.
Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Emotions
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor