Critiques pour l'événement Ithaque
1 avr. 2018
7/10
179
Sous les figures mythiques Ulysse, Pénélope et Calipso ; Christine Jatahy va évoquer la guerre et l’exil.
La mise en scène est un véritable diptyque. Où est la réalité, où est la fiction ?
*Deux espaces scéniques
La scène en bi frontal est divisée par un grand rideau opaque.
D’un côté Pénélope et ses prétendants, de l’autre Ulysse et Calypso.
*Deux personnages pour chacun des comédiens.
Les 3 comédiennes brésiliennes interprètent Pénélope puis traversant le rideau opaque, elles se transfigurent en Calypso.
Il en est de même pour les 3 comédiens francophones qui d’Ulysse deviennent les prétendants de Pénélope de l’autre côté du rideau.
*Deux origines :
3 comédiennes brésiliennes, 3 comédiens francophones.
La musique de Mara Bethania et de Jeanne Moreau.
Texte en français et en portugais.

Des deux côtés du rideau, les comédiens nous convient à la fêter en nous offrant à boire et à grignoter. *«On ne se connaît pas, venez, tous les étrangers sont les bienvenus ici !»
Mais nous ne sommes pas au Brésil et ici en France le public reste sage, observe mais ne participe que très peu.
C’est un théâtre d’ambiance, les mots sont rares. Quelques échanges entre Pénélope et ses prétendants d’un côté et de l’autre entre Ulysse et Calypso. Rires, Larmes, Danses, Affrontements…
En finale, le rideau disparaît. Une vaste scène magnifique s’offre à nos yeux, les éclairages sont subtils. Mais la violence de la guerre arrive, entre les deux rives inondées. La réalité de l’horreur de la guerre est là.
30 mars 2018
4,5/10
186
Un bel exemple de ce qui se fait de plus élitiste et de plus excluant au théâtre.
J'ai lu de-ci, de-là, de magnifiques critiques de spectateurs ayant su saisir le propos tellement actuel des migrants, de la difficulté de l'exil, blablabla...
Le fait est que l'on ne nous raconte rien et mais tant mieux si l'on est assez inspiré pour lire le sous-texte...
La scénographie est par contre époustouflante, ce jeu avec l'eau, omniprésente, montante, oppressante est impressionnante.
Mention aux comédiens, qui, s'ils n'ont rien à dire, on le mérite d'incarner leur personnage dans des conditions qui ne doivent pas facile.

Mais un tel budget pour un naufrage, c'est quand même dommage.
29 mars 2018
5,5/10
177
Je voulais découvrir la vision d’Ithaque selon Christelle Jatahy sans lire de synopsis. Etre totalement neutre et rentrer dans ce monde inconnu pour ma part de C. Jatahy

Ithaque, ithaque, ithaque.... cela faisait bien longtemps qu’une pièce ne m’avait pas laissé aussi perplexe...
Tout commence par l’entrée dans la salle. Nous sommes conduis dans le fond du théâtre où les comédiens nous attendent nous proposant des chips, des cacahuètes, de l’eau...
Première réflexion : c’est la générale, en mode détente ? Cela fait il partie de la pièce ? Avec du recul, je me suis rendue compte qu’outre le fait que cela fasse partie de la pièce, ce fut aussi un moyen de capter notre attention, de rentrer dans ce "monde" et également de rendre plus subtile la séparation du public en deux « assemblée » même si, on s'en rend compte assez vite.

Celui qui est en face de moi, a t-il droit aux mêmes dialogues?
Assise au premier rang, milieu de scène, je ne rate rien de la vision d’Ulysse dans cette première partie. Nous sommes ensuite gentiment conduits vers la seconde partie du théâtre pour avoir la vision de Pénélope. Puis c’est la délivrance, la réunion... nous ne faisons plus qu’un... un public.

Christine jatahy nous livre une vision bien particulière du retour d’Ulysse chez lui. Elle fait le lien avec notre société d’aujourd’hui où la question de la migration, de l’exil est devenu un enjeu social. Sa proposition met surtout l’accent sur la mise en scène, que j’ai trouvé au demeurant très réfléchie, intelligente et originale.

Assise au premier rang, du bon côté si je puis dire, j’ai été épargnée par la montée des eaux... En revanche, pour ce qui est du texte, ce fut une vrai plongée, en partie en apnée, difficile de suivre entièrement sa réflexion, ce parti pris.

Les 20 dernières minutes avec la présence de la caméra ont cassé le rythme de la pièce. J’ai trouvé les déplacements « brouillons ». Je vous avouerai que finir par ces scènes, mon esprit a eu du mal à tout mettre dans l’ordre.

Pas aimé, pas détesté, cet « Ithaque » ne sera pas classé dans ma liste des chefs-d’œuvre de l’année.
22 mars 2018
7,5/10
34
Mise en scène très CREATIVE mais les dialogues ne sont pas évidents à comprendre.

En bref, Christiane JATAHY revisite l'Odyssée : le retour d'Ulysse à Ithaque après la Guerre de Troie. C'est le récit d'une longue traversée pour revenir sur son ile, ou l'attend Penelope.

Du coup, pour actualiser la traversée, Christiane JATAHY a décidé de reprendre des récits de migrants, qui ne reviennent pas vraiment chez eux (contrairement à Ulysse), mais qui connaissent des situations terribles, tout comme Ulysse a survécu à 1000 tentations sur son retour.
Pour faire vivre au spectateur la traversée, elle nous fait également traverser la scène (de l'ile d'Ithaque, 1ère partie, ou on voit Pénélope en proie à ses prétendants ; à la traversée d'Ulysse de l'autre coté). Sur un fond de récit de migrants. Une vraie complicité se crée entre les spectateurs lors de la traversée, car on vit une petite galère (nos sacs, manteaux, attendre qu'on nous ré attribue un siège, se remettre dans l'ambiance). Christiane JATAHY déplace et met le spectateur dans la difficulté : on nous faisant changer de scène entre la partie I et la partie II.

Assez peu de beau dialogues, à part ces quelques phrases qui m'ont marquées :
- tu es un étranger ici, mets toi dans ta place (ce que crie Pénélope à l'un de ses prétendants, migrant à Ithaque)
- ya pas de solution, faut juste attendre que ca passe
- Ulysse a peur du retour à Ithaque, car il a peur de ce qu'il peut retrouver la-bas

La mise en scène est magnifique : elle est aquatique !
La scène se remplit d'eau (partie 2), rien de plus parlant pour illustrer la traversée.

C’est plutôt la mise en scène qui est très créative et très belle, que les textes et les dialogues qui n'ont que peu d'intérêts. Un moment d'incompréhension tout de même : pour le parallèle migrants - Ulysse, la situation est tout de même différente puisque Ulysse revient chez lui alors que les migrants partent.

Bonne traversée à tous!
15 mars 2018
5/10
76
Malheureux qui comme Ulysse, Pénélope ... et nous autres pauvres spectateurs !!!

L'Odyssée, métaphore sur notre monde d'aujourd'hui, sur la guerre et le désir de rentrer chez soi ...
Deux publics, devant deux scènes différentes, l'une chez Calypso où Ulysse s'attarde, l'autre chez Pénélope où les prétendants deviennent de plus en plus pressants !
Entre les deux, de grands rideaux de fils sur lesquels sont projetées des images reprenant le jeu des acteurs sur la scène ...

Malheureusement, de bonnes idées et beaucoup, beaucoup d'argent ne suffisent pas toujours ...

Dans une ambiance de fin de soirée qui dégénère, et sur une scène littéralement inondée - il y a plusieurs centimètres d'eau sur le sol !!!! - des comédiens dégoulinants essaient de nous expliquer les dommages causés par les guerres, la violence, le pillage mais aussi l'amour, la patrie, la corruption. Ça part dans tous les sens, l'ensemble est bien trop démonstratif et notre empathie finit par être entièrement dirigée vers les acteurs qui plus d'une heure durant évoluent - que dis je rampent - dans cette univers aquatique censé nous représenter ... l'Odyssée !!?

Heureusement, il y a, ça et là quelques éclairs de génie qui laissent à penser qu'une prochaine fois ... peut être ...