Ses critiques
119 critiques
8,5/10
Tout le monde connait Cyrano, son nez, son cap, sa péninsule, son amour silencieux pour Roxane, le beau mais naïf Christian, les poèmes écrits par l’un et dits par l’autre, la scène du balcon, les cadets de Gascogne et leur courage, les tartelettes amandines de Ragueneau…, je ne raconterai donc pas l’histoire mais dirai juste un grand hourra pour cette adaptation très réussie, avec des coupures intelligentes qui ne desservent pas l’intrigue.
La mise en scène d’abord : énergique et virevoltante même pour les duels d’épée, parfaitement chorégraphiés et qui n’empêchent pas les comédiens de se battre tout en déclamant leurs alexandrins sans le moindre accroc. Les idées fusent et dans fameuse tirade du nez, ce sont les spectateurs (pas nous mais les comédiens venus dans la salle assister au spectacle) qui lancent à Cyrano comme des défis les « traits » de son monologue (gracieux, prévenant, tendre…). Cyrano s’exécute (parfois un mini-poil trop vite, ne prenant pas assez le temps d’intégrer les propositions), virevolte avec flamme en entrainant les spectateurs (nous) dans sa flamboyance gasconne.
Pas de décors ou à peine, un banc, un fût, un fauteuil, serviront à définir les lieux sans que jamais l’on se perde, même dans la scène de la bataille : bruits de canon et musique, chants des gascons en fond sonore suffisent à illustrer le combat : la meilleure façon à mon sens de monter cette pièce et de mettre le texte en exergue.
Quant aux comédiens, Stéphane Dauch est un parfait Cyrano, fougueux, amoureux, fier, tendre. Charlotte Matzneff et Simon Coutret (Roxane et Christian) paraissent un peu plus fade face à Stéphane Dauch, plus « bêtes » qu’amoureux transis, mais ils sont quand même très touchants et il est difficile, je crois, d’exister face à Cyrano. Tout le reste de l’équipe (au total 10 comédiens) joue dans une joie et une énergie communicatives à souhait.
Jean-Philippe Daguerre a choisi d’accompagner les comédiens par un violoniste, Petr Ruzicka, qui intervient pendant les tirades et quelques interludes : un bel accompagnement musical jamais envahissant. Choix judicieux : seuls Cyrano et le violoniste portent un masque de Comedia del Arte. Pour finir, les costumes sont très jolis et la scénographie magnifique, toute en obscurités et lumières, ombres voilés et feux éclatants selon les moments.
Bref, l’occasion de voir ou revoir Cyrano parce que Cyrano est et restera l’un des plus belles pièces !
La mise en scène d’abord : énergique et virevoltante même pour les duels d’épée, parfaitement chorégraphiés et qui n’empêchent pas les comédiens de se battre tout en déclamant leurs alexandrins sans le moindre accroc. Les idées fusent et dans fameuse tirade du nez, ce sont les spectateurs (pas nous mais les comédiens venus dans la salle assister au spectacle) qui lancent à Cyrano comme des défis les « traits » de son monologue (gracieux, prévenant, tendre…). Cyrano s’exécute (parfois un mini-poil trop vite, ne prenant pas assez le temps d’intégrer les propositions), virevolte avec flamme en entrainant les spectateurs (nous) dans sa flamboyance gasconne.
Pas de décors ou à peine, un banc, un fût, un fauteuil, serviront à définir les lieux sans que jamais l’on se perde, même dans la scène de la bataille : bruits de canon et musique, chants des gascons en fond sonore suffisent à illustrer le combat : la meilleure façon à mon sens de monter cette pièce et de mettre le texte en exergue.
Quant aux comédiens, Stéphane Dauch est un parfait Cyrano, fougueux, amoureux, fier, tendre. Charlotte Matzneff et Simon Coutret (Roxane et Christian) paraissent un peu plus fade face à Stéphane Dauch, plus « bêtes » qu’amoureux transis, mais ils sont quand même très touchants et il est difficile, je crois, d’exister face à Cyrano. Tout le reste de l’équipe (au total 10 comédiens) joue dans une joie et une énergie communicatives à souhait.
Jean-Philippe Daguerre a choisi d’accompagner les comédiens par un violoniste, Petr Ruzicka, qui intervient pendant les tirades et quelques interludes : un bel accompagnement musical jamais envahissant. Choix judicieux : seuls Cyrano et le violoniste portent un masque de Comedia del Arte. Pour finir, les costumes sont très jolis et la scénographie magnifique, toute en obscurités et lumières, ombres voilés et feux éclatants selon les moments.
Bref, l’occasion de voir ou revoir Cyrano parce que Cyrano est et restera l’un des plus belles pièces !
3/10
Grosse déception que cette comédie sans queue ni tête dont l'intrigue est malheureusement inintéressante au possible.
Quatre comédiens et un pianiste se retrouvent dans un théâtre, au démarrage d'un nouveau projet. Ils ne connaissent le metteur en scène que de réputation, ce mystérieux metteur en scène qui dirige ses comédiens sans jamais se montrer.
Mais là, ce mystérieux metteur en scène qui dirige ses comédiens sans jamais se montrer, donc, les séquestre. Tadam.... Les voilà retenus sur scène par un champ magnétique qu'ils ne peuvent franchir sous peine de mort... Tadam...
Voilà pour l'intrigue, ténue au possible.
Si les comédiens jouent plutôt correctement (avec même une mention pour Aurélie Bargeme), la mise en scène en revanche les dessert complètement. Ils gesticulent (c'est vrai qu'un champ magnétique, ça doit faire mal !) ou s'appliquent visiblement à respecter des consignes d'équilibre de plateau très scolaires, ils crient (on peut porter sa voix sans hurler et encore moins déchirer les oreilles des spectateurs, merci), ils chantent (correctement) subitement (je n'ai pas compris pourquoi), les morts reviennent alors qu'aucun comédien ne les voit (pourquoi, donc, faire danser ce fantôme inutile ?)
Bref, je n'aime pas vraiment être méchante (et j'ai été gentille, en fait), mais l'écriture bâclée, la mise en scène incohérente et sans la moindre finesse, les rebondissements injustifiés m'ont vraiment déçue.
Quatre comédiens et un pianiste se retrouvent dans un théâtre, au démarrage d'un nouveau projet. Ils ne connaissent le metteur en scène que de réputation, ce mystérieux metteur en scène qui dirige ses comédiens sans jamais se montrer.
Mais là, ce mystérieux metteur en scène qui dirige ses comédiens sans jamais se montrer, donc, les séquestre. Tadam.... Les voilà retenus sur scène par un champ magnétique qu'ils ne peuvent franchir sous peine de mort... Tadam...
Voilà pour l'intrigue, ténue au possible.
Si les comédiens jouent plutôt correctement (avec même une mention pour Aurélie Bargeme), la mise en scène en revanche les dessert complètement. Ils gesticulent (c'est vrai qu'un champ magnétique, ça doit faire mal !) ou s'appliquent visiblement à respecter des consignes d'équilibre de plateau très scolaires, ils crient (on peut porter sa voix sans hurler et encore moins déchirer les oreilles des spectateurs, merci), ils chantent (correctement) subitement (je n'ai pas compris pourquoi), les morts reviennent alors qu'aucun comédien ne les voit (pourquoi, donc, faire danser ce fantôme inutile ?)
Bref, je n'aime pas vraiment être méchante (et j'ai été gentille, en fait), mais l'écriture bâclée, la mise en scène incohérente et sans la moindre finesse, les rebondissements injustifiés m'ont vraiment déçue.
7/10
Quand Hitchcock le démoniaque manipulait le spectateur à grand renfort de suggestions, d’angoisse et de suspens diabolique (tout en sachant être d’une drôlerie moqueuse et parfaitement assumée), la mise en scène d'Eric Metayer ici est incroyablement farfelue et totalement réussie.
Les quatre comédiens qui incarnent à eux seuls tous les personnages de l’intrigue (au total près de 150) sont étourdissants : changements rapides de costumes et de voix, leur interprétation est une véritable tour de force. La mise en scène, ingénieuse et burlesque, rend hommage aux codes du cinéma (que ce soir celui de Hitchcock ou ceux d’autres classiques (musiques d’autres blockbusters comme Les dents de la mer, allusions à James Bond avec irruption de Blofeld et son chat blanc (excellent moment !).
Quatre comédiens, donc, et peu de moyens ou plutôt des moyens du bord clairement assumés dans une mise en abyme du théâtre irrésistiblement assumée : les décors y sont apportés en real-live, un cadre illustrera la fenêtre par laquelle Annay s’enfuit, un drap illustrera la mer, les comédiens incarnent tout à tour un marécage, Blofeld, son chat, un buisson d’aubépines… Des ombres chinoises (où apparaîtra le célèbre monstre du Loch Ness, hilarant et féminin à souhait), des projections videos, des marionnettes….
Bref, ce spectacle, moliérisé deux fois, manie avec dextérité intelligence et drôlerie, loufoquerie, humour tonitruant et décalé, inventivité, tout en rendant hommage aux codes du genre. Truffé de références hilarantes et parfois ahurissantes qui provoquent des éclats de rires difficilement réprimables, il est certainement une sortie inratable à ne rater sous aucun prétexte !
Les quatre comédiens qui incarnent à eux seuls tous les personnages de l’intrigue (au total près de 150) sont étourdissants : changements rapides de costumes et de voix, leur interprétation est une véritable tour de force. La mise en scène, ingénieuse et burlesque, rend hommage aux codes du cinéma (que ce soir celui de Hitchcock ou ceux d’autres classiques (musiques d’autres blockbusters comme Les dents de la mer, allusions à James Bond avec irruption de Blofeld et son chat blanc (excellent moment !).
Quatre comédiens, donc, et peu de moyens ou plutôt des moyens du bord clairement assumés dans une mise en abyme du théâtre irrésistiblement assumée : les décors y sont apportés en real-live, un cadre illustrera la fenêtre par laquelle Annay s’enfuit, un drap illustrera la mer, les comédiens incarnent tout à tour un marécage, Blofeld, son chat, un buisson d’aubépines… Des ombres chinoises (où apparaîtra le célèbre monstre du Loch Ness, hilarant et féminin à souhait), des projections videos, des marionnettes….
Bref, ce spectacle, moliérisé deux fois, manie avec dextérité intelligence et drôlerie, loufoquerie, humour tonitruant et décalé, inventivité, tout en rendant hommage aux codes du genre. Truffé de références hilarantes et parfois ahurissantes qui provoquent des éclats de rires difficilement réprimables, il est certainement une sortie inratable à ne rater sous aucun prétexte !
9,5/10
Je n'avais encore jamais vu le Quatuor et il a fallu que ces quatre joyeux drilles fassent leurs adieux pour que je me décide enfin à les découvrir. Quelle soirée !
Ces gais lurons nous en font voir de belles avec leurs instruments (3 violons, un violoncelle) : la succession de gags est délicieuse, les musiciens s'en donnent à coeur joie et une parfaite maitrise de leurs instruments, le public rit à gorge déployée.
Ce spectacle, qui est je crois un condensé de leurs spectacles précédents, contient aussi des nouveautés et ré-arangements qui feront vibrer les plus fidèles comme les nouveaux venus. Du violon qui prend feu au karaoké géant littéralement "tordant", on est surpris par Bach tout autant que Jane Birkin, on tape des pieds en découvrant avec hilarité une interprétation divine de Thriller, on admire les gospels, on s'attendrit devant les bébés tubaViolons... Bref du bon spectacle, vus avec 3 ados qui ont adoré et ri tout le temps.
Une mention particulière à la mise en scène et aux lumières, que j'ai trouvées sublimes.
Il n'y a pas de texte mais un "scenario" parfaitement conçu, le tout est d'une grande finesse et jamais vulgaire : le Quatuor fait rire et sourire avec subtilité, intelligence et finesse.
Ces gais lurons nous en font voir de belles avec leurs instruments (3 violons, un violoncelle) : la succession de gags est délicieuse, les musiciens s'en donnent à coeur joie et une parfaite maitrise de leurs instruments, le public rit à gorge déployée.
Ce spectacle, qui est je crois un condensé de leurs spectacles précédents, contient aussi des nouveautés et ré-arangements qui feront vibrer les plus fidèles comme les nouveaux venus. Du violon qui prend feu au karaoké géant littéralement "tordant", on est surpris par Bach tout autant que Jane Birkin, on tape des pieds en découvrant avec hilarité une interprétation divine de Thriller, on admire les gospels, on s'attendrit devant les bébés tubaViolons... Bref du bon spectacle, vus avec 3 ados qui ont adoré et ri tout le temps.
Une mention particulière à la mise en scène et aux lumières, que j'ai trouvées sublimes.
Il n'y a pas de texte mais un "scenario" parfaitement conçu, le tout est d'une grande finesse et jamais vulgaire : le Quatuor fait rire et sourire avec subtilité, intelligence et finesse.
6,5/10
Qui touche à la Reine meurt sur le champ. Cette règle implacable est le point de départ d’une pièce toute en quiproquos et rebondissements : un sauveur mystérieux, un imposteur, une dame de compagnie complice, une reine éperdue… des algazils (gardes royaux), un metteur en scène, un souffleur…
Un rythme effréné où se mélangent à foison des duels de cape et d’épée, des serments chuchotés, des trahisons et des complots perfides. Mais ce qui est à mon sens le point fort de la pièce, outre l’enthousiasme et le plaisir évident des comédiens, c’est l’excellente idée de mettre en abyme les bruitages, la mise en scène, les décors : un personnage central incarne tour à tour le metteur en scène, le lecteur, le bruiteur, les algazils… tout ça à lui tout seul, tout ça sans que jamais le spectateur ne se perde dans ce dédale burlesque et décalé.
Et puis… découvrir une pièce de Théophile Gautier, c’est déjà une raison d’aller au théâtre, non ?
Un rythme effréné où se mélangent à foison des duels de cape et d’épée, des serments chuchotés, des trahisons et des complots perfides. Mais ce qui est à mon sens le point fort de la pièce, outre l’enthousiasme et le plaisir évident des comédiens, c’est l’excellente idée de mettre en abyme les bruitages, la mise en scène, les décors : un personnage central incarne tour à tour le metteur en scène, le lecteur, le bruiteur, les algazils… tout ça à lui tout seul, tout ça sans que jamais le spectateur ne se perde dans ce dédale burlesque et décalé.
Et puis… découvrir une pièce de Théophile Gautier, c’est déjà une raison d’aller au théâtre, non ?