- Théâtre contemporain
- Théâtre Hébertot
- Paris 17ème
12 Hommes en Colère

- Jeoffrey Bourdenet
- Adel Djemai
- Pierre-Alain Leleu
- Roch Leibovici
- Bruno Wolkowitch
- Malik Faraoun
- Théâtre Hébertot
- 78, boulevard des Batignolles
- 75017 Paris
- Rome (l.2)
Etats-Unis, années 50. Un adolescent noir est jugé pour avoir tué son père.
12 hommes, au cours de la délibération du procès, doivent émettre leur verdict. Si pour 11 d’entre eux sa culpabilité est évidente, un juré va émettre des doutes.
Or il faut l’unanimité pour prononcer le jugement. Une vie est entre leurs mains. C’est l’acquittement ou la chaise électrique.
On assiste dans une tension palpable à un drame judiciaire dans lequel l’intelligence, l’humanité et la persévérance d’un seul homme vont mettre à mal les certitudes et les préjugés des 11 autres jurés, chacun habité et influencé par son histoire personnelle.
Au-delà de l’enjeu du procès, cette pièce au propos éminemment moderne questionne sur la façon dont est rendue la justice, montrant à quel point les préjugés indéracinables et l’intolérance de certains peuvent décider de la vie d’un homme.
Le Théâtre Hébertot revisite le chef d’œuvre du dramaturge américain Reginald Rose Twelve Angry Men (12 Hommes en colère), écrit en 1953 et adapté dans un film prodigieux par Sydney Lumet quatre ans plus tard. Mise en scène par Charles Tordjman, cette nouvelle adaptation théâtrale est signée par Francis Lombrail qui avait déjà adapté avec beaucoup de succès une autre pièce américaine Les cartes du pouvoir.
Les pièces avec autant d'acteurs (12 au total !) sont de plus en plus rares au théâtre, encore davantage en première partie de soirée.
La critique de la rédaction : 8/10. Une intrigue captivante !
12 hommes débattent du sort d'un treizième. Dès le départ nous avons une idée de la façon dont l'histoire va se finir. Pourtant, l'évolution de la situation nous tient en haleine.
12 Hommes en Colère nous prouve que tout est une question de point de vue et que le diable est dans les détails.
Les dialogues sont bien écrits, avec d'excellentes répliques, des rebondissements très bien amenés. Le sujet est grave mais nous nous surprenons à rire du caractère singulier des différents jurés. Ils se dévoilent au fil des minutes et chacun contribue à sa façon à la délibération.
Les acteurs ont beaucoup de talent. Le décor est simple et la mise en scène accentue la solennité du jugement.
Un moment intense !
La pièce en elle-même est un chef d'oeuvre incontournable - un critique puissant du système judiciaire américain, de la peine de mort, mais aussi de l'esprit humain, Reginald Rose nous donne ici une pièce rythmée, débordante d'émotions et de tension dramatique qui vous laissera crispé sur votre chaise.
C'est pourquoi j'ai été aussi impatiente de voir cette pièce (même dans sa traduction française) au Théâtre Hébertot. Des comédiens assez bons dans l'ensemble (certains comédiens ont brillé particulièrement), une mise en scène assez caractéristique de la pièce (simple, vide, étouffante), quoique peut-être pas une des interprétations les plus originales ou courageuses... C'était pas révolutionnaire, mais j'ai tout de même bien aimé et on a bien ressenti la tension et l'émotion dans la sallee. Je recommanderais cette pièce à tous ceux qui n'auraient pas eu le bonheur de la découvrir pour l'instant !
La sensation d'inconfort liée à la chaleur et à l'orage ne ressort pas assez alors qu'elle impacte potentiellement l'impatience des jurés.
Onze votent à mains levées la culpabilité d'un gamin de 16 ans accusé de parricide. Un seul homme a un doute et refuse de s'aligner. L'absence d'unanimité implique de convaincre le réfractaire pour envoyer le prévenu sur la chaise électrique. La parole est libre, dit-on. Pour lancer le débat, la règle est claire : tous doivent dire en quoi le prévenu serait coupable. D'ailleurs, la charge de la preuve incombe à l'accusation, comme le prévoit la Constitution américaine. Les hommes en costumes, et cravates moches, vont-ils retourner leur veste ? Suite au vote à mains levées, le bulletin secret révèle que les premières certitudes sont ébranlées. Dans ce huit clos d'une heure vingt, on ressent immédiatement l'effet de masse et la pression sociale. Néanmoins, ce temps trop bref ne suffit pas à faire éprouver la lourdeur du procès et la charge de la décision à prendre collectivement. Les comédiens sont unanimement excellents dans leur rôle.
Aucun ne capte exclusivement la lumière, ils ont tous leur place. C'est un beau moment collectif, fait de retournements en série.