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Mon Ange, Lina el Arabi

Mon Ange, Lina el Arabi
De Henry Naylor
Mis en scène par Jérémie Lippmann
Avec Lina El Arabi
  • Lina El Arabi
  • Théâtre Tristan-Bernard
  • 64, rue du Rocher
  • 75008 Paris
  • St-Lazare (l.3, l.9, l.12, l.13, l.14, RER E, Trans J et L)
Itinéraire
Billets de 19,00 à 35,00
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Elle est LA révélation du festival d’Avignon. Inspiré d’une histoire vraie, Mon Ange relate l’incroyable destin d’une jeune femme kurde devenue malgré elle le symbole de la résistance.

Etudiante en droit à Alep en 2014, alors que sa ville, Kobané, est assiégée par Daech, ‘‘Mon ange’’, c'est ainsi que l'appelait son père, prend les armes et se défend, défend les siens, sa ville, la liberté de penser et de vivre.

 

La critique de la rédaction : 7/10. Saisissant ce seule en scène !

Une femme, jeune, au fort caractère, aux traits sévères, à la voix plutôt grave nous raconte son histoire. Elle s'est retrouvée dans une guerre à laquelle elle ne souhaitait pas participer.

Son récit est poignant. Il décrit bien la violence de la guerre en Syrie, la cruauté de Daesh.

L'actrice réalise une vraie performance, elle remplit la scène. Parfois, nous avons trouvé qu'elle criait trop, notamment lorsqu'elle jouait le rôle de son père. La grande obscurité voulue par la mise en scène conjuguée aux sons ont le défaut d'être oppressants par moments.

Malgré cela, les effets de mise en scène restent très esthétiques, créent un univers sombre et dépaysant.

La fin touchante nous fait sortir du théâtre un peu bousculés.

Note rapide
7,8/10
pour 9 notes et 6 critiques
0 critique
Note de 1 à 3
0%
2 critiques
Note de 4 à 7
44%
4 critiques
Note de 8 à 10
56%
Toutes les critiques
14 déc. 2017
8/10
97
L'interprétation est parfaite avec un texte poignant.

La mise en scène est toute en poésie, avec un superbe jeu de lumière.
On s'imagine à Kobane entre le YPG et Daesh, entre peur et espoir.

Une très belle pièce à voir.
25 nov. 2017
9/10
105
C’est une pièce touchante, qui bouleverse tant le sujet est dur. C’est poignant, prenant et violent comme toute guerre...
Quelques touches d’humour (notamment lorsqu'elle interprète son père) pour respirer, reprendre son souffle.
Pendant 1h15, je vivais l'histoire de cette jeune Kurde à la recherche de son père. Le texte et la mise en scène sont d'une force... auxquels s'ajoute la brillante interprétation de Lina El Arabi. Ce seul en scène nous fait vivre une oscillation d'émotions (du rire, à la peur, à l'angoisse...). Lina El Arabi "habite" totalement Rehana.
Ces larmes à la fin du spectacle résument bien toute l’énergie et la ferveur qu'elle y met.
A voir malgré la dureté du sujet.
1 nov. 2017
7/10
110
Que dire de ce seul en scène? J'ai été déroutée par le phrasé de Lina El Arabi (beaucoup de passages hurlés d'autres inaudibles) mais impressionnée par sa performance. La faible luminosité des éclairages et les coups de fusils très sonores permettent d'accentuer cette pesanteur, cette gravité du sujet.

Belle histoire de cette fille qui retourne chercher son père en Syrie alors que Daesh sévit mais pour moi cela manquait d'émotion.

Dommage.
29 oct. 2017
7/10
131
Mon ange, c’est l’histoire de Rehana et plus généralement, l’histoire de jeunes femmes de Kobané (Syrie) quand le siège de Daech a commencé en 2014.

Rehana est appelé ‘mon ange’ par son père, un ancien guerrier, qui lui apprend à tirer avec précision. Il restera se battre pour défendre Kobané alors que Rehana part en exil avec sa mère lorsque Daech lance son offensive sur la ville. Mais Rehana veut retrouver son père, elle va revenir sur ses pas et va prendre les armes pour rentrer à Kobané. Bien malgré elle, elle devient un ange de la mort qui fait des dégâts dans les rangs de Daech.

L’adaptation du livre d’Henry Naylor (Angel) est percutante, la mise en scène de Jérémie Lippmann est sombre, bruyante et violente mais sert parfaitement la puissance du texte. La pièce n’est pas à mettre devant tous les yeux, il faut pouvoir supporter les déflagrations d’armes sans se jeter sous son fauteuil. Le volume sonore est assez fort pour contribuer à l’ambiance oppressante et nous faire sentir le danger. La violence est omniprésente.

De même, la diction de Lina El Arabi qui incarne Rehana, est très rapide, essoufflée par moment. Il m’a fallu un petit moment pour m’y habituer et comprendre tout ce qu’elle dit. Mais ensuite, on est happé par son histoire, où il n’y a pas de temps mort, nous sommes nous-même oppressés en suivant le déroulement. J’ai retenu mon souffle à plusieurs reprises.

Et je suis restée sidérée quelques instants lors du final tout à fait particulier, tout comme le reste de la salle, avant d’applaudir la comédienne avec enthousiasme.

Une pièce dure mais nécessaire.
Le destin d'une jeune femme de son temps, qui se destinait à être avocate et que l'histoire de son pays transforme en héroïne de la résistance kurde. Un texte fort porté avec fouge et détermination par une extraordinaire jeune comédienne.

Rehana aime Beyoncé, les livres, l'école, ses amies. Elle sera avocate. Hors de question de reprendre la ferme et de suivre les pas de son père qu'elle adore. Mais la vie en a décidé autrement. Son village est à une trentaine de kilomètres de Kobané. Cette ville deviendra une place forte de Daesh. C'est alors la fuite avec sa mère. Mais elle ne supporte pas l'idée d'abandonner son père. Pour le retrouver elle repasse de l'autre côté de la ligne de front. Elle reviendra à Kobané et malgré elle deviendra une héroïne de la résistance kurde.

La jeune Lina El Arabi (tout juste 21 ans) porte ce récit avec force, hargne, rage, ferveur. Sa voix est puissante, rugueuse et âpre comme l'énergie que met Rehana à lutter, contre les forces ennemies. Ennemies de son pays, ennemies de sa communauté, ennemies des femmes. "Mon ange" comme l'appelle son père va se brûler les ailes dans cette plongée progressive dans le conflit, au cœur de l'horreur. Le ton est grave. L'ambiance est sombre. La mise en lumière, les sons (parfois un peu trop fort), le texte nous plongent au cœur des combats. Combat externe et combat interne de cette jeune vie qui se perd dans les ravages de la guerre. "A chaque fois que je tue je meurs un peu".

La scénographie est un nuage de plume qui se fait arbre rédempteur, camp de réfugiés, bunker, cour d'école, champ de bataille. Sur cette scène en clair-obscur, avec un extraordinaire travail de lumière, le spectateur cherche la jeune femme, la suit dans cette obscurité prenante. Son et lumière nous entourent tandis que Lina El Arabi capture et captive notre attention. Les mains crispées jamais elle ne décolère, jamais elle ne lâche prise, même lorsqu'une rare plaisanterie voudrait donner une respiration. Dans un seule en scène d'une rare intensité la comédienne éblouie. Pas de temps mort. Le rythme est soutenu, les personnages se succèdent, dialoguent, un mouvement du corps, une modulation dans la voix faisant passer Lina El Arabi de l'un à l'autre. Le spectateur est tendu comme la comédienne dans un spectacle intense, grave et magnifique. On sort du théâtre bouleversé, terrassé par notre impuissance collective et individuelle face à cette évocation puissante de la fin d'un monde, rappel de la triste universalité de cette humanité qui se déchire. Dans ce chaos Mon ange devient un symbole universel de résistance qui fait écho dans le coeur des hommes et des femmes bien au-delà de Kobané.

Un seule en scène grave et intense, bouleversant. Lina El Arabi incarne avec énergie, colère et magnificence le destin d'un jeune combattante kurde en Syrie. Un spectacle essentiel.
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Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Emotions
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor