Connexion
Déconnexion
Déjà inscrit ?
Connectez-vous !
Pas de compte ? Créez le maintenant
Créez votre compte !
 
 
 
  • Accueil
  • La crème des critiques
  • Les pièces géniales
  • Les Expos
  • écrivez une critique
  • Visitez un balcon
Merci de sélectionner la pièce, l'expo que vous voulez critiquer dans la liste ci dessous.
Tapez une partie du nom du spectateur dont vous voulez visiter le balcon !
Tapez une partie du titre de l'événement, un nom de théâtre ou de musée
Tapez une partie du titre de l'événement, un nom de théâtre ou de musée
Vero Beno
Vero Beno
La critique du site
118 ans
34 espions
espionner Ne plus espionner
J’aime le théâtre un peu beaucoup ou passionnément. Je rêve de pouvoir m’y rendre plus souvent.

En attendant je fais de mon mieux pour y consacrer une bonne partie de mes loisirs !
Son blog : http://theatrelle.wordpress.com/
  • Son Balcon
  • Son Top 5
  • Ses critiques
  • Ses filatures / espions

Ses critiques

119 critiques
La Poupée Sanglante

La Poupée Sanglante

9/10
74
Si les scènes parisiennes se vident généralement dès juillet, il reste heureusement quelques salles qui abritent des pépites délicieuses qui feront le bonheur du public cet été. C’est le cas depuis le mois de juin à la Huchette où la minuscule scène, une fois les spectateurs de Ionesco partis, accueille une adaptation du roman de Gaston Leroux haute en rires et en chansons.

On retrouve dans cette Poupée sanglante tous les principaux éléments de l’intrigue : de jeunes fiancés, un relieur aussi difforme que sensible, des femmes qui disparaissent mystérieusement, une comtesse vampirisée, un comte inquiétant… Sur fond d’intrigue policière le gothique rime avec fantastique et voilà les spectateurs embarqués pendant une heure trente dans une pétulante et délicieuse comédie musicale. Sur scène, les 3 comédiens se régalent : Charlotte Ruby, Edouard Thiebaut et Alexandre Jérome rivalisent de talent et d’énergie en se glissant dans la peau d’une quinzaine de personnages. Un tablier, un gant, un éventail ou un couvre-chef rapidement enfilés et voilà successivement le comte ou la comtesse (savoureux jeu de miroir d’Alexandre Thiebaut), Christine, la jeune fiancée, Benedict, le repoussant relieur, une chanteuse indienne, un enquêteur… qui défilent avec une vitalité débordante et contagieuse.

Les chansons, aux paroles savoureuses, viennent fluidifier la narration : non seulement les comédiens jouent avec justesse, ils chantent aussi parfaitement. Accompagnés au piano par Didier Bailly, ils virevoltent, dansent aussi parfois (les amateurs de claquettes vont adorer… les autres aussi), s’amusent et prennent une joie immense à jouer et partager leur plaisir avec le public.

C’est communicatif et le public qui rit et en redemande, s’émerveille devant tant d’ingénieuse simplicité et d’impressionnante maîtrise. Nous en voulons pour preuve les applaudissements nourris et les rappels enthousiastes qui ont salué le final de cette rocambolesque, espiègle et réjouissante histoire.

Vous l’aurez compris, La poupée sanglante est une vraie réussite et sans conteste une des comédies de l’été à ne surtout pas rater.
Signaler
Michael Hirsch, Pourquoi ?

Michael Hirsch, Pourquoi ?

8,5/10
86
Et d'abord ça sert à quoi, le théâtre ? Et aussi, pourquoi y'a des textes qui nous émeuvent et d'autres qui nous font rire, ok, mais qu'on oublie tout de suite après la sortie ? Et pourquoi que Michaël Hirsch il réussit à jouer comme ça avec les mots avec les verbes avec les phrases et que rien qu'en posant des questions auxquelles il répond même pas toujours il réussit quand même à nous faire rire ? Et même qu'en nous faisant rire sans répondre il nous fait aussi nous interroger nous-même ?

Pourquoi, hein, pourquoi ?

Eh bien parce que ce jeune Michaël Hirsch, il joue, il jongle avec les mots. Il les malaxe, les tripatouille, les presse et les pétrit, s'en amuse et s'en déjoue dans une série de saynètes, chacune entamées par une question innocente (« Pourquoi dire amen à tout alors que la société amène à rien ? », « Pourquoi les cheveux tombent-ils en même temps que les illusions ? », « Pourquoi perdre son temps à essayer de gagner sa vie ? »...). Et chacune de ces questions ouvre une saynète souvent tendre, drôle, touchante, où les mots rivalisent avec les idées, les idées avec les rimes, les rimes avec les sons, les sons avec les sens. Le tout avec pour seuls accessoires quelques vestes, gilets, bonnets, un réel talent à se transformer avec la voix, le ton, le corps, la posture. Michaël Hirsch devient tour à tout vieillard, le commandant Couche-tôt, Fabrice Lucchini (épatant), gamin, ado... dans une mise en scène minimaliste qui laisse judicieusement la place belle aux mots et au texte.

Oui, il y a du Devos là dedans, une capacité à se jouer des mots sans tomber dans le jeu de mots facile, une touchante aisance à rebondir sur les sens et les rimes avec une finesse extrême, une vraie jubilation à écrire et à dire les mots, la vie, les rires.

Au final pourquoi Michaël Hirsch il nous transporte, hein ? Justement, il nous transporte parce qu'il est vrai, sincère, juste, parce que ses questions nous émeuvent et nous font rire, parce qu'il est un petit magicien du mot et du sens et que ça fait du bien, tout simplement, de voir que Devos a rencontré son héritier virtuel, que Desproges aurait probablement été étonné, et que, tout simplement, ça fait du bien de rire et de sourire et de s'amuser, et de poéter plus haut que son Q.
Signaler
Un amour qui ne finit pas

Un amour qui ne finit pas

9/10
181
Jean, las des adultères sans lendemain dont il est coutumier décide d'aimer passionnément mais platoniquement Juliette, qu'il a rencontrée en cure.

Il lui écrira quotidiennement, l'appellera, parfois, pour lui conter inlassablement les journées imaginaires qu'ils passeront ensemble. Cet amour ne finira jamais puisque le quotidien ne viendra jamais l’éroder. C'est sans compter l'honnêteté de Juliette qui aime Roger, son mari, et ne lui cache rien de ces lettres, ni la frustration de Germaine, la femme de Jean, à qui cet amour idéalisé fait bien plus peur que les passades de son mari.

« Un amour qui ne finit pas » est une comédie douce-amère loin des boulevards classiquement cantonnés au trio mari-femme-amant : les dialogues ciselés et acérés, la progression dramaturgique adroitement calculée nous emmènent avec drôlerie et subtilité vers des sujets plus graves comme l’amour, la jalousie, la peur ne n’être plus aimé ou de ne plus aimer.

De la progression de l’amour, de doutes, des peurs et des certitudes amoureuses, des joutes verbales entre maris trompés trompeurs ou épouses aimées trahies, les comédiens se régalent. Michel Fau est impeccable en amoureux mélancolique, Pascale Arbillot (Juliette) offre une palette large qui va du refus à la peur puis au trouble pour cet amour qu’elle n’a pas recherché, Pierre Cassignard (Roger) est un mari d’abord railleur puis finalement terrorisé par cet amant fictif. Enfin, Lea Drucker campe une délicieuse et hilarante Germaine Noyel, bourgeoise coincée, hystérique, bien plus effrayée par cette menace que par les liaisons sans lendemain de son époux.

La mise en scène millimétrée de Michel Fau propose les deux appartements des deux couples dans une scénographie en miroir où les scènes s’alternent dans une jolie symétrie: chaque personnage, chaque couple aura sa part de noirceur et de candeur amoureuse. Le tout est ponctué de brefs intermèdes musicaux suffisamment courts pour ne pas briser le rythme. Un bel écrin, donc, servi par des comédiens au diapason, pour une écriture à la fois subtile et cruelle, désenchantée et délicate.
Signaler
Monsieur de Pourceaugnac

Monsieur de Pourceaugnac

9/10
140
Après avoir créé son Monsieur de Pourceaugnac au Théâtre de Caen fin 2015 puis emmené ses comédiens et la fine équipe de la compagnie des Arts Florissants dirigée par William Christie à Madrid ou Bilbao, Clément Hervieu Léger s’installe aux Bouffes du Nord pour 20 représentations hautes en couleurs, en rires et en chansons.

La comédie-ballet, telle que l’avaient écrite Molière et Lully en 1669 se transforme, sous la houlette du pensionnaire du Français, en pétillante et virevoltante farce où rires et chants s’entremêlent pour le plus grand plaisir des spectateurs.

L’histoire, tout d’abord, reste fidèle aux thèmes favoris de Molière : un brave provincial, Mr de Pourceaugnac, vient à Paris pour épouser la jolie Julie, promise par son père Oronte à Pourceaugnac. Mais Julie aime Eraste et les jeunes amants mettent au point une ruse diabolique pour déjouer les plans du naïf bourgeois. A coup de faux médecins, d’amantes abandonnées fictives, de simili brigands, Pourceaugnac sera berné, trompé et n’aura plus d’autre choix que de retourner à Limoges déguisé en femme.

C’est une belle alchimie qui lie les comédiens et chanteurs lyriques réunis par Clément Hervieu-Léger. Tous, dans une énergie virevoltante et débridée, s’en donnent à cœur joie et participent de concert à la farce étonnamment moderne de Molière. A commencer par Gilles Privat, formidable Pourceaugnac tour à tour sûr de lui, puis perdu pour finir totalement terrorisé, à qui le comédien donne un coté terriblement attachant malgré son ridicule grotesque copieusement raillé. Daniel San Pedro campe un Sbrigani délicieusement machiavélique et roublard, scapinement toinesque ou toinesquement scapin, au choix. Clémence Boué est une Nérine aussi rusée que son comparse, tandis que Juliette Léger (mutine Julie) et Guillaume Ravoire (romantique Eraste) sont des amants touchants et ingénus. Alain Trétout n'est pas en reste en Oronte dépassé et berné, tandis que Stéphane Facco campe un médecin aussi usurpateur que Diaforus ou Purgon le furent dans Le malade imaginaire.

Clément Hervieu-Léger situe l'intrigue dans le Paris des années 50 : jupes corolles et tailles de guêpe, corsaires, débardeurs jacquard et vestons courts ajoutent à la malice de cette jeunesse impertinente qui se fiche de ce provincial mal dégrossi mal affublé. Les décors, sont composés de panneaux manipulés à vue par les comédiens et l'on verra même arriver vélos ou carrément une vieille Simca 5. On pourrait être en Italie, aussi, tant les accents chantants que prennent les faux brigands ou fausses épouses laissent planer le doute, tant quelque intermède est chanté lui aussi en italien, tant la décontraction sereine et rieuse de cette jeunesse laisse planer un délicieux goût de dolce vita, qui plus est magnifiquement éclairé par Bertrand Couderc, dont on avait pu admirer le travail dans le Roméo et Juliette, de Eric Ruf au Français.

Ce Monsieur de Pourceaugnac est donc une transposition énergique et vive qui mêle chants (les musiciens des Arts Florissants s'amusent visiblement à accompagner l'équipe des comédiens) satire (les thèmes chers à Molière sont bien là comme la raillerie de la médecine, de la bourgeoisie ou de l'avarice) et farce habilement modernisée (on verra des poireaux voler dans le public, les travestissements sont truculents) et, au final, provoque de francs éclats de rire dans le public.

On en sort le sourire aux lèvres, étourdi, fier que Molière suscite encore autant d'engouement et de plaisirs, heureux que cette joie communicative et pétaradante soit venue nous surprendre et nous ravir.

« Ne songeons qu'à nous réjouir, La grande affaire est le plaisir », fredonnent les personnages dans le dernier intermède. Réjouissons-nous donc de cette délicieuse comédie, et prenons-y le plus grand plaisir.
Signaler
Figaro divorce

Figaro divorce

7,5/10
121
Elle est badine et cruelle, la folle journée imaginée par Beaumarchais quand il écrit, à la demande de M. de Conti, une suite au Barbier de Séville qui a pourtant fait scandale quelques années auparavant. Elle est badine et cruelle et annonce, presque dans la joie, les prémices de la révolution française.

« Je conviens qu’à la vérité la génération passée ressemblait beaucoup à ma pièce ; que la génération future lui ressemblera beaucoup aussi. », écrit le dramaturge dans sa préface. C’est dit et l’homme a raison. Tout change, rien ne change, pourrait-on dire, et c’est ce que Odön von Horváth écrit à son tour quand il imagine ce Figaro divorce en 1936. Ici, le Comte Almaviva et la Comtesse fuient l’Espagne après la révolution. Les loyaux Figaro et Suzanne les ont accompagnés. Traqués, épuisés, ils traversent à pieds une forêt avant d’être arrêtés au poste-frontière en Allemagne et de demander l’asile.

Les héros de Beaumarchais sont devenus réfugiés, migrants, exilés.

Il est difficile de quitter Figaro quand on aime ce personnage, et c’est sans doute ce qui conduit Christophe Rauck à s’atteler à la pièce d’Odön von Horvàth après qu’il ait monté le Mariage en 2007 à la Comédie Française. S’il retrouve les personnages originaux (tous sont là à l’exception de Bartholo et Marceline), les voici beaucoup plus sombres et mélancoliques dans ce contexte de montée du nazisme et du nationalisme dans l’Allemagne hitlérienne. Que sont les héros devenus face à terreur, à l’exil ? Est-il possible de rester fidèle à ses idéaux quand on a tout perdu et qu’il faut tout recommencer? S’il se présente dès le début de la pièce avec une partie du monologue de l’acte V écrit par Beaumarchais, Figaro l’humaniste (John Arnold, à la fois cynique (pas assez ?) et désabusé (trop ?), perdra dans cette tourmente son insolence et ses provocations. Face à l’incertitude, face à la terreur qui s’instaure, l’homme apeuré optera pour la sécurité ; le petit-bourgeois devient barbant. Le comte (juste et mesuré Jean-Claude Durand) est ruiné, il perd sa superbe et sa femme n’est plus que l’ombre d’une aristocrate réfugiée dans le déni. Chérubin a ouvert un bar de nuit, Bazile est boucher.

Immigration, exil, désarroi.

Des petits commerçants qui sacrifient au commerce et aux conventions, des aristocrates déchus. Seule Suzanne (troublante Cécile Garcia-Fogel), se tient encore débout, et telle un mat dans la tempête, résiste et croit encore au bonheur et à l’avenir. L’écriture sombre et désabusée reflète le désarroi d’Odön von Horváth et son pessimisme.

La mise en scène de Christophe Rauck est l’avenant : à la fois sombre et lente, suspendue dans une temporalité incertaine. Les comédiens sont filmés et leurs visages projetés en temps réel et en gros plan : le procédé crée à la fois profondeur et distanciation. Les nombreux changements de décor à vue ralentissent le rythme et accroissent cette distanciation, tout en rendant l’irréalité plus palpable, plus trouble, plus fascinante tant les couleurs, le mobilier, les costumes sont pensés, étudiés, réunis dans une jolie scénographie (Aurélie Thomas) minutieusement calculée où rien n’est laissé au hasard.

Il est bizarre, ce Figaro divorce. Bizarre et troublant, à la fois touchant parce qu’il y est question d’hommes et de femmes qui ont tout perdu, ont peur, mais résistent (survivent) chacun à leur manière aux révolutions et aux bouleversements du monde et, au final, continuent d’espérer. Il est bizarre aussi, parce que tout semble posé dans une sorte d’e temps suspendu, de meubles jamais posés, de phrases jamais terminées, comme si tout était éternel recommencement. Comme si les luttes étaient vaines et que la noirceur rejaillira toujours. Comme si cette histoire ressemblait à celle de Beaumarchais et ressemblera à une autre, un jour.

Sombre, lumineux, pessimiste, réaliste. Lucide. Figaro, en fait.
Signaler
  • 8
  • 9
  • 10
  • Que pensez-vous du site ?
  • Plan du site
  • Écrire sur une pièce non référencée
  • Écrire sur une pièce plus jouée
  • Critiques de théâtre
  • Quel site de réservation choisir ?
  • Interviews et articles de la Rédaction
  • Comédie Française
  • Avis de spectateurs
  • Les Tomates AuBalcon 2015
  • Expositions Temporaires
  • Les meilleures pièces
  • AuBalcon.fr dans la presse
  • Qui sommes nous ?
  • Les Triomphes AuBalcon 2016
  • Contactez-nous
Design By Sistart - Intégré par iKadoc