Ses critiques
1005 critiques
9,5/10
Un quart de siècle !
Voici vingt-cinq ans déjà qu'à l'Opéra Bastille, sous la houlette de Robert Wilson, Cio-Cio-San alias Madame Butterfly avait rendez-vous pour la première fois avec le Jigaï, par lequel elle se donne la mort.
La jeune femme de dix-huit ans abandonnée par son Pinkerton d'américain et traître mari se suicidera, afin que celui-ci puisse assurer un avenir meilleur à leur fils.
Puccini et ses librettistes Luigi Illica et Guiseppe Giacosa avaient puisé leur inspiration d'après une pièce de John Luther Long, qui lui même avait puisé dans un texte de Pierre Loti, Madame Chrysanthème, rédigé suite à un périple au pays du Soleil Levant.
Cette mise en scène qualifié à juste titre d'historique, n'a pas pris une seule ride !
Nous retrouvons, pour les plus anciens spectateurs, l'épure, le minimalisme, le symbolisme du grand Bob.
Cette version de l'un des chefs d'œuvre pucciniens aura tout du théâtre de Nô japonais.
Le metteur en scène est un amoureux de cette forme artistique, et ici, force est de constater que la musique du compositeur prend toute sa place, sans le « parasitage » de décors, d'accessoires, de costumes sophistiqués ou de déplacements et scénographies alambiqués.
La musique. La voix. Et le geste sublimé.
Le jeune chef italien Giacomo Sagripanti parvient admirablement à faire de l'orchestre de la maison l'un des personnages principaux du drame.
Sa direction révèle tout le lyrisme et l'ampleur de la partition, avec une grande maîtrise des contrastes et des nuances.
Au lointain, le célèbre large écran opaque laissant passer de grands à-plats lumineux, aux couleurs plus ou moins pastel, plus ou moins vives, selon les moments.
La technologie des projecteurs asservis à LED est passée par là, et les transitions colorées, la variété des teintes sont bien plus sophistiquées.
Le plateau est nu. Une maison, symbolisée par un carré en bois, sans aucun mur, avec un chemin pierreux qui serpente. Une chaise japonaise sera parfois apportée. Ce sera tout.
Là encore, le minimalisme.
Devant l'écran, sur la scène pratiquement vide, évoluent les chanteurs.
Chacun est caractérisé par un costume blanc ou noir, et surtout une gestuelle individualisée.
La chorégraphe japonaise Suzushi Hanayagi a mis en valeur tous ces gestes simples mais précis, ô combien signifiants. Le langage du corps en dit tout autant que les mots et les notes.
Une main levée un très court instant nous en dit énormément.
Madame Butterfly, c'est Dinara Alieva.
La soprano azerbaïdjanaise va envoûter littéralement la salle, qui lui réservera une somptueuse ovation, dès lors qu'elle reviendra saluer seule au premier relevé de rideau.
Son célèbre air « Un bel di vedremo » sera largement et longuement applaudi immédiatement après son interprétation.
La chanteuse m'a ravi par son timbre, sa puissance et ses nuances (les pianissimi me faisaient frissonner...), ainsi que par sa capacité à interpréter d'un point de vue corporel son personnage. Dans ce registre épuré japonais, la voix ne prend pas le dessus sur le geste, les deux sont totalement complémentaires.
Le ténor ukrainien Dmytro Popov est un très honnête Pinkerton, peut-être un peu trop concentré sur sa gestuelle.
Une nouvelle fois, Laurent Naouri m'a enchanté.
Le baryton donne au consul américain Sharpless est une vraie épaisseur, une vraie dimension.
Lui aussi sera énormément applaudi, ayant ravi les spectateurs.
Et puis il me faut mentionner également la très belle interprétation de la servante Suzuki, par la mezzo Eve-Maud Hubaux, qui parvient parfaitement à faire exister son personnage, notamment lors du duo avec Cio-Cio-San. L'équilibre des deux voix est alors parfait.
Coup de chapeau également au ténor Rodolphe Briand, qui campe un très drôle entremetteur Goro.
On l'aura compris, cette nouvelle distribution sert totalement et de bien belle manière la mise en scène de Robert Wilson.
Les jeunes amateurs de musique lyrique découvraient une vraie vision dramaturgique et scénographique, les plus anciens, dont votre serviteur, étaient ravis de se retrouver en pays (asiatique) de connaissance.
Voici vingt-cinq ans déjà qu'à l'Opéra Bastille, sous la houlette de Robert Wilson, Cio-Cio-San alias Madame Butterfly avait rendez-vous pour la première fois avec le Jigaï, par lequel elle se donne la mort.
La jeune femme de dix-huit ans abandonnée par son Pinkerton d'américain et traître mari se suicidera, afin que celui-ci puisse assurer un avenir meilleur à leur fils.
Puccini et ses librettistes Luigi Illica et Guiseppe Giacosa avaient puisé leur inspiration d'après une pièce de John Luther Long, qui lui même avait puisé dans un texte de Pierre Loti, Madame Chrysanthème, rédigé suite à un périple au pays du Soleil Levant.
Cette mise en scène qualifié à juste titre d'historique, n'a pas pris une seule ride !
Nous retrouvons, pour les plus anciens spectateurs, l'épure, le minimalisme, le symbolisme du grand Bob.
Cette version de l'un des chefs d'œuvre pucciniens aura tout du théâtre de Nô japonais.
Le metteur en scène est un amoureux de cette forme artistique, et ici, force est de constater que la musique du compositeur prend toute sa place, sans le « parasitage » de décors, d'accessoires, de costumes sophistiqués ou de déplacements et scénographies alambiqués.
La musique. La voix. Et le geste sublimé.
Le jeune chef italien Giacomo Sagripanti parvient admirablement à faire de l'orchestre de la maison l'un des personnages principaux du drame.
Sa direction révèle tout le lyrisme et l'ampleur de la partition, avec une grande maîtrise des contrastes et des nuances.
Au lointain, le célèbre large écran opaque laissant passer de grands à-plats lumineux, aux couleurs plus ou moins pastel, plus ou moins vives, selon les moments.
La technologie des projecteurs asservis à LED est passée par là, et les transitions colorées, la variété des teintes sont bien plus sophistiquées.
Le plateau est nu. Une maison, symbolisée par un carré en bois, sans aucun mur, avec un chemin pierreux qui serpente. Une chaise japonaise sera parfois apportée. Ce sera tout.
Là encore, le minimalisme.
Devant l'écran, sur la scène pratiquement vide, évoluent les chanteurs.
Chacun est caractérisé par un costume blanc ou noir, et surtout une gestuelle individualisée.
La chorégraphe japonaise Suzushi Hanayagi a mis en valeur tous ces gestes simples mais précis, ô combien signifiants. Le langage du corps en dit tout autant que les mots et les notes.
Une main levée un très court instant nous en dit énormément.
Madame Butterfly, c'est Dinara Alieva.
La soprano azerbaïdjanaise va envoûter littéralement la salle, qui lui réservera une somptueuse ovation, dès lors qu'elle reviendra saluer seule au premier relevé de rideau.
Son célèbre air « Un bel di vedremo » sera largement et longuement applaudi immédiatement après son interprétation.
La chanteuse m'a ravi par son timbre, sa puissance et ses nuances (les pianissimi me faisaient frissonner...), ainsi que par sa capacité à interpréter d'un point de vue corporel son personnage. Dans ce registre épuré japonais, la voix ne prend pas le dessus sur le geste, les deux sont totalement complémentaires.
Le ténor ukrainien Dmytro Popov est un très honnête Pinkerton, peut-être un peu trop concentré sur sa gestuelle.
Une nouvelle fois, Laurent Naouri m'a enchanté.
Le baryton donne au consul américain Sharpless est une vraie épaisseur, une vraie dimension.
Lui aussi sera énormément applaudi, ayant ravi les spectateurs.
Et puis il me faut mentionner également la très belle interprétation de la servante Suzuki, par la mezzo Eve-Maud Hubaux, qui parvient parfaitement à faire exister son personnage, notamment lors du duo avec Cio-Cio-San. L'équilibre des deux voix est alors parfait.
Coup de chapeau également au ténor Rodolphe Briand, qui campe un très drôle entremetteur Goro.
On l'aura compris, cette nouvelle distribution sert totalement et de bien belle manière la mise en scène de Robert Wilson.
Les jeunes amateurs de musique lyrique découvraient une vraie vision dramaturgique et scénographique, les plus anciens, dont votre serviteur, étaient ravis de se retrouver en pays (asiatique) de connaissance.
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9/10
Mais quel gai Huron que cet Ingénu-là !
Tout de suite, il faut lever ce qui pourrait peut-être constituer une ambiguïté : à l'origine, L'ingénu n'est pas une œuvre théâtrale de Voltaire. Ses pièces, quelque cinquante tragédies qui passionnèrent ses contemporains, ne sont pratiquement plus du tout jouées.
Non. L'ingénu, c'est un pamphlet, un apologue, un conte philosophique, publié en 1767, et qu'ont eu la bonne idée d'adapter pour les planches le metteur en scène Jean-Christophe Barbaud, et le comédien Thomas Willaime.
Voltaire, qui, comme nombre de ses contemporains se passionne pour les expéditions ethnographiques au Nouveau-Monde et les écrits sur le sujet (en s'appropriant notamment le mythe du « bon sauvage ») nous présente un jeune Huron, donc, qui débarque un beau jour en Basse-Bretagne.
Le jeune homme, dans un premier temps, découvre avec candeur la société française dans laquelle il se retrouve propulsé.
Et puis survient une histoire d'amour, avec la belle Melle de Saint-Yves. (Quel joli nom, tout de même...)
Au delà de l'aspect « roman d'apprentissage », l'œuvre va devenir alors une féroce critique sociale et sociétale.
Tout va y passer. Les abus de pouvoir, la contrainte religieuse, la corruption, la lenteur de la justice, l'administration...
Thomas Willaime est ce jeune Huron-là.
Un Huron qui ne va pas ménager sa peine.
Le comédien va déployer une énergie folle à camper les aventures de cet Ingénu. L'expression « mouiller la chemise » semble avoir été inventée pour lui...
Il a fallu transposer en mouvements, en déplacements les mots de Voltaire.
Immédiatement, j'ai pensé à Charlie Chaplin.
Et ce, à plusieurs égards.
Tout comme cet Ingénu, le personnage de Charlot est souvent lui aussi plongé dans un milieu social qu'il ne comprend pas, dont il n'a pas les codes.
Ces codes, il les découvre, les subit, pour finalement se les approprier en les détournant la plupart du temps.
Et puis surtout, Thomas Willaime reprend d'une certaine façon la gestuelle si caractéristique de Chaplin.
Sa façon de marquer un petit temps avant de marquer une stupéfaction ou bien encore de changer de direction, sa manière de se fendre en avant, un peu comme un bretteur magnifique, tout ceci m'a fait réellement penser à Charlot.
Ses gestes exagérés, ses mimes décalés (Ah ! La scène du feu d'artifices à la cour versaillaise...), tout ceci est drôle et sert totalement le propos du conte.
On pourrait également penser à Tex Avery, aux dessins animés de Chuck Jones, également, tellement il y a de vivacité, de puissance dans tout ça.
Le comédien va nous faire beaucoup rire.
La scène où il raconte une circoncision, cette scène-là, notamment, est irrésistible.
Il faut noter que Thomas Willaime est également un guitariste accompli.
Avec hier une difficulté imprévue.
Un pansement au doigt qui n'avait de cesse de vouloir ficher son camp, à la différence de celui du Capitaine Haddock !
Il faut venir voir cette reprise au Lucernaire.
C'est un très beau moment de théâtre que cette adaptation d'un texte majeur de M. Arouet.
Ce spectacle mené tambour battant est de ceux auxquels il faut vraiment assister.
Ah ! J'allais oublier...
Ce texte est au programme du Bac Français 2020.
J'aurais un ado en classe de première sous la main, je sais bien où je l'emmènerais séance tenante !
Tout de suite, il faut lever ce qui pourrait peut-être constituer une ambiguïté : à l'origine, L'ingénu n'est pas une œuvre théâtrale de Voltaire. Ses pièces, quelque cinquante tragédies qui passionnèrent ses contemporains, ne sont pratiquement plus du tout jouées.
Non. L'ingénu, c'est un pamphlet, un apologue, un conte philosophique, publié en 1767, et qu'ont eu la bonne idée d'adapter pour les planches le metteur en scène Jean-Christophe Barbaud, et le comédien Thomas Willaime.
Voltaire, qui, comme nombre de ses contemporains se passionne pour les expéditions ethnographiques au Nouveau-Monde et les écrits sur le sujet (en s'appropriant notamment le mythe du « bon sauvage ») nous présente un jeune Huron, donc, qui débarque un beau jour en Basse-Bretagne.
Le jeune homme, dans un premier temps, découvre avec candeur la société française dans laquelle il se retrouve propulsé.
Et puis survient une histoire d'amour, avec la belle Melle de Saint-Yves. (Quel joli nom, tout de même...)
Au delà de l'aspect « roman d'apprentissage », l'œuvre va devenir alors une féroce critique sociale et sociétale.
Tout va y passer. Les abus de pouvoir, la contrainte religieuse, la corruption, la lenteur de la justice, l'administration...
Thomas Willaime est ce jeune Huron-là.
Un Huron qui ne va pas ménager sa peine.
Le comédien va déployer une énergie folle à camper les aventures de cet Ingénu. L'expression « mouiller la chemise » semble avoir été inventée pour lui...
Il a fallu transposer en mouvements, en déplacements les mots de Voltaire.
Immédiatement, j'ai pensé à Charlie Chaplin.
Et ce, à plusieurs égards.
Tout comme cet Ingénu, le personnage de Charlot est souvent lui aussi plongé dans un milieu social qu'il ne comprend pas, dont il n'a pas les codes.
Ces codes, il les découvre, les subit, pour finalement se les approprier en les détournant la plupart du temps.
Et puis surtout, Thomas Willaime reprend d'une certaine façon la gestuelle si caractéristique de Chaplin.
Sa façon de marquer un petit temps avant de marquer une stupéfaction ou bien encore de changer de direction, sa manière de se fendre en avant, un peu comme un bretteur magnifique, tout ceci m'a fait réellement penser à Charlot.
Ses gestes exagérés, ses mimes décalés (Ah ! La scène du feu d'artifices à la cour versaillaise...), tout ceci est drôle et sert totalement le propos du conte.
On pourrait également penser à Tex Avery, aux dessins animés de Chuck Jones, également, tellement il y a de vivacité, de puissance dans tout ça.
Le comédien va nous faire beaucoup rire.
La scène où il raconte une circoncision, cette scène-là, notamment, est irrésistible.
Il faut noter que Thomas Willaime est également un guitariste accompli.
Avec hier une difficulté imprévue.
Un pansement au doigt qui n'avait de cesse de vouloir ficher son camp, à la différence de celui du Capitaine Haddock !
Il faut venir voir cette reprise au Lucernaire.
C'est un très beau moment de théâtre que cette adaptation d'un texte majeur de M. Arouet.
Ce spectacle mené tambour battant est de ceux auxquels il faut vraiment assister.
Ah ! J'allais oublier...
Ce texte est au programme du Bac Français 2020.
J'aurais un ado en classe de première sous la main, je sais bien où je l'emmènerais séance tenante !
9/10
C'était écrit ! Ça devait bien arriver un jour !
Après être nés en 1981 sous la plume et les pinceaux de l'auteur belge Gabrielle Vincent, après une trentaine d'albums, après avoir affronté par deux fois les caméras d'animation du 7ème art, après avoir même été les héros d'un roman de Daniel Pennac, excusez du peu, Ernest et Célestine sont montés sur scène !
Caroline Magne a en effet écrit et mis en scène un très joli et très réussi spectacle musical consacré à ces deux héros et à leurs amis.
Il y a finalement peu de spectacles pour très jeunes enfants comportant des personnages dignes de ce nom, avec qui plus est de vraies dramaturgie et scénographie.
Un spectacle qui pour autant fait partie de ceux qu'il serait dommage de laisser aux tout-petits !
Dans la salle, les parents, les grands parents présents, ainsi que votre serviteur étaient aussi enthousiastes, sinon plus, que les jeunes têtes plus ou moins blondes.
Nous allons donc retrouver les ours Ernest et son congénère Boléro, ainsi que les souris Ernestine, Augustine et Célestine.
Cinq comédiens-danseurs-chanteurs incarneront en chair et en os les cinq personnages.
Ce sera en effet un moment musical, avec chansons et danses, venant conforter à très bon escient le propos du développement de l'histoire.
Une histoire simple, mais qui fait mouche auprès de tout le monde : les cinq compères-commères, animaux artistes en herbe et membres de l'Heureuse Compagnie, ces cinq-là remporteront-ils la finale du meilleur spectacle ?
Les excellents Emilie Jonas, Alexandre Majetniak (à la belle voix de basse), Anaïs André, Vincent Morisse (qui fut notamment à l'Artistic-Théâtre un épatant Ebenezer Scrooge, dans Un chant de Noël, d'après Dickens), et Amandine Toldo sont ces bien sympathiques et attachants héros.
On ne les reconnaît évidemment pas.
Ils ont en effet des masques couvrant entièrement leur tête.
Il leur faut donc jouer de façon très corporelle leur partition.
Tout va passer par le corps et la voix.
La technique du jeu masqué, le mime, (une scène très réussie avec une valise, je n'en dis pas plus), la danse seront utilisés à très bon escient.
On est enchanté par les gestuelles débonnaires des ours, par le charme et la grâce des trois souricettes.
Les demoiselles ont une solide formation de danse classique, c'est évident.
Leurs ballets, leurs tableaux dansés très joliment chorégraphiés par Vincent Brisson, sont irréprochables de technique, et ravissent les spectateurs.
Un numéro de claquettes sur le célèbre « Singin' in the rain » est également très applaudi.
Et puis les chansons, donc.
Des titres faits de bien sympathiques mélodies qui se retiennent aisément (j'ai fredonné tout l'après-midi le titre du tableau final « On est ensemble... »), et de paroles fort intelligentes. (Un grand coup de chapeau à l'auteure-compositeure Valérie Marie !)
Sans oublier quelques célèbres reprises, dont l'une de mes héros Les frères Jacques. (Je n'en dis pas plus, je vous laisse découvrir...)
Cerise sur le gâteau, un message à base de bien jolies valeurs est délivré plus ou moins implicitement aux petits.
Un message de tolérance, un message humaniste bien utile par les temps qui courent : « Etre différent, ça signifie que nous sommes suffisamment courageux pour être nous-mêmes ! », nous affirme avec raison l'un des personnages.
Bien entendu, au sortir du spectacle, dans le hall de la Gaîté-Montparnasse, il est possible (pour les plus jeunes, encore que...) de faire un câlin à Ernest, à Boléro ou aux trois petites souris.
Au final, j'ai passé une excellente matinée.
C'est un très joli moment de théâtre musical, qui enchante petits et grands.
On sort de la Gaîté-Montparnasse le cœur léger, avec des images et des notes plein la tête.
Et ce, même si l'on a plus de cinq ou six ans !
Après être nés en 1981 sous la plume et les pinceaux de l'auteur belge Gabrielle Vincent, après une trentaine d'albums, après avoir affronté par deux fois les caméras d'animation du 7ème art, après avoir même été les héros d'un roman de Daniel Pennac, excusez du peu, Ernest et Célestine sont montés sur scène !
Caroline Magne a en effet écrit et mis en scène un très joli et très réussi spectacle musical consacré à ces deux héros et à leurs amis.
Il y a finalement peu de spectacles pour très jeunes enfants comportant des personnages dignes de ce nom, avec qui plus est de vraies dramaturgie et scénographie.
Un spectacle qui pour autant fait partie de ceux qu'il serait dommage de laisser aux tout-petits !
Dans la salle, les parents, les grands parents présents, ainsi que votre serviteur étaient aussi enthousiastes, sinon plus, que les jeunes têtes plus ou moins blondes.
Nous allons donc retrouver les ours Ernest et son congénère Boléro, ainsi que les souris Ernestine, Augustine et Célestine.
Cinq comédiens-danseurs-chanteurs incarneront en chair et en os les cinq personnages.
Ce sera en effet un moment musical, avec chansons et danses, venant conforter à très bon escient le propos du développement de l'histoire.
Une histoire simple, mais qui fait mouche auprès de tout le monde : les cinq compères-commères, animaux artistes en herbe et membres de l'Heureuse Compagnie, ces cinq-là remporteront-ils la finale du meilleur spectacle ?
Les excellents Emilie Jonas, Alexandre Majetniak (à la belle voix de basse), Anaïs André, Vincent Morisse (qui fut notamment à l'Artistic-Théâtre un épatant Ebenezer Scrooge, dans Un chant de Noël, d'après Dickens), et Amandine Toldo sont ces bien sympathiques et attachants héros.
On ne les reconnaît évidemment pas.
Ils ont en effet des masques couvrant entièrement leur tête.
Il leur faut donc jouer de façon très corporelle leur partition.
Tout va passer par le corps et la voix.
La technique du jeu masqué, le mime, (une scène très réussie avec une valise, je n'en dis pas plus), la danse seront utilisés à très bon escient.
On est enchanté par les gestuelles débonnaires des ours, par le charme et la grâce des trois souricettes.
Les demoiselles ont une solide formation de danse classique, c'est évident.
Leurs ballets, leurs tableaux dansés très joliment chorégraphiés par Vincent Brisson, sont irréprochables de technique, et ravissent les spectateurs.
Un numéro de claquettes sur le célèbre « Singin' in the rain » est également très applaudi.
Et puis les chansons, donc.
Des titres faits de bien sympathiques mélodies qui se retiennent aisément (j'ai fredonné tout l'après-midi le titre du tableau final « On est ensemble... »), et de paroles fort intelligentes. (Un grand coup de chapeau à l'auteure-compositeure Valérie Marie !)
Sans oublier quelques célèbres reprises, dont l'une de mes héros Les frères Jacques. (Je n'en dis pas plus, je vous laisse découvrir...)
Cerise sur le gâteau, un message à base de bien jolies valeurs est délivré plus ou moins implicitement aux petits.
Un message de tolérance, un message humaniste bien utile par les temps qui courent : « Etre différent, ça signifie que nous sommes suffisamment courageux pour être nous-mêmes ! », nous affirme avec raison l'un des personnages.
Bien entendu, au sortir du spectacle, dans le hall de la Gaîté-Montparnasse, il est possible (pour les plus jeunes, encore que...) de faire un câlin à Ernest, à Boléro ou aux trois petites souris.
Au final, j'ai passé une excellente matinée.
C'est un très joli moment de théâtre musical, qui enchante petits et grands.
On sort de la Gaîté-Montparnasse le cœur léger, avec des images et des notes plein la tête.
Et ce, même si l'on a plus de cinq ou six ans !
9/10
Encore un énième spectacle consacré à Barbara, me direz-vous ?
Eh bien, non, détrompez-vous, c'est beaucoup plus que cela !
Ce serait un spectacle barré, marrant, carré, doré, baroque !
Ce serait un moment de théâtre musical intelligent, multiple, espiègle, émouvant, foisonnant !
Une heure et dix minutes au cours de laquelle trois artistes (L. , BABX et Thomas Jolly) nous parleraient d'une femme, avant tout, et non pas seulement d'une « simple » chanteuse.
Et quelle femme !
En tout premier lieu, ce serait évidemment L., Raphaële Lannadère, qui nous dépeindrait au cours de ce spectacle musical, la relation qu'elle entretient avec Barbara.
La relation ? Les relations, devrais-je plutôt écrire.
Comment pourrait-il en être autrement ?
Comment pour une jeune artiste, ne pas être en proie à de multiples sentiments envers Barbara, cette artiste majeure, cette femme libre, engagée, fascinante, parfois exaspérante et insupportable.
Ce serait également un spectacle qui nous rappellerait tout ce que nous devons à Barbara.
Tout ce qu'elle nous a laissé.
Les chansons, évidemment, mais surtout une posture, une figure d'artiste intransigeante avec un engagement de tous les instants, notamment à la fin de sa vie, une militante des libertés.
Et par les temps qui courent, cette posture, cette figure-là est ô combien nécessaire...
Et puis peut-être un mot passé de mode, plus guère employé : et si Barbara était un modèle, si son principal legs était de nous forcer à adopter une exigence, une loyauté et une cohérence à la fois artistiques et surtout humaines ?
Raphaële Lannadère s'est véritablement approprié les titres qu'elle a choisi de nous chanter. Elle les interprète avec sa voix propre, sans chercher à imiter l'inimitable, avec sa sensibilité, ses tripes. C'est une magnifique façon de redécouvrir les textes très ou peu connus.
Thomas Jolly, lui, après s'être attaqué notamment Marivaux, Shakespeare, Cavalli, Kaiser, Offenbach, Sénèque, Thomas Jolly surgit une nouvelle fois là où personne ne l'attendait.
C'est lui qui est l'ordonnateur de cette entreprise si originale.
L'une des grandes réussites de tout ceci, c'est la répartition et l'articulation entre les trois artistes des chansons et des moments parlés (extraits d'interviews, extraits des mémoires de Barbara, sketches...)
Les rôles ne sont pas cloisonnés, même si bien entendu, Melle Lannadère interprète la plupart des titres. Mais les deux autres ne seront pas que le musicien et celui qui parle.
Le metteur en scène, omniprésent, chantera également (et fort bien d'ailleurs... une autre corde à son arc...).
Idem pour BABX, pianiste et « metteur en musique » du spectacle : lui aussi chantera, ou nous dira de bien jolis mots.
Thomas Jolly va nous faire énormément rire, tout d'abord en interprétant un certain ministre de la culture. (Je n'en dis pas plus...)
Puis, ses interprétations d'une certaine vision du métier de journaliste-interviewer sont jubilatoires. La caricature est vraiment excellente.
Ses changements subits de voix, ses accentuations, ses relances, ses regards enamourés, outrés, sont épatants !
Et puis surtout, nous allons très vite retrouver la marque de fabrique du metteur en scène : l'esthétique du spectacle.
Ici, les artistes seront au milieu de lys en matière plastique, de fauteuils et sièges recouverts de velours jaune, de lampes de table années 30, de multiples servantes allumées faisant figure de cierges sur pied...
Sans oublier ce qui constitue peut-être le principal élément : les rayons de lumière, les fins pinceaux lumineux en contre, comme on peut en voir sur ces anciennes images pieuses, auréolant les saints ou les martyrs, et ce, pour notre plus grande édification...
Serions-nous dans une sorte de chapelle laïque à la gloire d'une icône ?
En tout cas, tout ceci relève d'une beauté formelle puissante et très forte, totalement en adéquation avec le propos. Thomas Jolly continue pour notre plus grand bonheur à nous distiller ses univers et ses parti-pris artistiques qui n'appartiennent qu'à lui.
Ce spectacle serait donc un arrêt provisoire d'un chemin intime.
Le chemin d'une jeune artiste aux côtés plus ou moins proches, selon les moments, de la grande dame brune.
Une jeune femme musicienne, qui aurait demandé à deux potes de rester avec elle sur une scène pour faire partager à des spectateurs ce que Barbara lui avait déjà apporté.
Un fascinant spectacle musical hors-normes !
Eh bien, non, détrompez-vous, c'est beaucoup plus que cela !
Ce serait un spectacle barré, marrant, carré, doré, baroque !
Ce serait un moment de théâtre musical intelligent, multiple, espiègle, émouvant, foisonnant !
Une heure et dix minutes au cours de laquelle trois artistes (L. , BABX et Thomas Jolly) nous parleraient d'une femme, avant tout, et non pas seulement d'une « simple » chanteuse.
Et quelle femme !
En tout premier lieu, ce serait évidemment L., Raphaële Lannadère, qui nous dépeindrait au cours de ce spectacle musical, la relation qu'elle entretient avec Barbara.
La relation ? Les relations, devrais-je plutôt écrire.
Comment pourrait-il en être autrement ?
Comment pour une jeune artiste, ne pas être en proie à de multiples sentiments envers Barbara, cette artiste majeure, cette femme libre, engagée, fascinante, parfois exaspérante et insupportable.
Ce serait également un spectacle qui nous rappellerait tout ce que nous devons à Barbara.
Tout ce qu'elle nous a laissé.
Les chansons, évidemment, mais surtout une posture, une figure d'artiste intransigeante avec un engagement de tous les instants, notamment à la fin de sa vie, une militante des libertés.
Et par les temps qui courent, cette posture, cette figure-là est ô combien nécessaire...
Et puis peut-être un mot passé de mode, plus guère employé : et si Barbara était un modèle, si son principal legs était de nous forcer à adopter une exigence, une loyauté et une cohérence à la fois artistiques et surtout humaines ?
Raphaële Lannadère s'est véritablement approprié les titres qu'elle a choisi de nous chanter. Elle les interprète avec sa voix propre, sans chercher à imiter l'inimitable, avec sa sensibilité, ses tripes. C'est une magnifique façon de redécouvrir les textes très ou peu connus.
Thomas Jolly, lui, après s'être attaqué notamment Marivaux, Shakespeare, Cavalli, Kaiser, Offenbach, Sénèque, Thomas Jolly surgit une nouvelle fois là où personne ne l'attendait.
C'est lui qui est l'ordonnateur de cette entreprise si originale.
L'une des grandes réussites de tout ceci, c'est la répartition et l'articulation entre les trois artistes des chansons et des moments parlés (extraits d'interviews, extraits des mémoires de Barbara, sketches...)
Les rôles ne sont pas cloisonnés, même si bien entendu, Melle Lannadère interprète la plupart des titres. Mais les deux autres ne seront pas que le musicien et celui qui parle.
Le metteur en scène, omniprésent, chantera également (et fort bien d'ailleurs... une autre corde à son arc...).
Idem pour BABX, pianiste et « metteur en musique » du spectacle : lui aussi chantera, ou nous dira de bien jolis mots.
Thomas Jolly va nous faire énormément rire, tout d'abord en interprétant un certain ministre de la culture. (Je n'en dis pas plus...)
Puis, ses interprétations d'une certaine vision du métier de journaliste-interviewer sont jubilatoires. La caricature est vraiment excellente.
Ses changements subits de voix, ses accentuations, ses relances, ses regards enamourés, outrés, sont épatants !
Et puis surtout, nous allons très vite retrouver la marque de fabrique du metteur en scène : l'esthétique du spectacle.
Ici, les artistes seront au milieu de lys en matière plastique, de fauteuils et sièges recouverts de velours jaune, de lampes de table années 30, de multiples servantes allumées faisant figure de cierges sur pied...
Sans oublier ce qui constitue peut-être le principal élément : les rayons de lumière, les fins pinceaux lumineux en contre, comme on peut en voir sur ces anciennes images pieuses, auréolant les saints ou les martyrs, et ce, pour notre plus grande édification...
Serions-nous dans une sorte de chapelle laïque à la gloire d'une icône ?
En tout cas, tout ceci relève d'une beauté formelle puissante et très forte, totalement en adéquation avec le propos. Thomas Jolly continue pour notre plus grand bonheur à nous distiller ses univers et ses parti-pris artistiques qui n'appartiennent qu'à lui.
Ce spectacle serait donc un arrêt provisoire d'un chemin intime.
Le chemin d'une jeune artiste aux côtés plus ou moins proches, selon les moments, de la grande dame brune.
Une jeune femme musicienne, qui aurait demandé à deux potes de rester avec elle sur une scène pour faire partager à des spectateurs ce que Barbara lui avait déjà apporté.
Un fascinant spectacle musical hors-normes !
9,5/10
S'ils avaient un marteau, ils taperaient surtout le soir sur un certain nombre d'idées reçues, d'idées fausses, de préjugés, de poncifs, des idées toutes faites concernant un sujet qui déchaîne les passions : l'orthographe.
Deux Belges vont brillamment nous démontrer qu'en France, ce sujet passionne depuis de très nombreuses années les hexagonales foules ! Et pas qu'un peu !
Oui, c'est un gigantesque marteau qui nous attend, projeté sur la scène du Tristan-Bernard.
Et pourquoi donc, je vous prie ? Nous n'allons pas tarder à le savoir !
Les deux comédiens arrivent sur le plateau un bon quart d'heure avant le début de la représentation.
Ils papotent.
Et puis soudain, ils se présentent.
Arnaud Hoedt et Jérôme Piron.
Ils annoncent la couleur.
Ils ne sont pas comédiens, mais respectivement Professeur de Français à Bruxelles, et Professeur de religion catholique dans le même établissement.
Ces deux profs vont nous proposer une remarquable conférence-spectacle, à la fois drôle, documentée, pédagogique.
Et surtout militante !
Une heure qui fait du bien, en ces temps de nationalisme exacerbé, de stigmatisations en tous genres et de tentatives de repli sur un supposé passé enchanteur !
Une heure qui remet les choses à leur place.
Une heure qui va s'attaquer au dogme de l'orthographe !
« Le niveau baisse ! », « C'était mieux avant !», « Mais qu'est-ce qu'ils apprennent à l'école ? », autant de formules extrémistes qui vont être re-contextualisées et mises à mal.
Les deux profs-comédiens vont nous rappeler de manière épatante que l'orthographe n'est qu'un outil, au service de la langue. Et non pas la langue elle-même !
Des références historiques, littéraires (l'orthographe du Moyen-âge, de la Renaissance, de Molière, de Racine, etc, etc...), des rappels linguistiques fort à propos (35% de nos mots proviennent non pas du Grec ou du Latin, mais du Germanique, de l'Italien et de l'Arabe.), des questions importantes (qui décide de la norme orthographique ?, l'orthographe normative n'est-elle pas le reflet d'une société qui préfère inculquer au lieu d'éduquer ? ), tout ceci vient étayer le propos des deux artistes.
Des curiosités orthographiques, des absurdités, des quasi non-sens nous sont montrés, souvent par le biais de Céline, la régisseuse qui pilote les projections video.
Tout ceci est à la fois passionnant et très drôle. Les deux conférenciers sont pince-sans-rire, et provoquent l'hilarité du public par leurs fines et pertinentes démonstrations.
Le spectacle sera interactif. Nous allons énormément participer.
Notamment en nous frottant dès le début à l'épreuve reine d'une certaine conception de l'enseignement de l'orthographe : la dictée.
(C'est le texte reproduit un peu plus haut. Je vous laisse chercher au passage ce qu'elle a de très singulier, cette dictée...)
Nous voterons également, grâce à un panneau double-face vert et rouge à des propositions de graphies de certains mots : serions-nous prêts à écrire «des chevaus », « un éléfant », «@dm1 »...
Nous pourrons proposer nous aussi nos propres « inventions »...
A la fin du spectacle, vingt minutes d'échanges on ne peut plus intéressants entre le public et les deux profs viennent clôturer la soirée dans la salle. On sent vraiment que le sujet est sensible et interpelle !
Alors, cette dictée ?
Vous avez trouvé sa particularité ?
Non ?
Et au fait, pourquoi ce spectacle s'appelle-t-il "La convivialité" ?
Pour le savoir, ruez-vous au Tristan-Bernard et allez assister à ce remarquable spectacle !
Un spectacle intelligent, drôle et passionnant, à ne manquer sous aucun prétexte !
Deux Belges vont brillamment nous démontrer qu'en France, ce sujet passionne depuis de très nombreuses années les hexagonales foules ! Et pas qu'un peu !
Oui, c'est un gigantesque marteau qui nous attend, projeté sur la scène du Tristan-Bernard.
Et pourquoi donc, je vous prie ? Nous n'allons pas tarder à le savoir !
Les deux comédiens arrivent sur le plateau un bon quart d'heure avant le début de la représentation.
Ils papotent.
Et puis soudain, ils se présentent.
Arnaud Hoedt et Jérôme Piron.
Ils annoncent la couleur.
Ils ne sont pas comédiens, mais respectivement Professeur de Français à Bruxelles, et Professeur de religion catholique dans le même établissement.
Ces deux profs vont nous proposer une remarquable conférence-spectacle, à la fois drôle, documentée, pédagogique.
Et surtout militante !
Une heure qui fait du bien, en ces temps de nationalisme exacerbé, de stigmatisations en tous genres et de tentatives de repli sur un supposé passé enchanteur !
Une heure qui remet les choses à leur place.
Une heure qui va s'attaquer au dogme de l'orthographe !
« Le niveau baisse ! », « C'était mieux avant !», « Mais qu'est-ce qu'ils apprennent à l'école ? », autant de formules extrémistes qui vont être re-contextualisées et mises à mal.
Les deux profs-comédiens vont nous rappeler de manière épatante que l'orthographe n'est qu'un outil, au service de la langue. Et non pas la langue elle-même !
Des références historiques, littéraires (l'orthographe du Moyen-âge, de la Renaissance, de Molière, de Racine, etc, etc...), des rappels linguistiques fort à propos (35% de nos mots proviennent non pas du Grec ou du Latin, mais du Germanique, de l'Italien et de l'Arabe.), des questions importantes (qui décide de la norme orthographique ?, l'orthographe normative n'est-elle pas le reflet d'une société qui préfère inculquer au lieu d'éduquer ? ), tout ceci vient étayer le propos des deux artistes.
Des curiosités orthographiques, des absurdités, des quasi non-sens nous sont montrés, souvent par le biais de Céline, la régisseuse qui pilote les projections video.
Tout ceci est à la fois passionnant et très drôle. Les deux conférenciers sont pince-sans-rire, et provoquent l'hilarité du public par leurs fines et pertinentes démonstrations.
Le spectacle sera interactif. Nous allons énormément participer.
Notamment en nous frottant dès le début à l'épreuve reine d'une certaine conception de l'enseignement de l'orthographe : la dictée.
(C'est le texte reproduit un peu plus haut. Je vous laisse chercher au passage ce qu'elle a de très singulier, cette dictée...)
Nous voterons également, grâce à un panneau double-face vert et rouge à des propositions de graphies de certains mots : serions-nous prêts à écrire «des chevaus », « un éléfant », «@dm1 »...
Nous pourrons proposer nous aussi nos propres « inventions »...
A la fin du spectacle, vingt minutes d'échanges on ne peut plus intéressants entre le public et les deux profs viennent clôturer la soirée dans la salle. On sent vraiment que le sujet est sensible et interpelle !
Alors, cette dictée ?
Vous avez trouvé sa particularité ?
Non ?
Et au fait, pourquoi ce spectacle s'appelle-t-il "La convivialité" ?
Pour le savoir, ruez-vous au Tristan-Bernard et allez assister à ce remarquable spectacle !
Un spectacle intelligent, drôle et passionnant, à ne manquer sous aucun prétexte !
Un peu trop minimaliste quand même, mais j'aurai plaisir à voir CioCio San et le vilain Pinkerton.