Critiques pour l'événement Voyages avec ma Tante
29 avr. 2019
10/10
44
La magie du théâtre à l'état pur.

Quatre hommes, quatre chaises, quatre chapeaux et nous voilà partis pour une aventure rocambolesque à Londres, Paris, Istanbul et Asunción.

Épurée de tous les artifices inutiles (malheureusement de plus en plus présents au théâtre), cette pièce nous fait voyager par les seuls mimes et les seules voix des quatre formidables comédiens.

La précision ébouriffante de la mise en scène de Nicolas Briançon prend d'autant plus d'ampleur que les acteurs jouent cette pièce depuis des années (je l'avais déjà adorée en 2015 à la Pépinière) et prennent un plaisir fou, visible et contagieux.

Mille fois bravo. C'est pour retrouver des sensations comme celles que j'ai devant cette pièce que j'use mes fesses sur les vieux sièges rouges de tous les théâtres parisiens.
11 mars 2019
8,5/10
42
Quatre vieux garçons dans le vent !

Dans une mise en scène follement originale et inventive, quatre énergumènes jouent à la fois tous le même personnage et des personnages différents ...
Avec une fluidité et une maîtrise qui forçent l'admiration car l'exercice est hautement périlleux.

Ça commence avec l'histoire d'un mec sans histoires, puis tout s'emballe ...
Toute la fantaisie, so british, de Graham Greene, jointe à celle de Nicolas Briançon, explose grâce à l'interprétation de ces quatre grands comédiens.
Le résultat est délectable !

Au passage, beaucoup de profondeur et de philosophie.

On ne le dit pas assez : Les voyages sauvent la vieillesse !!!!
27 févr. 2019
9/10
32
Pauvre Henry, il va avoir bien des aventures et du fil à retordre avec Tante Agatha, ses amis peu recommandables, la police, une junkie rencontrée dans le train. Le voilà en route pour la Turquie avec l'Orient-Express. Agatha le balade un peu partout en Uruguay, au Paraguay, en voiture, en bateau, dans des bouges, des hôtels de luxe, etc.

Henri délaissera un temps, ses chers dahlias et sa belle Angleterre, mais pour combien de temps encore ?

Les quatre comédiens sont à tour de rôle Henry. Mais Tante Augusta, est divinement interprétée par Claude Aufaure, minaudant, joyeusement farfelue,
Jean-Paul Bordes joue également avec bonheur, la douce fiancée lointaine d'Henry, Miss Keene, mais aussi Frau General Smith, Richard Pulling,
Dominique Daguier est le truculent Woodsworth, Visconti, Hakim, Miss Paterson, Hatty
Pierre-Alain Leleu, bruiteur, mais il défend à sa manière la cause animale en interprétant le perroquet de Hatty, ou le gros toutou passablement affectueux... Qu'est-ce que j'ai ri !

Une bonne dose de bonne humeur avec ces quatre galopins en chapeau melon ou en panama, c'est selon ! On rit beaucoup de leurs aventures, de leurs équipées en voiture, ils s'amusent de tout, dansent, les chaises se transformeront en taxi, mais la scène de Tante Augusta et Hatty c'est quelque chose qui ne s'oublie pas !

D'autant plus que Dominique Daguier s'est assis si lourdement qu'il est passé à travers la chaise, enfin pas de bobo, mais fou-rire des copains !
27 févr. 2019
9/10
32
« Voyages avec ma tante » de Graham Greene adaptée et mise en scène par Nicolas Briançon au théâtre Hébertot est une pure merveille de drôlerie (un humour british comme il l’affectionne avec sa nouvelle création « Le canard à l’orange » où il excelle avec François Vincentelli).

Henry Pulling vieux garçon qui cultive une passion pour les dahlias et employé de banque à la retraite, ce qui n’arrange rien, va redécouvrir sa tante Augusta lors de la cérémonie de crémation de sa défunte mère, par la même occasion sœur de la défunte.
Ce vieux garçon, un brin casanier va voir sa vie bouleversée lorsque sa tante septuagénaire, croqueuse d’hommes à l’œil vif et la démarche assurée, va l’embarquer dans un voyage cocasse à travers le monde afin de faire libérer le grand amour de sa vie : Ercole Visconti.
Londres, Paris, Milan, l’Orient-Express, Istanbul, que d’étapes pour ces aventures extraordinaires racontées par nos quatre mousquetaires.
La ligne de vie de sa tante est simple : la vie est une aventure et doit le rester.

Dès les premières répliques, nous sommes captivés par cette histoire et nous savons que nous allons beaucoup rire. Comme quand vous lisez une pièce de théâtre et que dès la première page vous savez que cela sera un succès.

Nos quatre gaillards se rencontrent lors de la cérémonie et se disent : « Comment allez-vous ? »
Et c’est parti pour plus d’une heure, qui passe trop vite, d’un humour anglais qui pétille à chaque réplique, à chaque situation.

Je n’ai jamais rien projeté d’illégal, dit-elle, comment le pourrais-je ? Je ne connais pas la loi !

Pendant ce périple, Claude Aufaure, Jean-Paul Bordes, Dominique Daguier et Pierre-Alain Leleu vont interpréter une trentaine de rôles et chacun leur tour celui de la tante Augusta.
Autant vous prévenir, soyez à l’heure (cela changera, une manie en France d’arriver en retard….) et ne ratez le départ de l’Orient-Express ou vous aurez du mal à suivre…

C’est 1969 que Henry Graham Greene publie son livre. Un voyageur dans l’âme, lui qui avait la bougeotte, puise dans ses aventures toutes les rencontres qui nous entraînent dans des lieux insolites : il a l’art du récit qui captive son auditoire.
En filigrane, avec son humour pince sans rire et beaucoup d’amusement, il prend de la distance avec sa personne, lui qui a eu une enfance assez perturbée, et pose la question sur le sens que l’on donne à sa vie.

Nos quatre héros sont fabuleux, ils savent tout jouer dans toutes les situations et ne rechignent devant aucun sacrifice pour nous faire rire.
Le fait de permuter en continuité leurs rôles donne encore plus de saveur à ce rocambolesque périple. Chacun apporte sa personnalité et donne le meilleur de lui-même.
Claude Aufaure que je venais d’admirer quelques jours auparavant dans « 7 morts sur ordonnance » joue un british plus vrai que nature. Il est d’une vivacité joyeusement drôle dans le rôle de la tante quand il minaude. Il distribue les cartes avec délicatesse. Une belle performance lui qui enchaîne le même jour les deux pièces.
Pierre-Alain Leleu mérite un accessit pour ses compositions, comment ne pas être écroulé de rire quand il est un perroquet ou un chien et d’une dignité dans le rôle de la tante.
Jean-Paul Bordes engendre une touche de douceur avec sa voix chaude et rassurante.
Quand à Dominique Daguier il est irrésistible dans son rôle de Woodsworth, il apporte un détachement à surmonter les obstacles des plus comiques.

Un quatuor qui ne se prend pas au sérieux mais qui est présent sur scène pour nous faire partager sa passion du théâtre.

La mise en scène de Nicolas Briançon, remplie de trouvailles, est d’une fluidité et d’une précision nécessaires à la construction de cette aventure. Les accessoires se résument à des chapeaux et des chaises.
Il a su les imbriquer les uns dans les autres pour nous faire voyager avec cette irrésistible tante : il a avec beaucoup de fantaisie rendu touchant ce personnage.
Chapeau bas Monsieur Briançon : un remarquable travail qui justifie amplement le Molière que vous avez reçu en 2015.
16 févr. 2019
8/10
13
Retour sur scène de cette pièce (Molière 2015 de la mise en scène dans un théâtre privé) hilarante, bien ficelée, servie par des comédiens excellents ! Claude Aufaure, Jean-Paul Bordes, Dominique Daguier et Pierre-Alain Leleu (car il faut les nommer !) nous font vivre l'histoire rocambolesque d'un neveu pris dans les facéties de sa tante, celle-ci s'acoquinant aussi bien avec un collabo italien qu'un dictateur paraguayen.
La pièce est minimaliste dans son décor, mais ça va à 100 à l'heure ! Les acteurs s'échangent à merveille les rôles, les textes, les situations.
Quatre talents, quatre chaises et vous passez un superbe moment.
Le théâtre Hébertot fait encore des merveilles.
16 févr. 2019
8,5/10
26
Henry Pulling fraichement retraité, est un célibataire endurci.
Il ne s’intéresse qu’à ses dahlias et la poésie. Il mène une vie bien tranquille jusqu’au jour où à l’enterrement de sa mère il rencontre sa tante Augusta. Augusta est une dame de 70 ans, excentrique, hédoniste et libérée.
Sa vie est pleine de rebondissements, c’est une séductrice. Bien des hommes ont agrémenté sa vie, tous plus surprenants les uns que les autres…
Augusta n’a pas vraiment d’interdits, elle vit comme bon lui semble.
De ma vie, je n'ai pensé à rien d'illégal, dit Tante Augusta. Comment voudrais-tu que je puisse penser à quoi que ce soit de tel quand je n'ai jamais lu la moindre de nos lois.
Augusta décide de faire découvrir à son cher neveu une vie un peu plus trépidante que le jardinage, elle va l’entrainer dans des aventures toutes plus cocasses les unes que les autres.
A-t-elle une raison majeure de vouloir se rapprocher ainsi de son neveu ?

Les quatre comédiens Claude Aufaure, Jean-Paul Bordes, Dominique Daguier, Pierre-Alain Leleu passent sans transition d’un rôle à l’autre avec grand brio, ils jouent tour à tour.
Le neveu, la tante, un commissaire de police, une jeune fille timorée, un trafiquant … mais aussi un chien ou un perroquet…
Ils miment les objets, font des bruitages…

C’est loufoque, drôle, plein d’énergie, de dynamisme et rempli de talents.
Une grande connivence et complicité règnent entre eux.

Sur le fond de scène, un décor de wagon-lit des années 50 d’où les personnages vont apparaitre, s’éclipser et réapparaissent sous une autre identité. Sur le devant, 4 chaises vont se transformer en divers accessoires.
Les quatre comédiens en costumes foncés agrémentés de cravates colorées et chapeautés de melon. Une ambiance délicieusement cabaret règne.
C’est avec grand plaisir que l’on déguste « Voyage avec ma tante ».
14 févr. 2019
8/10
28
Une mise une en scène brillante, un quatuor d'acteurs exceptionnels et talentueux, d'une grande virtuosité.

Histoire totalement rocambolesque (parfois un peu confuse), un humour "so british". Tout pour passer un agréable moment de théatre !
6 mai 2016
9/10
318
En voiture Tata !

On connaît bien désormais l'argument de cette adaptation du roman éponyme de Graham Greene.
Une tatie assez indigne entraîne son casanier neveu, passionné de dahlias, dans de mouvementées et rocambolesques aventures autour de la planète.

Au delà de l'histoire, dont il faut bien reconnaître que parfois on se contrefiche, l'intérêt évident de cette pièce mise en scène par Nicolas Briançon est de réunir sur un plateau quatre personnalités, et non des moindres.

Briançon a employé quatre fabuleux comédiens (il faut les nommer : Claude Aufaure, Jean-Paul Bordes, Dominique Daguier et Pierre-Alain Leleu), qu'il a su diriger d'une façon à la fois subtile, précise, et parfois désopilante.
On comprend très rapidement pourquoi le Molière de la mise en scène lui fut attribué...

Ces quatre gaillards excellents, « malgré-grâce » à des physiques, des corps, des gueules, des voix différentes.
(On est vraiment loin de la mode actuelle des jeunes comédiens dégingandés « taille 38 » stéréotypés, très en vogue, sans saveur et sans odeur... Suivez mon regard....)

Tous les quatre incarnent de façon merveilleuse le paradigme théâtral : ils peuvent tout jouer, ils peuvent tout faire, ils peuvent interchanger leurs rôles : ça fonctionne, ça marche, on y croit.
Pas évident de faire admettre qu'on est une tata de 80 ans quand on porte un costume trois pièces à rayures, un chapeau melon et une cravate rouge.
Ca fonctionne, vous dis-je !

Avec parfois des moments hi-la-rants, notamment initiés par l'épatant et incroyable Pierre-Alain Leleu : ah, ces rôles de perroquet, d'horloge (si si...), d'adolescente coincée, de chien berger irlandais de soixante-cinq kilos.....
Faut-il être doué pour donner vie de façon crédible à ce genre de « personnages » !.....

On sort du théâtre de la Pépinière avec un seul regret : c'était bien trop court !

Un spectacle brillantissime !
19 févr. 2016
10/10
215
Quel plaisir ! Quel talent !

Nicolas Briançon a des idées de génie, celle-là est certainement l'une des meilleures. Il faut le voir pour le croire. J'en ai été bluffé à chaque seconde, des trouvailles, des idées, des décalages, en permanence, tout en tenant un récit fort et drôle dont on ne décroche pas un instant. Certainement l'une des meilleures pièces de la saison, fort justement récompensée. Les acteurs font tous une interprétation exceptionnelle, changeant de rôle, se relayant, alternant, sans nous perdre, et au contraire en nous transportant dans cet univers hors du temps.

Claude Aufaure, Jean-Paul Bordes, Dominique Daguier et Pierre-Alain Leleu (touche à tout de génie depuis des années, ancien prof de maths, heureux comme jamais de le retrouver à ce niveau). 4 acteurs au sommet, relevant haut la main ce défi incroyable.
Le théâtre est magique, à ce stade, il est au dessus de tout. Un régal.
7 févr. 2016
8,5/10
211
4 acteurs, 10 chapeaux, 4 chaises, une canne et vous voilà partis pour un voyage extraordinaire avec une vieille dame excentrique, son neveu, son amant, un perroquet... bref une foule de personnages que ces quatre acteurs ont un talent prodigieux à faire vivre.

C'est intelligent, vif, brillant, on est épatés par leur jeu, on rit beaucoup.
30 janv. 2016
8/10
260
Surprenant et merveilleux voyage avec ma tante, on veut repartir en voyage dès la fin de la pièce. Encore une belle soirée à la Pépinière !

Grâce à une mise en scène ingénieuse et peu d'accessoires, les quatre compères sur scène nous livrent une prestation étonnante autour de la vie d'Henry Pulling, un banquier "sans histoire".
Les bruitages (réalisés pour la plupart par Pierre Allain Leleu) sont assez présents et particulièrement réussis.

Les quatre comédiens forment une équipe soudée qui fonctionne parfaitement et quelque soit la destination du voyage, je suis persuadée qu'ils assureront d'autres performances de qualité.
28 févr. 2015
9/10
218
Nicolas Briançon revient en forme avec cette nouvelle mise en scène : pétillante, rayonnante, elle réveille et met de bonne humeur. Il a réuni autour de lui la meilleure des équipes, avec en particulier un Claude Aufaure au top de sa forme qui détonne absolument en tante Augusta excentrique au possible !

N'hésitez pas, et embarquez au théâtre de la Pépinière pour ce merveilleux voyage.
De quoi ressortir avec un large sourire sur le visage !
24 févr. 2015
10/10
163
Merveilleux voyage aux bras de 4 bons comédiens dont l'exceptionnel Claude Aufaure.

Mise en scène astucieuse. Incontournable
16 févr. 2015
8,5/10
68
Une folle épopée et un fol amour du théâtre et du jeu, c’est ce que les 4 comédiens (tous épatants) offrent pendant 1h30 à leurs spectateurs tour à tour ébahis, admiratifs et attendris.

Les situations (loufoques et cocasses à souhait) s’enchainent sans temps mort et le rythme trépidant, s’il nécessite un chouya de suivre attentivement pour ne perdre le fil de ces péripéties, ne laisse aucun répit : on s’amuse, on sourit, on s’émeut sans voir le temps passer. La mise en scène de Nicolas Briançon est maitrisée de bout en bout et permet aux comédiens, qui interprètent à eux quatre Tante Augusta, Henri, Woodworth le majordome, un perroquet (moment hilarant) un chien, des tueurs, des agents secrets et j’en passe, sans que jamais, jamais, le spectateur ne se perde : on sait immédiatement qui est qui et les répliques fusent sans brouiller les pistes, si ce n’est celles du pauvre Henri Pulling qui lui en perd son latin et en perdra son flegme.

Coté décor, eh bien rien ou plutôt un seul wagon d’Orient-Express sur les fenêtres duquel sont projetées des images de Londres, Paris, Istanbul… cela suffit à nous faire voyager, autant que les chapeaux (melon, panama, fez, …), arborés par Claude Aufaure, Jean-Paul Bordes, Dominique Daguier et Pierre-Alain Leleu. Les musiques, choisies avec soin, illustrent et amènent le sourire de façon parfois inattendue.

Bref, vous l’aurez compris, j’ai pris un immense plaisir à ce spectacle so délicieusement british et di britishement délicieux. Tout comme les comédiens qui visiblement s’amusent et offrent un jeu généreux et tourné vers le public. Le tout avec une élégance et un bon goût typiquement anglais.

God save the theater…