Ses critiques
62 critiques
8/10
Il y a des associations qui semblent évidentes. Le phrasé, la diction… oui, cela semble évident. Qui mieux que Fanny Ardant pour porter les mots de Marguerite Duras ?
Seule en scène, avec cette présence si forte, si magnétique, elle nous entraîne en un instant dans cet hôtel d’Hiroshima en 1957…
Une femme, comédienne, y passe une dernière soirée avec son amant japonais avant de regagner Paris. Petit à petit, elle se confie, et du drame de la ville japonaise, glisse vers son drame personnel.
Judicieusement, c’est la voix-off de Gérard Depardieu qui est l’amant, (presque psychanalyste) et cette présence- absence offre un bel écrin au jeu de la comédienne. On replonge dans la seconde guerre mondiale, ses victimes collatérales, de Nevers à Hiroshima… L’amour, la résilience, les atrocités de la guerre, l’impossible oubli… les thèmes qui traversent l’oeuvre sont forts et toujours pertinents.
Le texte de Marguerite Duras prend vie, ses ruptures, ses répétitions, tout semble couler de source et d’une clarté parfaite, évident, oui.
La mise en scène est très sobre, un fauteuil, quelques notes de musique, juste ce qu’il fat pour mettre en valeur les mots…
C’est vraiment le théâtre qui m’aura fait aimer Marguerite Duras, dont mes lectures lycéennes m’avaient laissé un souvenir mitigé. D’Isabelle Adjani dans Roma à Ils n’ont rien vu, chorégraphie inspirée du même Hiroshima mon amour par Thomas Lebrun qui m’a laissé des images très fortes en tête, voilà une nouvelle adaptation mémorable!
Un seul regret… c’est court! 50 minutes de spectacle, j’en aurais volontiers pris le double!
Seule en scène, avec cette présence si forte, si magnétique, elle nous entraîne en un instant dans cet hôtel d’Hiroshima en 1957…
Une femme, comédienne, y passe une dernière soirée avec son amant japonais avant de regagner Paris. Petit à petit, elle se confie, et du drame de la ville japonaise, glisse vers son drame personnel.
Judicieusement, c’est la voix-off de Gérard Depardieu qui est l’amant, (presque psychanalyste) et cette présence- absence offre un bel écrin au jeu de la comédienne. On replonge dans la seconde guerre mondiale, ses victimes collatérales, de Nevers à Hiroshima… L’amour, la résilience, les atrocités de la guerre, l’impossible oubli… les thèmes qui traversent l’oeuvre sont forts et toujours pertinents.
Le texte de Marguerite Duras prend vie, ses ruptures, ses répétitions, tout semble couler de source et d’une clarté parfaite, évident, oui.
La mise en scène est très sobre, un fauteuil, quelques notes de musique, juste ce qu’il fat pour mettre en valeur les mots…
C’est vraiment le théâtre qui m’aura fait aimer Marguerite Duras, dont mes lectures lycéennes m’avaient laissé un souvenir mitigé. D’Isabelle Adjani dans Roma à Ils n’ont rien vu, chorégraphie inspirée du même Hiroshima mon amour par Thomas Lebrun qui m’a laissé des images très fortes en tête, voilà une nouvelle adaptation mémorable!
Un seul regret… c’est court! 50 minutes de spectacle, j’en aurais volontiers pris le double!
8,5/10
Le spectacle associe deux pièces courtes de Feydeau :
Dormez je le veux ! & Mais n’te promène donc pas toute nue ! avec comme l’indique Gilles Bouillon un point commun : la revanche des « sans-voix », valet ou épouse, c’est leur point de vue qui va se faire entendre et les maîtres-maris qui vont en faire les frais!
Dès l’entrée dans la salle, en découvrant le décor foisonnant de couleur (un petit côté années 60, pop et flashy ! ) , le sourire vient aux lèvres et ne les quittera plus!
Je ne connaissais pas la première pièce, j’ai été conquise! Un valet qui hypnotise son maître pour lui faire faire le travail à sa place, cela va forcément occasionner bon nombre de quiproquos!
Farce, vaudeville, portes qui claquent, rires garantis! Et dans les bons mots de Feydeau, bon nombre font toujours mouche! La salle rit, applaudit même au détour d’une réplique ou d’un effet scénique , et se prend d’emblée au jeu !
Un tempo d’enfer, un jeu très physique, des acteurs impressionnants, que demander de plus ? Une deuxième pièce!
Les deux pièces s’enchaînent sans temps mort, un changement à vue, les trois coups frappés de façon originale, et c’est repartit!
J’ai redécouvert un aspect de critique politique dans la seconde, vue il y a bien longtemps, dont je n’avais pas gardé souvenir, derrière la dispute conjugale, l’arrière-plan est plus dense que dans mes souvenirs, belle redécouverte!
La distribution est excellente, Frederic Cherboeuf et Vincent Chappet tout particulièrement impressionnant dans la première, Nine de Montal a des années lumières des derniers rôles dans lesquels je l’ai vue ( La Musica deuxième – Marguerite Duras, Richard III Shakespeare ), Paul Toucang très drôle dans les deux !
C’est la première fois que Gilles Bouillon monte Feydeau, et c’est une réussite!
Dormez je le veux ! & Mais n’te promène donc pas toute nue ! avec comme l’indique Gilles Bouillon un point commun : la revanche des « sans-voix », valet ou épouse, c’est leur point de vue qui va se faire entendre et les maîtres-maris qui vont en faire les frais!
Dès l’entrée dans la salle, en découvrant le décor foisonnant de couleur (un petit côté années 60, pop et flashy ! ) , le sourire vient aux lèvres et ne les quittera plus!
Je ne connaissais pas la première pièce, j’ai été conquise! Un valet qui hypnotise son maître pour lui faire faire le travail à sa place, cela va forcément occasionner bon nombre de quiproquos!
Farce, vaudeville, portes qui claquent, rires garantis! Et dans les bons mots de Feydeau, bon nombre font toujours mouche! La salle rit, applaudit même au détour d’une réplique ou d’un effet scénique , et se prend d’emblée au jeu !
Un tempo d’enfer, un jeu très physique, des acteurs impressionnants, que demander de plus ? Une deuxième pièce!
Les deux pièces s’enchaînent sans temps mort, un changement à vue, les trois coups frappés de façon originale, et c’est repartit!
J’ai redécouvert un aspect de critique politique dans la seconde, vue il y a bien longtemps, dont je n’avais pas gardé souvenir, derrière la dispute conjugale, l’arrière-plan est plus dense que dans mes souvenirs, belle redécouverte!
La distribution est excellente, Frederic Cherboeuf et Vincent Chappet tout particulièrement impressionnant dans la première, Nine de Montal a des années lumières des derniers rôles dans lesquels je l’ai vue ( La Musica deuxième – Marguerite Duras, Richard III Shakespeare ), Paul Toucang très drôle dans les deux !
C’est la première fois que Gilles Bouillon monte Feydeau, et c’est une réussite!
7/10
Si le texte de Racine est bien connu (et l’on découvre au fil de la pièce que l’on a bon nombre d’alexandrins en tête, beaucoup de répliques « cultes » chez Racine!), je ne connaissais pas du tout le court-métrage de Marguerite Duras qui vient s’intercaler régulièrement entre les scènes et élargit le champ de la réflexion .
Titus va répudier Bérénice… nous le savons, la reine hélas ne deviendra pas impératrice.
Rome est plus fort que l’amour… mais peut-on apporter quelque chose de nouveau à ce texte aujourd’hui ?
Célie Pauthe a choisi d’y associer les mots de Duras, sa prosodie, sa musicalité… Césarée… Césaréa… et c’est sans doute ce que j’en retiendrai principalement, ainsi que l’interprétation de Mélodie Richard en Bérénice, tantôt amoureuse enfantine persuadée de devenir épouse, tantôt femme brisée, tantôt reine magistrale… face à un Titus larmoyant qui m’a moins convaincue.
On plonge avec le film dans cet Orient d’où vient Bérénice, qui, au plus fort de sa colère et de son désespoir envers Titus retrouve d’ailleurs l’hébreu. Bérénice l’étrangère, l’ancienne ennemie…
Les images des statues enfermées dans des échafaudages du court-métrage seront d’ailleurs une des images fortes qui me resteront en mémoire, associées au sable engloutissant en partie le décor de salon contemporain (j’aurais préféré quelque chose de plus intemporel à l’image des costumes que j’ai appréciés ) et aux voilages blancs….
Titus va répudier Bérénice… nous le savons, la reine hélas ne deviendra pas impératrice.
Rome est plus fort que l’amour… mais peut-on apporter quelque chose de nouveau à ce texte aujourd’hui ?
Célie Pauthe a choisi d’y associer les mots de Duras, sa prosodie, sa musicalité… Césarée… Césaréa… et c’est sans doute ce que j’en retiendrai principalement, ainsi que l’interprétation de Mélodie Richard en Bérénice, tantôt amoureuse enfantine persuadée de devenir épouse, tantôt femme brisée, tantôt reine magistrale… face à un Titus larmoyant qui m’a moins convaincue.
On plonge avec le film dans cet Orient d’où vient Bérénice, qui, au plus fort de sa colère et de son désespoir envers Titus retrouve d’ailleurs l’hébreu. Bérénice l’étrangère, l’ancienne ennemie…
Les images des statues enfermées dans des échafaudages du court-métrage seront d’ailleurs une des images fortes qui me resteront en mémoire, associées au sable engloutissant en partie le décor de salon contemporain (j’aurais préféré quelque chose de plus intemporel à l’image des costumes que j’ai appréciés ) et aux voilages blancs….
7,5/10
Les premières minutes sont hilarantes, et cela fait du bien de rire ainsi! Et puis ensuite, au détour d’une chanson, c’est l’émotion qui survient…
Nous sommes dans les coulisses d’un théâtre (chut, une représentation est en cours!), et Antoine Guillaume nous raconte l’histoire de la comédie musicale, depuis 1716 avec l’Opéra du gueux de John Gay, à travers les souvenirs d’un jeune homme émerveillé par ces spectacles depuis sa découverte d’Oliver Twist.
Julie Delbart au piano et lui même au chant nous régalent de nombreux extraits, des tubes biens connus, Cabaret, The sound of music, et d’autres beaucoup moins ( une liste des morceaux joués ou chantés serait d’ailleurs un bon complément à cette soirée!) , de quoi donner des envies de nouveaux spectacles ou musiques à écouter ensuite !
On sort de la salle en fredonnant, pari gagné!
Nous sommes dans les coulisses d’un théâtre (chut, une représentation est en cours!), et Antoine Guillaume nous raconte l’histoire de la comédie musicale, depuis 1716 avec l’Opéra du gueux de John Gay, à travers les souvenirs d’un jeune homme émerveillé par ces spectacles depuis sa découverte d’Oliver Twist.
Julie Delbart au piano et lui même au chant nous régalent de nombreux extraits, des tubes biens connus, Cabaret, The sound of music, et d’autres beaucoup moins ( une liste des morceaux joués ou chantés serait d’ailleurs un bon complément à cette soirée!) , de quoi donner des envies de nouveaux spectacles ou musiques à écouter ensuite !
On sort de la salle en fredonnant, pari gagné!
9/10
Une superbe distribution, des chanteurs qui sont aussi d’excellents comédiens, un livret qui alterne scènes poignantes et moments plus légers (entre marché noir et cabaret, deux ou trois scènes hilarantes font des pauses bienvenues entre deux beaucoup plus tragiques) , tous les ingrédients sont réunis pour passer un très bon moment.
On croise des personnages à l’état d’esprit bien différent, un panel bien choisi de cette France contrastée de l’occupation. On assiste à leurs rencontres, à l’évolution des pensées des uns, aux égarements des autres… l’attention ne faiblit pas!
Un décor dépouillé, quelques accessoires, il n’en faut pas plus quand l’engagement des interprètes et la musique sont réunis. Quelles voix! En solo, duo ou tous ensemble, un régal pour les oreilles! Ou quand la puissance de la musique décuple les émotions…
Et la version acoustique, piano – voix non sonorisées est très agréable!
Je connaissais Sophie Delmas (Cette « Loi du plus fort » qui m’avait marquée il y a quelques années) et Arnaud Denissel, un grand plaisir de les retrouver tous les deux, le reste de la distribution est au diapason, de nouveaux noms à noter!
Puissant, touchant, un musical de grande qualité, on rit, on tremble, et on en sort ému, avec plusieurs airs qui tournent dans la tête !
On croise des personnages à l’état d’esprit bien différent, un panel bien choisi de cette France contrastée de l’occupation. On assiste à leurs rencontres, à l’évolution des pensées des uns, aux égarements des autres… l’attention ne faiblit pas!
Un décor dépouillé, quelques accessoires, il n’en faut pas plus quand l’engagement des interprètes et la musique sont réunis. Quelles voix! En solo, duo ou tous ensemble, un régal pour les oreilles! Ou quand la puissance de la musique décuple les émotions…
Et la version acoustique, piano – voix non sonorisées est très agréable!
Je connaissais Sophie Delmas (Cette « Loi du plus fort » qui m’avait marquée il y a quelques années) et Arnaud Denissel, un grand plaisir de les retrouver tous les deux, le reste de la distribution est au diapason, de nouveaux noms à noter!
Puissant, touchant, un musical de grande qualité, on rit, on tremble, et on en sort ému, avec plusieurs airs qui tournent dans la tête !