Critiques pour l'événement Electre / Oreste
Electre / Oreste, une pièce qu'on peut ne pas aimer par les partis pris de mise en scène d'Ivo Von Hove.
Quelques coupes ont été réalisées sur le texte.
La pièce est jouée dans la boue, avec pour seuls décors un bunker en plein milieu et une passerelle. Derrière des musiciens accompagnent la pièce (c'est sans doute ce qui nécessite le port de micros par les comédiens).
Electre est un personnage très en colère et on l'entend surtout au début. C'est peut être la seule réserve sur le choix du metteur en scène, je ne pense pas que crier soit la seule manière d'exprimer cette émotion. Suliane Brahim est sinon impressionnante dans ce personnage au physique paraissant fragile mais tellement forte et déterminée.
Oreste est un personnage plus incertain, porté par sa soeur. Le jeu poussé à l'extrême mais en même temps nuancé de Christophe Montenez fait des merveilles.
Loïc Corbery incarne Pylade, personnage assez silencieux en première partie mais le comédien lui donne une présence constante, et à son tour accompagne la vengeance pour en devenir même l'un des meneurs.
Les apparitions d'Elsa Lepoivre sont d'une justesse dans les émotions et d'une nuance impressionnante : elle rend Clytemnestre humaine et rend bien une Hélène détestable.
Après que du bonheur avec les comédiens Didier Sandre incarnant la raison, Denis Podalydès la lâcheté.
Pourquoi on peut ne pas aimer : c'est violent, organique. Les personnes aimant la sobriété et les mises en scène classiques peuvent être déroutées.
Pour les autres c'est une pièce à voir !
Quelques coupes ont été réalisées sur le texte.
La pièce est jouée dans la boue, avec pour seuls décors un bunker en plein milieu et une passerelle. Derrière des musiciens accompagnent la pièce (c'est sans doute ce qui nécessite le port de micros par les comédiens).
Electre est un personnage très en colère et on l'entend surtout au début. C'est peut être la seule réserve sur le choix du metteur en scène, je ne pense pas que crier soit la seule manière d'exprimer cette émotion. Suliane Brahim est sinon impressionnante dans ce personnage au physique paraissant fragile mais tellement forte et déterminée.
Oreste est un personnage plus incertain, porté par sa soeur. Le jeu poussé à l'extrême mais en même temps nuancé de Christophe Montenez fait des merveilles.
Loïc Corbery incarne Pylade, personnage assez silencieux en première partie mais le comédien lui donne une présence constante, et à son tour accompagne la vengeance pour en devenir même l'un des meneurs.
Les apparitions d'Elsa Lepoivre sont d'une justesse dans les émotions et d'une nuance impressionnante : elle rend Clytemnestre humaine et rend bien une Hélène détestable.
Après que du bonheur avec les comédiens Didier Sandre incarnant la raison, Denis Podalydès la lâcheté.
Pourquoi on peut ne pas aimer : c'est violent, organique. Les personnes aimant la sobriété et les mises en scène classiques peuvent être déroutées.
Pour les autres c'est une pièce à voir !
De boue les morts !
Une nouvelle fois, dans cette salle Richelieu très feutrée, Ivo Van Hove déchaîne sur scène une tempête, un maelstrom, un déferlement de transe, de fureur, de violence.
Une violence maximale. Une violence logique, aboutie, animale, poussée à son paroxysme.
Une violence jouissive !
Ces deux pièces d'Euripide réunies en un seul volet, le patron de l'Internationaal Theater Amsterdam en a fait une suite à sa précédente production, ici même.
Il a conçu Les damnés et ce spectacle-ci comme un véritable diptyque, consacré à la radicalisation et au passage à l'acte de jeunes gens ordinaires confrontés à des situations extrêmes.
On se souvient de la radicalisation de Martin von Essenbeck.
Ici, le jeune Oreste va aller beaucoup plus loin et franchir le pas. Il va commettre l'un des actes les plus atroces et les plus répréhensibles aux yeux des Grecs : le matricide.
Le meurtre de la mère. L'assassinat ce celle qui donne la vie.
Le metteur en scène belge, à son habitude, va nous montrer des images inoubliables.
Des images dures, également. (Un avertissement est d'ailleurs placardé jusqu'aux portes du bâtiment.)
Mais des images et des scènes jamais gratuites, toujours justifiées, toujours cohérentes.
Cette hyper-violence nous est montrée dans sa crudité et dans toute sa véracité.
Montrer la violence du monde pour mieux la dénoncer. Le crédo de Van Hove.
La mise en scène est organique, viscérale, et frappe d'emblée les spectateurs pénétrant dans la salle.
La fameuse boue très brune, le cuivre rutilant des huit timbales réparties en deux pôles, à jardin et à cour, le sang, la partition exécutée par les percussionnistes du trio Xénakis qui eux aussi portent des coups sans relâche, les viscères, la visualisation forcenée mais toujours nécessaire au propos de la mort, de la mort la plus atroce qui soit.
Et cette espèce de forme noire au milieu de la scène.
J'ai immédiatement pensé au monolithe chez Kubrick dans « 2001, odyssée de l'espace », qu'une espèce extra-terrestre envoyait sur terre pour générer l'humanité.
Ici, les dieux grecs auraient-ils envoyé cette forme noirâtre pour engendrer la violence inhérente à l'Homme ?
Ce cube sera tour à tour une masure paysanne, une hutte, mais également le palais du roi Ménélas.
En sortiront le chœur, différents personnages, mais aussi des fumées, légères ou lourdes, qui monteront au ciel, résultante de sanglants holocaustes humains, sans oublier des lumières orangées.
La couleur orange sera celle des Dieux, et notamment celle d'Apollon. Le bleu-roi étant réservé à l'élite, le brun sale au peuple, aux misérables.
Ivo Van Hove a une nouvelle fois su galvaniser les Comédiens français.
Alors évidemment, il y a la boue, la merde, la saleté, les crachats, le sang, la sueur... Mais il y a bien plus que tout ceci.
Il y a surtout des hommes et des femmes, des Acteurs, oui je l'écris avec une majuscule, jouant avec une ferveur et une détermination incomparables une partition complexe.
Ce qui se déroule sous nos yeux relève de la plus intense des dramaturgies, de la plus prenante des formes théâtrales.
Les comédiens sont purement et simplement survoltés.
Le duo Electre-Oreste est fascinant.
Suliane Brahim et Christophe Montenez sont impressionnants. Moi, ces deux-là m'ont fait peur, dans ce rôle de meurtriers jusqu'au-boutistes, exprimant des raisons et des intentions non pas recevables, mais en tout cas bien réelles et très explicites, à savoir une vengeance implacable. Encore une fois, rien n'est gratuit.
Leur fureur, leurs cris, leurs voix rauques, leurs râles, les pulsions qu'ils expriment, les paroxysmes qu'ils nous montrent, tout ceci force l'admiration.
Quels grands rôles! Quelles immenses interprétations !
Le rôle de Pylade est interprété par Loïc Corbery, qui donne au personnage de l'ami du frère et de la sœur meurtriers une densité toute particulière, faite à la fois de sauvagerie et de résignation contrite.
Denis Podalydès en roi Ménélas, Didier Sandre en Tyndare, légendaire roi de Sparte, sont quant à eux formidables de froideur. Cet autre duo sera accusateur, les deux comédiens seront dans un registre toujours grave, parfois exalté pour le premier ou glacial en ce qui concerne le second.
Elsa Lepoivre, dans son double rôle de Clytemnestre et Hélène, est toujours aussi impressionnante. Quelle tragédienne, décidément !
Et puis, il y a Apollon.
Qui va surgir de la salle au moment où l'on s'y attend le moins.
C'est Gaël Kamilindi qui s'y colle, donnant à son personnage une forme absolument jubilatoire d'ingénuité, de candeur feinte et peut-être même d'hypocrisie.
Car enfin, ils sont assez gonflés, les dieux grecs en général et Apollon en particulier dans ce cas de figure, d'allumer des feux et des incendies que les hommes devront éteindre aux moyens d'actes extrêmes.
La partition du jeune pensionnaire vient clore en beauté ces deux heures de spectacle.
Le reste de la troupe est à l'unisson. Il n'y a aucun petit rôle, surtout pas ceux interprétés par les formidables Claude Mathieu et Bruno Raffaelli. Cécile Brune, Sylvia Bergé, Julie Sicard en éléments crasseux du chœur, souvent en transe, sont elles aussi parfaites.
Ainsi donc Ivo van Hove poursuit son chemin de créateur marquant du théâtre contemporain.
Il revisite Euripide en lui conférant de troublantes modernité et universalité.
Tout comme Les damnés, ce spectacle figurera en bonne place dans les manuels d'histoire du théâtre, il faut en être bien convaincu.
Il faut absolument, et j'insiste sur cet adverbe, il faut absolument aller découvrir cette nouvelle création.
C'est un spectacle incontournable de cette fin de saison.
Précipitez-vous !
Une nouvelle fois, dans cette salle Richelieu très feutrée, Ivo Van Hove déchaîne sur scène une tempête, un maelstrom, un déferlement de transe, de fureur, de violence.
Une violence maximale. Une violence logique, aboutie, animale, poussée à son paroxysme.
Une violence jouissive !
Ces deux pièces d'Euripide réunies en un seul volet, le patron de l'Internationaal Theater Amsterdam en a fait une suite à sa précédente production, ici même.
Il a conçu Les damnés et ce spectacle-ci comme un véritable diptyque, consacré à la radicalisation et au passage à l'acte de jeunes gens ordinaires confrontés à des situations extrêmes.
On se souvient de la radicalisation de Martin von Essenbeck.
Ici, le jeune Oreste va aller beaucoup plus loin et franchir le pas. Il va commettre l'un des actes les plus atroces et les plus répréhensibles aux yeux des Grecs : le matricide.
Le meurtre de la mère. L'assassinat ce celle qui donne la vie.
Le metteur en scène belge, à son habitude, va nous montrer des images inoubliables.
Des images dures, également. (Un avertissement est d'ailleurs placardé jusqu'aux portes du bâtiment.)
Mais des images et des scènes jamais gratuites, toujours justifiées, toujours cohérentes.
Cette hyper-violence nous est montrée dans sa crudité et dans toute sa véracité.
Montrer la violence du monde pour mieux la dénoncer. Le crédo de Van Hove.
La mise en scène est organique, viscérale, et frappe d'emblée les spectateurs pénétrant dans la salle.
La fameuse boue très brune, le cuivre rutilant des huit timbales réparties en deux pôles, à jardin et à cour, le sang, la partition exécutée par les percussionnistes du trio Xénakis qui eux aussi portent des coups sans relâche, les viscères, la visualisation forcenée mais toujours nécessaire au propos de la mort, de la mort la plus atroce qui soit.
Et cette espèce de forme noire au milieu de la scène.
J'ai immédiatement pensé au monolithe chez Kubrick dans « 2001, odyssée de l'espace », qu'une espèce extra-terrestre envoyait sur terre pour générer l'humanité.
Ici, les dieux grecs auraient-ils envoyé cette forme noirâtre pour engendrer la violence inhérente à l'Homme ?
Ce cube sera tour à tour une masure paysanne, une hutte, mais également le palais du roi Ménélas.
En sortiront le chœur, différents personnages, mais aussi des fumées, légères ou lourdes, qui monteront au ciel, résultante de sanglants holocaustes humains, sans oublier des lumières orangées.
La couleur orange sera celle des Dieux, et notamment celle d'Apollon. Le bleu-roi étant réservé à l'élite, le brun sale au peuple, aux misérables.
Ivo Van Hove a une nouvelle fois su galvaniser les Comédiens français.
Alors évidemment, il y a la boue, la merde, la saleté, les crachats, le sang, la sueur... Mais il y a bien plus que tout ceci.
Il y a surtout des hommes et des femmes, des Acteurs, oui je l'écris avec une majuscule, jouant avec une ferveur et une détermination incomparables une partition complexe.
Ce qui se déroule sous nos yeux relève de la plus intense des dramaturgies, de la plus prenante des formes théâtrales.
Les comédiens sont purement et simplement survoltés.
Le duo Electre-Oreste est fascinant.
Suliane Brahim et Christophe Montenez sont impressionnants. Moi, ces deux-là m'ont fait peur, dans ce rôle de meurtriers jusqu'au-boutistes, exprimant des raisons et des intentions non pas recevables, mais en tout cas bien réelles et très explicites, à savoir une vengeance implacable. Encore une fois, rien n'est gratuit.
Leur fureur, leurs cris, leurs voix rauques, leurs râles, les pulsions qu'ils expriment, les paroxysmes qu'ils nous montrent, tout ceci force l'admiration.
Quels grands rôles! Quelles immenses interprétations !
Le rôle de Pylade est interprété par Loïc Corbery, qui donne au personnage de l'ami du frère et de la sœur meurtriers une densité toute particulière, faite à la fois de sauvagerie et de résignation contrite.
Denis Podalydès en roi Ménélas, Didier Sandre en Tyndare, légendaire roi de Sparte, sont quant à eux formidables de froideur. Cet autre duo sera accusateur, les deux comédiens seront dans un registre toujours grave, parfois exalté pour le premier ou glacial en ce qui concerne le second.
Elsa Lepoivre, dans son double rôle de Clytemnestre et Hélène, est toujours aussi impressionnante. Quelle tragédienne, décidément !
Et puis, il y a Apollon.
Qui va surgir de la salle au moment où l'on s'y attend le moins.
C'est Gaël Kamilindi qui s'y colle, donnant à son personnage une forme absolument jubilatoire d'ingénuité, de candeur feinte et peut-être même d'hypocrisie.
Car enfin, ils sont assez gonflés, les dieux grecs en général et Apollon en particulier dans ce cas de figure, d'allumer des feux et des incendies que les hommes devront éteindre aux moyens d'actes extrêmes.
La partition du jeune pensionnaire vient clore en beauté ces deux heures de spectacle.
Le reste de la troupe est à l'unisson. Il n'y a aucun petit rôle, surtout pas ceux interprétés par les formidables Claude Mathieu et Bruno Raffaelli. Cécile Brune, Sylvia Bergé, Julie Sicard en éléments crasseux du chœur, souvent en transe, sont elles aussi parfaites.
Ainsi donc Ivo van Hove poursuit son chemin de créateur marquant du théâtre contemporain.
Il revisite Euripide en lui conférant de troublantes modernité et universalité.
Tout comme Les damnés, ce spectacle figurera en bonne place dans les manuels d'histoire du théâtre, il faut en être bien convaincu.
Il faut absolument, et j'insiste sur cet adverbe, il faut absolument aller découvrir cette nouvelle création.
C'est un spectacle incontournable de cette fin de saison.
Précipitez-vous !
Du grand, du très grand Ivo Van Hove. Ce directeur va très bien avec la Comédie Française. Lui, assure l'adaptation originale, la Comédie se charge de respecter le texte.
Une scène fabuleuse. Un grand cube représentant tour à tour la maison d'Electre et le palais. La scène est remplie de boue, symbolique de ce monde, monde dans lequel Electre a été jetée. Sulimane Brahim est une merveilleuse Electre. Christophe Montenez est un fabuleux Oreste. Il était déjà tellement troublant dans Les Damnés. A croire que ce directeur lui va bien.
On commence la tragédie grecque dans sa pure essence. Le choeur accompagne. Le texte est poignant, puissant. Quelle belle idée de mettre les percussions. Cela donne tant de force au texte. On rentre dans le mythe d'Electre et Oreste de façon fabuleuse.
J'ai adoré le choeur . Sa présence devient nécessaire alors que c'est si difficile dans la lecture des classiques.
La pièce est moderne, au bord du trash mais le texte relève tout. Subtil équilibre tellement travaillé. La scène est ouverte comme d'habitude avec Ivo Van Hove. Le choeur reste présent. Violence d'un monde. Analyse d'un matricide. Quelle souffance nous envoie C Montenez! C'est fabuleux. Tous les acteurs sont grandioses. On entre en communion avec le texte alors que c'est si difficile normalement. Les dieux règleront le tout. Quel bel appel aux dieux.
Les acteurs sont formidables. La mise en scène est plus qu'à la hauteur.
On sort remplis de la beauté du texte, de la violence de l'histoire, symbole de la violence du monde. La souffrance est omniprésente.
Ivo Van hove nous transporte dans un monde parallèle. Plus de deux heures de pur plaisir.
24 acteurs sur scène, waouh.
Gros succès et rien que voir le formidable Didier Sandre marcher dans la boue est un spectacle lors du salut :-) :-).
Bravo, merci pour ces moments rares d'intensité parfaite.
Un léger bémol aux micros qui finissent par être dérangeants dans la salle Richelieu.
Une scène fabuleuse. Un grand cube représentant tour à tour la maison d'Electre et le palais. La scène est remplie de boue, symbolique de ce monde, monde dans lequel Electre a été jetée. Sulimane Brahim est une merveilleuse Electre. Christophe Montenez est un fabuleux Oreste. Il était déjà tellement troublant dans Les Damnés. A croire que ce directeur lui va bien.
On commence la tragédie grecque dans sa pure essence. Le choeur accompagne. Le texte est poignant, puissant. Quelle belle idée de mettre les percussions. Cela donne tant de force au texte. On rentre dans le mythe d'Electre et Oreste de façon fabuleuse.
J'ai adoré le choeur . Sa présence devient nécessaire alors que c'est si difficile dans la lecture des classiques.
La pièce est moderne, au bord du trash mais le texte relève tout. Subtil équilibre tellement travaillé. La scène est ouverte comme d'habitude avec Ivo Van Hove. Le choeur reste présent. Violence d'un monde. Analyse d'un matricide. Quelle souffance nous envoie C Montenez! C'est fabuleux. Tous les acteurs sont grandioses. On entre en communion avec le texte alors que c'est si difficile normalement. Les dieux règleront le tout. Quel bel appel aux dieux.
Les acteurs sont formidables. La mise en scène est plus qu'à la hauteur.
On sort remplis de la beauté du texte, de la violence de l'histoire, symbole de la violence du monde. La souffrance est omniprésente.
Ivo Van hove nous transporte dans un monde parallèle. Plus de deux heures de pur plaisir.
24 acteurs sur scène, waouh.
Gros succès et rien que voir le formidable Didier Sandre marcher dans la boue est un spectacle lors du salut :-) :-).
Bravo, merci pour ces moments rares d'intensité parfaite.
Un léger bémol aux micros qui finissent par être dérangeants dans la salle Richelieu.
Oui je suis d'accord, superbe Association de talents complémentaires !
Dimanche 5 mai 2019
Nous sommes quelques années après l’assassinat d’Agamemnon par son épouse Clymnestre et Egisthe son amant.
Electre fille d’Agamemnon qui était promise à un avenir somptueux, se retrouve partageant le quotidien d’un laboureur. Elle brule de venger son père tant aimé. Lorsque Oreste, son frère revient au pays après un long exile, Electre le convînt de tuer non seulement Egisthe mais aussi leur mère Clymnestre…
Oreste est tourmenté par ce matricide qu’il vient de commettre, les Erinyes (déesses de la vengeance) s’acharnent sur lui.
Va-t-il s’en relever ?
D’autre part, les habitants d’Argos demandent vengeance de la mort de leur reine.
A leur côté l’ami et le fidèle Pylade est prêt à les suivre jusqu’à la mort ?
La mise en scène est percutante, c’est fort, violent, grandiose, saisissant et bouleversant.
Le plateau recouvert de boue intensifie le désespoir et l’enlisement d’Electre, d’Oreste et de Pylade leur fidèle.
C’est un paysage de perdition où les crimes vont se perpétuer.
Les costumes An d’Huys sont percutants, le brun des haillons des paysans et des laissés-pour-compte contraste magnifiquement avec les costumes bleus des privilégiés du royaume.
Les percussions, la danse et la chorégraphie nous transpercent le cœur et nous font frémir.
C’est toujours un réel plaisir de voir et d’écouter ces comédiens fabuleux du Français.
Electre (Suliane Brahim), Pylade (Loïc Corbery), Oreste (Christophe Montenez) m’ont subjugué, ils transpirent tous trois d’authenticité, de profondeur dans leur jeu , ils nous transmettent une profonde émotion. Ce sont des êtres pleins de fureur ; ils sont avides de vengeances et de reconnaissances.
Elsa Lepoivre toujours aussi émouvante, Didier sandre, Denis Padalydés, Bruno Rafffaellli grands comédiens que nous avons toujours grand plaisir à retrouver ainsi que toute cette troupe talentueuse (Claude Mathieu, Cécile Brune, Sylvia Bergé, Éric Genovese, Benjamin Lavernhe, Rebecca Marder, Julie Sicard, Gaël Kamilindi). Tous nous transportent avec brio dans cette tragédie sanguinaire.
C’est d’une grande vitaliste, ça bouillonne, c’est renversant.
C’est grand moment de théâtre.
Electre fille d’Agamemnon qui était promise à un avenir somptueux, se retrouve partageant le quotidien d’un laboureur. Elle brule de venger son père tant aimé. Lorsque Oreste, son frère revient au pays après un long exile, Electre le convînt de tuer non seulement Egisthe mais aussi leur mère Clymnestre…
Oreste est tourmenté par ce matricide qu’il vient de commettre, les Erinyes (déesses de la vengeance) s’acharnent sur lui.
Va-t-il s’en relever ?
D’autre part, les habitants d’Argos demandent vengeance de la mort de leur reine.
A leur côté l’ami et le fidèle Pylade est prêt à les suivre jusqu’à la mort ?
La mise en scène est percutante, c’est fort, violent, grandiose, saisissant et bouleversant.
Le plateau recouvert de boue intensifie le désespoir et l’enlisement d’Electre, d’Oreste et de Pylade leur fidèle.
C’est un paysage de perdition où les crimes vont se perpétuer.
Les costumes An d’Huys sont percutants, le brun des haillons des paysans et des laissés-pour-compte contraste magnifiquement avec les costumes bleus des privilégiés du royaume.
Les percussions, la danse et la chorégraphie nous transpercent le cœur et nous font frémir.
C’est toujours un réel plaisir de voir et d’écouter ces comédiens fabuleux du Français.
Electre (Suliane Brahim), Pylade (Loïc Corbery), Oreste (Christophe Montenez) m’ont subjugué, ils transpirent tous trois d’authenticité, de profondeur dans leur jeu , ils nous transmettent une profonde émotion. Ce sont des êtres pleins de fureur ; ils sont avides de vengeances et de reconnaissances.
Elsa Lepoivre toujours aussi émouvante, Didier sandre, Denis Padalydés, Bruno Rafffaellli grands comédiens que nous avons toujours grand plaisir à retrouver ainsi que toute cette troupe talentueuse (Claude Mathieu, Cécile Brune, Sylvia Bergé, Éric Genovese, Benjamin Lavernhe, Rebecca Marder, Julie Sicard, Gaël Kamilindi). Tous nous transportent avec brio dans cette tragédie sanguinaire.
C’est d’une grande vitaliste, ça bouillonne, c’est renversant.
C’est grand moment de théâtre.
je le verrai au ciné en juin !
Mercredi 1 mai 2019
Une première électrique !
Pour son deuxième spectacle à la Comédie Française, Ivo van Hove renoue avec le pouvoir, la violence et la haine.
Car les personnages d'Euripide n'ont rien à envier à ceux des "Damnés" !!!
Dans un décor brut de fin du monde, renforcé par la présence quasi constante de percussions, les personnages évoluent sur une scène couverte de boue, symbole de leur situation désespérée.
Emmenés par une Electre enflammée - incroyable Suliane Brahim - ils accomplissent leur destin funeste avec une rage et une violence inouie.
C'est osé, assumé et parfaitement réussi ...Bravo !
Pour son deuxième spectacle à la Comédie Française, Ivo van Hove renoue avec le pouvoir, la violence et la haine.
Car les personnages d'Euripide n'ont rien à envier à ceux des "Damnés" !!!
Dans un décor brut de fin du monde, renforcé par la présence quasi constante de percussions, les personnages évoluent sur une scène couverte de boue, symbole de leur situation désespérée.
Emmenés par une Electre enflammée - incroyable Suliane Brahim - ils accomplissent leur destin funeste avec une rage et une violence inouie.
C'est osé, assumé et parfaitement réussi ...Bravo !
Vous aurez ma haine.
« Sombre nuit, mère des astres d'or, qui me vois, la tête chargée de cette urne, aller puiser à la fontaine (non pas que l'indigence me réduise à cette extrémité, mais je veux montrer aux dieux les outrages d'Égisthe), entends les lamentations dont je remplis les airs en l'honneur de mon père. La fille maudite de Tyndare, ma mère, m'a chassée de sa maison pour plaire à son époux. Depuis qu'elle a donné le jour à des enfants dont Égisthe est le père, Oreste et moi ne sommes plus rien dans la maison »
Oui, Electre est une fille de roi, oui, elle était belle et désirable et oui elle n’est plus qu’une pauvre paysanne, oui, elle n’est plus rien. Mais non, Électre n’en restera pas là, non, Vengeance doit être faite, avec ou sans l’accord des dieux. Et qui de mieux que son frère, Oreste, pour donner les coups fatals.
Avec Euripide, le monde n'a plus de sens, les héros grecs descendent de leur piédestal. Nous sommes parmi les hommes, si divers, si multiples, si violents, si versatiles. Tout est mêlé et ambigu. Ni bien, ni mal, même au sein de la famille.
C’est le parti pris de la mise en scène d’Ivo Van Hove de nous montrer pleinement cette facette d’Euripide, une façon de nous dire que 2000 ans plus tard, le monde est toujours le même. Le décor se résume à une maison cube sur laquelle au final les héros remonteront et une scène recouverte totalement de boue où les héros s’embourbent à leur entrée. Les percussions jouées en direct vous donnent la chair de poules en même temps que les comédiens déclament un texte souvent haineux et violent. Frissons assurés. Le tout joué par des grands comédiens dont Suliane Brahim, sublime Electre, qui a des couilles en plus de les manger.
« Un homme qui vous est uni de cœur, fût-il un étranger, est un ami bien plus précieux que beaucoup de parents. »
« Sombre nuit, mère des astres d'or, qui me vois, la tête chargée de cette urne, aller puiser à la fontaine (non pas que l'indigence me réduise à cette extrémité, mais je veux montrer aux dieux les outrages d'Égisthe), entends les lamentations dont je remplis les airs en l'honneur de mon père. La fille maudite de Tyndare, ma mère, m'a chassée de sa maison pour plaire à son époux. Depuis qu'elle a donné le jour à des enfants dont Égisthe est le père, Oreste et moi ne sommes plus rien dans la maison »
Oui, Electre est une fille de roi, oui, elle était belle et désirable et oui elle n’est plus qu’une pauvre paysanne, oui, elle n’est plus rien. Mais non, Électre n’en restera pas là, non, Vengeance doit être faite, avec ou sans l’accord des dieux. Et qui de mieux que son frère, Oreste, pour donner les coups fatals.
Avec Euripide, le monde n'a plus de sens, les héros grecs descendent de leur piédestal. Nous sommes parmi les hommes, si divers, si multiples, si violents, si versatiles. Tout est mêlé et ambigu. Ni bien, ni mal, même au sein de la famille.
C’est le parti pris de la mise en scène d’Ivo Van Hove de nous montrer pleinement cette facette d’Euripide, une façon de nous dire que 2000 ans plus tard, le monde est toujours le même. Le décor se résume à une maison cube sur laquelle au final les héros remonteront et une scène recouverte totalement de boue où les héros s’embourbent à leur entrée. Les percussions jouées en direct vous donnent la chair de poules en même temps que les comédiens déclament un texte souvent haineux et violent. Frissons assurés. Le tout joué par des grands comédiens dont Suliane Brahim, sublime Electre, qui a des couilles en plus de les manger.
« Un homme qui vous est uni de cœur, fût-il un étranger, est un ami bien plus précieux que beaucoup de parents. »
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