Ses critiques
45 critiques
8/10
Respire, respire, c'est l'injonction d'une mère à sa petite fille qui vient de naître et qui est sous assistance respiratoire.
Pendant une nuit, en attendant le lendemain matin où le médecin viendra lui annoncer le pronostic, elle va parler à son bébé. Lui parler d'un monde qui est parfois difficile mais avec de si beaux moments, tenter par la parole de lui insuffler la force de vivre et de respirer seule.
Dans une mise en scène sobre de Panchika Velez, Romane Bohringer incarne avec beaucoup d'humanité, de justesse et d'émotion le texte de Sophie Maurer sur l'amour maternel et la vie.
Impossible de la quitter des yeux, sa voix si reconnaissable, sa présence, et l'impression que c'est à chacun des spectateurs qu'elle s'adresse.
A ses côtés, Bruno Ralle, guitare et clavier, l'accompagne musicalement.
Un spectacle d'une belle intensité
Pendant une nuit, en attendant le lendemain matin où le médecin viendra lui annoncer le pronostic, elle va parler à son bébé. Lui parler d'un monde qui est parfois difficile mais avec de si beaux moments, tenter par la parole de lui insuffler la force de vivre et de respirer seule.
Dans une mise en scène sobre de Panchika Velez, Romane Bohringer incarne avec beaucoup d'humanité, de justesse et d'émotion le texte de Sophie Maurer sur l'amour maternel et la vie.
Impossible de la quitter des yeux, sa voix si reconnaissable, sa présence, et l'impression que c'est à chacun des spectateurs qu'elle s'adresse.
A ses côtés, Bruno Ralle, guitare et clavier, l'accompagne musicalement.
Un spectacle d'une belle intensité
9/10
Disons le tout net, j'ai eu par le passé, parfois des difficultés à entrer dans l'univers Beckettien.
Fin de partie que je n'avais jamais vu ni lu, se passe dans un lieu indéterminé, une maison ou une cave (pour atteindre les fenêtres il faut utiliser un escabeau), sur une ile ? dans un environnement extérieur sur lequel on ne sait rien, avec deux personnages Clov qui est boiteux et Hamm aveugle en fauteuil roulant sans connaître les liens qui les unissent, certaines phrases et situations se répètent. Dans des poubelles, les parents de Hamm interviennent ponctuellement. Autant d'éléments qui font qu'on peut être facilement dérouté.
Ici, j'ai très rapidement lâché prise ce que je n'avais pas fait pour les Beckett précédents, j'ai oublié toutes les interrogations qu'on peut avoir, oublié de chercher à comprendre, pour ne plus regarder que les comédiens, les écouter, être captivé par ce que je voyais.
Ce pur plaisir, je le dois à Jacques Osinski, dont la mise en scène au cordeau sert admirablement le texte et les comédiens, et quels comédiens !
La gestuelle, la voix les intonations font de l'immense Denis Lavant un Clov inoubliable.
Quant à Frédéric Leidgens cloué sur sa chaise roulante et caché derrière ses lunettes noires, il est un formidable Hamm.
N'oublions pas Peter Bonke et Claudine Delvaux qui sont excellents.
Un de mes premiers spectacles 2023, qui sera sûrement un des plus marquants, et une vraie découverte de l'oeuvre d'un des grands maîtres du théâtre de l'absurde.
Fin de partie que je n'avais jamais vu ni lu, se passe dans un lieu indéterminé, une maison ou une cave (pour atteindre les fenêtres il faut utiliser un escabeau), sur une ile ? dans un environnement extérieur sur lequel on ne sait rien, avec deux personnages Clov qui est boiteux et Hamm aveugle en fauteuil roulant sans connaître les liens qui les unissent, certaines phrases et situations se répètent. Dans des poubelles, les parents de Hamm interviennent ponctuellement. Autant d'éléments qui font qu'on peut être facilement dérouté.
Ici, j'ai très rapidement lâché prise ce que je n'avais pas fait pour les Beckett précédents, j'ai oublié toutes les interrogations qu'on peut avoir, oublié de chercher à comprendre, pour ne plus regarder que les comédiens, les écouter, être captivé par ce que je voyais.
Ce pur plaisir, je le dois à Jacques Osinski, dont la mise en scène au cordeau sert admirablement le texte et les comédiens, et quels comédiens !
La gestuelle, la voix les intonations font de l'immense Denis Lavant un Clov inoubliable.
Quant à Frédéric Leidgens cloué sur sa chaise roulante et caché derrière ses lunettes noires, il est un formidable Hamm.
N'oublions pas Peter Bonke et Claudine Delvaux qui sont excellents.
Un de mes premiers spectacles 2023, qui sera sûrement un des plus marquants, et une vraie découverte de l'oeuvre d'un des grands maîtres du théâtre de l'absurde.
6,5/10
Michèle Davidson créatrice de mode a connu un énorme succès avec sa collection en 1983.
Elle a décidé de s'isoler à la campagne avec son secrétaire pour retrouver créativité et inspiration qui tardent à revenir puisque presque quarante ans après elle est toujours recluse et en panne.
Son seul lien avec l'extérieur est un vieux monsieur qui peine à accéder à la maison, à tel point qu'il va en faire une crise cardiaque. Ce décès va déclencher l'arrivée de plusieurs personnages, une commissaire de police, la petite fille du décédé et une influenceuse qui vont venir chambouler son quotidien et lui faire découvrir que depuis 1983 bien des choses ont changé.
Après le succès de Nelson en 2014, et pour marquer le retour du théâtre de boulevard à la Porte Saint-Martin, Jean Robert-Charrier auteur, metteur en scène et directeur du lieu n'a pas lésiné sur les moyens. Décor somptueux de James Brandily superbes costumes de Michel Dussarat et Chantal Ladesou en tête d'affiche pour laquelle il a écrit cette pièce sur mesure.
Chantal Ladesou ! qui boule son texte au point qu'on ne comprend pas toujours ce qu'elle dit, qui l'oublie mais réussit toujours à retomber sur ses pieds. Chantal Ladesou, ses mimiques, sa gestuelle, qui sait se moquer de ses défauts, là c'est vraiment du cousu main.
"Je ne comprends pas ce que vous dites Michèle : les gens m'aiment plus quand ils ne comprennent pas ce que je dis"
Plus que la pièce (l'auteur me pardonnera) c'est elle que l'on vient voir, le public l'adore, l'applaudit et lui fait un triomphe.
Le reste de la distribution est parfait, Michel Ansault, Clémense Ansault en alternance avec Adèle Royné, Anaïs Arté, Florence Janas en alternance avec Sabine Moindrot et Dominique Daguier en factotum souffre douleur et amoureux transi.
Je suis fan et j'ai beaucoup ri !
Elle a décidé de s'isoler à la campagne avec son secrétaire pour retrouver créativité et inspiration qui tardent à revenir puisque presque quarante ans après elle est toujours recluse et en panne.
Son seul lien avec l'extérieur est un vieux monsieur qui peine à accéder à la maison, à tel point qu'il va en faire une crise cardiaque. Ce décès va déclencher l'arrivée de plusieurs personnages, une commissaire de police, la petite fille du décédé et une influenceuse qui vont venir chambouler son quotidien et lui faire découvrir que depuis 1983 bien des choses ont changé.
Après le succès de Nelson en 2014, et pour marquer le retour du théâtre de boulevard à la Porte Saint-Martin, Jean Robert-Charrier auteur, metteur en scène et directeur du lieu n'a pas lésiné sur les moyens. Décor somptueux de James Brandily superbes costumes de Michel Dussarat et Chantal Ladesou en tête d'affiche pour laquelle il a écrit cette pièce sur mesure.
Chantal Ladesou ! qui boule son texte au point qu'on ne comprend pas toujours ce qu'elle dit, qui l'oublie mais réussit toujours à retomber sur ses pieds. Chantal Ladesou, ses mimiques, sa gestuelle, qui sait se moquer de ses défauts, là c'est vraiment du cousu main.
"Je ne comprends pas ce que vous dites Michèle : les gens m'aiment plus quand ils ne comprennent pas ce que je dis"
Plus que la pièce (l'auteur me pardonnera) c'est elle que l'on vient voir, le public l'adore, l'applaudit et lui fait un triomphe.
Le reste de la distribution est parfait, Michel Ansault, Clémense Ansault en alternance avec Adèle Royné, Anaïs Arté, Florence Janas en alternance avec Sabine Moindrot et Dominique Daguier en factotum souffre douleur et amoureux transi.
Je suis fan et j'ai beaucoup ri !
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7/10
Rose n'a pas annoncé sa venue. Hazel la découvre dans la maison où elle vit depuis peu avec son mari Robin. Elles ne se sont pas vues depuis 38 ans. La conversation, s'engage sur des banalités, les enfants, la vie de tous les jours. Discussion entrecoupée de flashs dans lesquels Hazel parle d'une catastrophe qui les a obligés à quitter leur précédente demeure et d'y abandonner leurs animaux. L'usine nucléaire sur laquelle elles et Robin ont travaillé ensemble a été fortement endommagée par un tsunami rendant les lieux inhabitables.
Entre passé, présent, futur ces enfants qui donnent leur nom à la pièce, et qu'on ne verra jamais, ceux que Rose n'a pas eu, ceux du couple Hazel-Robin, principalement Lauren née au moment où les trois amis se sont perdus de vue, sont très présents. Quel monde et quel environnement leur laissons nous ? Quelle est notre part de responsabilité ? sommes nous coupables ?
A ces questions Rose a une réponse, ou tout au moins une proposition à faire...
Eric Vigner, dans une scénographie toute en orange, couleur symbolique des années 70, signe une mise en scène sobre et efficace.
Il y dirige trois très grands comédiens, Cécile Brune (Hazel), Dominique Valadié (Rose) et Frédéric Pierrot (Robin) qui bien entendu sont épatants.
Première pièce de Lucy Kirkwood à être montée en France, les enfants, souvent sous des allures de comédie, questionne avec humour & intelligence sur un monde que nous avons contribué à façonner.
Entre passé, présent, futur ces enfants qui donnent leur nom à la pièce, et qu'on ne verra jamais, ceux que Rose n'a pas eu, ceux du couple Hazel-Robin, principalement Lauren née au moment où les trois amis se sont perdus de vue, sont très présents. Quel monde et quel environnement leur laissons nous ? Quelle est notre part de responsabilité ? sommes nous coupables ?
A ces questions Rose a une réponse, ou tout au moins une proposition à faire...
Eric Vigner, dans une scénographie toute en orange, couleur symbolique des années 70, signe une mise en scène sobre et efficace.
Il y dirige trois très grands comédiens, Cécile Brune (Hazel), Dominique Valadié (Rose) et Frédéric Pierrot (Robin) qui bien entendu sont épatants.
Première pièce de Lucy Kirkwood à être montée en France, les enfants, souvent sous des allures de comédie, questionne avec humour & intelligence sur un monde que nous avons contribué à façonner.
3/10
Est-ce du Labiche ou du Mesguich ? J'opte pour la deuxième option. Et c'est plutôt raté.
Cette courte pièce en un acte est étirée, de façon à durer 1h20 les effets de mise en scène sont répétés pendant de longues minutes (le train, tchou tchou...) comme le texte de Labiche ne suffisait pas hop on ajoute un monologue, des allusions à l'actualité, des apartés avec les spectateurs etc.
Bref j'n'ai pas aimé, à part Sophie Forte c'est une véritable catastrophe.
Cette courte pièce en un acte est étirée, de façon à durer 1h20 les effets de mise en scène sont répétés pendant de longues minutes (le train, tchou tchou...) comme le texte de Labiche ne suffisait pas hop on ajoute un monologue, des allusions à l'actualité, des apartés avec les spectateurs etc.
Bref j'n'ai pas aimé, à part Sophie Forte c'est une véritable catastrophe.