Critiques pour l'événement Le Tartuffe
L’histoire du Tartuffe est connue : dans la maisonnée d’Orgon et de sa mère Madame Pernelle, le fripon Tartuffe qui se prétend dévot mène le maître par le bout du nez... à la barbe des autres. Pour mettre fin à cette machination, la famille toute entière va s’allier pour tenter de rendre à Orgon la vue et la raison… Avant qu’il ne soit trop tard !
Dans ce Tartuffe, la patte du metteur en scène et acteur Michel Fau est partout : c'est onirique, c'est loufoque, c'est sibyllin et à la fois grotesque... C'est du Fau tout craché ! Les costumes et le décor sont à son image : sublimes et excentriques. Nous avons sur scène un Michel Bouquet en vieux barbon, sa femme en fée de Disney, la servante en babouchka (excellente Christine Murillo !), la fille en nymphe des forêts, le fils en Jack Sparrow version 17ème, la mère en collerette anglaise, le frère en parfait courtisan fardé et moucheté, et Tartuffe en cardinal chinois... Le décor d'église mi baroque mi art nouveau est étrange et beau à la fois. C'est bel et bien un monde à part, un monde de théâtre, une mise en scène d’une originalité assumée qui fait le sel du spectacle... A condition, bien sûr, d’apprécier cet humour décalé !
Il m’étonne toujours de voir comme l’entrée de Tartuffe tarde dans la pièce et comme Molière nous fait languir…. Mais Michel Fau fait une entrée surprenante! Mis à part les quelques tirades interminables sur lesquelles une mise en scène avec un peu plus de déplacements ou d’actions auraient vraiment été bienvenus, le jeu est très bon. Les acteurs ne sont pas en reste et offre une performance de troupe, car il n’y pas sur scène de distinction entre les têtes d'affiches et le reste, c'est une troupe unie qui joue sur la scène de la Porte Saint-Martin.
Pour les novices comme les plus aguerris qui trouveront dans cette mise en scène de quoi reprendre goût à Molière, je recommande ! Bien sûr, encore une fois, à condition d’aimer l’univers et l’humour de Michel Fau, sinon... ça casse…
Dans ce Tartuffe, la patte du metteur en scène et acteur Michel Fau est partout : c'est onirique, c'est loufoque, c'est sibyllin et à la fois grotesque... C'est du Fau tout craché ! Les costumes et le décor sont à son image : sublimes et excentriques. Nous avons sur scène un Michel Bouquet en vieux barbon, sa femme en fée de Disney, la servante en babouchka (excellente Christine Murillo !), la fille en nymphe des forêts, le fils en Jack Sparrow version 17ème, la mère en collerette anglaise, le frère en parfait courtisan fardé et moucheté, et Tartuffe en cardinal chinois... Le décor d'église mi baroque mi art nouveau est étrange et beau à la fois. C'est bel et bien un monde à part, un monde de théâtre, une mise en scène d’une originalité assumée qui fait le sel du spectacle... A condition, bien sûr, d’apprécier cet humour décalé !
Il m’étonne toujours de voir comme l’entrée de Tartuffe tarde dans la pièce et comme Molière nous fait languir…. Mais Michel Fau fait une entrée surprenante! Mis à part les quelques tirades interminables sur lesquelles une mise en scène avec un peu plus de déplacements ou d’actions auraient vraiment été bienvenus, le jeu est très bon. Les acteurs ne sont pas en reste et offre une performance de troupe, car il n’y pas sur scène de distinction entre les têtes d'affiches et le reste, c'est une troupe unie qui joue sur la scène de la Porte Saint-Martin.
Pour les novices comme les plus aguerris qui trouveront dans cette mise en scène de quoi reprendre goût à Molière, je recommande ! Bien sûr, encore une fois, à condition d’aimer l’univers et l’humour de Michel Fau, sinon... ça casse…
Je me réjouissais par avance d'aller assister à une des représentations de Tartuffe au théâtre de la Porte Saint-Martin et mes sentiments au sortir de la pièce sont mitigés.
Les grands plus (++++ !) tout d'abord, sont pour moi :
- la présence scénique de C. Murillo
- les élans d'A. Ruby
- les costumes, l'éclairage et la mise en scène somptueuse
- le respect du texte bien sûr
Les moins :
- J. Carré et M. Bouquet ne parlent pas assez fort : placée dans les tous premiers rangs, je devais vraiment tendre l'oreille pour bien entendre et comprendre leurs vers (je me demande donc si les spectateurs en fond de salle ou au 3ème balcon entendaient)
- A. Gabrielli a une voix particulière, un peu ridicule c'est vrai, et qui ne me semble pas correspondre à celle que l'on attend pour ce rôle.
Pour le reste, je ne bouderai pas mon plaisir : j'ai retrouvé M. Bouquet et M. Fau, qui plus est, ensemble.
ps : B. Blairet m'a fait grande impression, ainsi perruqué !
Les grands plus (++++ !) tout d'abord, sont pour moi :
- la présence scénique de C. Murillo
- les élans d'A. Ruby
- les costumes, l'éclairage et la mise en scène somptueuse
- le respect du texte bien sûr
Les moins :
- J. Carré et M. Bouquet ne parlent pas assez fort : placée dans les tous premiers rangs, je devais vraiment tendre l'oreille pour bien entendre et comprendre leurs vers (je me demande donc si les spectateurs en fond de salle ou au 3ème balcon entendaient)
- A. Gabrielli a une voix particulière, un peu ridicule c'est vrai, et qui ne me semble pas correspondre à celle que l'on attend pour ce rôle.
Pour le reste, je ne bouderai pas mon plaisir : j'ai retrouvé M. Bouquet et M. Fau, qui plus est, ensemble.
ps : B. Blairet m'a fait grande impression, ainsi perruqué !
Après la version de mise en scène de Luc Bondy difficile de plonger dans cette version beaucoup moins fluide.
Bien sûr il y a ici un parti pris différent mais le texte semble galoper et quelque part nous échapper malgré des comédiens talentueux. Michel Fau met sa patte dans le personnage de Tartuffe de manière toute personnelle ce qui est la moindre des choses, sombre et empourpré, diabolique et possédé, luciférien et décoiffé à mesure qu'il se dévoile au grand jour.
Il m'a manqué d'apercevoir l'âme sombre de Tartuffe, l'ambiguïté étant ici effacée par une recherche plutôt comique. C'est un parti prix qui m'a moins intéressé qu'une vision plus moderne (difficile de se défaire de l'interprétation magistrale de Micha Lescot).
Bien sûr il y a ici un parti pris différent mais le texte semble galoper et quelque part nous échapper malgré des comédiens talentueux. Michel Fau met sa patte dans le personnage de Tartuffe de manière toute personnelle ce qui est la moindre des choses, sombre et empourpré, diabolique et possédé, luciférien et décoiffé à mesure qu'il se dévoile au grand jour.
Il m'a manqué d'apercevoir l'âme sombre de Tartuffe, l'ambiguïté étant ici effacée par une recherche plutôt comique. C'est un parti prix qui m'a moins intéressé qu'une vision plus moderne (difficile de se défaire de l'interprétation magistrale de Micha Lescot).
À 90 ans passés, même si son incomparable jeu et sa présence scénique s’essoufflent, Michel Bouquet demeure un acteur bankable, comme on dit au cinéma.
Et c’est tant mieux pour cette version d’un Tartuffe qui ne devrait pas faire date. Michel Fau, acteur y campe un crédible rôle titre. Sa mise en scène en revanche déroute.
Où donc est passée la modernité de ce diabolique gourou, manipulateur hors pair qui se joue du gogo d’Orgon?
Cette lecture en fait un faux dévot hypocrite et intéressé. Point. Ah non, c’est un peu court. A cela s’ajoute, une vision de la jeunesse un tantinet « reac ». Valere et Mariane paraissent de sots ados, l’un avec sa voix de fausset, la seconde s’écroulant par terre comme une hystérique dès que son père lui adresse la parole. Comme jeune couple, même soumis au rebuffade d’un père tyrannique, on a fait plus glamour... heureusement Dorine est là portant son personnage de servante mêle-tout et haute en couleur - costume compris- avec inspiration.
La mise en lumière corrige un décor écrasant mais ne sauve pas cette version d’un essoufflement dont les superbes alexandrins de Molière font les frais. Difficile de capter leur modernité et de prendre son pied dans ce Tartuffe d’où ne sourdent pas la noirceur et la contemporaneité. Le rideau tombe sur une déception. Mais il y aura d’autres Tartuffe qui à la scène nous évoqueront un peu plus justement ceux de la ville!
Et c’est tant mieux pour cette version d’un Tartuffe qui ne devrait pas faire date. Michel Fau, acteur y campe un crédible rôle titre. Sa mise en scène en revanche déroute.
Où donc est passée la modernité de ce diabolique gourou, manipulateur hors pair qui se joue du gogo d’Orgon?
Cette lecture en fait un faux dévot hypocrite et intéressé. Point. Ah non, c’est un peu court. A cela s’ajoute, une vision de la jeunesse un tantinet « reac ». Valere et Mariane paraissent de sots ados, l’un avec sa voix de fausset, la seconde s’écroulant par terre comme une hystérique dès que son père lui adresse la parole. Comme jeune couple, même soumis au rebuffade d’un père tyrannique, on a fait plus glamour... heureusement Dorine est là portant son personnage de servante mêle-tout et haute en couleur - costume compris- avec inspiration.
La mise en lumière corrige un décor écrasant mais ne sauve pas cette version d’un essoufflement dont les superbes alexandrins de Molière font les frais. Difficile de capter leur modernité et de prendre son pied dans ce Tartuffe d’où ne sourdent pas la noirceur et la contemporaneité. Le rideau tombe sur une déception. Mais il y aura d’autres Tartuffe qui à la scène nous évoqueront un peu plus justement ceux de la ville!
Mes a priori ont pris une gifle en assistant au Tartuffe magistral qu’a imaginé Michel Fau au Théâtre de la Porte Saint Martin, et ça leur fait du bien.
J’y suis allé invité, un peu à reculons, parce que Tartuffe, je connais, parce que je n’avais pas envie de voir un Michel Bouquet chevrotant et affaibli. J’ai eu raison d’accepter cette invitation.
La mise en scène de Michel Fau est magistrale. Elle sert le propos de Molière, la condamnation des imposteurs, en évidence. Ce n’est pas un texte qui ronronne, c’est un texte vivant, actuel, la condamnation est sans appel. Loin du respect d’un certain classicisme, c’est baroque, flamboyant, amusant, précis.
Les costumes de Christian Lacroix contribuent à cette image, Dorine sauvage dans sa robe venue des steppes de l’Oural, Damis renvoie à un certain Pirate Caribean. Elmire ? La Fée des Lilas ! Et Tartuffe dans une robe cardinalice montre la réalité de son âme, j’ose, la Fau-sseté de son âme.
Le décor m’a renvoyé au pays des Merveilles d’Alice, un grand bravo pour son imagination, pour la grandiloquence de la scène où Orgon découvre la réalité de Tartuffe, tirant parti de la fragilité de Michel Bouquet pour en faire un monument.
La mise en scène sert le texte, et le jeu des acteurs sert la mise en scène, j’ai adoré le naturel de Madame Pernelle (Juliette Carré), la sensualité cachée d’Elmire (Nicole Calfan), la franche sauvagerie de Dorine (Catherine Murilli), bien sûr le jeu démoniaque et maléfique de Tartuffe (Michel Fau). Je suis plus réservé sur le parti pris du jeu de Marianne et de son expression proche de l’alcoolique, ou de Valère, bien niais.
Globalement, un grand moment de théâtre, une mise en évidence du texte de la pièce, des raisons qui ont
Ah oui, et Michel Bouquet. Il m’a ému, si fragile, parfois un peu perdu.
J’y suis allé invité, un peu à reculons, parce que Tartuffe, je connais, parce que je n’avais pas envie de voir un Michel Bouquet chevrotant et affaibli. J’ai eu raison d’accepter cette invitation.
La mise en scène de Michel Fau est magistrale. Elle sert le propos de Molière, la condamnation des imposteurs, en évidence. Ce n’est pas un texte qui ronronne, c’est un texte vivant, actuel, la condamnation est sans appel. Loin du respect d’un certain classicisme, c’est baroque, flamboyant, amusant, précis.
Les costumes de Christian Lacroix contribuent à cette image, Dorine sauvage dans sa robe venue des steppes de l’Oural, Damis renvoie à un certain Pirate Caribean. Elmire ? La Fée des Lilas ! Et Tartuffe dans une robe cardinalice montre la réalité de son âme, j’ose, la Fau-sseté de son âme.
Le décor m’a renvoyé au pays des Merveilles d’Alice, un grand bravo pour son imagination, pour la grandiloquence de la scène où Orgon découvre la réalité de Tartuffe, tirant parti de la fragilité de Michel Bouquet pour en faire un monument.
La mise en scène sert le texte, et le jeu des acteurs sert la mise en scène, j’ai adoré le naturel de Madame Pernelle (Juliette Carré), la sensualité cachée d’Elmire (Nicole Calfan), la franche sauvagerie de Dorine (Catherine Murilli), bien sûr le jeu démoniaque et maléfique de Tartuffe (Michel Fau). Je suis plus réservé sur le parti pris du jeu de Marianne et de son expression proche de l’alcoolique, ou de Valère, bien niais.
Globalement, un grand moment de théâtre, une mise en évidence du texte de la pièce, des raisons qui ont
Ah oui, et Michel Bouquet. Il m’a ému, si fragile, parfois un peu perdu.
Un "Tartuffe" qui sonne très juste, avec des partis pris scéniques et décoratifs aussi cohérents que convaincants : les costumes de Christian Lacroix ne sont pas seulement somptueux, ils font sens, comme la pourpre cardinalice dans laquelle l'Imposteur drape ses turpitudes, ou l'habit de lumière d'Elmire, aveuglant objet du désir. Le texte est là, tout le texte (pas comme à l'Odéon-Berthier où Bondy l'avait scandaleusement mutilé), parfois certes un peu noyé dans le flux des alexandrins (Mariane maniérée et indistincte, Dorine détaillant le repas de Tartuffe comme si elle lisait un menu de cantine, ah, qu'on regrette Françoise Seigner !), mais verbe ondulant et sifflant dans la bouche du faux dévot prédateur (Michel Fau porte son rôle titre comme sa mise en scène, avec tension et précision), ou magistrale déclamation grand-siècle d'un Cléante emperruqué... et décoiffant.
On attendait ici Michel Bouquet, sa diction ciselée et son art du pianissimo sombre, mais ils ne sont qu'un lointain souvenir.
On attendait ici Michel Bouquet, sa diction ciselée et son art du pianissimo sombre, mais ils ne sont qu'un lointain souvenir.
Une nouvelle fois, j'ai eu l'immense privilège de voir jouer Michel Bouquet !
Comme 98 % du public, c'est pour lui que je suis venu. Pas d'illusion à avoir !
Oui, je me méfie des mises en scène du grand comédien qu'est Michel Fau.
Encore hier, en sortant du théâtre, se posaient à moi un certain nombre de questions concernant nombre de ses parti-pris.
- Pourquoi tous les comédiens jouent-ils du début jusqu'à la fin sur le même ton, dans le même registre, sans jamais en sortir, sans surprise aucune ?
- Pourquoi les alexandrins semblent-ils ne pas couler ? Pourquoi sont pratiquement systématiquement marqués (et parfois très lourdement) les hémistiches ?
Oui, ce fut pour moi un immense privilège de voir Michel Bouquet jouer une nouvelle fois !
- Pourquoi le Tartuffe de Fau ne m'a paru paradoxalement que très peu hypocrite, très peu falsificateur, très peu malhonnête ?
Il faut attendre très très très longtemps pour se rendre compte de sa duperie. Voici deux années, à la Comédie Française, Michel Vuillermoz apparaissait, et d'entrée de jeu, on savait la fausseté du personnage!
Je trouve même qu'ici, ça en devient un contresens : on ne peut se reposer sur le fait que le public connaît les caractéristiques du personnage.
Il ne faut jamais oublier qu'une première d'une pièce classique a eu lieu un jour et que les spectateurs d'alors n'avaient absolument aucun repère.
Il faut également penser notamment au jeune public qui découvre la pièce pour la première fois !
Mais quel immense privilège ai-je eu de voir jouer Michel Bouquet une nouvelle fois !
- Pourquoi certains personnages hurlent-ils du début jusqu'à la fin de la pièce ?
Ça en devient même éprouvant et pénible !
- Pourquoi Valère apparaît-il tout à fait gratuitement sur un cheval en carton-pâte, avec des ailes et une queue de sirène ? (Le cheval en carton pâte, pas Valère...)
Mystère...
Pourquoi faire prendre au comédien cette voix de fausset, qui le ridiculise définitivement aux yeux de la salle ?
- Pourquoi Marianne a-t-elle une diction et un débit "dignes" d'une tragédienne du début du XIXème siècle ?
De voir jouer une nouvelle fois Michel Bouquet fut pour moi un immense privilège !
- Pourquoi Michel Fau doit-il se résoudre à faire poser de fausses larmes en fausses perles sous les yeux de Marianne et Elmire pour nous faire croire à leur désarroi ?
Heureusement, Christine Murillo est là, avec sa merveilleuse Dorine !
A chaque apparition, elle m'a véritablement enchanté ! Quelle truculence, quelle vis comica, quelle justesse, quelle beau jeu !
Ah ! J'allais oublier !
Vous-ai je dit que ça avait été pour moi un immense privilège de voir jouer Michel Bouquet une nouvelle fois ?
Merci pour tout, M'sieur !
Comme 98 % du public, c'est pour lui que je suis venu. Pas d'illusion à avoir !
Oui, je me méfie des mises en scène du grand comédien qu'est Michel Fau.
Encore hier, en sortant du théâtre, se posaient à moi un certain nombre de questions concernant nombre de ses parti-pris.
- Pourquoi tous les comédiens jouent-ils du début jusqu'à la fin sur le même ton, dans le même registre, sans jamais en sortir, sans surprise aucune ?
- Pourquoi les alexandrins semblent-ils ne pas couler ? Pourquoi sont pratiquement systématiquement marqués (et parfois très lourdement) les hémistiches ?
Oui, ce fut pour moi un immense privilège de voir Michel Bouquet jouer une nouvelle fois !
- Pourquoi le Tartuffe de Fau ne m'a paru paradoxalement que très peu hypocrite, très peu falsificateur, très peu malhonnête ?
Il faut attendre très très très longtemps pour se rendre compte de sa duperie. Voici deux années, à la Comédie Française, Michel Vuillermoz apparaissait, et d'entrée de jeu, on savait la fausseté du personnage!
Je trouve même qu'ici, ça en devient un contresens : on ne peut se reposer sur le fait que le public connaît les caractéristiques du personnage.
Il ne faut jamais oublier qu'une première d'une pièce classique a eu lieu un jour et que les spectateurs d'alors n'avaient absolument aucun repère.
Il faut également penser notamment au jeune public qui découvre la pièce pour la première fois !
Mais quel immense privilège ai-je eu de voir jouer Michel Bouquet une nouvelle fois !
- Pourquoi certains personnages hurlent-ils du début jusqu'à la fin de la pièce ?
Ça en devient même éprouvant et pénible !
- Pourquoi Valère apparaît-il tout à fait gratuitement sur un cheval en carton-pâte, avec des ailes et une queue de sirène ? (Le cheval en carton pâte, pas Valère...)
Mystère...
Pourquoi faire prendre au comédien cette voix de fausset, qui le ridiculise définitivement aux yeux de la salle ?
- Pourquoi Marianne a-t-elle une diction et un débit "dignes" d'une tragédienne du début du XIXème siècle ?
De voir jouer une nouvelle fois Michel Bouquet fut pour moi un immense privilège !
- Pourquoi Michel Fau doit-il se résoudre à faire poser de fausses larmes en fausses perles sous les yeux de Marianne et Elmire pour nous faire croire à leur désarroi ?
Heureusement, Christine Murillo est là, avec sa merveilleuse Dorine !
A chaque apparition, elle m'a véritablement enchanté ! Quelle truculence, quelle vis comica, quelle justesse, quelle beau jeu !
Ah ! J'allais oublier !
Vous-ai je dit que ça avait été pour moi un immense privilège de voir jouer Michel Bouquet une nouvelle fois ?
Merci pour tout, M'sieur !
21 septembre, 20h, Paris
Après les superbes Tartuffe de Micha Lescot (pour Luc Bondy) et de Michel Vuillermoz (pour Galin Stoev) voici le Tartuffe de Michel Fau (pour Michel Fau). Un Tartuffe où la religion est omniprésente, il n’y a même que ça !
Le spectacle commence avec ce qui ressemble à une bonne soeur ; elle semble être là pour animer les personnages, qui, une fois celle-ci retirée, peuvent commencer à dire le texte de Molière. En effet, nous n’avons pas l’impression que les comédiens se soient appropriés les vers et, par conséquent, ils ne parviennent pas à donner vie à leur personnage. Lors de la première scène, les personnages semblent agir comme des marionnettes. De leur place précise sur le plateau, ils sortent pour donner leurs répliques à Madame Pernelle puis retournent dans leur « case ».
Cette mise en scène tourne au ridicule à la fois le texte et les personnages. Songeons à l’entrée de Valère sur une espèce de cheval à queue de poisson (qui entre dans une maison à cheval ???) ! Nous pouvons ainsi avoir le sentiment que certains comédiens, dont Aurélien Gabrielli et Georges Bécot, qui jouent respectivement Valère et Monsieur Loyal, tentent de donner à entendre le texte avec la prononciation baroque. Or cela est tout à fait étrange et tombe comme un cheveu sur la soupe puisque cette prononciation n’est pas présente tout le long de la pièce … Cela accentue le ridicule du spectacle.
Le décor d’Emmanuel Lefèvre est imposant et même écrasant. Alors que Tartuffe est en train de dominer la famille d’Orgon, le décor, lui, domine les comédiens. Nous pouvons en dire autant des costumes de Christian Lacroix : bien que très beaux (beauté qui occasionne des applaudissements, assez mous, lors de quelques arrêts sur images), ils paraissent superficiels, comme l’est en réalité ce Tartuffe.
Un spectacle qui ne vaut que pour voir Michel Bouquet jouer Molière sur scène, mais malheureusement un excellent comédien s'il est mal dirigé n'est pas à la hauteur de son talent …
Tout compte fait, cette mise en scène de Michel Fau, sonne faux …
Après les superbes Tartuffe de Micha Lescot (pour Luc Bondy) et de Michel Vuillermoz (pour Galin Stoev) voici le Tartuffe de Michel Fau (pour Michel Fau). Un Tartuffe où la religion est omniprésente, il n’y a même que ça !
Le spectacle commence avec ce qui ressemble à une bonne soeur ; elle semble être là pour animer les personnages, qui, une fois celle-ci retirée, peuvent commencer à dire le texte de Molière. En effet, nous n’avons pas l’impression que les comédiens se soient appropriés les vers et, par conséquent, ils ne parviennent pas à donner vie à leur personnage. Lors de la première scène, les personnages semblent agir comme des marionnettes. De leur place précise sur le plateau, ils sortent pour donner leurs répliques à Madame Pernelle puis retournent dans leur « case ».
Cette mise en scène tourne au ridicule à la fois le texte et les personnages. Songeons à l’entrée de Valère sur une espèce de cheval à queue de poisson (qui entre dans une maison à cheval ???) ! Nous pouvons ainsi avoir le sentiment que certains comédiens, dont Aurélien Gabrielli et Georges Bécot, qui jouent respectivement Valère et Monsieur Loyal, tentent de donner à entendre le texte avec la prononciation baroque. Or cela est tout à fait étrange et tombe comme un cheveu sur la soupe puisque cette prononciation n’est pas présente tout le long de la pièce … Cela accentue le ridicule du spectacle.
Le décor d’Emmanuel Lefèvre est imposant et même écrasant. Alors que Tartuffe est en train de dominer la famille d’Orgon, le décor, lui, domine les comédiens. Nous pouvons en dire autant des costumes de Christian Lacroix : bien que très beaux (beauté qui occasionne des applaudissements, assez mous, lors de quelques arrêts sur images), ils paraissent superficiels, comme l’est en réalité ce Tartuffe.
Un spectacle qui ne vaut que pour voir Michel Bouquet jouer Molière sur scène, mais malheureusement un excellent comédien s'il est mal dirigé n'est pas à la hauteur de son talent …
Tout compte fait, cette mise en scène de Michel Fau, sonne faux …
Le Tartuffe. Est-il utile de le dire, c'est LA comédie de MOLIÈRE ?
J'ai vu des spectateurs très déçus à la sortie du théâtre. Dommage !!!
Le duo voir le trio BOUQUET-FAU-CALFAN est génial et extraordinaire.
La pièce reste la pièce bien évidemment, en cela rien de nouveau. Seule la prestation des artistes fait la différence. Une petite passion pour la mère d'Orgon qui est formidable.
J'ai vu des spectateurs très déçus à la sortie du théâtre. Dommage !!!
Le duo voir le trio BOUQUET-FAU-CALFAN est génial et extraordinaire.
La pièce reste la pièce bien évidemment, en cela rien de nouveau. Seule la prestation des artistes fait la différence. Une petite passion pour la mère d'Orgon qui est formidable.
Pièce lente au démarrage et certaines tirades sont difficiles à comprendre ou tout simplement entendre (notamment les tirades de la mère d'orgon).
La première moitié de la pièce est longue et un peu ennuyeuse, la deuxième heure est beaucoup plus vivante et plus rythmée.
Un grand classique sans surprise particulière mais à faire découvrir à nos jeunes ados pour la beauté de la langue et l'actualité des thèmes de l'hypocrisie et de la manipulation.
La première moitié de la pièce est longue et un peu ennuyeuse, la deuxième heure est beaucoup plus vivante et plus rythmée.
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