Ses critiques
160 critiques
7,5/10
Ancré dans le travail de Jérôme Bel axé sur la déconstruction de la représentation institutionnelle de la danse, GALA met en scène amateurs et débutants, faisant la démonstration que l'important n'est pas la perfection du geste mais la dans le plaisir de la tentative de réalisation du geste. Au final, un pur bonheur.
ESSAYER ENCORE ET ENCORE
Après une longue projection de photos de salles de spectacles, de la scène de l'opéra à la salle communale ou à la scène improvisée au milieu des bois, le gala commence. Gala : ce spectacle de fin de saison des écoles de danse amateur, à bien différencier du ballet professionnel.
Je dois le reconnaître j'étais très dubitative au début du spectacle, lorsque les danseurs passent un par un pour se prêter à des exercices imposés. Les rires moqueurs fusent devant tant de diversité de niveau et de maladresse. Tous les physiques, tous les âges sont représentés. Certains sont danseurs aguerris, professionnels, la majorité amateur à des degrés très variés de qualité voir de potentiel. Je m'interroge sur la sincérité de la démarche de Jérôme bel tant certains peuvent paraître ridicules au premier abord.
Je me dis qu'il en faut du courage a la première danseuse pour se lancer dans l’arène. Les 20 danseurs et danseuses défilent un par un sur des exercices imposés. Certains sont talentueux, d'autres ne sont visiblement pas dans leur élément. Après le ballet c'est la valse, puis Michael Jackson et son moonwalk, un solo, une chanson de Barbara. Et là les particularités, goûts, affinités et dispositions artistiques des uns et des autres commencent à apparaître. Et enfin les improvisations en mode compagnie où un des 20 prend le lead sur ses comparses. Le lead change, les types de danse aussi et les costumes s'échanges. Et là il faut délaisser les gestes approximatifs ou maladroits pour s’arrêter sur les visages. Concentrés. Animés par l'envie de bien faire, recommençant, n'abandonnant jamais, et avec dans le regard le plaisir de danser, quel que soit le niveau, tous égaux, amateurs et professionnels. Il semble alors que ce qui compte ce n'est pas la perfection du geste mais l'intention.
Comme pour Stadium ces amateurs qui nous font sourire et parfois rire nous touchent par leur sincérité, leur authenticité. Lorsqu'ils entament le mouvement final ce sont des larmes de bonheur qui coulent sur les joues. Avec un regret : que le public ne soit pas invité à monter sir la scène pour aller jusqu'au bout de la démarche du "tout le monde peut danser", à tout âge, quelle que soit sa condition physique. Parce que comme le dit Jérôme Bel "tout le monde pourrait s'exprimer dans Gala".
Lorsqu'un danseur qui maîtrise les codes de la danse contemporaine en déconstruit l'image plus où moins figée que peut en avoir le spectateur, le plaisir pur de la danse émerge. Un gala surprenant. Un grand bonheur final.
ESSAYER ENCORE ET ENCORE
Après une longue projection de photos de salles de spectacles, de la scène de l'opéra à la salle communale ou à la scène improvisée au milieu des bois, le gala commence. Gala : ce spectacle de fin de saison des écoles de danse amateur, à bien différencier du ballet professionnel.
Je dois le reconnaître j'étais très dubitative au début du spectacle, lorsque les danseurs passent un par un pour se prêter à des exercices imposés. Les rires moqueurs fusent devant tant de diversité de niveau et de maladresse. Tous les physiques, tous les âges sont représentés. Certains sont danseurs aguerris, professionnels, la majorité amateur à des degrés très variés de qualité voir de potentiel. Je m'interroge sur la sincérité de la démarche de Jérôme bel tant certains peuvent paraître ridicules au premier abord.
Je me dis qu'il en faut du courage a la première danseuse pour se lancer dans l’arène. Les 20 danseurs et danseuses défilent un par un sur des exercices imposés. Certains sont talentueux, d'autres ne sont visiblement pas dans leur élément. Après le ballet c'est la valse, puis Michael Jackson et son moonwalk, un solo, une chanson de Barbara. Et là les particularités, goûts, affinités et dispositions artistiques des uns et des autres commencent à apparaître. Et enfin les improvisations en mode compagnie où un des 20 prend le lead sur ses comparses. Le lead change, les types de danse aussi et les costumes s'échanges. Et là il faut délaisser les gestes approximatifs ou maladroits pour s’arrêter sur les visages. Concentrés. Animés par l'envie de bien faire, recommençant, n'abandonnant jamais, et avec dans le regard le plaisir de danser, quel que soit le niveau, tous égaux, amateurs et professionnels. Il semble alors que ce qui compte ce n'est pas la perfection du geste mais l'intention.
Comme pour Stadium ces amateurs qui nous font sourire et parfois rire nous touchent par leur sincérité, leur authenticité. Lorsqu'ils entament le mouvement final ce sont des larmes de bonheur qui coulent sur les joues. Avec un regret : que le public ne soit pas invité à monter sir la scène pour aller jusqu'au bout de la démarche du "tout le monde peut danser", à tout âge, quelle que soit sa condition physique. Parce que comme le dit Jérôme Bel "tout le monde pourrait s'exprimer dans Gala".
Lorsqu'un danseur qui maîtrise les codes de la danse contemporaine en déconstruit l'image plus où moins figée que peut en avoir le spectateur, le plaisir pur de la danse émerge. Un gala surprenant. Un grand bonheur final.
7/10
Comment rendre la justice? Voilà une question qui est très présente sur les scènes en ce début de saison. En 1957 Sidney Lumet faisait de 12 hommes en colère un film fort en tension dramatique. Francis Lombrail et Charles Tordjman en présentent au théâtre Hébertot une nouvelle adaptation. Un traitement sobre et efficace porté par une belle distribution.
Dans une salle de délibération aux murs gris douze hommes sont réunis pour juger du destin d'un treizième. Le film et la pièce datent de la fin des années 1950. L'action se passe aux Etats-Unis. Pas de femme à l'époque dans les jurys populaires ! Costume cravate ou polo sont de rigueur. Ces douze jurés, tous blancs, sont de milieu socio-culturel variés. Leur mission est de juger un jeune homme accusé de parricide. Faut-il vraiment délibérer tant le cas semble évident pour tous : il est coupable et la seule issue pour lui est la chaise électrique. Le premier vote est fait rapidement. A la surprise générale le juré n°8 vote "non coupable". Les délibérations seront plus longues que prévues car le il faut l'unanimité pour prononcer le verdict. Le juré n°8 commence à évoquer les points qui le font douter. "La vie d'un homme est en jeu. On peut en parler." Un à un il déroule et propose à la discussion les arguments qui font qu'il existe "un doute légitime" quant à la culpabilité du jeune homme.
La vérité comme le diable se cache dans les détails. Un à un les autres jurés rejoignent le vote "non coupable". Le questionnement de l'un en amène un autre à s'interroger sur un détail traité trop brièvement par l'accusation ou négligé par la défense. Chacun va réagir en fonction de sa situation personnelle. Peu à peu les motivations et les préjugés des uns et des autres vont se faire jour. Une véritable micro-étude sociologique.
DISTRIBUTION RÉUSSIE
Le décor en ligne de fuite fait penser à Gorgio de Chiroco. Gris, les murs nus, une grande fenêtre horizontale comme une ouverture de bunker. Le huis clos est complet. La tension passe par les jeux de lumière, par le son, le rappel de la chaleur de ce jour d'été où l'orage gronde dehors comme dedans. Sidney Lumet avait eu recours à plusieurs artifices pour mettre en scène la tension grandissante, dont l'usage de focales croissantes resserrant le décor. Cette adaptation théâtrale ne réussit pas complètement à rendre l'atmosphère étouffante et la progression de la dramaturgie. Le début semble un peu rapide tandis que la pression monte pour culminer dans le monologue du dernier juré, le n°3. Dans un espace clos aussi restreint pour une telle distribution Charles Tordjman réussi à éviter le piège des positions statiques. Les débats sont animés, les déplacements fluides. Avec ses deux plans le décor permet aussi des apartés par petits groupes. L'ensemble est vivant.
La distribution est toutefois particulièrement réussie. La mise en scène tient beaucoup sur la précision des gestes, des regards et si celui qui parle est important, il est encore plus intéressant de s'attarder sur les visages expressifs des autres protagonistes (les chanceux des premiers rangs sauront tirer parti de ce net avantage). On retient notamment les prestations de Pierre Alain Leleu, sobre juré n°1 qui arbitre les débats avec réserve et sérénité et de Francis Lombrail, juré n°3, le dernier à s'arc-bouter sur ses positions avant de comprendre enfin le fond de ses motivations. Et puis surtout l'impérial Bruno Wolkowitch, formidable juré n°8, celui qui avec finesse et sincérité éveillera les consciences de ses compagnons d'infortune.
Bien que daté par certains côtés 12 hommes en colère garde toute son actualité et nous interpelle sur la manière dont la justice est rendue. Même si cette adaptation n'a pas la force dramatique du film de Lumet sa distribution et sa mise en scène réussies en font un agréable moment de théâtre.
Dans une salle de délibération aux murs gris douze hommes sont réunis pour juger du destin d'un treizième. Le film et la pièce datent de la fin des années 1950. L'action se passe aux Etats-Unis. Pas de femme à l'époque dans les jurys populaires ! Costume cravate ou polo sont de rigueur. Ces douze jurés, tous blancs, sont de milieu socio-culturel variés. Leur mission est de juger un jeune homme accusé de parricide. Faut-il vraiment délibérer tant le cas semble évident pour tous : il est coupable et la seule issue pour lui est la chaise électrique. Le premier vote est fait rapidement. A la surprise générale le juré n°8 vote "non coupable". Les délibérations seront plus longues que prévues car le il faut l'unanimité pour prononcer le verdict. Le juré n°8 commence à évoquer les points qui le font douter. "La vie d'un homme est en jeu. On peut en parler." Un à un il déroule et propose à la discussion les arguments qui font qu'il existe "un doute légitime" quant à la culpabilité du jeune homme.
La vérité comme le diable se cache dans les détails. Un à un les autres jurés rejoignent le vote "non coupable". Le questionnement de l'un en amène un autre à s'interroger sur un détail traité trop brièvement par l'accusation ou négligé par la défense. Chacun va réagir en fonction de sa situation personnelle. Peu à peu les motivations et les préjugés des uns et des autres vont se faire jour. Une véritable micro-étude sociologique.
DISTRIBUTION RÉUSSIE
Le décor en ligne de fuite fait penser à Gorgio de Chiroco. Gris, les murs nus, une grande fenêtre horizontale comme une ouverture de bunker. Le huis clos est complet. La tension passe par les jeux de lumière, par le son, le rappel de la chaleur de ce jour d'été où l'orage gronde dehors comme dedans. Sidney Lumet avait eu recours à plusieurs artifices pour mettre en scène la tension grandissante, dont l'usage de focales croissantes resserrant le décor. Cette adaptation théâtrale ne réussit pas complètement à rendre l'atmosphère étouffante et la progression de la dramaturgie. Le début semble un peu rapide tandis que la pression monte pour culminer dans le monologue du dernier juré, le n°3. Dans un espace clos aussi restreint pour une telle distribution Charles Tordjman réussi à éviter le piège des positions statiques. Les débats sont animés, les déplacements fluides. Avec ses deux plans le décor permet aussi des apartés par petits groupes. L'ensemble est vivant.
La distribution est toutefois particulièrement réussie. La mise en scène tient beaucoup sur la précision des gestes, des regards et si celui qui parle est important, il est encore plus intéressant de s'attarder sur les visages expressifs des autres protagonistes (les chanceux des premiers rangs sauront tirer parti de ce net avantage). On retient notamment les prestations de Pierre Alain Leleu, sobre juré n°1 qui arbitre les débats avec réserve et sérénité et de Francis Lombrail, juré n°3, le dernier à s'arc-bouter sur ses positions avant de comprendre enfin le fond de ses motivations. Et puis surtout l'impérial Bruno Wolkowitch, formidable juré n°8, celui qui avec finesse et sincérité éveillera les consciences de ses compagnons d'infortune.
Bien que daté par certains côtés 12 hommes en colère garde toute son actualité et nous interpelle sur la manière dont la justice est rendue. Même si cette adaptation n'a pas la force dramatique du film de Lumet sa distribution et sa mise en scène réussies en font un agréable moment de théâtre.
9/10
Le destin d'une jeune femme de son temps, qui se destinait à être avocate et que l'histoire de son pays transforme en héroïne de la résistance kurde. Un texte fort porté avec fouge et détermination par une extraordinaire jeune comédienne.
Rehana aime Beyoncé, les livres, l'école, ses amies. Elle sera avocate. Hors de question de reprendre la ferme et de suivre les pas de son père qu'elle adore. Mais la vie en a décidé autrement. Son village est à une trentaine de kilomètres de Kobané. Cette ville deviendra une place forte de Daesh. C'est alors la fuite avec sa mère. Mais elle ne supporte pas l'idée d'abandonner son père. Pour le retrouver elle repasse de l'autre côté de la ligne de front. Elle reviendra à Kobané et malgré elle deviendra une héroïne de la résistance kurde.
La jeune Lina El Arabi (tout juste 21 ans) porte ce récit avec force, hargne, rage, ferveur. Sa voix est puissante, rugueuse et âpre comme l'énergie que met Rehana à lutter, contre les forces ennemies. Ennemies de son pays, ennemies de sa communauté, ennemies des femmes. "Mon ange" comme l'appelle son père va se brûler les ailes dans cette plongée progressive dans le conflit, au cœur de l'horreur. Le ton est grave. L'ambiance est sombre. La mise en lumière, les sons (parfois un peu trop fort), le texte nous plongent au cœur des combats. Combat externe et combat interne de cette jeune vie qui se perd dans les ravages de la guerre. "A chaque fois que je tue je meurs un peu".
La scénographie est un nuage de plume qui se fait arbre rédempteur, camp de réfugiés, bunker, cour d'école, champ de bataille. Sur cette scène en clair-obscur, avec un extraordinaire travail de lumière, le spectateur cherche la jeune femme, la suit dans cette obscurité prenante. Son et lumière nous entourent tandis que Lina El Arabi capture et captive notre attention. Les mains crispées jamais elle ne décolère, jamais elle ne lâche prise, même lorsqu'une rare plaisanterie voudrait donner une respiration. Dans un seule en scène d'une rare intensité la comédienne éblouie. Pas de temps mort. Le rythme est soutenu, les personnages se succèdent, dialoguent, un mouvement du corps, une modulation dans la voix faisant passer Lina El Arabi de l'un à l'autre. Le spectateur est tendu comme la comédienne dans un spectacle intense, grave et magnifique. On sort du théâtre bouleversé, terrassé par notre impuissance collective et individuelle face à cette évocation puissante de la fin d'un monde, rappel de la triste universalité de cette humanité qui se déchire. Dans ce chaos Mon ange devient un symbole universel de résistance qui fait écho dans le coeur des hommes et des femmes bien au-delà de Kobané.
Un seule en scène grave et intense, bouleversant. Lina El Arabi incarne avec énergie, colère et magnificence le destin d'un jeune combattante kurde en Syrie. Un spectacle essentiel.
Rehana aime Beyoncé, les livres, l'école, ses amies. Elle sera avocate. Hors de question de reprendre la ferme et de suivre les pas de son père qu'elle adore. Mais la vie en a décidé autrement. Son village est à une trentaine de kilomètres de Kobané. Cette ville deviendra une place forte de Daesh. C'est alors la fuite avec sa mère. Mais elle ne supporte pas l'idée d'abandonner son père. Pour le retrouver elle repasse de l'autre côté de la ligne de front. Elle reviendra à Kobané et malgré elle deviendra une héroïne de la résistance kurde.
La jeune Lina El Arabi (tout juste 21 ans) porte ce récit avec force, hargne, rage, ferveur. Sa voix est puissante, rugueuse et âpre comme l'énergie que met Rehana à lutter, contre les forces ennemies. Ennemies de son pays, ennemies de sa communauté, ennemies des femmes. "Mon ange" comme l'appelle son père va se brûler les ailes dans cette plongée progressive dans le conflit, au cœur de l'horreur. Le ton est grave. L'ambiance est sombre. La mise en lumière, les sons (parfois un peu trop fort), le texte nous plongent au cœur des combats. Combat externe et combat interne de cette jeune vie qui se perd dans les ravages de la guerre. "A chaque fois que je tue je meurs un peu".
La scénographie est un nuage de plume qui se fait arbre rédempteur, camp de réfugiés, bunker, cour d'école, champ de bataille. Sur cette scène en clair-obscur, avec un extraordinaire travail de lumière, le spectateur cherche la jeune femme, la suit dans cette obscurité prenante. Son et lumière nous entourent tandis que Lina El Arabi capture et captive notre attention. Les mains crispées jamais elle ne décolère, jamais elle ne lâche prise, même lorsqu'une rare plaisanterie voudrait donner une respiration. Dans un seule en scène d'une rare intensité la comédienne éblouie. Pas de temps mort. Le rythme est soutenu, les personnages se succèdent, dialoguent, un mouvement du corps, une modulation dans la voix faisant passer Lina El Arabi de l'un à l'autre. Le spectateur est tendu comme la comédienne dans un spectacle intense, grave et magnifique. On sort du théâtre bouleversé, terrassé par notre impuissance collective et individuelle face à cette évocation puissante de la fin d'un monde, rappel de la triste universalité de cette humanité qui se déchire. Dans ce chaos Mon ange devient un symbole universel de résistance qui fait écho dans le coeur des hommes et des femmes bien au-delà de Kobané.
Un seule en scène grave et intense, bouleversant. Lina El Arabi incarne avec énergie, colère et magnificence le destin d'un jeune combattante kurde en Syrie. Un spectacle essentiel.
8/10
Pour sa première mise en scène Régis Vallée présente une jolie comédie romantique qui s'inscrit dans l'Histoire. Roméo & Juliette dans la tourmente de l'Algérie de la fin des années 1980. Une pièce en forme de joyeux tourbillon mené tambour battant par Kamel Isker.
Aïda Asgharzadeh et Kamel Isker on co-écrit cette comédie romantique teintée d'une bonne dose d'humour. Une envie commune née du besoin de raconter une histoire inspirée des contes orientaux aux destins tragiques tout en restant en phase avec l'Histoire, celle des années de plomb d'une jeune nation qui se cherche. Mais contrairement à ces temps sombres, c'est l'optimisme et l'humour qui dominent. Le couple formé par Samir et Leïla est joyeux, pétillant, dynamique, insouciant malgré l'ambiance tragique de l'époque dans laquelle ils évoluent. Ils transforment la vie en un jeu, un cinéma romantique et nous emportent dans le doux tourbillon de leur double passion pour la vie et la fiction cinématographique.
Kamel Isker est omniprésent, bondissant, charismatique. Il nous séduit dès la minute où Samir le projectionniste nous accueille dans la salle pour la séance du jour. Aïda Asgharzadeh est une lumineuse Leïla, au sourire éblouissant. Leurs efforts pour faire vivre cet amour dans la clandestinité, dans l'adversité, nous émeuvent. On rit, on tremble, on vibre d'émotion. Azize Kabouche est le troisième homme de ce trio de comédiens. Il enchaîne avec brio une multitude de rôle, tous aussi touchants et drôles les uns que les autres.
La mise en scène de Régis Vallée et la scénographie de Philippe Jasko mettent en valeur le jeu des comédiens et l'écriture alerte et prenante. Régis Vallée est le compère de toujours d'Alexis Michalik. On retrouve toute l'énergie et l'inventivité des premières créations du duo. Le décor de bric et de broc, constitué d'éléments de récupération modulables à souhait qui transforme une salle de projection en modeste maison ou en barricade. Les scènes s'enchaînent rapidement, avec fluidité.
Succès du Off depuis 2 ans à Avignon La Main de Leïla offre un très beau moment de théâtre. Une fraîcheur et un enthousiasme qui fond chaud au cœur. Une comédie sentimentale qui nous parle aussi de l'histoire du monde. Et un beau moment d'humanité. A ne pas manquer.
Aïda Asgharzadeh et Kamel Isker on co-écrit cette comédie romantique teintée d'une bonne dose d'humour. Une envie commune née du besoin de raconter une histoire inspirée des contes orientaux aux destins tragiques tout en restant en phase avec l'Histoire, celle des années de plomb d'une jeune nation qui se cherche. Mais contrairement à ces temps sombres, c'est l'optimisme et l'humour qui dominent. Le couple formé par Samir et Leïla est joyeux, pétillant, dynamique, insouciant malgré l'ambiance tragique de l'époque dans laquelle ils évoluent. Ils transforment la vie en un jeu, un cinéma romantique et nous emportent dans le doux tourbillon de leur double passion pour la vie et la fiction cinématographique.
Kamel Isker est omniprésent, bondissant, charismatique. Il nous séduit dès la minute où Samir le projectionniste nous accueille dans la salle pour la séance du jour. Aïda Asgharzadeh est une lumineuse Leïla, au sourire éblouissant. Leurs efforts pour faire vivre cet amour dans la clandestinité, dans l'adversité, nous émeuvent. On rit, on tremble, on vibre d'émotion. Azize Kabouche est le troisième homme de ce trio de comédiens. Il enchaîne avec brio une multitude de rôle, tous aussi touchants et drôles les uns que les autres.
La mise en scène de Régis Vallée et la scénographie de Philippe Jasko mettent en valeur le jeu des comédiens et l'écriture alerte et prenante. Régis Vallée est le compère de toujours d'Alexis Michalik. On retrouve toute l'énergie et l'inventivité des premières créations du duo. Le décor de bric et de broc, constitué d'éléments de récupération modulables à souhait qui transforme une salle de projection en modeste maison ou en barricade. Les scènes s'enchaînent rapidement, avec fluidité.
Succès du Off depuis 2 ans à Avignon La Main de Leïla offre un très beau moment de théâtre. Une fraîcheur et un enthousiasme qui fond chaud au cœur. Une comédie sentimentale qui nous parle aussi de l'histoire du monde. Et un beau moment d'humanité. A ne pas manquer.
8/10
Succès du Off sur plusieurs années UNE VIE SUR MESURE reprend au Tristan Bernard avec un jeune prodige de 19 ans dans le rôle créé par Cédric Chapuis. Ça balance du lourd et c'est à ne pas manquer.
UN REGARD PUR
Adrien Lepage est un gamin pas comme les autres. On pourrait le croire autiste, ou attardé, ou tout simplement idiot. Personne ne semble le comprendre. Il irrite ses parents (surtout son père), sème l'incompréhension chez ses compagnons de classe, plonge ses professeurs désabusés dans la perplexité. Et puis un jour arrive Cécile, la première à entrer dans son monde, à l'écouter, à être la spectatrice de sa passion, la première à construire un pont entre ces deux mondes : celui d'Adrien et celui des autres.
Petit à petit Adrien nous déroule son histoire, des premiers sons qui le fascinent à sa passion fusionnelle avec sa batterie, sa "Tikétoum". Une histoire contée avec beaucoup d'humour et souvent émouvante. Car depuis l'enfance Adrien à une passion chevillée au corps : les sons, le rythme. Tout est bon pour les reproduire, à commencer par des barils de lessive. Un héritage lui fait découvrir la musique. Sa vie prend tout son sens le jour ou une batterie, une vraie, prend place dans sa chambre. Tout dans sa vie tourne autour de cet instrument qui lui offre une multiplicité de possibilité de s'exprimer, de la tendresse à la colère, de la joie à la tristesse, de l'envie à la frustration. Tout ce qu'il ne peut exprimer avec des mots c'est la batterie qui le sort de ses entrailles.
UN DUO EXCEPTIONNEL
Seul en scène Axel Auriant-Blot (vu notamment dans Fais pas ci - Fais pas ça) se glisse avec brio dans la peau d'Adrien. Il est un gamin d'une extraordinaire candeur. Enfermé dans son univers de sons il jette sur le monde un regard d'une extrême naïveté et emprunt d'une honnêteté et d'une sincérité si rare qu'elles déconcertent . Virtuose de la batterie le jeune comédien se double d'un formidable jeu d'acteur pour livrer une double performance qui scotche le public. On vibre avec lui, entraîné dans les rythmes variés qu'il maîtrise avec brio, chaviré par les émotions traversées par son personnage, jusqu'au final explosif.
En bref : un duo gagnant. Une bouffée de fraîcheur insufflée par un jeune et talentueux comédien doublé d'un excellent musicien. Une écriture drôle, sensible, subtile pour une ode à la différence. Un très beau moment de théâtre à ne pas manquer
UN REGARD PUR
Adrien Lepage est un gamin pas comme les autres. On pourrait le croire autiste, ou attardé, ou tout simplement idiot. Personne ne semble le comprendre. Il irrite ses parents (surtout son père), sème l'incompréhension chez ses compagnons de classe, plonge ses professeurs désabusés dans la perplexité. Et puis un jour arrive Cécile, la première à entrer dans son monde, à l'écouter, à être la spectatrice de sa passion, la première à construire un pont entre ces deux mondes : celui d'Adrien et celui des autres.
Petit à petit Adrien nous déroule son histoire, des premiers sons qui le fascinent à sa passion fusionnelle avec sa batterie, sa "Tikétoum". Une histoire contée avec beaucoup d'humour et souvent émouvante. Car depuis l'enfance Adrien à une passion chevillée au corps : les sons, le rythme. Tout est bon pour les reproduire, à commencer par des barils de lessive. Un héritage lui fait découvrir la musique. Sa vie prend tout son sens le jour ou une batterie, une vraie, prend place dans sa chambre. Tout dans sa vie tourne autour de cet instrument qui lui offre une multiplicité de possibilité de s'exprimer, de la tendresse à la colère, de la joie à la tristesse, de l'envie à la frustration. Tout ce qu'il ne peut exprimer avec des mots c'est la batterie qui le sort de ses entrailles.
UN DUO EXCEPTIONNEL
Seul en scène Axel Auriant-Blot (vu notamment dans Fais pas ci - Fais pas ça) se glisse avec brio dans la peau d'Adrien. Il est un gamin d'une extraordinaire candeur. Enfermé dans son univers de sons il jette sur le monde un regard d'une extrême naïveté et emprunt d'une honnêteté et d'une sincérité si rare qu'elles déconcertent . Virtuose de la batterie le jeune comédien se double d'un formidable jeu d'acteur pour livrer une double performance qui scotche le public. On vibre avec lui, entraîné dans les rythmes variés qu'il maîtrise avec brio, chaviré par les émotions traversées par son personnage, jusqu'au final explosif.
En bref : un duo gagnant. Une bouffée de fraîcheur insufflée par un jeune et talentueux comédien doublé d'un excellent musicien. Une écriture drôle, sensible, subtile pour une ode à la différence. Un très beau moment de théâtre à ne pas manquer