Critiques pour l'événement Non à l'argent
23 avr. 2019
7,5/10
18
« L’argent, ah ! Fléau des humains ». L’Homme et l’argent, une relation conflictuelle presque aussi vieille que le monde. L’éternelle opposition entre « être » et « avoir ». Si le débat peut rapidement se transformer en conversation philosophique, sur la scène du théâtre des Bouffes Parisiens, il vous invite surtout à en rire. En effet, derrière un texte aux répliques choisies, se cache une comédie moderne, qui loin de faire la morale, s’amuse de nos travers et de notre définition de l’expression : être heureux.

Être heureux, est-ce être multimillionnaire ou est-ce être entouré de sa famille et de ses proches ? Tel est le dilemme auquel a été confronté Richard, lorsque celui-ci apprit un beau soir qu’il était le gagnant de 162 millions d’euros. Richard a fait son choix en refusant cet argent. Soulagé, Richard a décidé de réunir son entourage pour lui apprendre la bonne nouvelle. Bonne pour lui, mais pour les autres … Le sympathique dîner qu’il avait imaginé va alors virer à un ping-pong verbal. Chacun y va de son argument pour convaincre l’autre. Certaines idées seront un peu caricaturales, d’autres vous feront réfléchir, la plupart vous feront rire. Car « Non à l’argent » n’oublie pas sa finalité première : vous divertir. Elle y parvient sans mal. Le rire fuse tant grâce aux répliques, qu’à l’interprétation des comédiens : Pascal Légitimus, Flavia Coste, Philippe Lelièvre et Claire Nadeau.

Voilà un quatuor qui s’accorde à merveille ! Il emmène sans peine le public à Limoges (oui, pour une fois, l’action ne se déroule pas à Paris …). A souligner, l’exceptionnelle prestation de Claire Nadeau qui est irrésistible dans le rôle de la mère.

Certes, on pourra objecter que la fin est un peu ubuesque. Mais, justement, au théâtre, tout est permis. Alors, pourquoi se priver ...

Si l’argent est le fléau des humains, sur scène, il fait le bonheur des spectateurs.
24 mars 2019
8,5/10
26
« Non à l’Argent » de Flavia Coste au théâtre des Bouffes Parisiens dans une mise en scène d’Anouche Setbon provoque une tornade de rires qui résonnent encore dans ce théâtre.

« Argent » ce mot qui peux faire rêver et qui est indispensable à notre vie de tous les jours.
Une pièce qui a été écrite bien avant les évènements que l’on connaît actuellement et qui dans ce contexte à une saveur particulière ; des répliques qui font mouche et qui aujourd’hui ont une signification qui parle à beaucoup d’entre nous.
Mais ne nous trompons pas, c’est une comédie à laquelle nous assistons et qui remporte un énorme succès mérité, après son triomphe au théâtre des Variétés et sa tournée dans toute la France. Elle est venue faire une escale au théâtre des Bouffes Parisiens pour notre plus grand plaisir avec les comédiens qui l’ont créée : on ne change pas une équipe qui gagne.
Plus de 120.000 spectateurs ont assisté aux délires de Richard, alias Pascal Légitimus qui refuse, pour la simple raison que l’argent ne fait pas le bonheur, par amour de ses proches, le gros lot qu’il a gagné au loto : c'est-à-dire 162 millions d’euros !!!
« Si l’argent ne fait pas le bonheur, rendez-le ! » écrivait Jules Renard, eh bien Richard, lui, a trouvé la solution, il ne le prend pas !

L’argent, le flouze, l’oseille, le pognon, la thune, le blé autant de noms qui parlent à chacun d’entre nous et qui selon le vieil adage que tout le monde connaît ne fait pas le bonheur mais il y contribue.
Eh bien Pascal Légitimus « possède » le bonheur de sa femme, son bébé, sa mère, son meilleur ami et associé et cela lui suffit.
Son souci est comment le faire admettre justement à son entourage, c’est pourquoi il organise un repas pour leur annoncer qu’il a renoncé à cette fortune et que le délai pour faire valoir ses droits de gagnant est dépassé : CQFD.

Vous imaginez bien que ses proches ne vont pas du tout l’entendre de la même façon et que pour eux sa position est incompréhensible.
Pensez-donc, son associé Etienne est au bord de la faillite, il aurait besoin d’un coup de pouce au lieu d’aller pleurer auprès de son banquier.
Sa femme Claire, professeur de philosophie a une toute autre approche de ce que l’on pourrait faire avec 162 millions d’euros, en premier lieu une préférence pour s’engueuler avec son mari dans un château plutôt que dans une HLM.
Sans parler de sa mère Rose qui l’a élevé seule, qui lui a payé des études qui lui ont permis de devenir architecte et que dans ces conditions, elle aurait apprécié un retour d’ascenseur.

De toute bonne foi, il leur annonce qu’il refuse le gain au motif qu’il jouait en mémoire de son père les numéros de la date de mariage de ses parents. Il pense aussi que cette démarche le fera passer pour un homme respectable, un héro en quelque sorte qui refuse de se plier au diktat, de l’argent, du pèze, de la fraîche, des 162 de millions de patates !!!

Une double lecture s’offre à nous en venant écouter les arguments délirants de Richard : que ferions-nous dans cette situation ? Ne serait-il pas envahi par une pulsion utopiste ?
De quel côté irait notre décision ? De son côté ou bien de celle du côté des autres convives de la soirée ?
Garderions-nous notre calme ou exploserions-nous devant cet homme qui refuse la providence ?
Un sujet qui mérite quelques réflexions dont les arguments de l’un et des autres, au fil de la pièce, peuvent s’entendre, s’écouter et y adhérer.
Mais au final que sommes-nous prêts à faire si nous avions entre les mains ce fameux billet gagnant ?

Venez, lors de cette soirée qui est fortement agitée, vous enrichir des réponses de Pascal Légitimus qui est en quelque sorte le clown blanc dans cette comédie explosive ; avec détachement et son œil rieur, il avance pas à pas dans son argumentaire qui ne semble pas trouver beaucoup d’adhérents.

Claire alias Julie de Bona, est câline, douce, jeune mère qui aime tendrement son mari mais qui se transforme en dragon lorsque qu’elle comprend qu’il refuse le pactole : ses explosions sont un feu d’artifice très drôle.

Etienne alias Philippe Lelièvre est l’ami fidèle, généreux, compréhensif, qui soutient son collègue et ami dans ses délires architecturaux mais qui sort les griffes lorsque ce dernier perd la raison. Son sens de la rupture fait mouche à chaque fois, il est extrêmement comique dans son jeu.

Et puis le clou du spectacle, mon coup de cœur, c’est Claire Nadeau dans le rôle de Rose, la mère de Pascal Légitimus. Elle est irrésistible dans la scène des jumeaux et dans celle du billet. Le tout mené dans une ivresse grandissante à mourir de rire. D’ailleurs accompagnée de sa bru et de l’ami de son fils, ils ont une descente impressionnante ; cette ivresse collective fait énormément rire.
Elle a des expressions du visage, des mimiques hilarantes : le clown qui fait pendant à son fils.

La mise en scène d’Anouche Setbon très dynamique, très rythmée confère à cette comédie un potentiel fortement comique qui déclenche les rires à profusion, de quoi passer une excellente soirée ou matinée.
Une comédie chorale qui m’a fait beaucoup rire, travailler mes abdos : il y a longtemps que je n’avais pas autant ri.
5 janv. 2018
5/10
54
Cette comédie grinçante n’est pas crédible du tout quand on pense qu’il y a une chance sur 140 millions de gagner le gros lot du Loto, il y a encore moins de chance de le refuser, même par idéalisme.

Certes l’argent peut pervertir les relations humaines, mais s’il ne fait pas le bonheur il y contribue largement. Ce n’est pas la pièce du siècle mais on s’amuse quand même. Les interprètes sont excellents, Pascal Légitimus déborde d’énergie, Claire Nadeau est toujours aussi drôle dans son registre et Philippe Lelièvre et Julie de Bona complètent agréablement la distribution. La fin cynique et farfelue démontre que plaie d’argent n’est pas mortelle mais qu’elle pourrait le devenir !
30 déc. 2017
7/10
69
Thème très original pour cette pièce qui m'a plu dans l'ensemble.

Je pense aussi que passé un certain moment, la pièce tourne un peu en rond et le final manque de réalisme.
Cependant, j'ai trouvé beaucoup de bonne humeur et de talents aux acteurs et finalement, j'ai oublié les défauts de ce spectacle : je n'ai gardé que le rythme soutenu et ses bons moments.

A voir entre ami (e)s !
27 déc. 2017
8/10
94
Une pièce de théâtre qui a le mérite d'être surprenante et qui se passe en deux parties :
La première sur une réflexion sur notre rapport à l'argent "est-ce que l'argent fait le bonheur".
La deuxième sur une bonne comédie de boulevard avec son lot de phrases cultes et de situations burlesques.
22 déc. 2017
7,5/10
86
Non à l’argent est une pièce drôle avec une question de fond  « l’argent fait il vraiment le bonheur ».

Pascal legitimus dans le rôle de Richard, gagne au loto la somme de 162 millions d’euros. Au cours d’un dîner avec sa femme, sa mère et son meilleur ami également associé, il leur annonce sa décision de renoncer à cette somme. S’ensuit, un dialogue de sourd entre Richard et ces convives sur l’importance de l’argent, la monnaie autrefois moyen d’échange devenue une « fin en soi » et surtout pourquoi renoncer à cette cagnotte imprévue qui pourrait changer leur vie (quitter ce hlm....).

Puis, l’incompréhension fait place à de la colère, et bien plus... Cette pièce est une réelle réflexion sur notre lien, notre dépendance à l’argent tout en étant drôle. Les mimiques et répliques de la mère (claire Nadeau) et du meilleur ami (Philippe Lelièvre) sont un regal. On rit, on réfléchit et la question reste ouverte « Sommes nous capables de tout pour de l’argent »

Petit bémol toutefois, sur une fin trop décalée pour être crédible.
17 nov. 2017
7,5/10
80
Excellent placement pour un tout petit prix internet à 25€, avec de super acteurs, une histoire originale et où j'ai beaucoup ri.
23 oct. 2017
6,5/10
77
A quoi sert l’argent, quand on a l’amour des siens ?

C’est la question que pose la pièce Non à l’argent !
Richard (Pascal Légitimus), architecte à l’imagination débordante sans le sou, a gagné 162 millions d’euros à la loterie, réunit ses proches (sa femme, sa mère et son associé et ami) pour leur annoncer que par amour pour eux, il n’ira pas chercher son gain selon lui l’argent abime les gens. Effectivement, il va être reçu assez fraichement…

L’appartement qui sert de décor à la pièce a une déco un peu chargée, on se sent à l’étroit mais c’est voulu, on est tellement mieux dans un HLM que dans une villa avec piscine !!! La mise en scène est assez dynamique et le rythme est bon, on rit facilement. Sous le couvert d’une comédie de boulevard, la pièce a la mérite de poser une question cruciale, comment nous même réagirions nous si on gagnait ou comment réagirait on si on était marié à un Richard pour qui il est évident de ne pas aller chercher son gain. Quel est notre rapport à l’argent ?

Ne boudons pas notre plaisir de voir sur scène Claire Nadeau (la mère) qui enchaine réflexion meurtrière à l’égard de son idéaliste de fils et des expressions faciales hilarantes. Elle est toujours sacrément en forme et exploite son potentiel comique avec brio. Rions aussi aux hurlements hystériques que cette révélation provoque chez son épouse, incarnée par Julie de Bona qui a le pouvoir magique de se transformer d’épouse prof de philo toute mimi presque timide en harpie hurlante à souhait.

Seule faiblesse à ce boulevard, c’est la tournure que vont prendre les évènements, une fois passées toutes les réactions extrêmes, la fin est peu crédible mais on l’excuse bien volontiers, on était là pour se détendre, ça a marché, c’est le principal !
20 oct. 2017
5,5/10
46
Une idée plutôt originale et bien amenée, dans un décor superbe, quoi qu'un peu massif, et accessoirisé avec soin.

Le point fort de cette pièce, c'est le rythme, décapant : les dialogues sont fins, avec un sens de la répartie maitrisé de bout en bout. Le jeu aussi, servi par un quatuor de comédiens qui fonctionne. Mention spéciale à Claire Nadeau, irrésistible dans son rôle de Maman moderne et décomplexée.

On aime moins l'absence totale de logique dans ce fil narratif. On passe d'une intrigue qui se veut réaliste à un épilogue complètement barré, qui tranche trop radicalement avec le reste du spectacle, et la fin nous laisse clairement sur notre faim.
11 oct. 2017
5/10
99
Le sujet est excellent, mais la pièce traine en longueur.

Pascal Legitimus manque de crédibilité. Dommage car le reste de la distribution est excellent. Mention spéciale à Claire Nadeau et surtout à Julie de Bona qui campe l'épouse du peut être futur Millionnaire.

Le texte doit être retravaillé.
9 oct. 2017
8/10
58
Jean de la Fontaine l’avait déjà dit avec « Le savetier et le financier », Richard, architecte sans travail, comme le savetier chante avec bonheur en dressant la table. Il est marié à la charmante Claire, prof de philo, ils viennent d’avoir un bébé. Tout va pour le mieux, c’est du moins ce que pense Richard, qui va annoncer une nouvelle stupéfiante à sa mère Rose et à son associé et ami Etienne.

Richard a donc tout pour être heureux et s’imagine que l’amour et l’amitié sont plus forts qu’un gain phénoménal au loto... c’est pour ça qu’il refuse cet argent facile, alors qu’il joue depuis des années, en souvenir de son père, et de plus la date de mariage de ses parents.

Ce n’est pas seulement le rôti qui va brûler, ce sont les convictions de Richard ! Claire ne prend pas la nouvelle avec humour et encore moins avec philosophie, elle si amoureuse au début, deviendra vite une mégère frustrée et ordurière, Rose la mère, aidée par la Vodka, leur apprendra quelques secrets de famille malvenus !

Etienne, hors de lui, essaie de comprendre pourquoi Richard joue depuis des années... il confie aussi à son ami, qu’il s’est endetté pour tenir le cabinet à flots. Essaie de le raisonner, l’argent ça dépend ce qu’on en fait, Richard n’a comme exemple que des bimbos botoxées ou des joueurs de foot, Etienne lui rétorque associations humanitaires, ce qui fait réfléchir Richard...

Mais le grand déballage est trop bien avancé, et si la fin est surprenante, elle laisse aussi l’imagination au pouvoir !

Pascal Légitimus est si vrai dans son rôle qu’on aurait tendance à vouloir l’occire, Julie De Bona est surprenante dans son rôle, Philippe Lelievre sincère, et Claire Nadeau apporte la touche de folie furieuse dans la pièce.

La mise en scène d’Anouche Setbon est dynamique, elle a su tirer de ses excellents comédiens tout le potentiel comique.

Une fable moderne vous dis-je et vous que feriez-vous avec tant d’argent ?
30 sept. 2017
7,5/10
188
Pour être efficace, voici une comédie efficace !

Avec un thème intéressant.
Un homme joue chaque semaine au loto en souvenir de son père, gagne cent-soixante-deux millions d'euros, mais refuse d'aller chercher ses gains, au prétexte que l'argent ne fait pas le bonheur.
Alors qu'il ne reste que quelques heures avant de perdre définitivement le pactole, il annonce la nouvelle à son épouse, sa mère et son meilleur ami, persuadé qu'il passera à leurs yeux pour un héros.

Bien entendu, ici, la double énonciation fonctionne à merveille.
C'est à nous que ce garçon s'adresse. Comment réagirions-nous si notre conjoint, fils ou pote nous annonçait qu'il a renoncé à devenir multi-millionnaire ?

Quelle est la valeur de l'argent, quel poids son abondance et sa prolifération prendraient-ils sur notre vie ?

Voici donc une très jolie comédie bien troussée, de celles qui continuent la tradition de la célèbre émission pierre-sabbaghesque « Au théâtre ce soir », (ceci est loin d'être péjoratif, sous mon traitement de texte...).

D'ailleurs le public ne s'y trompe pas, qui applaudit systématiquement à chaque entrée d'un nouveau personnage. La tradition.

L'auteur, Flavia Coste, la metteure en scène Anouche Setbon et les quatre comédiens m'ont tiré bien des rires.

Le quatuor sur scène ne ménage pas sa peine.
Pascal Légitimus est cet architecte utopiste pensant que le fric, ce n'est pas chic !
Il est parfait, dans ce rôle pas si évident que cela...
Pour lui, le challenge est d'en faire ni trop, ni trop peu. Il sait doser ses effets, il sait jusqu'où pousser le curseur, et parvient ainsi à être totalement crédible.

Julie de Bona est son épouse. C'est elle dont le rôle va le plus évoluer.
De tendre, aimante, câline au début de la pièce, elle va se transformer en harpie aigrie et furieuse.
La comédienne excelle dans ce registre, ses colères et ses coups de gueule sont jubilatoires !

Le meilleur pote, c'est Philippe Lelièvre.
Lui aussi nous fera beaucoup rire, avec une certaine forme de désespoir, devant ce qui arrive lors de ce dîner de fonds.

Et puis, il y a celle qui m'a décidé à aller voir la pièce.
Claire Nadeau.
La Nadeau !

La comédienne, qui la saison passée donnait la réplique à Robert Hirsch au théâtre de l'Oeuvre, la comédienne est incroyable de drôlerie, de cocasserie, d'humour noir et de folie communicative.

J'ai eu du mal à la lâcher des yeux tellement ses mimiques, ses regards outrés ou désespérés, ses intonations sont autant de grands moments.

D'ailleurs Légitimus ne peut s'empêcher de pouffer de rire en la regardant jouer.

Claire Nadeau me fait penser à Sophie Desmaret.
La même énergie, le même délire ravageur, la même folie douce, la même passion.
Sa scène « des jumeaux » est purement et simplement hilarante. (Vous n'en saurez pas plus...)
Melle Nadeau est formidable !

Même si la fin de la pièce m'a laissé un peu sur ma faim, je dois dire que j'ai passé une excellente soirée au Théâtre des Variétés.

Il faut que ce type de comédie existe, il faut défendre ce théâtre populaire et de qualité, bien huilé et qui provoque beaucoup de plaisir, même un peu coupable.

C'est un art difficile celui qui consiste à faire rire aux éclats un public.