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Christine Le Théatre CotéCoeur
Christine Le Théatre CotéCoeur
Superhéroïne
55 ans
41 espions
espionner Ne plus espionner
Je veux vous faire partager ma passion pour le théâtre, mes coups de coeurs, mes impressions, mes envies, mes émotions, et vous donner envie d'aller au Théâtre à Paris ou ailleurs.
Son blog : http://le-theatre-cote-coeur.blogspot.fr/
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Ses critiques

160 critiques
Suite Française

Suite Française

8,5/10
15
Nous sommes en 1941 dans un village de Bourgogne. Madame Angellier (Béatrice Agenin) dont le fils unique est prisonnier de guerre, se voit contrainte d'accueillir chez elle un officier allemand. Le soldat s'avère séduisant et cultivé. Loin de la brute épaisse qu'on aurait facilité à détester. L'ambiance est sombre. Les objets précieux ont été cachés, rendant le décor encore plus austère. La maisonnée désertée par les hommes abrite également Lucile (Florence Pernel), l'épouse du fils prisonnier. La cohabitation forcée entre la mère et la belle-fille monte d'un cran dans la tension avec la présence du bel officier. Lucile résiste. Son devoir est de rester fidèle à celui qu'elle n'a jamais aimé et de ne pas succomber au charme de l'ennemi. D'autant plus que la résistance n'est pas loin, et que Lucile sera mise à contribution pour sauver le cousin de la bonne, auteur d'un acte de sabotage.

La mise en scène de Virginie Lemoine est toute en finesse et sobriété. L'ambiance lourde de l'occupation, couplée à l'atmosphère feutrée d'un maison bourgeoise où tous doivent cohabiter, les apparences qu'il faut sauver, être constamment sur ses gardes tant par éducation que du fait de la situation. Face à la rigidité morale de Madame Angellier il y a le bon sens populaire et terrien de la bonne (Emmanuelle Bougerol) et la figure un brin caricaturale de la femme du maire (Christiane Millet) qui tente de mettre en oeuvre la solidarité au sein de cette communauté repliée sur elle-même par la peur. Quatre femmes dignes et pas moins combattantes que les deux hommes que sont le soldat allemand et le résistant. Six personnages pour montrer toute les contradiction de l'âme humaine, ses lâchetés, ses compromissions, ses actes de courage.

La distribution est parfaite. Béatrice Agenin est la digne, froide et malheureuse Madame Angellier. Florence Pernel a cette même dignité. Elle interprète tout en retenue et en pudeur cette femme de prisonnier luttant pour ne pas tomber amoureuse du séduisant ennemi. Christiane Millet et Emmanuelle Bougerol sont tout aussi impeccable et apportent humour et légèreté dans cette ambiance tendue. Samuel Glaumé est l'objet de la tentation, l'officier droit, respectueux et cultivé qui n'est pas dupe de ce qui se passe dans cette maison. Enfin Cedric Revollon est également très juste dans le rôle du résistant.

Irène Némirovski fut arrétée le 13 juillet 1942 dans le Morvan. Déportée à Auschwitz elle y meurt le 19 août 1942. Sa fille retrouva le manuscrit de "Suite française" dans une malle oubliée. Publié en 2004 le livre reçu le prix Renaudot et a fait l'objet d'une adaptation au cinéma.

En bref : Virginie Lemoine adapte avec délicatesse et finesse le roman d'Irène Némirovski. Une fresque de la France sous l'occupation. Une distribution parfaite et une interprétation impeccable pour une pièce intimiste. Une réussite.

(Vu à Avignon - Juillet 2018)
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Cyrano (Funambule)

Cyrano (Funambule)

9/10
22
Il faut du cran pour s'attaquer à Cyrano. Elles sont 3 sur la scène du Funambule Montmartre à se lancer dans ce challenge qu'elles relèvent avec panache. Une proposition innovante de la compagnie Le Théâtre Les Pieds Nus qui réussit à surprendre et à séduire sans trahir le texte.

Sur le devant de la scène trois boites rectangulaires ouvertes vers les comédiennes. A l'intérieur des bougies qui éclairent la scène. Au plafond et au sol quelques lampions. Pas de décor, seulement les pendrillons noirs. Un décor épuré. Comme le texte qui, débarrassé des personnages secondaires, dont certains passages sont narrés, garde l'essentiel : l'intensité dramatique, les histoires et rapports entre les principaux personnages (Cyrano, Roxanne, Christian, De Guiche, Ragueneau, Le Bret, La Duègne).

On oublie vite qu'elles ne sont que 3 pour laisser entendre ce texte magnifique. A l'aide de masques et de costumes façon Commedia dell'Arte, théâtre asiatique ou théâtre baroque elles donnent une identité claire à chaque personnage, n'hésitant pas à échanger les rôles. Ainsi Cyrano qui est joué tour à tour par les 3 ce qui ne crée aucune perturbation pour le spectateur. Bien au contraire chacune apporte au personnage une touche personnelle tout en permettant une parfaite homogénéité dans la vision du rôle.Cette influence du théâtre baroque et du théâtre asiatique est la marque de fabrique de la compagnie. Pour le metteur en scène qui y emprunte des éléments de jeu ou de création (masques, maquillage, jeu frontal, gestuelle, symbolique de l'espace de jeu) c'est créer une "autre forme qui puisse à la fois honorer l'oeuvre [.] et ouvrir de nouvelles perspectives scéniques [pour un] théâtre qui n'est ni réaliste ni psychologique".

La mise en scène de Bastien Ossart est d'une grande fluidité. Sa direction d'actrice tire parti des qualités multiples et pluridisciplinaires de ses comédiennes. Nathaly Florez est aussi danseuse et acrobate, Iana-Serena de Freitas est formée à la musique et au chant, Lucie Delpierre à la danse et au chant. Autant d'éléments auxquels s'ajoute une bande-son éclectique qui n'hésite pas, pour le grand plaisir du public, à mêler accents classiques et pop/rock, toujours dans un esprit d'intemporalité de l'oeuvre d'Edmond Rostand.

En bref : La Compagnie Le Théâtre Les Pieds Nus prouve avec panache que l'on peut encore être créatif avec une oeuvre aussi connue et populaire que Cyrano de Bergerac. Le talent du trio qui porte avec brio ce texte, continue à nous faire rêver et à nous émouvoir, à nous faire rire ou sourire. On aime quand le théâtre sait ne pas rester classique et nous fait passer une si belle soirée.
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Les témoins

Les témoins

9/10
11
Le feuilleton théâtrale "La chute d'une nation" qui racontait une campagne électorale qui voyait l'élection surprise d'un président d'extrême droite avait enthousiasmé le public il y a quelques années. Yann Reuzeau nous propose la suite, vu du côté du monde du journalisme. Quelle liberté d'expression dans un pays où le nouveau président se méfie des médias ? Passionnant.

Au soir de l'élection présidentielle qui a porté l'extrême droite au pouvoir c'est le choc au sein de la rédaction de "Les Témoins", média en ligne qui prône un journalisme d'investigation indépendant. Eric, rédacteur en chef, est en état de sidération que renforce la dépression qu'il subit depuis des semaines. Anna évoque la peur de devenir paranoïaque face à ce nouveau pouvoir qui n'a pas caché sa méfiance vis-à-vis de la presse. Romain est absent. Ses collègues craignent pour sa sécurité alors que des émeutes urbaines éclatent et que l'on a lancé le macabre décompte des blessés et des morts. Hassan est dans l'expectative tandis que Catherine, cofondatrice du journal se demande quelle attitude adopter pour continuer à exister dans ce nouveau paysage politique sans perdre l'intégrité et l'éthique qui sont la ligne de la rédaction.

Inutile d'avoir vu "La chute d'une nation" pour se laisser entraîner dans les interrogations de "Les Témoins". L'écriture dynamique de Yann Reuzeau nous interpelle sur la liberté de la presse, les compromissions avec le pouvoir. Il s'interroge sur ce que pourrait être l'information dans une société qui sombre dans la dictature. Politique fiction, analyse des dérives d'un système : sommes-nous totalement dans la fiction ? Sommes-nous assez vigilants ? Pouvons-nous rester indifférents ? A l'heure des fake-news, de la prolifération des réseaux sociaux, de l'information 24h/24h quels sont nos garde-fous ?

La scénographie place le cœur de l'action au sein du comité de rédaction du média. Des lignes au sol et en fond de scène délimitent cet espace de réflexion, de discussion, tout en enfermant cette rédaction qui est plongée dans la tourmente et qui se désagrège comme les individus qui l'occupent. Ce centre laisse sur les deux côtés de l'espace pour les scènes extérieures. La mise en scène dynamique permet de passer avec fluidité d'une scène à l'autre, dans un schéma qui fait penser au montage de séries télé. Un écran en fond de scène est utilisé avec intelligence, miroir de la page internet du site des Témoins, déroulant en direct le fil d'une actualité mouvante, inquiétante.

La mise en scène, couplée à cette scénographie, nous entraîne dans un récit captivant, haletant, parfois sidérant. Les comédiens et comédiennes qui pour la plupart faisaient déjà partie de l'aventure de "La chute d'une nation" captent notre attention, nous touchent par leur questionnement, leurs doutes, leurs dilemmes, leurs batailles intérieures, leur cheminement intellectuel. On espère qu'il y aura une suite !

En bref : "Les Témoins" nous questionne sur la liberté de la presse et son rapport avec le pouvoir. En nous plongeant dans le chaos d'une élection électorale à l'issue aussi inattendue que déroutante Yann Rézeau nous présente une fiction politique criante de vérité. Même si vous n'avez pas vu "Chute d'une nation" ne passez pas à côté de ce spectacle fascinant.
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Stephanie Chevallier
Stephanie Chevallier

C’est la première pièce quej’ai vue depuis la rentrée et je dois dire qu’elle m’a beaucoup marqué. Votre critique restitue bien ce qui a été proposé et pourquoi.

1
Dimanche 20 octobre 2019
Melone Blu

Melone Blu

7/10
7
Il y a 2 ans la compagnie La poursuite du bleu abordait avec L'inversion de la courbe la question de l'impact de l'omniprésente productivité sur nos vies d'occidentaux. Cette année c'est le réchauffement climatique et l'avenir de notre planète terre qui fait l'objet de Melone Blu. Une question d'actualité abordée sous forme de fable. Une réflexion pertinente portée avec réussite par une jeune troupe talentueuse.

Felice est fils, petit-fils, arrière-petit-fils, arrière-arrière-petit-fils, etc, de pêcheur. Mais c'est quand il doit abandonner son métier ancestral qu'il découvre par hasard l'île de Melone Blu et ses fruits miraculeux aux multiples usages. Il rentre alors dans un cycle qui influencera non seulement sa vie et son environnement naturel mais qui remettra en cause l'univers dans lequel évolueront les générations futures.Productivisme, modernité, machines-outils, finance. Le progrès mécanique et la productivité sont-ils source de bien-être pour l'être humain ?

La réponse est dans la question. Melone Blu est une fable sur le progrès et ses conséquences. Par le biais d'une histoire bien ficelée et d'une écriture claire, argumentée, structurée, Samuel Valensi nous fait une brillante démonstration de ce que nous pensons être le progrès finit par se retourner contre nous, au non de la productivité et de l'argent, et comment les choix d'une génération obèrent de l'avenir de ses descendants.

La mise en scène de l'auteur est fluide. Tout est travaillé dans le détail. La beauté des jeux de lumières, l'humour parfois salutaire, la qualité de la réflexion, celle de la direction d'acteur, tout concours à une réussite, même si on peu regretter quelques longueurs.

Traité de ce sujet complètement d'actualité aurait pu être un piège dont la Compagnie La Poursuite du Bleu se sort haut la main. Cette fable sur un sujet sérieux capte toute notre attention grâce également à l'humour, au romantisme, à ses accents d'anticipation.

Le spectacle s'inscrit dans un projet global. Promouvoir un théâtre qui agit directement sur le monde, c'est inscrit dans l'ADN de la compagnie. Et s'il est un spectacle qui s'inscrit dans ce credo c'est bien Melone Blu. Les décors, accessoires et costumes sont fait d'éléments recyclés, la vente de billets permet de participer à des projets de reforestation, les flyers deviendront des coquelicots, les trajets de la compagnie sont compensé par la plantation d'arbres, pas un seul plastique dans ce processus de création, des rencontres-débats sont organisées sur le thème de l'écologie. Un projet en totale cohérence avec le sujet traité. Une démarche globale qui mérite d'être saluée. Et pour en savoir plus sur la démarche de la compagnie autour de ce spectacle, rendez-vous sur le site dédié en cliquant ICI.

En bref : avec Melone Blu la compagnie La Poursuite de Bleu continue son travail de réflexion et d'action sur le monde. Une fable écologique écrite et jouée avec talent et qui s'inscrit dans le cadre d'un projet global en accord avec le thème traité. Du théâtre intelligent et bien fait. Que de bonnes raison de se rendre au Théâtre 13.
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Marie-Antoinette

Marie-Antoinette

7/10
58
(Le regard de Corinne)

Marion Bierry, comédienne auréolée de prix, metteure en scène récompensée à de multiples reprises aux Molières, s'attaque ici à la mise en scène de « Marie Antoinette » de Stefan Zweig.

Sa première rencontre avec cette reine remonte à son adolescence et est à l'initiative de sa grand mère. Mais c'est la lecture de la biographie de cet auteur qui modifiera l'image qu'elle s'en était forgée. Tout en rappelant le contexte historique, son adaptation s'attache principalement à l'aspect humain, le sentiment de l'auteur, comme un témoignage posthume de Marie Antoinette.

Zweig, comme son héroïne, est autrichien et comme elle, il a connu non pas la Révolution mais la 1ère guerre mondiale et a pressenti l'arrivée de la seconde. Sa biographie de Marie Antoinette, basée sur l'analyse de son procès, lui a permis de faire un parallèle entre ces époques de tourmentes. Il en décortique les rouages économiques et sociaux, les tractations politiques qui ont conduit à la Révolution. Et au milieu de ce chambardement ce sont retrouvés une reine et son roi clairement pas taillés pour contrer ces événements, pour renverser le cours de l'histoire.

La mise en scène de Marion Bierry est sobre. Pas de costumes d'époque, pas de décors grandioses, juste deux comédiens pour balayer cet épisode. L'essentiel est ailleurs. Elle choisit la forme narrative.

Le comédien Thomas Cousseau déroule le contexte historique, du mariage de Marie Antoinette à sa fin, tel un juge, témoin des événements. Dans un ballet bien coordonné, il passe le relais à Marion Bierry, qui endosse le rôle de l'avocate. A travers son plaidoyer, elle nous fait part des sentiments, des réactions de la reine. Nous la découvrons sous un autre angle. La jeune princesse frivole et insouciante, loin des préoccupations politiques, se révèle et prend conscience du tord qu'elle a eu de faire confiance à des pseudos alliés, de négliger le peuple et sa fonction royale. Au terme de son procès, à charge, après avoir enduré bien des bassesses et des cruautés, elle nous apparaît résignée certes mais digne, digne de son rang. C'est en quelque sorte une réhabilitation de son image.

Le jeu des comédiens est parfaitement synchronisé donnant le rythme et la dynamique nécessaires à la pièce. Ici se joue le procès de la royauté, le ton est grave, parfois sarcastique face aux trahisons (de son propre camp) auxquelles a du faire face Marie Antoinette.

En bref, le choix de Marion Bierry d'axer sa pièce principalement sur le sentiment de l'auteur, sur l'aspect humain de cette tragédie historique, est novateur et instructif. Le jeu des comédiens, tout en justesse, ajoute à l'intensité de cette pièce.

Une belle découverte.
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