Ses critiques
14 critiques
3/10
C'est dommage, il y avait pourtant beaucoup de choses à dire.
Mais les effets d'humour vaseux (il y a tout de même une blague "caca" dans le lot) et la lourdeur du jeu des comédiens ne permettent pas de dépasser le boulevard grossier et pataud. On cherche l'émotion en vain durant 1h30 de spectacle grotesque surfant sur des facilités creuses et douloureusement prévisibles. Il n'y a que cris, halètements, pleurs feints et piétinements épuisants. Il était temps que ça s'arrête.
Vraiment dommage.
Mais les effets d'humour vaseux (il y a tout de même une blague "caca" dans le lot) et la lourdeur du jeu des comédiens ne permettent pas de dépasser le boulevard grossier et pataud. On cherche l'émotion en vain durant 1h30 de spectacle grotesque surfant sur des facilités creuses et douloureusement prévisibles. Il n'y a que cris, halètements, pleurs feints et piétinements épuisants. Il était temps que ça s'arrête.
Vraiment dommage.
3/10
Décidément, je ne suis vraiment pas fan du travail d'Alexis Michalik.
Sa passion pour le théâtre "à la française" en costumes poussiéreux et à la diction ronflante m'ennuie à mourir. Il y a tellement de comédiens sur scène qu'aucun n'est dirigé avec exigence et la narration s'enfonce dans un abîme de situations plus convenues et prévisibles les unes que les autres. Aucune émotion ne nous transperce, la pièce est déroulée à la "va comme je te pousse" mais semble durer une éternité. Il ne reste qu'un enchaînement de tableaux étourdissant et finalement lassant, comme on l'a déjà observé dans les précédents spectacles de l'auteur.
Une suggestion pour la suite, peut-être devrait-il laisser la mise en scène et la direction d'acteur à quelqu'un d'autre ? ...
Sa passion pour le théâtre "à la française" en costumes poussiéreux et à la diction ronflante m'ennuie à mourir. Il y a tellement de comédiens sur scène qu'aucun n'est dirigé avec exigence et la narration s'enfonce dans un abîme de situations plus convenues et prévisibles les unes que les autres. Aucune émotion ne nous transperce, la pièce est déroulée à la "va comme je te pousse" mais semble durer une éternité. Il ne reste qu'un enchaînement de tableaux étourdissant et finalement lassant, comme on l'a déjà observé dans les précédents spectacles de l'auteur.
Une suggestion pour la suite, peut-être devrait-il laisser la mise en scène et la direction d'acteur à quelqu'un d'autre ? ...
3/10
Elle est assise là, sur un tapis moelleux, bien au chaud dans le cadre de sa vie. Un petit ventre pointe son nez sous sa chemise blanche. Elle porte la voix de son père, toutes ces remarques, ces recommandations et ces réflexions qu’elle a entendues et ressassées depuis son plus jeune âge. La proposition est intéressante : donner à la fille la possibilité de faire exister celui qui n’est plus là par le souvenir des mots.
Pourtant, rapidement, la voix chantante, le texte trop bien su et le ton monotone de la comédienne nous plonge dans un demi-sommeil bercé par une jolie musique douce. Bénédicte Cerutti, horriblement statique, est enfermée dans une grande boîte blanche dont la signification finit par nous échapper tant elle empêche toute communication avec le public. Le manque de générosité et l’absence totale d’émotions de la part de cette fille ingrate est d’une cruauté oppressante.
La solitude et la quête d’amour du père est moquée, ridiculisée par cette adulte égoïste et pressée : un récit que le metteur en scène, Julien Fisera, qualifie d' "universel". On rentrera donc chez nous avec le projet de lui prouver le contraire.
Pourtant, rapidement, la voix chantante, le texte trop bien su et le ton monotone de la comédienne nous plonge dans un demi-sommeil bercé par une jolie musique douce. Bénédicte Cerutti, horriblement statique, est enfermée dans une grande boîte blanche dont la signification finit par nous échapper tant elle empêche toute communication avec le public. Le manque de générosité et l’absence totale d’émotions de la part de cette fille ingrate est d’une cruauté oppressante.
La solitude et la quête d’amour du père est moquée, ridiculisée par cette adulte égoïste et pressée : un récit que le metteur en scène, Julien Fisera, qualifie d' "universel". On rentrera donc chez nous avec le projet de lui prouver le contraire.
3,5/10
Dix ans après sa parution, l’essai-bombe de Virginie Despentes n’a pas fini de faire parler et réfléchir. Cinq jeunes comédiennes s’emparent de ce texte révolutionnaire et tranchant sous la direction d’Emmanuelle Jacquemard. Première mise en scène volontaire certes mais très fragile.
Dans un décor d’institut ambiance Vénus Beauté, cinq nanas en peignoir jouent à la fille. Fil dentaire, magazines, cire chaude, yoga et selfie. Que font-elles dans ce salon ? Esthéticiennes ou clientes ? On n’en saura pas plus, la proposition est survolée et vite abandonnée, elle ne restera qu’une lointaine idée de la féminité, univers superficiel dont il faudra s’éloigner à tout prix. Toutefois il ne semble pas que ces comédiennes en sous-vêtements aient laissé pousser le poil pour l’occasion. Passons. Des fragments du discours de Despentes – pas toujours les plus pertinents – sont déclamés de manière vindicative, le regard hautain, le geste joignant bientôt la parole, à défaut de trouver la justesse de la parole seule.
Mais simuler l’orgasme face public et montrer des fesses et des ventres « normaux » en culottes sur scène ne peut et ne doit pas suffire au théâtre politique. La proposition vire au grotesque, avalant la densité et l’intelligence du discours dans une succession d’images maladroites : combats de crème hydratante sans fin, parties de jambes en l’air avec tondeuse à bikini en guise de vibro. La nécessité de meubler le vide devient pressante. Vite ! Vite ! Donnez leur quelque chose à faire, elles ne font que dire du texte.
Et c’est bien le problème, le jeu et l’investissement ne prennent pas l’ampleur des mots et de leur puissance. L’oeuvre de Virginie Despentes existe très bien par elle-même (en témoigne sa récente nomination au jury du Goncourt) et l’on doit se poser la question de la nécessité viscérale de la porter sur un plateau. Ici, pas d’explosion, pas de grande gueule, une revendication comme un pétard mouillé. Le besoin vital de « tout foutre en l’air » est nettoyé à la serpillière, contrainte technique oblige. On est encore loin de la liberté de corps et d’esprit intrinsèque de l’auteur. Ça manque de couilles.
Dans un décor d’institut ambiance Vénus Beauté, cinq nanas en peignoir jouent à la fille. Fil dentaire, magazines, cire chaude, yoga et selfie. Que font-elles dans ce salon ? Esthéticiennes ou clientes ? On n’en saura pas plus, la proposition est survolée et vite abandonnée, elle ne restera qu’une lointaine idée de la féminité, univers superficiel dont il faudra s’éloigner à tout prix. Toutefois il ne semble pas que ces comédiennes en sous-vêtements aient laissé pousser le poil pour l’occasion. Passons. Des fragments du discours de Despentes – pas toujours les plus pertinents – sont déclamés de manière vindicative, le regard hautain, le geste joignant bientôt la parole, à défaut de trouver la justesse de la parole seule.
Mais simuler l’orgasme face public et montrer des fesses et des ventres « normaux » en culottes sur scène ne peut et ne doit pas suffire au théâtre politique. La proposition vire au grotesque, avalant la densité et l’intelligence du discours dans une succession d’images maladroites : combats de crème hydratante sans fin, parties de jambes en l’air avec tondeuse à bikini en guise de vibro. La nécessité de meubler le vide devient pressante. Vite ! Vite ! Donnez leur quelque chose à faire, elles ne font que dire du texte.
Et c’est bien le problème, le jeu et l’investissement ne prennent pas l’ampleur des mots et de leur puissance. L’oeuvre de Virginie Despentes existe très bien par elle-même (en témoigne sa récente nomination au jury du Goncourt) et l’on doit se poser la question de la nécessité viscérale de la porter sur un plateau. Ici, pas d’explosion, pas de grande gueule, une revendication comme un pétard mouillé. Le besoin vital de « tout foutre en l’air » est nettoyé à la serpillière, contrainte technique oblige. On est encore loin de la liberté de corps et d’esprit intrinsèque de l’auteur. Ça manque de couilles.
3,5/10
La folie des lourdeurs.
Axel Drhey, metteur en scène, fait partie de cette génération qui a sans doute découvert l'oeuvre de Victor Hugo avec la drôlissime adaptation de Gérard Oury : La Folie des Grandeurs, menée par De Funes et Montand. Et sa lecture du grand drame romantique de Hugo a visiblement été très influencée par celle du cinéaste.
On retrouve dans la mise en scène d'Axel Drhey un Don Salluste clownesque et surexcité, un Ruy Blas dont le flegme confère dangereusement à la mollesse, une Reine d'Espagne tragédienne à la limite de la justesse et un Roi d'Espagne bling-bling, grotesque rappeur décérébré. Tentative grossière de mêler tragédie et comédie et de "moderniser" la pièce. Pourquoi faudrait-il malmener l'écriture d'Hugo et copier Oury pour rendre Ruy Blas attrayant ? Tout est pourtant dans le texte. Les cinq actes originaux se trouvent également bouleversés, en faveur d'un déroulé encore une fois très proche du scénario de La Folie des Grandeurs. Rien de nouveau sous le soleil d'Avignon, donc.
Ce parti pris surprend autant qu'il déçoit, les Moutons Noirs nous ayant habitués à une grande créativité et à un travail précis et exigeant. Ici, les corps des comédiens semblent laissés à l'abandon dans des costumes pourtant travaillés, piétinant les planches de leur pas quotidien. La folie de l'équipe surgit cependant à plusieurs reprises, créant un rythme et une énergie que l'on aurait apprécié goûter sur tout le texte.
Une adaptation peu originale donc, de l'oeuvre théâtrale de Victor Hugo, qui a le mérite de nous donner envie de voir ou revoir le film de 1971.
Axel Drhey, metteur en scène, fait partie de cette génération qui a sans doute découvert l'oeuvre de Victor Hugo avec la drôlissime adaptation de Gérard Oury : La Folie des Grandeurs, menée par De Funes et Montand. Et sa lecture du grand drame romantique de Hugo a visiblement été très influencée par celle du cinéaste.
On retrouve dans la mise en scène d'Axel Drhey un Don Salluste clownesque et surexcité, un Ruy Blas dont le flegme confère dangereusement à la mollesse, une Reine d'Espagne tragédienne à la limite de la justesse et un Roi d'Espagne bling-bling, grotesque rappeur décérébré. Tentative grossière de mêler tragédie et comédie et de "moderniser" la pièce. Pourquoi faudrait-il malmener l'écriture d'Hugo et copier Oury pour rendre Ruy Blas attrayant ? Tout est pourtant dans le texte. Les cinq actes originaux se trouvent également bouleversés, en faveur d'un déroulé encore une fois très proche du scénario de La Folie des Grandeurs. Rien de nouveau sous le soleil d'Avignon, donc.
Ce parti pris surprend autant qu'il déçoit, les Moutons Noirs nous ayant habitués à une grande créativité et à un travail précis et exigeant. Ici, les corps des comédiens semblent laissés à l'abandon dans des costumes pourtant travaillés, piétinant les planches de leur pas quotidien. La folie de l'équipe surgit cependant à plusieurs reprises, créant un rythme et une énergie que l'on aurait apprécié goûter sur tout le texte.
Une adaptation peu originale donc, de l'oeuvre théâtrale de Victor Hugo, qui a le mérite de nous donner envie de voir ou revoir le film de 1971.