Gala

Gala
De Jérôme Bel
Mis en scène par Jérôme Bel
  • MC93, Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis
  • 9 Boulevard Lénine
  • 93000 Bobigny
  • Bobigny - Pablo Picasso (l.5)
Itinéraire
Billets à 40,00
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Partant du plus « commun » de l’expérience théâtrale – le gala –, Jérôme Bel élabore une galerie de portraits qui mélange professionnels et amateurs.

Comment faire entrer dans le champ de la représentation des individus et des corps qui en sont le plus souvent exclus ? Utiliser toutes les ressources du thé­âtre pour en (re)faire un outil démocratique dont chacun puisse se saisir à partir de son désir de danse, de chant, de spectacle ?

Marqué par l’« atelier danse et voix » mené avec des amateurs de Seine-Saint-Denis, Jérôme Bel a cherché à poser un cadre suffisamment souple pour déployer une grande variété de formes et accueillir des volontaires de tous horizons. Il est ainsi parti du – gala – afin d’élaborer une galerie de portraits mélangeant professionnels et amateurs. N’hésitant pas à « rater encore », à « rater mieux », Gala parcourt des styles, des fragments d’histoire, et dresse l’inventaire d’une danse sans qualité, renvoyant chacun à la fabrique des sujets tout autant qu’à celle des regards.

Note rapide
8,3/10
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Note de 4 à 7
25%
3 critiques
Note de 8 à 10
75%
Toutes les critiques
29 oct. 2017
8/10
16
C'est drôle et touchant !
Drôle mais pas moqueur car l'amateur, c'est lui mais aussi nous. Ce spectacle nous renvoie à notre fragilité, mais aussi à nos envies, nos ambitions et nos espérances.
C'est une touche de joie, de fraîcheur au concept original.
7,5/10
24
Ancré dans le travail de Jérôme Bel axé sur la déconstruction de la représentation institutionnelle de la danse, GALA met en scène amateurs et débutants, faisant la démonstration que l'important n'est pas la perfection du geste mais la dans le plaisir de la tentative de réalisation du geste. Au final, un pur bonheur.

ESSAYER ENCORE ET ENCORE
Après une longue projection de photos de salles de spectacles, de la scène de l'opéra à la salle communale ou à la scène improvisée au milieu des bois, le gala commence. Gala : ce spectacle de fin de saison des écoles de danse amateur, à bien différencier du ballet professionnel.

Je dois le reconnaître j'étais très dubitative au début du spectacle, lorsque les danseurs passent un par un pour se prêter à des exercices imposés. Les rires moqueurs fusent devant tant de diversité de niveau et de maladresse. Tous les physiques, tous les âges sont représentés. Certains sont danseurs aguerris, professionnels, la majorité amateur à des degrés très variés de qualité voir de potentiel. Je m'interroge sur la sincérité de la démarche de Jérôme bel tant certains peuvent paraître ridicules au premier abord.

Je me dis qu'il en faut du courage a la première danseuse pour se lancer dans l’arène. Les 20 danseurs et danseuses défilent un par un sur des exercices imposés. Certains sont talentueux, d'autres ne sont visiblement pas dans leur élément. Après le ballet c'est la valse, puis Michael Jackson et son moonwalk, un solo, une chanson de Barbara. Et là les particularités, goûts, affinités et dispositions artistiques des uns et des autres commencent à apparaître. Et enfin les improvisations en mode compagnie où un des 20 prend le lead sur ses comparses. Le lead change, les types de danse aussi et les costumes s'échanges. Et là il faut délaisser les gestes approximatifs ou maladroits pour s’arrêter sur les visages. Concentrés. Animés par l'envie de bien faire, recommençant, n'abandonnant jamais, et avec dans le regard le plaisir de danser, quel que soit le niveau, tous égaux, amateurs et professionnels. Il semble alors que ce qui compte ce n'est pas la perfection du geste mais l'intention.

Comme pour Stadium ces amateurs qui nous font sourire et parfois rire nous touchent par leur sincérité, leur authenticité. Lorsqu'ils entament le mouvement final ce sont des larmes de bonheur qui coulent sur les joues. Avec un regret : que le public ne soit pas invité à monter sir la scène pour aller jusqu'au bout de la démarche du "tout le monde peut danser", à tout âge, quelle que soit sa condition physique. Parce que comme le dit Jérôme Bel "tout le monde pourrait s'exprimer dans Gala".

Lorsqu'un danseur qui maîtrise les codes de la danse contemporaine en déconstruit l'image plus où moins figée que peut en avoir le spectateur, le plaisir pur de la danse émerge. Un gala surprenant. Un grand bonheur final.
8 oct. 2017
9/10
18
J'ai été très agréablement surprise par Gala.

J. Bel mêle l'expression et l'art : l'amateur qui a quelque chose à montrer, cotoie celui qui a passé des années a travaillé sa souplesse et sa chorégraphie.
Je me suis trouvée devant la désincarnation du danseur.
Tous unis dans la diversité.
9 déc. 2015
8,5/10
60
Lorsque Jeanne Balibar lui demande de venir travailler avec elle à Montfermeil et à Clichy-sous-Bois pour accompagner des amateurs, le chorégraphe Jérôme Bel n’a jamais fait cela avant. Pourtant, de cette expérience d’enseignement, il fera naître l’idée de Gala, son dernier spectacle où amateurisme et professionnalisme se côtoient dans une sorte de fête de fin d’année où les corps vont pouvoir, dans toute leur diversité, exprimer leur identité, affranchis de certain codes, notamment ceux de la performance et des normes de la danse dont les barrières tombent une à une pour rendre évident le plaisir de se mouvoir en rythme et de s’exprimer. Ainsi, des personnalités individuelles émergent du groupe à travers un travail expérimental de qualité où la singularité de chacun peut trouver une place et s’épanouir allègrement.

La représentation s’ouvre sur un diaporama présentant différents lieux de représentation du spectacle vivant, allant du théâtre conventionnel à la petite scène au fond d’une salle paroissiale en passant par l’amphithéâtre antique, le théâtre de marionnettes ou encore la simple estrade installée dans la cour de l’école et jusqu’au modeste carré d’herbe près duquel on a disposé quelques chaises en arc de cercle. Quelques lieux insolites nous font sourire mais derrière cette longue présentation de près de dix minutes, le message est très clair : de tout temps et en tout lieu, la représentation est partout et peut émerger de chacun de nous. C’est pourquoi Jérôme Bel a réuni seize danseurs amateurs et trois professionnels sur une même scène, dans un même gala de fin d’année dynamique et pétillant. A l’aide d’une pancarte posée à cour, les divers thèmes proposés pour cette soirée apparaissent au fur et à mesure de leur déroulement. Tout commence par le ballet où chacun tentera, avec plus ou moins de réussite, d’effectuer une pirouette sur un extrait des Sylphides avant de s’essayer au grand jeté puis de se lancer dans une Valse de Strauss sur laquelle des duos improbables vont se former. L’improvisation en silence, tous ensemble, durant trois minutes nous réservera un très beau moment collégial, où chacun, à différents niveaux, se révélera habité par un réel plaisir de danser. Leur passage sur Billie Jean de Michaël Jackson pour un Moonwalk étonnant permet de décomplexer encore plus les amateurs qui, par leur contre-performance, nous donnent un large sourire. D’autres thèmes se succèderont comme les saluts, Dalida avec la sublime chanson Mourir sur scène invitant la mort à choisir « un soir de gala » si elle veut danser avec l’interprète ou encore un solo sur la mélodie Hookah Bar.

La seconde partie regroupera différentes prestations autour du thème « Compagnie compagnie » où des danseurs se glisseront dans la peau d’un chorégraphe en recherche tentant d’entraîner ses comparses affublés de tenues très colorées, fantaisistes, dépareillées et kitch à souhait qu’ils échangeront entre les deux parties du spectacle et sur des musiques aussi diversifiées que Gala (Freed From Desire), Nina Simone (Sinnerman) ou encore Nu-Look (Paske M’Jalou). La chorégraphie de majorettes sur le Tango de Roxane figurant sur la bande-originale du film Moulin-Rougeest irrésistible. La conclusion se fer sur Happy de Pharell Williams et New-York New-York de Lisa Minelli dont les paroles deviendront Paris Paris pour l’occasion. De quoi faire le plein de bonne humeur et d’énergies positives.

La recherche artistique prend ici toute sa dimension où les individus de tout âge, de toute morphologie, valides ou non, de couleur de peau diverses, homme ou femme, fait ce qu’il peut avec son inexpérience et son manque de technique ou au contraire sa maîtrise de l’une des thématiques. Gala nous offre une beauté touchante exempt de ridicule où la sincérité emporte tout sur son passage. L’énergie du groupe procure une joie et un plaisir évidents à la hauteur de la ferveur de la salle qui ce soir-là sera debout pour ovationner l’enthousiasme et la maladresse d’un spectacle d’une fragilité non-maîtrisée mais symbole de diversité. Nous avons presque envie de rentrer chez nous en courant pour danser devant la glace en donnant tout comme on le fait si souvent lorsqu’on s’imagine seuls au monde.
Jérôme Bel est indéniablement le chorégraphe de l’éclectisme des genres et des gens.
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Notes détaillées (pour les plus courageux)
Originalité
Talent des artistes
Emotions
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor