Critiques pour l'événement N'écoutez pas mesdames
9 févr. 2020
9/10
29
La pièce commence par un long monologue adressé aux spectateurs. Daniel (Michel Sardou) nous raconte que, pour la 2ème fois, son épouse a passé la nuit à l'extérieur. Il sous-entend qu'elle a un amant et de jeux de mots en propos misogynes, il se délecte à faire réagir le public...
Puis, la pièce à proprement parler, commence... On y parle mariage, divorce, tromperies, argent, sentiments... Bref, nous sommes à la limite du vaudeville avec un chassé-croisé de maris, d'amants, d'épouse et d'ex épouse.... Mais, sans claquements de porte !
Je ne me lasse pas des bons mots et de la finesse d'esprit de Guitry. La mise en scène de Nicolas Briançon est, comme à son habitude, recherchée.
Tous les comédiens sont remarquables avec une mention spéciale pour Nicole Croisille que l'on voit peu mais qui est étonnante et Éric Laugérias, qui même s'il a peu de répliques, est excellent !
Bref, j'ai été tout à fait conquise. Cette pièce est un enchantement....
20 déc. 2019
7,5/10
25
Comme beaucoup d'autres, j'ai ressenti le fait que le public n'était pas là spécialement pour voir "N'écoutez pas Mesdames" mais pour voir M. Sardou.
Si l'ensemble (interprétations, mise en scène, décors et costumes) est réussi, le résultat m'a légèrement déçue : en effet, cela manque de peps et de vie (à l'exception de N. Croisille), cela demeure un peu terne.
Je pense qu'il aurait fallu un "dépoussiérage" pour rendre le tout plus moderne.
3 déc. 2019
7,5/10
25
Beaucoup de spectateurs viennent voir N’écoutez pas Mesdames au Théâtre de la Michodière pour Michel Sardou. Ils ont raison, c'est un immense acteur qui, sans dominer ses partenaires, tient la scène haut la main pendant toute la durée de la représentation.

C'est néanmoins pour Eric Laugerias que j'avais programmé ce spectacle dans mon agenda parce que j'avais beaucoup aimé son interprétation cet été à Avignon dans Beaucoup de bruit pour rien, mis en scène par Salomé Villiers et Pierre Hélie.

Et aussi dans le (double) récital de chansons de Serge Reggiani qu'il interprétait au Chien qui fume. Il est tour à tour comédien, auteur, producteur, metteur en scène, chanteur, parfois plusieurs à la fois. Ils sont finalement assez semblables Michel et lui ...

Dans cette comédie Daniel Bachelet (Michel Sardou) découvre que sa femme n’est pas rentrée de la nuit pour la seconde fois... Dès lors qu’il a l'ombre d'un doute sur une éventuelle tromperie de son épouse, il envisage sérieusement le divorce et, finalement, lui demande de s’en aller. Aussitôt Valentine, sa première épouse accourt pour le reconquérir. L'intrigue se noue dans un chassé-croisé de malles pour se terminer dans un enchainement de rebondissements !



La présence de Michel Sardou sur la scène (pas plus que celle de Nicole Croisille) n'est pas un coup médiatique. Il avait joué il n'y a pas très longtemps sur cette même scène de La Michodière en 2015 au côté de Marie-Anne Chazel une autre comédie, Représailles, d'Éric Assous.

Il assume totalement le rôle principal de N’écoutez pas, Mesdames où il est constamment sur scène, sans en occuper le devant au détriment de ses partenaires. Et il faut souhaiter que plusieurs autres rôles suivront (après la tournée prévue pour la pièce à partir de septembre 2020 en France, Suisse et Belgique).

Entre Michel et le théâtre l'histoire d'amour est ancrée très loin. C'est un enfant de la balle. Son grand-père Valentin Sardou était comédien, comme son père Fernand Sardou, et sa mère, Jackie Sardou. Un de ses fils, Davy Sardou, a suivi le même chemin. Ils sont monté ensemble sur les planches pour L'Homme en question, de Félicien Marceau, aux côtés de Brigitte Fossey, au Théâtre de la Porte Saint Martin dont il était alors le propriétaire. Il ne peut qu'être à l'aise sur les planches et particulièrement à La Michodière où il a (aussi) déjà joué et où son beau-père, François Périer, se produisait régulièrement.

Il a choisi une comédie par excellence car Sacha Guitry était un orfèvre en matière de dialogues. Certes sa misogynie pourrait être jugée impolitiquement correcte aujourd'hui mais la fin rassurera tout le monde. Seule la première injonction "n'écoutez pas mesdames" a été vilipendée par le public le soir de ma venue. On comprend très vite que c'est une façon de parler.

Il endosse avec aisance le rôle principal, créé par Sacha Guitry lui-même en 1942, au théâtre de la Madeleine. C'est une comédie et Nicolas Briançon la met en scène avec toute l'énergie dont il sait faire preuve, et qu'il a démontrée il y a quelques mois et dans ce même théâtre dans Le canard à l'orange.

Tous les comédiens sont excellents dans leur rôle. Eric Laugérias est un commissionnaire si crédible qu'on croirait que c'est son métier. Nicole Croisille est parfaite dans un rôle quasi sur mesure d'ancienne modèle de Toulouse Lautrec.

Ma seule réserve concerne le décor, conçu par Jean Haas, et que nous avons connu plus imaginatif. La scène semble encombrée, sur deux étages, d'un capharnaüm qui ne s'accorde pas si bien que ça avec les profession du personnage principal, antiquaire. Les deux épouses (Lisa Martino et Carole Richert) rivalisent comme de bien entendu et notre coeur balance entre les deux.
24 nov. 2019
8/10
27
« N’écoutez pas Mesdames » ou plutôt si venez écouter et voir Michel Sardou qui se glisse avec talent dans le costume du « Maitre ». Même si le thème est suranné c’est toujours un plaisir de voir ou revoir cette savoureuse et plaisante comédie écrite par Sacha Guitry avec raffinement et humour. Qui mieux que lui n’a su dépeindre la frivolité de la femme de son temps qui savait, sous une apparente frivolité, mener les hommes par le bout du nez. Tous les comédiens sont excellents et en particulier Carole Richet et Lisa Martino qui jouent à la perfection leurs rôles de cocottes. Le décor et la mise en scène rythmée de Nicolas Briançon ajoutent à la qualité d’un agréable spectacle
10 nov. 2019
6,5/10
31
Première pièce de Guitry pour moi, je me demandais comment cela avait vieilli. Avant même le début de la pièce, le décor est planté : les spectateurs sont principalement là pour "Michel", l'ouvreuse nous dit que "Michel" n'aime pas le bruit des strapontins, bref, j'appréhende un poids écrasant de la star de la pièce.

Au final j'ai passé un bon moment grâce à tous les acteurs (mention spéciale à Nicole Croisille qui lève la gambette comme personne à son âge) mais ce ne sera pas un coup de coeur (manque de modernité peut-être).

On peut y aller même sans être un(e) fan particulier de Michel Sardou, qui est très bien entouré.
27 oct. 2019
8/10
15
Trop fort Guitry ! La connivence avec le public par les monologues du début et de fin mettent le public dans la poche du héros dès les premières minutes. Les dialogues sont ciselés et même si le contexte peut "faire" démodé, on rit et sourit sans honte: pas une once de vulgarité, tout est dit avec esprit.

La moitié de la salle est là pour Mr Sardou (à l'époque de la création de la pièce on devait dire Monsieur Guitry) donc tout lui est pardonné, cependant pourquoi ce jeu las et résigné ?
Un peu de pétillant dans son ton et son oeil éclaireraient un peu plus ces 90 minutes de plaisir.
13 oct. 2019
9/10
17
Le rôle de Daniel Bachelet colle parfaitement à Michel Sardou. Le texte est à la fois drôle et raffiné. Tous les acteurs y compris les seconds rôle autour de Sardou sont excellents. Avec une mention spéciale pour Nicole Croisille incroyable dans un rôle à la fois fantasque et burlesque.
Mission accomplie pour Nicolas Briançon qui signe la mise en scène.
8 oct. 2019
9/10
17
Un agréable moment en compagnie de Guitry et Sardou.

Les comédiens sont bons avec une mention spéciale pour Nicole Croisille aussi pétillante que dans Hard. Bref un agréable vaudeville.
6 oct. 2019
6,5/10
7
Pour replonger avec nostalgie dans l’ambiance ‘Au théâtre ce soir’ de mon enfance, je demande ‘N’écoutez pas, Mesdames’ actuellement à la Michodière.

Oui, il semble que Nicolas Briançon prenne gout à faire revivre l’ambiance de cette émission qui a régalé mes soirées d’enfance. Déjà avec ‘Le canard à l’orange’ (joué précédemment dans le même théâtre) nous avions délicieusement plongé dans le passé, et il remet le couvert avec cette pièce de Sacha Guitry tout à fait adaptée à cette ambiance avec son monologue totalement politiquement incorrect de nos jours et qui s’adresse aux hommes présents dans la salle… et aussi aux femmes qui écoutent en douce… Il propose une belle mise en scène efficace qui sert la pièce.

Car oui la pièce démarre directement avec le titre de la pièce, c’est le début du discours d’un mari désabusé sur sa femme et sur les femmes en général. Oui ce sont des horreurs mais on sait ce qu’on va entendre car nous sommes dans une pièce de Guitry.

Daniel est donc ce mari blasé, joué par Michel Sardou dont on reconnait la voix les yeux fermés. Sa jeune épouse Madeleine a découché pour la deuxième fois. Il va donc divorcer. Dès que cela se sait, Valentine, sa première épouse, revient immédiatement reprendre sa place à ses côtés, avec pour preuve une lettre, dont Daniel n’avait plus le souvenir. Comme on dit : les écrits restent…

Dans un très beau décor à deux étages (Jean Haas évidemment), Michel Sardou un brin statique et monolithique, comme à son habitude, est entouré par une sacrée distribution dynamique qui lui fait tourner la tête en tous sens. Nicole Croisille est épatante en ancienne modèle de Toulouse Lautrec. Lisa Martino et Carole Richert sont des épouses qui dynamitent le flegme de Daniel, Laurent Spielvogel avec un double rôle est comme à son habitude parfait et Eric Laugerias est un commissionnaire mémorable qui nous fait rire. Dorothée Deblaton, Patrick Raynal et Michel Dussarat sont vraiment très bien.
Afficher les 2 commentaires
3 oct. 2019
3/10
15
Michel Sardou est-il vraiment apte à jouer du Guitry ? Je crains que non. Car si le choix de laisser la pièce dans son jus nous laisse quelques jolis moments avec Eric Laugérias, Carole Richert ou Patrick Raynald, c'est un crève-cœur de voir Michel Sardou, dès le monologue d'introduction annoner et mâchouiller ce texte, dont il n'arrive pas à se dépêtrer.

A aucun moment par la suite il ne parvient à rendre la drôlerie cynique et désespérée de Guitry. Bref, au lieu de rire avec lui, on finit par rire de lui, un peu gêné par tant de gaucherie.
Beaux décors et mise en scène sans grand relief.
22 sept. 2019
7/10
10
Sacha Guitry aimait les comédiens, et leur écrivait des répliques bien tournées, premiers rôles, seconds rôles, tous avaient leur moment de gloire, il n’y a qu’à revoir les films dans lesquels le Maître présentait ses acteurs !

Dans cette comédie acidulée, le Maître se venge de ses nombreuses épouses et maîtresses, mais il le fait si bien !

Le monologue du début donne le ton, Michel Sardou se délecte dans le rôle de Daniel et s’adresse surtout à vous messieurs, mais nous avons l’oreille qui traîne… sa jeune épouse Madeleine découche pour la seconde fois. Il faut bien se rendre à l’évidence, il décide de divorcer. Mais Valentine, la première épouse, revient victorieuse, reprendre sa place, avec à l’appui une lettre, dont malheureusement, il n’en avait plus le souvenir, les écrits restent, les paroles s’envolent.

Voilà donc une comédie bien tournée, un beau décor à deux niveaux, qui sert bien la mise en scène efficace de Nicolas Briançon qui connaît son Guitry sur le bout du coeur.

Comme on disait autrefois, ces dames, la mutine Lisa Martino et l’amusante Carole Richert portent divinement “la toilette”, un plaisir des yeux ! Nicole Croisille est la savoureuse Julie, danseuse de cancan et modèle de Lautrec. Les domestiques sont très bien campés par Michel Dussarrat et Dorothée Deblaton, Patrick Raynal toujours excellent, Laurent Spielvogel a une double casquette et s’en tire fort bien aussi, quant à Eric Laugerias un sens du comique indéniable, pas de petits rôles chez Guitry vous dis-je !

Cette belle équipe entoure Michel Sardou, dont les fans étaient au rendez-vous !
20 sept. 2019
5/10
30
Elle court, elle court, la comédie d'amour...

Il faut être clair : 99,99 % du public présent hier venait pour Michel Sardou.
Pour se détendre et passer une bonne soirée avec celui qui fait son retour sur les planches et qui donc a élu domicile à la Michodière.

De sa voix reconnaissable entre toutes, avec des intonations bourrues, désabusées, fatalistes, un peu monotones, il nous dit les mots de Guitry.
Des mots à l'adresse du public mâle de la salle.
C'est en principe à eux qu'est destinée cette adresse qui débute le spectacle en guise de prologue. Avec la fameuse réplique qui donne son titre à la pièce...

En réalité, Guitry est bien content de dire également aux spectatrices ce qui nous paraît maintenant être des horreurs, mais qui font toujours rire autant le public qui s'est déplacé pour les entendre...

Du Guitry, quoi...

Comme à l'accoutumée, la mise en scène de Nicolas Briançon est d'une redoutable efficacité.
Une mise en scène millimétrée, axée évidemment sur la mise en avant du chanteur-comédien.

Celui qui m'a une nouvelle fois fait beaucoup rire, c'est Eric Laugerias.
A chaque fois que je le vois jouer, le comédien me ravit. Et ce, dès qu'il entre en scène.
Son regard.
Sans rien dire, sans rien faire qu'ici de pousser une malle au moyen d'un diable, il déclenche les rires en général, et celui de votre serviteur en particulier.
Une gapette vissée sur la tête, une petite moustache, un accent du sud-ouest à couper au couteau, il est drôlissime en manutentionnaire dépassé par les allers et retours qu'on lui impose.

Le reste de la petite troupe ne ménage pas sa peine, avec notamment Nicole Croisille qui campe un ex-modèle de Toulouse-Lautrec qui a pris quelques années.

Lisa Martino, Carole Richert, Dorothée Deblaton, Patrick Raynal et Michel Dussarat sont irréprochables.
Laurent Spielvogel est également parfait en amateur chauve d'antiquités ou en commissaire chevelu. Comme à l'accoutumée.

Je n'aurai garde d'oublier de mentionner le très beau décor que l'on doit à Jean Haas.
(Jean Haas, très beau décor... Pléonasme, me direz-vous avec raison...)

Le public venu donc « voir Michel en chair et en os avant qu'il ne soit trop tard » (je cite l'une de mes deux voisines assises devant moi) passe une belle soirée.

Une soirée qui rappelle celles qu'on pouvait passer naguère devant la télévision en noir et blanc, avec la mythique émission « Au théâtre ce soir ».
Sous ma plume, c'est un compliment.

J'aurai préféré Raynal dans le rôle principal !

0
Vendredi 20 septembre 2019