Critiques pour l'événement Huis clos (Jean-Louis Benoît)
Le spectacle a été pour la première fois joué en 1944 au théâtre du Vieux Colombier à Paris. Le succès depuis ne s'est pas démenti. On trouve régulièrement des adaptations par-ci, par-là. Et parfois, il y en a une qui sort du lot. Marianne Basler, Maxime d’Aboville/Guillaume Marquet, Mathilde Charbonneaux, Antony Cochin/Brock s'emparent à merveille du texte et lui donne vie. Dès que la porte s'ouvre sur la scène où l'on voit une pièce avec des objets recouverts de plastique. Jean-Louis Benoit et Antony Cochin jouent avec ce que l'on voit lorsque la porte s'ouvre vers une sorte d'espace infini. Aucun doute, nous sommes dans un espace isolé où il semble difficile de s'enfuir.
Les plastiques s'envolent au fur et à mesure que les protagonistes arrivent. Un premier qui permet d'avoir la toile de fond puis avec les deux femmes tout se dévoilent. Trois canapés se font face, une cheminée sans feu, une sculpture, une table et un ouvre lettre. Voilà le cadre où les compères d'infortune vont devoir cohabiter. Ils apprennent à se connaître, à s'aimer et se haïr en même temps. Pourquoi sont-ils coincés en enfer? Entre l'homme de lettres, la femme superficielle et la femme sarcastique rien ne peut coller. Ils s'affrontent à coup de mots, de réflexions, de postures et tout éclate. « Tous ces regards qui me mangent. […] Pas besoin de gril, l'enfer c'est les autres. » L'enfer n'est pas la torture physique infini mais c'est de ne jamais pouvoir s'extraire du jugement d'autrui.
Les comédiens nous plongent direct dans ce récit torturé, violent, percutant, sans demi-mesure. Tout sonne juste aussi bien le ton, les attitudes, les regards... Jean-Louis Benoit les valorise chacun dans une mise en scène précise qui leur permet de briller dans la lumière pour retomber dans l'obscurité de leur infini. Il met tout en place afin de mettre en avant leur talent, leur volonté et leur passion. Car ls sont bluffants de vérité, de souffrance et de sadisme. Le trio se renvoie la balle avec vivacité et ténacité nous faisant autant rire que réfléchir. Comment gérer la honte de soi devant le regard inquisiteur des autres? Indéniablement, il ne faut guère passer à ce de ce "Huis Clos" saisissant, vivifiant et drôle.
Les plastiques s'envolent au fur et à mesure que les protagonistes arrivent. Un premier qui permet d'avoir la toile de fond puis avec les deux femmes tout se dévoilent. Trois canapés se font face, une cheminée sans feu, une sculpture, une table et un ouvre lettre. Voilà le cadre où les compères d'infortune vont devoir cohabiter. Ils apprennent à se connaître, à s'aimer et se haïr en même temps. Pourquoi sont-ils coincés en enfer? Entre l'homme de lettres, la femme superficielle et la femme sarcastique rien ne peut coller. Ils s'affrontent à coup de mots, de réflexions, de postures et tout éclate. « Tous ces regards qui me mangent. […] Pas besoin de gril, l'enfer c'est les autres. » L'enfer n'est pas la torture physique infini mais c'est de ne jamais pouvoir s'extraire du jugement d'autrui.
Les comédiens nous plongent direct dans ce récit torturé, violent, percutant, sans demi-mesure. Tout sonne juste aussi bien le ton, les attitudes, les regards... Jean-Louis Benoit les valorise chacun dans une mise en scène précise qui leur permet de briller dans la lumière pour retomber dans l'obscurité de leur infini. Il met tout en place afin de mettre en avant leur talent, leur volonté et leur passion. Car ls sont bluffants de vérité, de souffrance et de sadisme. Le trio se renvoie la balle avec vivacité et ténacité nous faisant autant rire que réfléchir. Comment gérer la honte de soi devant le regard inquisiteur des autres? Indéniablement, il ne faut guère passer à ce de ce "Huis Clos" saisissant, vivifiant et drôle.
Ronde infernale.
Ils sont trois, un homme et deux femmes enfermés ensemble pour l'éternité.
Ils n'ont rien en commun, prétendent ne pas savoir pourquoi ils sont là.
Petit à petit leurs vérités apparaissent au grand jour, toutes leurs bassesses sortent des ténèbres.
Ils se jugent, se harcèlent, s'allient et se repoussent sans fin.
Bourreaux les uns des autres.
La mise en scène de Jean Louis Benoit est formidable. Et nous donne aussi à rire, comme Sartre l'avait voulu.
Loin des flammes et du diable, ce sont trois canapés, inoffensifs en apparence, autour desquels les protagonistes tournent sans fin.
Les comédiens sont tous les trois excellents.
Marianne Basler, parfaite en homosexuelle agressive et méchante.
Mathilde Charbonneaux, qui incarne avec virtuosité une jolie vaniteuse très noire à l'intérieur.
Guillaume Marquet, quant à lui, dégouline de lâcheté avec beaucoup de talent.
Tous ont beau se débattre sans cesse pour échapper à leur situation, l'enfer reprend toujours le dessus.
C'est diablement réussi !
Ils sont trois, un homme et deux femmes enfermés ensemble pour l'éternité.
Ils n'ont rien en commun, prétendent ne pas savoir pourquoi ils sont là.
Petit à petit leurs vérités apparaissent au grand jour, toutes leurs bassesses sortent des ténèbres.
Ils se jugent, se harcèlent, s'allient et se repoussent sans fin.
Bourreaux les uns des autres.
La mise en scène de Jean Louis Benoit est formidable. Et nous donne aussi à rire, comme Sartre l'avait voulu.
Loin des flammes et du diable, ce sont trois canapés, inoffensifs en apparence, autour desquels les protagonistes tournent sans fin.
Les comédiens sont tous les trois excellents.
Marianne Basler, parfaite en homosexuelle agressive et méchante.
Mathilde Charbonneaux, qui incarne avec virtuosité une jolie vaniteuse très noire à l'intérieur.
Guillaume Marquet, quant à lui, dégouline de lâcheté avec beaucoup de talent.
Tous ont beau se débattre sans cesse pour échapper à leur situation, l'enfer reprend toujours le dessus.
C'est diablement réussi !
Huis Clos est une pièce de Jean-Paul Sartre en un seul acte.
L’action se situe en Enfer.
Un homme, Garcin, est introduit dans un salon par un garçon d’étage. Après s’être étonné que l’enfer ne corresponde pas aux images qu’il avait en tête, il commence à réaliser qu’il va passer l’éternité dans cette pièce, sans pouvoir en sortir. Entre alors une première femme, Inès, plutôt distante, puis la porte s’ouvre à nouveau et un ouragan bleu fort élégant surgit (magnifique robe choisie par Marie Sartoux) et c’est Estelle. Le garçon d’étage annonce qu’ils sont au complet et resteront donc tous les trois ensemble. C’est à partir de ce moment que l’enfer se déchaine sur scène : tourment, mensonge, lâcheté, meurtre,.. On va découvrir petit à petit des bribes de la vie de nos trois damnés. Les trois personnages sont enfermés et la tension qui en résulte est palpable, les alliances qui se forment et se rompent s’enchainent sans faillir.
Si cette pièce écrite en 1943 est encore représentée et étudiée aujourd’hui, c’est parce qu’elle « parle » avec
force de nous, face à nous-mêmes comme devant un miroir. Courte, cynique et violente mais aussi drôle, elle fit scandale lors de sa sortie, mais connu rapidement le succès en France et à l’étranger.
c’est une reprise réussie de ce classique, chef d’oeuvre de Sartre, qui figure dans nos pièces préférées.
Les comédiens sont très très bons et pas un seul battement de cils n’a été faux. C’est surtout le personnage d’Inès (Marianne Basler) qui retient l’attention, avec une présence forte sur scène, elle n’a pas besoin de parler pour faire passer ses messages, elle possède un regard si expressif ! Les deux autres comédiens ne sont pas en reste : Mathilde Charbonneaux est superbe et son Estelle est exaspérante à souhait. Maxime d’Aboville joue un Garçin multi facettes très réussi (soulignons que dès que la représentation est finie, il file au pas de course au théâtre Fontaine pour jouer dans Berlin Berlin dans un tout autre registre, et il y est brillant aussi !).
La mise en scène dynamique de Jean-Louis Benoit sert le texte à merveille, soulignons les lumières de Pascal Pracht qui tiennent une place importante pour indiquer les connexions avec le monde des vivants et puis il y a un effet visuel très réussi qui vient à deux reprises surprendre nos morts.
Evidemment, nous sommes convaincus : ‘ l’enfer, c’est les autres’ et la démonstration a été brillante en 1h20.
L’action se situe en Enfer.
Un homme, Garcin, est introduit dans un salon par un garçon d’étage. Après s’être étonné que l’enfer ne corresponde pas aux images qu’il avait en tête, il commence à réaliser qu’il va passer l’éternité dans cette pièce, sans pouvoir en sortir. Entre alors une première femme, Inès, plutôt distante, puis la porte s’ouvre à nouveau et un ouragan bleu fort élégant surgit (magnifique robe choisie par Marie Sartoux) et c’est Estelle. Le garçon d’étage annonce qu’ils sont au complet et resteront donc tous les trois ensemble. C’est à partir de ce moment que l’enfer se déchaine sur scène : tourment, mensonge, lâcheté, meurtre,.. On va découvrir petit à petit des bribes de la vie de nos trois damnés. Les trois personnages sont enfermés et la tension qui en résulte est palpable, les alliances qui se forment et se rompent s’enchainent sans faillir.
Si cette pièce écrite en 1943 est encore représentée et étudiée aujourd’hui, c’est parce qu’elle « parle » avec
force de nous, face à nous-mêmes comme devant un miroir. Courte, cynique et violente mais aussi drôle, elle fit scandale lors de sa sortie, mais connu rapidement le succès en France et à l’étranger.
c’est une reprise réussie de ce classique, chef d’oeuvre de Sartre, qui figure dans nos pièces préférées.
Les comédiens sont très très bons et pas un seul battement de cils n’a été faux. C’est surtout le personnage d’Inès (Marianne Basler) qui retient l’attention, avec une présence forte sur scène, elle n’a pas besoin de parler pour faire passer ses messages, elle possède un regard si expressif ! Les deux autres comédiens ne sont pas en reste : Mathilde Charbonneaux est superbe et son Estelle est exaspérante à souhait. Maxime d’Aboville joue un Garçin multi facettes très réussi (soulignons que dès que la représentation est finie, il file au pas de course au théâtre Fontaine pour jouer dans Berlin Berlin dans un tout autre registre, et il y est brillant aussi !).
La mise en scène dynamique de Jean-Louis Benoit sert le texte à merveille, soulignons les lumières de Pascal Pracht qui tiennent une place importante pour indiquer les connexions avec le monde des vivants et puis il y a un effet visuel très réussi qui vient à deux reprises surprendre nos morts.
Evidemment, nous sommes convaincus : ‘ l’enfer, c’est les autres’ et la démonstration a été brillante en 1h20.
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« L’enfer, c’est les autres », réplique connue, l’enfer c’est soi-même aussi, nous avons la liberté d’agir, de penser.
La mise en scène de Jean-Louis Benoit et Antony Cochin fait ressortir l’humour du texte, c’est vrai que l’on sourit souvent, les situations cyniques, le jeu des comédiens. Maxime d’Aboville sait jouer de son charme, Marianne Basler distille son venin avec bonheur, Mathilde Charbonneaux joue parfaitement la jeune écervelée antipathique et monstrueuse.
Un trio infernal que l’on a plaisir à suivre !
« L’enfer, c’est les autres », réplique connue, l’enfer c’est soi-même aussi, nous avons la liberté d’agir, de penser.
La mise en scène de Jean-Louis Benoit et Antony Cochin fait ressortir l’humour du texte, c’est vrai que l’on sourit souvent, les situations cyniques, le jeu des comédiens. Maxime d’Aboville sait jouer de son charme, Marianne Basler distille son venin avec bonheur, Mathilde Charbonneaux joue parfaitement la jeune écervelée antipathique et monstrueuse.
Un trio infernal que l’on a plaisir à suivre !
Dynamique, Ironique, Percutant.
Jean -Paul Sartre crée cette pièce en 1943 symbole de l’existentialisme où chaque être humain est libre et responsable de ses actes.
Jean-Paul Sartre imagine des personnages étrangers et différents les uns des autres de milieux, d’opinions, de préjugés.
Trois individus prisonniers dans un espace réduit et doivent se tolérer pour l’éternité.
Garcin, journaliste arrogant, Ines employé des postes au caractère bien trempé, Estelle poupée Barbie mondaine.
Chacun se livrera avec difficulté, avouera les causes de sa damnation et sera jugé cruellement par les autres sur sa personnalité, ses actes, ses convictions.
Ils sont en enfer sans bourreau ni instruments de tortures physique.
L’enfer c’est les autres.
Crédit Photos Pascal Victor
La scénographie nous plonge dans une ambiance un peu mystérieuse.
En fond de plateau une porte rouge, épars ci de là des gros sacs poubelles argentées, en arc de cercle trois énormes bâches de même couleurs argentées, le tout éclairé par de petites lampes en suspensions.
Le garçon d’étage (gardien de l’enfer) en introduisant les différents protagonistes par cette grande porte rouge s'ouvrant sur du néant fera apparaitre un salon bourgeois jusqu’alors protégé sous les bâches.
Un canapé pour chacun, unee cheminée , une petite table de salon, un coupe papier et un bronze comme le désirez Jean-Paul Sartre.
La mise en scène de Jean- Louis Benoit est dynamique, l’ironie et l’humour noir sont bien présents et subliment la profondeur du texte, c’est orchestré avec grande finesse.
Les comédiens talentueux nous captivent et nous réjouissent.
Crédit Photos Pascal Victor
Marianne Basler incarne Ines avec grand brio, sa voix nous transperce, elle nous émeut et nous fascine. C’est une magnifique Ines, distinguée, froide, aux sentiments forts. A travers ses mots cruels et féroces, nous entrevoyons sa fragilité….
Brock, le garçon d’étage nous ravie et nous amuse de par sa nonchalance et son détachement, imposant calmement les lois cruelles aux damnés:
« Ils sont là tous les trois enfermés pour l’éternité » …
Mathilde Charbonneaux, est une charmante et coquette Estelle qui nous glace le sang à travers ses aveux. Nous sommes séduits par la justesse de son jeu aux diverses facettes.
Maxime d’Aboville, interprète avec grande éloquence et charisme Garcin séducteur et arrogant.
Beau moment de théâtre à découvrir.
Jean -Paul Sartre crée cette pièce en 1943 symbole de l’existentialisme où chaque être humain est libre et responsable de ses actes.
Jean-Paul Sartre imagine des personnages étrangers et différents les uns des autres de milieux, d’opinions, de préjugés.
Trois individus prisonniers dans un espace réduit et doivent se tolérer pour l’éternité.
Garcin, journaliste arrogant, Ines employé des postes au caractère bien trempé, Estelle poupée Barbie mondaine.
Chacun se livrera avec difficulté, avouera les causes de sa damnation et sera jugé cruellement par les autres sur sa personnalité, ses actes, ses convictions.
Ils sont en enfer sans bourreau ni instruments de tortures physique.
L’enfer c’est les autres.
Crédit Photos Pascal Victor
La scénographie nous plonge dans une ambiance un peu mystérieuse.
En fond de plateau une porte rouge, épars ci de là des gros sacs poubelles argentées, en arc de cercle trois énormes bâches de même couleurs argentées, le tout éclairé par de petites lampes en suspensions.
Le garçon d’étage (gardien de l’enfer) en introduisant les différents protagonistes par cette grande porte rouge s'ouvrant sur du néant fera apparaitre un salon bourgeois jusqu’alors protégé sous les bâches.
Un canapé pour chacun, unee cheminée , une petite table de salon, un coupe papier et un bronze comme le désirez Jean-Paul Sartre.
La mise en scène de Jean- Louis Benoit est dynamique, l’ironie et l’humour noir sont bien présents et subliment la profondeur du texte, c’est orchestré avec grande finesse.
Les comédiens talentueux nous captivent et nous réjouissent.
Crédit Photos Pascal Victor
Marianne Basler incarne Ines avec grand brio, sa voix nous transperce, elle nous émeut et nous fascine. C’est une magnifique Ines, distinguée, froide, aux sentiments forts. A travers ses mots cruels et féroces, nous entrevoyons sa fragilité….
Brock, le garçon d’étage nous ravie et nous amuse de par sa nonchalance et son détachement, imposant calmement les lois cruelles aux damnés:
« Ils sont là tous les trois enfermés pour l’éternité » …
Mathilde Charbonneaux, est une charmante et coquette Estelle qui nous glace le sang à travers ses aveux. Nous sommes séduits par la justesse de son jeu aux diverses facettes.
Maxime d’Aboville, interprète avec grande éloquence et charisme Garcin séducteur et arrogant.
Beau moment de théâtre à découvrir.
... Un « Huis-Clos » magistral et audacieux, au rythme infernal et alerte qui sublime le cynisme et la force implacables du texte. Une interprétation exceptionnelle. Un spectacle à ne surtout pas manquer.
Debout les morts !
Grâce à Jean-Louis Benoît, les morts de Sartre n'auront peut-être jamais paru aussi vivants !
Le metteur en scène et ses comédiens en état de grâce vont nous donner une magistrale leçon de théâtre !
Oui, la salle en bois du théâtre de l'Epée elle aussi de bois est devenue un véritable enfer.
L'Enfer avec un E majuscule, pavé à la fois de bonnes ou moins bonnes intentions et de centaines de petits cubes posés à même le sol.
Les trois personnages, introduits dans cet espace par un garçon d'étage en marcel blanc, ne vont pas tarder à se rendre compte du lieu dans lequel ils vont passer l'éternité.
Trois personnages en quête de bourreau.
Garcin, le journaliste, Inès, l'employée des postes et Estelle la grande bourgeoise.
On connaît le propos de Sartre : ces trois-là, reconnaissant enfin les actes qui les définissent, seront leurs propres et éternels tourmenteurs. Parce qu'ils n'usent pas de leur libre-arbitre, de leur liberté, parce qu'ils seront en permanence dépendants des autres.
Jean-Louis Benoît a pris le texte de Sartre à bras le corps !
Sa mise en scène est on ne peut plus physique, viscérale, organique !
Oui, la mort n'a jamais paru aussi vivante !
Nous sommes loin, très loin de certaines mises en scène souvent trop intellectualisées.
De plus, la métaphore scène de théâtre-Enfer est très pertinente et très réussie. Je n'en dis pas plus.
Ici, les personnages sont avant tout des corps en chair et en os, et pas seulement des esprits...
Ces corps vont s'attirer, se repousser, se battre, se désirer, s'enlacer, se caresser.
Ces corps vont crier, hurler, rire !
L'énergie, la passion brute transpirent durant les quatre-vingts minutes que dure la pièce.
Les comédiens nous attrapent et ne nous lâchent plus, dans un maelström infernal, dans un tourbillon pulsionnel et physique.
De plus, l'humour noir de la pièce est férocement mis en évidence. Jean-Louis Benoît a parfaitement su mettre en évidence la volonté de Sartre à détourner les codes du théâtre de vaudeville et de boulevard.
Marianne Basler, Mathilde Charbonneaux, Maxime d'Aboville sont ces trois damnés.
Des damnés magnifiques !
Les trois nous proposent chacun une exceptionnelle interprétation ! Et oui, je pèse l'épithète exceptionnel.
Le trio nous emmène très loin dans ce huis clos, chacun par sa capacité à donner vie et corps à ces personnages.
La progression dans la distillation des informations relatives à leur présence en ce lieu, la mise en vie des différentes relations nouées dans ce triangle dramaturgique, la capacité à aller jusqu'à l'os du texte, tout ceci relève du grand art.
Tous nous glacent, nous sidèrent, nous bouleversent, et nous amusent aussi. Ah ! Cette scène de fou-rire qui ponctue la pièce !
Faut-il du talent, tout de même, faut-il disposer d'une très large palette de jeu, pour aborder d'une manière aussi viscérale ces trois rôles !
Je n'aurai garde d'oublier de mentionner le quatrième comédien, Antony Cochin, par ailleurs collaborateur artistique du metteur en scène, qui incarne le garçon d'étage. Ses sourires en coin, ses insinuations, sa bonhommie apparente d'espèce de régisseur des lieux la banane à la hanche participent eux aussi à la réussite de la pièce.
Un mot également sur les lumières de Pascal Pracht.
L'éclairage tient également un rôle important, notamment dans la matérialisation des scènes de retour sur la vie réelle.
De plus un effet très réussi vient ponctuer par deux fois le texte. Tout ceci est très beau.
Sans oublier les costumes de Marie Sartoux, avec notamment une sublime robe bleue.
Dès le noir final venu, une ovation retentit, et les "Bravo !" fusent.
On l'aura donc compris, cette lecture du classique du XXème sièce que Huis-Clos est une totale réussite !
Il faut absolument courir toutes affaires cessantes à l'Epée de bois découvrir cette mise en scène qui fera date.
Grâce à Jean-Louis Benoît, les morts de Sartre n'auront peut-être jamais paru aussi vivants !
Le metteur en scène et ses comédiens en état de grâce vont nous donner une magistrale leçon de théâtre !
Oui, la salle en bois du théâtre de l'Epée elle aussi de bois est devenue un véritable enfer.
L'Enfer avec un E majuscule, pavé à la fois de bonnes ou moins bonnes intentions et de centaines de petits cubes posés à même le sol.
Les trois personnages, introduits dans cet espace par un garçon d'étage en marcel blanc, ne vont pas tarder à se rendre compte du lieu dans lequel ils vont passer l'éternité.
Trois personnages en quête de bourreau.
Garcin, le journaliste, Inès, l'employée des postes et Estelle la grande bourgeoise.
On connaît le propos de Sartre : ces trois-là, reconnaissant enfin les actes qui les définissent, seront leurs propres et éternels tourmenteurs. Parce qu'ils n'usent pas de leur libre-arbitre, de leur liberté, parce qu'ils seront en permanence dépendants des autres.
Jean-Louis Benoît a pris le texte de Sartre à bras le corps !
Sa mise en scène est on ne peut plus physique, viscérale, organique !
Oui, la mort n'a jamais paru aussi vivante !
Nous sommes loin, très loin de certaines mises en scène souvent trop intellectualisées.
De plus, la métaphore scène de théâtre-Enfer est très pertinente et très réussie. Je n'en dis pas plus.
Ici, les personnages sont avant tout des corps en chair et en os, et pas seulement des esprits...
Ces corps vont s'attirer, se repousser, se battre, se désirer, s'enlacer, se caresser.
Ces corps vont crier, hurler, rire !
L'énergie, la passion brute transpirent durant les quatre-vingts minutes que dure la pièce.
Les comédiens nous attrapent et ne nous lâchent plus, dans un maelström infernal, dans un tourbillon pulsionnel et physique.
De plus, l'humour noir de la pièce est férocement mis en évidence. Jean-Louis Benoît a parfaitement su mettre en évidence la volonté de Sartre à détourner les codes du théâtre de vaudeville et de boulevard.
Marianne Basler, Mathilde Charbonneaux, Maxime d'Aboville sont ces trois damnés.
Des damnés magnifiques !
Les trois nous proposent chacun une exceptionnelle interprétation ! Et oui, je pèse l'épithète exceptionnel.
Le trio nous emmène très loin dans ce huis clos, chacun par sa capacité à donner vie et corps à ces personnages.
La progression dans la distillation des informations relatives à leur présence en ce lieu, la mise en vie des différentes relations nouées dans ce triangle dramaturgique, la capacité à aller jusqu'à l'os du texte, tout ceci relève du grand art.
Tous nous glacent, nous sidèrent, nous bouleversent, et nous amusent aussi. Ah ! Cette scène de fou-rire qui ponctue la pièce !
Faut-il du talent, tout de même, faut-il disposer d'une très large palette de jeu, pour aborder d'une manière aussi viscérale ces trois rôles !
Je n'aurai garde d'oublier de mentionner le quatrième comédien, Antony Cochin, par ailleurs collaborateur artistique du metteur en scène, qui incarne le garçon d'étage. Ses sourires en coin, ses insinuations, sa bonhommie apparente d'espèce de régisseur des lieux la banane à la hanche participent eux aussi à la réussite de la pièce.
Un mot également sur les lumières de Pascal Pracht.
L'éclairage tient également un rôle important, notamment dans la matérialisation des scènes de retour sur la vie réelle.
De plus un effet très réussi vient ponctuer par deux fois le texte. Tout ceci est très beau.
Sans oublier les costumes de Marie Sartoux, avec notamment une sublime robe bleue.
Dès le noir final venu, une ovation retentit, et les "Bravo !" fusent.
On l'aura donc compris, cette lecture du classique du XXème sièce que Huis-Clos est une totale réussite !
Il faut absolument courir toutes affaires cessantes à l'Epée de bois découvrir cette mise en scène qui fera date.
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