Critiques pour l'événement Le principe d'incertitude, Laura Smet, Jean-Pierre Darroussin
La rencontre improbable de deux comédiens que tout oppose
Erreur de casting même si elle y met du cœur et de la conviction. Elle est même plutôt sympathique. On aimerait ressentir quelque chose.
Mais quand on constate que Daroussin n’y croit pas, comment y parvenir nous mêmes ?
On ne peut croire une seconde à ce couple.
Ça manque de rythme dans le texte.
Des passages pourraient être coupés (des voisins s’assoupissaient)
Comédien est un métier. Encore une démonstration.
Dommage, on eu aimé aimer
Erreur de casting même si elle y met du cœur et de la conviction. Elle est même plutôt sympathique. On aimerait ressentir quelque chose.
Mais quand on constate que Daroussin n’y croit pas, comment y parvenir nous mêmes ?
On ne peut croire une seconde à ce couple.
Ça manque de rythme dans le texte.
Des passages pourraient être coupés (des voisins s’assoupissaient)
Comédien est un métier. Encore une démonstration.
Dommage, on eu aimé aimer
Sur quatre personnes que j avais invité trois se sont endormis …
L’acteur Daroussin est phénoménal mais malheureusement on n y croit pas , la fusion entre les deux acteurs ne se fait pas de sorte qu'on s ennuie ferme à part quelques rares scènes succulentes.
C'est dommage. C'est long .
Ne pas se mettre au premier rang : places payées à 56 euros par personne . . Tarif plein et on ne voit rien …..
L’acteur Daroussin est phénoménal mais malheureusement on n y croit pas , la fusion entre les deux acteurs ne se fait pas de sorte qu'on s ennuie ferme à part quelques rares scènes succulentes.
C'est dommage. C'est long .
Ne pas se mettre au premier rang : places payées à 56 euros par personne . . Tarif plein et on ne voit rien …..
J'ai trouvé le temps long durant cette pièce sans relief.
Je n'ai pas été très convaincue du talent de L. Smet.
Déçue.
Je n'ai pas été très convaincue du talent de L. Smet.
Déçue.
Je n’aurais pas dû aller voir ce spectacle.
Lorsque je fais ma sélection en début d’année, j’essaie de ne programmer que des spectacles qui cochent suffisamment de cases pour avoir une chance de vraiment me plaire, et j’avais trop de doutes sur ce Principe d’incertitude pour le faire rentrer dans mon planning. Oui mais voilà, Le Roi Lear de la Comédie-Française ayant été annulé et les copains ayant organisé une sortie commune au Théâtre Montparnasse… je me suis laissée convaincre. La seule chose positive que je tire de cette soirée (au-delà d’avoir vu les copains, ce qui est toujours chouette), c’est que je suis heureuse de me dire que mon instinct n’est pas trop mauvais (ou que je commence à bien connaître ce milieu, peut-être).
Avant d’y aller, je doutais vraiment du talent de comédienne de Laura Smet – enfin, il n’est pas vraiment question de talent, plutôt de travail. Je ne comprenais pas comment quelqu’un qui n’avait jamais mis les pieds sur une scène de théâtre se retrouvait sur le plateau du Théâtre Montparnasse, qui fait partie des plus grands théâtres privés parisiens, en terme de capacité. Enfin disons que si, je comprenais comment, mais j’avais l’espoir que peut-être ce n’était pas uniquement sur son nom qu’on l’avait choisie. J’étais toute prête à reconnaître que je m’étais trompée. On ne boude pas une bonne soirée !
Au moment de partir de chez moi, j’ai regardé la bande-annonce. Comme ça, l’air de rien, histoire de me préparer. Je me suis dit que ça commençait à sentir le roussi.
Cela fait un petit moment maintenant que je n’ai pas fait de critique assassine, comme on dit. On argumente, on trouve des qualités, il y a quand même du travail, ce n’est pas mon style de théâtre, tout ça tout ça. Mais parfois il n’y a pas grand chose à sauver. Et quand ce pas grand chose coûte 64€ en carré or, je retrouve mon ardeur d’antan, j’enfile ma cape de super-spectateur, et je crie au monde de garder son argent pour un autre spectacle.
Et parce qu’il faut quand même s’expliquer, même si je vais passer à nouveau pour la méchante de service, je dirais simplement que Laura Smet n’est pas encore une comédienne de théâtre. Que le passage de la vie à la scène lui a ôté toute substance, toute intonation, toute nuance. Qu’elle récite son texte sur un ton monocorde d’un bout à l’autre du spectacle. Et que Jean-Pierre Darroussin prouve à nouveau l’excellent acteur qu’il est en parvenant à faire exister son personnage malgré tout.
Lorsque je fais ma sélection en début d’année, j’essaie de ne programmer que des spectacles qui cochent suffisamment de cases pour avoir une chance de vraiment me plaire, et j’avais trop de doutes sur ce Principe d’incertitude pour le faire rentrer dans mon planning. Oui mais voilà, Le Roi Lear de la Comédie-Française ayant été annulé et les copains ayant organisé une sortie commune au Théâtre Montparnasse… je me suis laissée convaincre. La seule chose positive que je tire de cette soirée (au-delà d’avoir vu les copains, ce qui est toujours chouette), c’est que je suis heureuse de me dire que mon instinct n’est pas trop mauvais (ou que je commence à bien connaître ce milieu, peut-être).
Avant d’y aller, je doutais vraiment du talent de comédienne de Laura Smet – enfin, il n’est pas vraiment question de talent, plutôt de travail. Je ne comprenais pas comment quelqu’un qui n’avait jamais mis les pieds sur une scène de théâtre se retrouvait sur le plateau du Théâtre Montparnasse, qui fait partie des plus grands théâtres privés parisiens, en terme de capacité. Enfin disons que si, je comprenais comment, mais j’avais l’espoir que peut-être ce n’était pas uniquement sur son nom qu’on l’avait choisie. J’étais toute prête à reconnaître que je m’étais trompée. On ne boude pas une bonne soirée !
Au moment de partir de chez moi, j’ai regardé la bande-annonce. Comme ça, l’air de rien, histoire de me préparer. Je me suis dit que ça commençait à sentir le roussi.
Cela fait un petit moment maintenant que je n’ai pas fait de critique assassine, comme on dit. On argumente, on trouve des qualités, il y a quand même du travail, ce n’est pas mon style de théâtre, tout ça tout ça. Mais parfois il n’y a pas grand chose à sauver. Et quand ce pas grand chose coûte 64€ en carré or, je retrouve mon ardeur d’antan, j’enfile ma cape de super-spectateur, et je crie au monde de garder son argent pour un autre spectacle.
Et parce qu’il faut quand même s’expliquer, même si je vais passer à nouveau pour la méchante de service, je dirais simplement que Laura Smet n’est pas encore une comédienne de théâtre. Que le passage de la vie à la scène lui a ôté toute substance, toute intonation, toute nuance. Qu’elle récite son texte sur un ton monocorde d’un bout à l’autre du spectacle. Et que Jean-Pierre Darroussin prouve à nouveau l’excellent acteur qu’il est en parvenant à faire exister son personnage malgré tout.
C'est Laetitia qui va être contente !
Mercredi 5 octobre 2022
Encore une déception.
Pourtant l'histoire de Georgie et d'Alex était ce qui m'avait poussé à aller voir cette pièce. En plus le casting était prometteur avec un vieux loup rodé à l'exercice soit Jean-Pierre Darroussin, et une novice Laura Smet.
La pièce est portée par Darroussin même si son jeu est limité car il n'a pas énormément de texte, comparé à Laura Smet. Mais quelle présence ! Même dans les silences, il nous en dit beaucoup sur ce qui le travaille (la solitude, la mort, les souvenirs de jeunesse, d'un ancien amour, son choix de vie, ses ballades à pieds). Bref, il est très juste. Quant à Laura Smet, elle reste sur la même intonation pendant tout le déroulé de la pièce, un peu plus de nuance serait bienvenue. J'ai eu plus de mal à la suivre et à dissocier le personnage de l'actrice elle-même.
Le décor est très minimaliste et la musique quelquefois trop omniprésente comme pour la scène dans le restaurant oriental.
Bref, le texte nous a paru long et la pièce aussi.
Pourtant l'histoire de Georgie et d'Alex était ce qui m'avait poussé à aller voir cette pièce. En plus le casting était prometteur avec un vieux loup rodé à l'exercice soit Jean-Pierre Darroussin, et une novice Laura Smet.
La pièce est portée par Darroussin même si son jeu est limité car il n'a pas énormément de texte, comparé à Laura Smet. Mais quelle présence ! Même dans les silences, il nous en dit beaucoup sur ce qui le travaille (la solitude, la mort, les souvenirs de jeunesse, d'un ancien amour, son choix de vie, ses ballades à pieds). Bref, il est très juste. Quant à Laura Smet, elle reste sur la même intonation pendant tout le déroulé de la pièce, un peu plus de nuance serait bienvenue. J'ai eu plus de mal à la suivre et à dissocier le personnage de l'actrice elle-même.
Le décor est très minimaliste et la musique quelquefois trop omniprésente comme pour la scène dans le restaurant oriental.
Bref, le texte nous a paru long et la pièce aussi.
Intimiste, Émouvant, Captivant.
Louis-Do de Lencquesaing met en scène pour notre grand plaisir le magnifique texte de Simon Stephen dramaturge britannique né en 1971 à Stockport.
« Ses pièces dessinent un paysage du nouveau millénaire aussi exact, âpre, noir et désespéré qu’empreint d’un humanisme tendre, une forme d’espérance. Ses personnages, perdants ou victimes, ne cessent de se débattre pour échapper à leur enfermement. Si son œuvre rejoint la grande tradition du naturalisme anglais, son réalisme est d’abord poétique. ».
Le principe d’incertitude – référence à la théorie quantique d’Heisenberg – est une pièce qui relate la rencontre poignante et hautement improbable de deux êtres que rien ne devait rapprocher…
Ces deux êtres que tout oppose, vont au fil du temps se découvrir avec naturel et sincérité. Chacun se dévoile dans son intimité profonde. C’est troublant. Nous découvrons leur histoire avec émoi.
Georgie est parfois un peu brusque. « Combien de Noëls il te reste, combien de fois tu vas avoir un œuf de Pâques? Combien de fois tu vas prendre la main de quelqu’un pour la première fois ? Ou embrasser quelqu’un sur les lèvres. »
Alex est un penseur solitaire. « Les gens se soucient trop de ce qu’ils sont et pas assez de ce qu’ils font. »
Deux êtres qui n’auraient jamais dû se rencontrer tant leurs vies divergent et leurs contradictions sont évidentes, vont se rapprocher par leur solitude. Tous deux nous émeuvent, nous sommes captivés par leur devenir. Vont-ils se séparer ou continuer un bout de route ensemble ?
Le texte de Simon Stephens est poétique et empreint d’un humour fin. « J’ai des cellules mortes qui flottent à l’arrière de ma rétine. Ça me donne un air très profond alors que je suis simplement un peu désorienté. » Alex
© Fabienne RAPPENEAU
Dans un décor sobre et élégant de William Mordos, la mise en scène de Louis-Do de Lencquesaing est dynamique, les différents tableaux s’enchaînent avec aisance.
Les premiers pas de Laura Smet sont un peu dans la retenue toutefois elle est émouvante et nous séduit.
Jean-Pierre Darroussin fidèle a lui-même envahi le plateau de par son talent et nous enchante.
Les mots, les regards, les silences s'envolent et nous transpercent avec émoi. Laura Smet et Jean-Pierre Darroussin nous entrainent dans une tendre et émouvante rencontre.
Agréable moment de théâtre
Louis-Do de Lencquesaing met en scène pour notre grand plaisir le magnifique texte de Simon Stephen dramaturge britannique né en 1971 à Stockport.
« Ses pièces dessinent un paysage du nouveau millénaire aussi exact, âpre, noir et désespéré qu’empreint d’un humanisme tendre, une forme d’espérance. Ses personnages, perdants ou victimes, ne cessent de se débattre pour échapper à leur enfermement. Si son œuvre rejoint la grande tradition du naturalisme anglais, son réalisme est d’abord poétique. ».
Le principe d’incertitude – référence à la théorie quantique d’Heisenberg – est une pièce qui relate la rencontre poignante et hautement improbable de deux êtres que rien ne devait rapprocher…
Ces deux êtres que tout oppose, vont au fil du temps se découvrir avec naturel et sincérité. Chacun se dévoile dans son intimité profonde. C’est troublant. Nous découvrons leur histoire avec émoi.
Georgie est parfois un peu brusque. « Combien de Noëls il te reste, combien de fois tu vas avoir un œuf de Pâques? Combien de fois tu vas prendre la main de quelqu’un pour la première fois ? Ou embrasser quelqu’un sur les lèvres. »
Alex est un penseur solitaire. « Les gens se soucient trop de ce qu’ils sont et pas assez de ce qu’ils font. »
Deux êtres qui n’auraient jamais dû se rencontrer tant leurs vies divergent et leurs contradictions sont évidentes, vont se rapprocher par leur solitude. Tous deux nous émeuvent, nous sommes captivés par leur devenir. Vont-ils se séparer ou continuer un bout de route ensemble ?
Le texte de Simon Stephens est poétique et empreint d’un humour fin. « J’ai des cellules mortes qui flottent à l’arrière de ma rétine. Ça me donne un air très profond alors que je suis simplement un peu désorienté. » Alex
© Fabienne RAPPENEAU
Dans un décor sobre et élégant de William Mordos, la mise en scène de Louis-Do de Lencquesaing est dynamique, les différents tableaux s’enchaînent avec aisance.
Les premiers pas de Laura Smet sont un peu dans la retenue toutefois elle est émouvante et nous séduit.
Jean-Pierre Darroussin fidèle a lui-même envahi le plateau de par son talent et nous enchante.
Les mots, les regards, les silences s'envolent et nous transpercent avec émoi. Laura Smet et Jean-Pierre Darroussin nous entrainent dans une tendre et émouvante rencontre.
Agréable moment de théâtre
Une histoire simple !
Ce sont deux solitudes qui se consolent, se réparent, s'encouragent, s'apaisent ....
Deux êtres opposés qui se rejoignent sur le terrain fragile du couple.
Ils s'apprivoisent dans un très beau décor, où seul un grand lit occupe un moment la scène, presque vide.
Il y a de très belles lumières, et beaucoup de silences qu'il faut savoir écouter.
Silences que maitrise à merveille Jean Pierre Darroussin, fantastique dans ce rôle de taiseux blessé par la vie, formidable être asocial ayant renoncé à tout.
Un seul de ses "oui" ou "non" a plus de présence que tous les bavardages de sa compagne.
Une fois de plus, il nous prouve qu'il est un immense acteur !
Faisant ses premiers pas sur scène, Laura Smet lui donne la réplique - ou devrais je dire les répliques ! - avec plus ou moins de succès selon les moments. Quand elle y parvient, elle nous touche elle aussi avec sa grande fragilité.
Il faut aimer ce rythme lent, ce vide même parfois, dans lequel ces deux êtres glissent à la rencontre l'un de l'autre avec une grande délicatesse.
C'est en tout cas un moment à part, loin du monde et de son agitation.
Ce sont deux solitudes qui se consolent, se réparent, s'encouragent, s'apaisent ....
Deux êtres opposés qui se rejoignent sur le terrain fragile du couple.
Ils s'apprivoisent dans un très beau décor, où seul un grand lit occupe un moment la scène, presque vide.
Il y a de très belles lumières, et beaucoup de silences qu'il faut savoir écouter.
Silences que maitrise à merveille Jean Pierre Darroussin, fantastique dans ce rôle de taiseux blessé par la vie, formidable être asocial ayant renoncé à tout.
Un seul de ses "oui" ou "non" a plus de présence que tous les bavardages de sa compagne.
Une fois de plus, il nous prouve qu'il est un immense acteur !
Faisant ses premiers pas sur scène, Laura Smet lui donne la réplique - ou devrais je dire les répliques ! - avec plus ou moins de succès selon les moments. Quand elle y parvient, elle nous touche elle aussi avec sa grande fragilité.
Il faut aimer ce rythme lent, ce vide même parfois, dans lequel ces deux êtres glissent à la rencontre l'un de l'autre avec une grande délicatesse.
C'est en tout cas un moment à part, loin du monde et de son agitation.
De quoi pouvons-nous être sûrs, hormis le hasard qui est certainement le plus court chemin pour se laisser prendre ou se délivrer du doute ? Qu’il s’agisse de matérialisme ou d’idéalisme, les relations humaines n’échappent sans doute pas à ce principe, le principe d’incertitude. Principe selon lequel nous pourrions être l’arbre ou le fruit, ou peut-être les deux, de l’improbable conjugaison d’une histoire commune, de rencontres fortuites, de hasards soudains.
« Quand Georgie, américaine délurée de 40 ans, et Alex, anglais discret de plus de 70 ans se rencontrent par hasard sur le parvis d'une gare internationale bondée, leur vie s'en trouve bouleversée à jamais… »
Dans la lignée du courant dramaturgique anglais « Theater In Yer Face », Stephen Simons rejoint Kelly, Kirkwood, Crimp, Kane et les autres pour dire et montrer, façon trash, les aspérités brulantes et les piqures acérées du quotidien, de l’ordinaire, de l’habitus et notamment ici, de l’importance du hasard, de sa conjonction avec l’indétermination des faits produits par l’attirance ou l’intérêt.
Pourquoi la rencontre entre ces deux-là a-t-elle eu lieu et comment la comprendre, l’admettre et se l’approprier ? Et pourtant… Georgie et Alex nous parlent, nous suggèrent, nous rappellent, qui sait ?, à nos souvenirs et à nos désirs voire à nos espérances fantasmées. Un conte ou une fable ? Comme elle est intéressante la fiction romanesque et caustique de cette pièce anglaise significative des pas de coté qui façonnent les destins. Le récit nous surprend par sa simplicité et son épure. La narration nous traverse et nous perd dans son invraisemblable réalisme à la fois naturaliste et suggestif. Sa langue est crue pour stimuler et provoquer l’écoute, mais laisse l’agressivité dans les couloirs de nos affects.
La mise en scène de Louis-Do de Lencquesaing assisté par Margaux Vallé se fait sobre, fidèle à l'esprit de l'argument de la pièce. Grâce au décor stylisé de William Mordos et au velours des lumières de Joël Hourbeigt, de Lencquesaing crée les ambiances qui conviennent et ne peut que confier au jeu d'acteur la primordiale énonciation du texte riche et essentiel de Stephens et à sa mise en vie, qui articulent flux de paroles et lots de silences.
Le spectacle tient sur l'interprétation impressionnante de Jean-Pierre Darroussin. Daroussin est Alex avec une évidence crédible et convaincante. Une incarnation toute en finesses et en émotions dans les propos, les regards mutiques et signifiants, et par-dessus tout dans le portage des situations.
On imagine en écoutant le texte le personnage de Georgie pêchue, hâbleuse et prolixe, désinhibée et provocante, troublée et mystérieuse, cherchant à séduire et se troublant d’être séduite. Un personnage magnifiquement écrit comme celui d’Alex que Daroussin sait rendre complémentaire bien qu’il se trouve à l’antipode de celui de Georgie.
Une pièce de Simon Stephens intéressante et superbement écrite. Jean-Pierre Darroussin y est brillant.
« Quand Georgie, américaine délurée de 40 ans, et Alex, anglais discret de plus de 70 ans se rencontrent par hasard sur le parvis d'une gare internationale bondée, leur vie s'en trouve bouleversée à jamais… »
Dans la lignée du courant dramaturgique anglais « Theater In Yer Face », Stephen Simons rejoint Kelly, Kirkwood, Crimp, Kane et les autres pour dire et montrer, façon trash, les aspérités brulantes et les piqures acérées du quotidien, de l’ordinaire, de l’habitus et notamment ici, de l’importance du hasard, de sa conjonction avec l’indétermination des faits produits par l’attirance ou l’intérêt.
Pourquoi la rencontre entre ces deux-là a-t-elle eu lieu et comment la comprendre, l’admettre et se l’approprier ? Et pourtant… Georgie et Alex nous parlent, nous suggèrent, nous rappellent, qui sait ?, à nos souvenirs et à nos désirs voire à nos espérances fantasmées. Un conte ou une fable ? Comme elle est intéressante la fiction romanesque et caustique de cette pièce anglaise significative des pas de coté qui façonnent les destins. Le récit nous surprend par sa simplicité et son épure. La narration nous traverse et nous perd dans son invraisemblable réalisme à la fois naturaliste et suggestif. Sa langue est crue pour stimuler et provoquer l’écoute, mais laisse l’agressivité dans les couloirs de nos affects.
La mise en scène de Louis-Do de Lencquesaing assisté par Margaux Vallé se fait sobre, fidèle à l'esprit de l'argument de la pièce. Grâce au décor stylisé de William Mordos et au velours des lumières de Joël Hourbeigt, de Lencquesaing crée les ambiances qui conviennent et ne peut que confier au jeu d'acteur la primordiale énonciation du texte riche et essentiel de Stephens et à sa mise en vie, qui articulent flux de paroles et lots de silences.
Le spectacle tient sur l'interprétation impressionnante de Jean-Pierre Darroussin. Daroussin est Alex avec une évidence crédible et convaincante. Une incarnation toute en finesses et en émotions dans les propos, les regards mutiques et signifiants, et par-dessus tout dans le portage des situations.
On imagine en écoutant le texte le personnage de Georgie pêchue, hâbleuse et prolixe, désinhibée et provocante, troublée et mystérieuse, cherchant à séduire et se troublant d’être séduite. Un personnage magnifiquement écrit comme celui d’Alex que Daroussin sait rendre complémentaire bien qu’il se trouve à l’antipode de celui de Georgie.
Une pièce de Simon Stephens intéressante et superbement écrite. Jean-Pierre Darroussin y est brillant.
Daroussin est Époustouflant et Smet est très bonne. C’est beau et interprèté avec beaucoup de dignité
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