Ses critiques
38 critiques
7,5/10
Tel un mystérieux paquet enroulé dans multiples couches de papier, la pièce de Demarcy-Mota déroule son fil peu à peu, enchainant les situations de plus en plus étranges et grandioses, pour finir en apothéose.
L’histoire semble simple : six personnages, qui forment une famille, sont à la recherche d’un auteur pour les faire vivre, ainsi que leur drame. Ils cherchent à être « rendu vivant » par la scène, par le théâtre, pour lequel ils sont fait mais n’ont jamais pu avoir l’occasion d’être incarnés. Cependant les dialogues et l’idée même de cette pièce démontrent sa complexité : en tant que spectatrice, je n’ai pas très bien saisi si ces personnages voulaient être incarné ou voulaient au contraire s’incarner eux mêmes dans leur propre rôle. Le spectacle, me semble-t-il, laisse cette question en suspension puisqu’il est question tout au long de la pièce de faire jouer les personnages par de vrais acteurs, alors que ce sont les personnages qui jouent leur drame tout au long de la pièce, sans laisser le loisir aux acteurs de s’exprimer, et se moquant d’eux à toute occasion parce qu’ils « n’ont rien de nous en eux ». En conséquence, la confusion demeure tout le long pour savoir s’il s’agit d’un jeu, ou de la réalité.
Un spectacle bien complexe, il faut l’avouer, mais d’une beauté saisissante, et remarquablement interprété. Alors que le début de la pièce m’avait laissé un peu froide, j’ai été peu à peu prise dans la machine infernale de la tragédie sans pouvoir détacher mes yeux de la scène.
Mon aspect favori de sa pièce reste sa virtuosité esthétique, et visuelle. On ne cesse de voir les personnages se cacher derrière des voiles qui dédoublent, voir triplent, leurs ombres. On se dissimule derrière ces voilages pour mieux montrer ce qui n’est pas représentable, ou alors les rapports de force entre les acteurs-personnages. Cette multiplication des individus illustre à merveille l’idée que le personnage n’est peut être qu’une silhouette, une idée, une ombre qui suit les acteurs et qui peut s’incarner de nombreuses façons. Malgré ce que peuvent dire les six personnages de la pièce.
Il y a aussi la musique, qui suit l’intrigue en soulignant le mélange tragi-comique, où on passe du rire à l’angoisse en deux répliques. La fin de la pièce notamment, est remplie de cette musique qui accélère la marche de la tragédie, et donne la parfaite impression d’une roue infernale dont on ne peut arrêter la course.
Fiction ou réalité ? Allez le voir pour vous en faire une idée !
L’histoire semble simple : six personnages, qui forment une famille, sont à la recherche d’un auteur pour les faire vivre, ainsi que leur drame. Ils cherchent à être « rendu vivant » par la scène, par le théâtre, pour lequel ils sont fait mais n’ont jamais pu avoir l’occasion d’être incarnés. Cependant les dialogues et l’idée même de cette pièce démontrent sa complexité : en tant que spectatrice, je n’ai pas très bien saisi si ces personnages voulaient être incarné ou voulaient au contraire s’incarner eux mêmes dans leur propre rôle. Le spectacle, me semble-t-il, laisse cette question en suspension puisqu’il est question tout au long de la pièce de faire jouer les personnages par de vrais acteurs, alors que ce sont les personnages qui jouent leur drame tout au long de la pièce, sans laisser le loisir aux acteurs de s’exprimer, et se moquant d’eux à toute occasion parce qu’ils « n’ont rien de nous en eux ». En conséquence, la confusion demeure tout le long pour savoir s’il s’agit d’un jeu, ou de la réalité.
Un spectacle bien complexe, il faut l’avouer, mais d’une beauté saisissante, et remarquablement interprété. Alors que le début de la pièce m’avait laissé un peu froide, j’ai été peu à peu prise dans la machine infernale de la tragédie sans pouvoir détacher mes yeux de la scène.
Mon aspect favori de sa pièce reste sa virtuosité esthétique, et visuelle. On ne cesse de voir les personnages se cacher derrière des voiles qui dédoublent, voir triplent, leurs ombres. On se dissimule derrière ces voilages pour mieux montrer ce qui n’est pas représentable, ou alors les rapports de force entre les acteurs-personnages. Cette multiplication des individus illustre à merveille l’idée que le personnage n’est peut être qu’une silhouette, une idée, une ombre qui suit les acteurs et qui peut s’incarner de nombreuses façons. Malgré ce que peuvent dire les six personnages de la pièce.
Il y a aussi la musique, qui suit l’intrigue en soulignant le mélange tragi-comique, où on passe du rire à l’angoisse en deux répliques. La fin de la pièce notamment, est remplie de cette musique qui accélère la marche de la tragédie, et donne la parfaite impression d’une roue infernale dont on ne peut arrêter la course.
Fiction ou réalité ? Allez le voir pour vous en faire une idée !
5,5/10
Le ré-enchantement du quotidien – ou alors une énorme blague, à vous de voir.
Tout commence avec un cosmonaute qui arrive sur scène, nous décrit la pièce et le lieu où se jouera celle-ci avec beaucoup de précision, et une voix ironique – ou alors monotone, à vous de décider.
Et puis la pièce commence : on suit Serge, un individu lambda, qui mange, boit, joue, regarde la télé, comme n’importe qui. Un malaise s’installe peu à peu. La gêne se situe dans le fait que les déambulations de Serge dans son appartement pourraient être celles de n’importe qui. Les spectateurs sont alors dans l’inconfortable position de voyeurs : rire ou gêne, telles sont les positions alors adoptées par ceux-ci.
Notre attente n’est toutefois pas complètement déçue, du moins, on attend bien quelque chose : en effet Serge organise des spectacles de 3 minutes pour ses amis chaque semaine, qui mettent en scène les objets du quotidien, les magnifient ou les ridiculisent (tout dépend du point de vue qu’on choisit !). Ainsi nous pouvons contempler les phares d’une voiture danser au rythme de La chevauchée des Walkyries de Wagner, et trouver cela complètement stupide et ridicule, ou alors le prendre comme une véritable « magnification » du quotidien, comme le font les amis de Serge. De voyeurs nous passons alors à spectateurs, ce qui nous convient tout de même mieux.
Quant à la fin… Beaucoup de suspens et de rebondissements vous attendent si vous allez le voir, futur spectateur de ce spectacle étrange !
C’est une pièce qui m’a désarçonnée complètement : je ne savais pas très bien si je devais trouver ces mises en scènes totalement absurdes et inutiles, ou alors géniales. Mais il y a surtout la longue attente entre chaque mini spectacle de Serge, qui peut être vécu dans un ennui mortel, ou une attente fébrile.
Pour les curieux, les amateurs de musique classique et moins classique, pour ceux qui veulent rire de rien et de tout, ce spectacle est pour vous.
Tout commence avec un cosmonaute qui arrive sur scène, nous décrit la pièce et le lieu où se jouera celle-ci avec beaucoup de précision, et une voix ironique – ou alors monotone, à vous de décider.
Et puis la pièce commence : on suit Serge, un individu lambda, qui mange, boit, joue, regarde la télé, comme n’importe qui. Un malaise s’installe peu à peu. La gêne se situe dans le fait que les déambulations de Serge dans son appartement pourraient être celles de n’importe qui. Les spectateurs sont alors dans l’inconfortable position de voyeurs : rire ou gêne, telles sont les positions alors adoptées par ceux-ci.
Notre attente n’est toutefois pas complètement déçue, du moins, on attend bien quelque chose : en effet Serge organise des spectacles de 3 minutes pour ses amis chaque semaine, qui mettent en scène les objets du quotidien, les magnifient ou les ridiculisent (tout dépend du point de vue qu’on choisit !). Ainsi nous pouvons contempler les phares d’une voiture danser au rythme de La chevauchée des Walkyries de Wagner, et trouver cela complètement stupide et ridicule, ou alors le prendre comme une véritable « magnification » du quotidien, comme le font les amis de Serge. De voyeurs nous passons alors à spectateurs, ce qui nous convient tout de même mieux.
Quant à la fin… Beaucoup de suspens et de rebondissements vous attendent si vous allez le voir, futur spectateur de ce spectacle étrange !
C’est une pièce qui m’a désarçonnée complètement : je ne savais pas très bien si je devais trouver ces mises en scènes totalement absurdes et inutiles, ou alors géniales. Mais il y a surtout la longue attente entre chaque mini spectacle de Serge, qui peut être vécu dans un ennui mortel, ou une attente fébrile.
Pour les curieux, les amateurs de musique classique et moins classique, pour ceux qui veulent rire de rien et de tout, ce spectacle est pour vous.
7/10
« Un magicien cela vous montre une illusion, tout en vous faisant croire à la réalité. Moi je vais vous montrer la réalité… sous la forme d’une illusion ».
Voilà, si je me souviens bien, la fin du discours d’introduction du narrateur, qui est aussi Tom, le fils. En effet, le spectacle peut représenter l’irréelle vision d’un cerveau fatigué : un drap transparent recouvre le devant de la scène, et la pièce elle-même se joue dans un carré recouvert de voilages où le sol est un doux tapis blanc molletonné. Comme dans un rêve, ou dans la mémoire. On a du mal à distinguer les traits des personnages, et même « l’infirmité » de Laura, la sœur, ne nous est pas visible. Cela donne une atmosphère douce-amère, parfois inquiétante, parfois drôle mais toujours avec une touche de tristesse.
Tout semble lointain et pourtant la détresse de ces personnages est réelle, et profonde : une famille abandonnée, une mère qui vit dans sa mémoire et tyrannise ses enfants, tout en les aimant, dit elle. Un fils qui travaille pour sa famille mais qui ne peut pas la supporter, qui va quelque part, tous les soirs, « au cinéma » dit il… ça en devient presque drôle. Et la dernière, la plus transparente et qui pourtant autour de qui tout se joue : Laura la sœur, l’infirme, celle qui est « affreusement timide », qui ne fait rien, semble-t-il, de sa vie, hormis collectionner des objets en verre. Et puis un OVNI arrive, Jim O’Connor, son nom résonne, il enfièvre la maison, il sort Laura de la cage de voile, et puis disparaît aussi soudainement qu’il est arrivé.
Une belle pièce : des moments un peu lents mais des perles, portées par de bons acteurs, se cachent dans une mise en scène parfois monotone et mielleuse. Par exemple, les scènes où la mère danse et drague le jeune O’Connor lors de son arrivée : elle n’arrête pas de rire et semble danser sur le sol moelleux de la cage voilée, on dirait un petit oiseau, gracieux et stupide.
Il y a aussi le moment entre Laura et Jim : ils s’apprivoisent, se parlent, découvrent leurs « points forts » comme aime à le dire Jim.
Une fois sortie, c’est un peu comme au réveil : on sait qu’on a rêvé de belles choses, mais on ne s’en souvient plus trop, et on est un peu engourdi.
Voilà, si je me souviens bien, la fin du discours d’introduction du narrateur, qui est aussi Tom, le fils. En effet, le spectacle peut représenter l’irréelle vision d’un cerveau fatigué : un drap transparent recouvre le devant de la scène, et la pièce elle-même se joue dans un carré recouvert de voilages où le sol est un doux tapis blanc molletonné. Comme dans un rêve, ou dans la mémoire. On a du mal à distinguer les traits des personnages, et même « l’infirmité » de Laura, la sœur, ne nous est pas visible. Cela donne une atmosphère douce-amère, parfois inquiétante, parfois drôle mais toujours avec une touche de tristesse.
Tout semble lointain et pourtant la détresse de ces personnages est réelle, et profonde : une famille abandonnée, une mère qui vit dans sa mémoire et tyrannise ses enfants, tout en les aimant, dit elle. Un fils qui travaille pour sa famille mais qui ne peut pas la supporter, qui va quelque part, tous les soirs, « au cinéma » dit il… ça en devient presque drôle. Et la dernière, la plus transparente et qui pourtant autour de qui tout se joue : Laura la sœur, l’infirme, celle qui est « affreusement timide », qui ne fait rien, semble-t-il, de sa vie, hormis collectionner des objets en verre. Et puis un OVNI arrive, Jim O’Connor, son nom résonne, il enfièvre la maison, il sort Laura de la cage de voile, et puis disparaît aussi soudainement qu’il est arrivé.
Une belle pièce : des moments un peu lents mais des perles, portées par de bons acteurs, se cachent dans une mise en scène parfois monotone et mielleuse. Par exemple, les scènes où la mère danse et drague le jeune O’Connor lors de son arrivée : elle n’arrête pas de rire et semble danser sur le sol moelleux de la cage voilée, on dirait un petit oiseau, gracieux et stupide.
Il y a aussi le moment entre Laura et Jim : ils s’apprivoisent, se parlent, découvrent leurs « points forts » comme aime à le dire Jim.
Une fois sortie, c’est un peu comme au réveil : on sait qu’on a rêvé de belles choses, mais on ne s’en souvient plus trop, et on est un peu engourdi.
3,5/10
Alors que nous entrons dans le Théâtre des Amandiers, les ouvreurs et ouvreuses nous annoncent que le spectacle commencera dès notre entrée en salle, et qu’il faut donc éteindre nos téléphones portables. Nous nous aventurons à l’intérieur, tout est silencieux : il n’y a personne sur les fauteuils mais seul un chemin tracé par les ouvreurs nous permet de nous rendre derrière la scène. Intrigués, nous nous retrouvons sur la scène même, avec le rideau fermé, et quelques bancs pour faire les sièges des spectateurs.
Une fois tout le monde assis, le silence s’éternise et la lumière a du mal à s’éteindre. Le spectacle ne commence toujours pas. Puis soudain nous voyons une petite lueur, une tête d’homme, puis un corps d’homme sur une estrade avec un rideau ondulé derrière lui. Sa voix s’élève, tremblote, hésite, et sort des mots petit à petit, mais avec une telle lenteur que nous avons du mal à suivre.
On nous plonge dans une atmosphère feutrée, ouatée, et inquiétante, avec des lumières changeantes, une musique à une note qui ne change qu’en intensité, et un rideau qui ressemble à de l’eau derrière le protagoniste. On semble se noyer dans les fonds marins… Et pour cause : l’homme raconte l’histoire d’un individu qui se noie et qui essaye de se sauver, mais tout cela avec une diction extrêmement lente, ce qui nous a perdu parfois.
Un spectacle extrêmement étrange, déconcertant, et je trouve beaucoup trop lent. Je ne suis pas arrivée à comprendre la finalité du projet artistique de l’auteur, l’histoire est difficile à saisir et reste abstraite, et la lenteur de l’action m'a lassé au bout d’un moment.
Une représentation qui n’est, je crois, pas destiné à tous mais à quelques avertis. Le spectacle ne dure qu’une heure quinze, mais le temps paraît bien long, assis sur le banc des spectateurs.
Une fois tout le monde assis, le silence s’éternise et la lumière a du mal à s’éteindre. Le spectacle ne commence toujours pas. Puis soudain nous voyons une petite lueur, une tête d’homme, puis un corps d’homme sur une estrade avec un rideau ondulé derrière lui. Sa voix s’élève, tremblote, hésite, et sort des mots petit à petit, mais avec une telle lenteur que nous avons du mal à suivre.
On nous plonge dans une atmosphère feutrée, ouatée, et inquiétante, avec des lumières changeantes, une musique à une note qui ne change qu’en intensité, et un rideau qui ressemble à de l’eau derrière le protagoniste. On semble se noyer dans les fonds marins… Et pour cause : l’homme raconte l’histoire d’un individu qui se noie et qui essaye de se sauver, mais tout cela avec une diction extrêmement lente, ce qui nous a perdu parfois.
Un spectacle extrêmement étrange, déconcertant, et je trouve beaucoup trop lent. Je ne suis pas arrivée à comprendre la finalité du projet artistique de l’auteur, l’histoire est difficile à saisir et reste abstraite, et la lenteur de l’action m'a lassé au bout d’un moment.
Une représentation qui n’est, je crois, pas destiné à tous mais à quelques avertis. Le spectacle ne dure qu’une heure quinze, mais le temps paraît bien long, assis sur le banc des spectateurs.
9/10
Un nom bien étrange pour une pièce qui nous étonne, qui nous époustoufle, et qui peut même nous bouleverser ! On voit un homme arriver en chemise, à la limite de l’hawaïenne, sur le plateau et qui commence à nous raconter des bribes de la Bible à travers ses aventures personnelles. Il nous dépeint la légende de la Reine de Saba à travers les seins de sa coiffeuse, parsemée de petits extraits de Bob Marley. Il nous raconte aussi le récit de Moïse-le-bègue en patois, mise en scène par des marins dans une grange qui contient un bateau bien trop grand pour être mis à l’eau.
Tout le long de ce spectacle, bien trop court à mon goût malheureusement, ce merveilleux conteur qu’est Yannick Jaulin nous raconte façon XXIème siècle les récits de la Bible, et nous fait redevenir « enfant », comme il le répète régulièrement au cours du spectacle. Car un enfant a désespérément besoin de croire, de savoir « si c’est vrai », et on ne peut s’empêcher nous même, adulte aguerri, de se demander si cela ne s’est pas vraiment passé, toutes ces histoires. En somme, on ne peut s’empêcher d’y croire, de les voir se représenter sous nos yeux. Et cela procure un délice, un enchantement que je n’avais pas ressenti depuis longtemps : c’est un peu comme ouvrir un livre et ne plus le lâcher (même si ca veut dire se coucher à 5h du mat’) jusqu’à l’avoir fini tant l’histoire nous tient, nous transporte. Ou c’est comme écouter une longue, une ronde et chaude, une magnifique musique qui nous remplit tout le corps et nous donne envie de bouger, de danser, de voler très haut, de faire tout plein de choses plus ou moins invraisemblables.
Ce spectacle nous donne l’opportunité de redécouvrir des histoires sous leur simple aspect de contes, ce qu’elles sont réellement, mais c’est aussi ce qui fait toute leur grandeur et leur beauté.
Un grand merci à Yannick Jaulin, à son rare talent de conteur qu’on ne voit pratiquement plus, à sa simplicité, à son humilité, à son humour, à son imagination et ses réflexions sur le monde, sur lui, sur ces histoires. Merci d’avoir ouvert un monde merveilleux sur un simple plateau de théâtre et de nous avoir emmenés très très loin avec lui, grâce à sa générosité, et son incroyable envie de partage.
Tout le long de ce spectacle, bien trop court à mon goût malheureusement, ce merveilleux conteur qu’est Yannick Jaulin nous raconte façon XXIème siècle les récits de la Bible, et nous fait redevenir « enfant », comme il le répète régulièrement au cours du spectacle. Car un enfant a désespérément besoin de croire, de savoir « si c’est vrai », et on ne peut s’empêcher nous même, adulte aguerri, de se demander si cela ne s’est pas vraiment passé, toutes ces histoires. En somme, on ne peut s’empêcher d’y croire, de les voir se représenter sous nos yeux. Et cela procure un délice, un enchantement que je n’avais pas ressenti depuis longtemps : c’est un peu comme ouvrir un livre et ne plus le lâcher (même si ca veut dire se coucher à 5h du mat’) jusqu’à l’avoir fini tant l’histoire nous tient, nous transporte. Ou c’est comme écouter une longue, une ronde et chaude, une magnifique musique qui nous remplit tout le corps et nous donne envie de bouger, de danser, de voler très haut, de faire tout plein de choses plus ou moins invraisemblables.
Ce spectacle nous donne l’opportunité de redécouvrir des histoires sous leur simple aspect de contes, ce qu’elles sont réellement, mais c’est aussi ce qui fait toute leur grandeur et leur beauté.
Un grand merci à Yannick Jaulin, à son rare talent de conteur qu’on ne voit pratiquement plus, à sa simplicité, à son humilité, à son humour, à son imagination et ses réflexions sur le monde, sur lui, sur ces histoires. Merci d’avoir ouvert un monde merveilleux sur un simple plateau de théâtre et de nous avoir emmenés très très loin avec lui, grâce à sa générosité, et son incroyable envie de partage.